29 février 2008
Le leadership de Stéphane Dion
Éducation des enfants: faisons des liens
- santé physique et bien-être;
- compétence sociale;
- maturité affective;
- développement cognitif et langagier;
- habiletés de communication et connaissances générales.
Résultat surprenant également: des quartiers ou les conditions socioéconomiques sont favorables s'en tirent parfois moins bien que d'autres moins nantis. C'est le cas du territoire du CLSC Saint-Laurent comparé à celui du quartier Saint-Michel, dont on connaît les difficultés reliées au phénomène de la pauvreté. On explique ce phénomène par l'engagement des divers intervenants dans ce domaine comme le démontre ce texte: «On sait que dans ce quartier, depuis plusieurs années, il y a une concertation locale organisée et très efficace. Plus une collectivité locale se prend en charge, meilleurs sont les résultats», explique le Dr Lessard, directeur de la Santé publique de Montréal.
C'est généralement en lecture, en écriture et en mathématiques que les petits Montréalais présentent les lacunes les plus évidentes. Et ces dernières peuvent avoir des conséquences importantes pour le futur scolaire de ces jeunes.
«Quand l'enfant vulnérable arrive en première année, il apprend moins bien que les autres, il ressent les difficultés, il a de la misère à communiquer avec les autres, affirme le directeur de la Santé publique de Montréal, le Dr Richard Lessard. Les études autres que la nôtre qui ont suivi ces enfants-là démontrent qu'ils sont condamnés à l'échec scolaire et, éventuellement, au décrochage.»
Parmi les moyens pour corriger cette situation, les chercheurs soulignent le rôle primordial des garderies subventionnées et les pré-maternelles.
Or, seulement 16 des 60 écoles très défavorisées de l'île de Montréal offrent le service de la pré-maternelle.«Depuis 2000, l'implantation des maternelles 4 ans est bloqué dans les milieux défavorisés», souligne Nathalie Morel, présidente de l'Alliance des professeurs de Montréal.
Quant aux CPE, on ne retrouve qu'une place pour deux enfants à Montréal. Et ce sont dans les milieux défavorisés que ces places font le plus défaut. «Les familles à faible revenu, celles pour qui la fréquentation est particulièrement bénéfique, ont-elles un accès équitable à ces places?», questionne le rapport de la Direction de la santé publique de Montréal. Et devinez dans quel secteur de Montréal le nombre de places disponibles est le plus bas? Que ceux qui ont répondu Verdun (Oui, oui, Funville est justement située dans ce quartier!) se donnent un morceau de robot!
Enfin, je m'en voudrais de ne pas terminer en soulignant ces informations tirées de ce texte d'Isabelle Hachey:
- Selon une enquête réalisée en 2006, la grande majorité des familles utilisatrices des services de garde à 7$ sont biparentales, et près de la moitié ont un revenu familial de 60 000$ et plus.
- À peine le quart des 45 000 enfants issus de familles prestataires de l'assistance-emploi sont accueillis dans les services de garde du Québec.
- «Dans une famille où les parents travaillent, la mère appelle aussitôt qu'elle tombe enceinte pour inscrire son futur enfant sur les listes d'attente, explique Gina Gasparrini, présidente du Regroupement des CPE de l'île de Montréal. Les familles vulnérables ou en crise sont moins organisées. Elles ne penseront pas tout de suite à inscrire leur enfant sur les listes. Donc, leurs chances d'avoir une place sont moindres.»
L'ordre public
27 février 2008
Un petit mot à certains visiteurs
26 février 2008
De l'éducation préventive?
- Les souffrances du jeune Werther de Goethe (idées suicidaires);
- L'Orange mécanique de Burgess (violence extrême);
- Roméo et Juliette de Shakespeare (idées suicidaires);
- Toute l'oeuvre de Michael Connelly (violence extrême);
- Le grand cahier d'Agota Kristoff (sexualité explicite);
- Cette horrible biographie d'Olivia Newton-John...
Si vous avez d'autres suggestions, n'hésitez pas à me les transmettre. Youppie! On se croirait de retour au bon vieux temps de la mise à l'index! Farenheit 451, nous voici!
Il ne manque plus que le petit frère du nouveau bibliothécaire-technicien-responsable-queuque-chose-du-genre-là soit embauché aux ressources informatiques de ma CS. Fini l'accès à YouTube et à toutes ces cochonneries qu'on trouve sur le Net! Quand je pense qu'on peut prendre connaissance du site du Parti marxiste-léniniste du Canada à partir d'un ordi de mon école, il est grand temps que quelqu'un mette ses culottes et interdise tout cela. Protégeons nos jeunes!
Oh! en passant, ma bibliothèque de classe renferme tous ces titres dangereux pour notre saine jeunesse. Je sens que je vais faire un petit Hervé Jodoin de moi d'ici la fin de l'année.
25 février 2008
Tant qu'à se relâcher...
22 février 2008
21 février 2008
Des nouvelles masquées
20 février 2008
Il y en a qui ne comprendront jamais! (modifié)
«L'alcool, c'est un luxe. Si on veut en prendre, on se le paie soi-même.»
«Il va de soi, dans notre société, que l'on souligne le départ ou l'arrivée d'élus ou de personnes oeuvrant dans nos organisations», a affirmé André Caron, président de la FCSQ, dans un communiqué.
Ce dernier juge qu'il est normal que des organismes publics remercient ou accueillent correctement des personnes qui ont décidé de s'engager dans le développement du système d'éducation.
18 février 2008
Après moi le déluge!
Hier soir, on a pu constater sur le plateau de TLMEP que, selon la grande Dame de l'ile Bizard, la réforme scolaire a connu des ratés à cause des Libéraux. Ce matin, Mme Marois en rajoute une couche dans Le Devoir sur ce qu'elle pense de certains membres de son parti à l'époque et le constat est révélateur. Pour quelqu'un qui se plaint des interventions des Landry et compagnie qui mineraient l'unité de sa formation politique, vous verrez qu'elle ne donne pas sa place.
Dans un entretien qu'elle livrait dans le cadre de la publication du livre intitulé Les Deux Principales Réformes de l'Éducation du Québec moderne (Presses de l'université Laval), la chef du Parti québécois critique à peu près tout le monde qui a occupé le poste de ministre de l'Éducation au cours des 20 dernières années, sauf elle, bien sûr.
Ainsi, elle reproche à François Legault d'avoir retardé l'application de la réforme d'un an: «Je pense que ce n'était pas justifié. Il n'avait qu'à dégager du personnel et quelques ressources pour accompagner les enseignants et pour prendre les quelques décisions de base qu'il restait à prendre. Je trouve ça dommage.» Bref, François aurait «choké» alors que la situation ne demandait que quelques ajustements. Le printemps s'annonce beau sur les banquettes de la deuxième opposition officielle entre ces deux politiciens.
Pour qui se souvient de ces folles années ou les bulletins comprenaient des «bonhommes sourire», il est évident que «quelques ressources pour accompagner les enseignants» auraient été suffisantes. Pensez à toute l'improvisation qui accompagne encore la réforme aujourd'hui, au retard dans la création des programmes et des manuels et dites-vous que, sous Mme Marois, rien de tout cela n'aurait existé grâce à sa gestion avisée et magique.
Elle égratigne aussi au passage (peut-être à juste titre) son prédécesseur Jean Garon qui aurait mal défini le mandat des États généraux sur l'éducation: «Quand je suis devenue ministre de l'Éducation, j'avais l'impression que cette commission n'irait nulle part [sic].» Mais nul doute que la vaillante Pauline a redressé les choses.
Quant à son chef Lucien Bouchard, elle déplore son pessismiste quant au réseau de l'éducation à l'époque: «Il pensait que ça n'allait pas bien du tout en éducation. Je crois qu'il se trompait d'ailleurs, mais enfin, cela étant, il m'avait demandé de lui proposer des avenues pour agir, pour corriger la situation qu'il percevait.» Donc, si on comprend bien ce savoureux passage et si on est un peu de mauvaise foi, Mme Marois a corrigé quelque chose qui n'allait pas si mal...
L'actuelle chef du PQ raconte ensuite comment, partie de son expérience personnelle, elle a su, au gré des États généraux sur l'éducation, se doter d'une vision quant à la chose éducative: «Je ne connaissais rien d'autre que mon expérience personnelle, je n'avais pas réfléchi à l'éducation. Alors, je me suis plongée corps et âme dans ça. Et puis, les états généraux, c'était une chance extraordinaire pour moi. J'y faisais mon apprentissage en même temps.»
Enfin, Mme Marois témoigne de son profond attachement à la réforme actuelle : «Si on retenait quelque chose de moi concernant mon apport au gouvernement, j'aimerais que l'on retienne ça, le préscolaire et la réforme au primaire et secondaire.» Cet attachement, quant à moi, la rend aveugle et on comprend mieux pourquoi ce sont les autres qui sont responsables de tous les déboires du Renouveau pédagogique.
Bien sûr, depuis cet entretien, elle a nuancé ses positions en indiquant que le Renouveau pédagogique a connu des difficultés. Il «a bifurqué en cours de route [...], il y a eu quelques dérapages [...], et je crois que ça prend certains redressements». Mais mon impression est que madame Marois reviendrait à ce qu'était la réforme à ses tout débuts.
Chose certaine, ce n'est pas avec de tels commentaires que madame Marois saura se faire aimer des gens de son propre parti et il ne faudra pas se surprendre si on assiste à quelques règlements de comptes bientôt.
Quant à moi qui pensais voter Parti québécois aux prochaines élections, madame Marois commence sérieusement à me faire douter de lui accorder mon vote.
17 février 2008
Pauline Marois à TLMEP (ajout)
Pour madame Marois, les fondements de la réforme sont solides et valables, mais elle croit que celle-ci a besoin qu'on y apporte certaines corrections. Elle estime que les ministres qui se sont succédé à l'éducation devraient se sentir plus responsables de celle-ci et impute aux Libéraux les difficultés que le Renouveau rencontre actuellement. Elle blâme notamment l'ex-ministre Reid d'avoir retardé d'un an son implantation sans avoir consulté ses hauts fonctionnaires.
Un des moments forts de cette émission fut l'échange entre Mme Marois et l'écrivain et peintre Sergio Kokis. Lorsque ce dernier lui indique que l'état du français est lamentable au Québec et ne s'améliore pas, Mme Marois lui a répliqué qu'on partait de loin et qu'on a fait des pas de géant, que les choses s'améliorent.
Quelques petites observations.
Si mesdames Marois et Courchesne s'entendent toutes les deux pour affirmer que la réforme a besoin de correction, il est évident que la première croit davantage aux bases de celle-ci que le seconde.
Par contre, s'il est normal que Mme Marois blâme ses adversaires pour ce qui va mal en éducation, elle aurait pu avoir l'honnêteté de reconnaître certains points:
- Le Parti québécois a été responsable de nombreuses coupures en éducation qui ont mis à mal le réseau tout entier. De plus, c'est sous sa gouverne qu'on a supprimé de nombreux postes de conseillers pédagogiques et incité des enseignants à prendre leur retraite (d'ailleurs, on est en pénurie de personnel enseignant depuis ce temps).
- Actuellement, le réseau de l'éducation, même avec un délai de deux ans dans l'application de la réforme, nage toujours en pleine improvisation quant à des programmes comme les maths, par exemple. Imaginez le désastre si Pierre Reid n'avait pas retardé les choses.
Enfin, je ne suis plus capable qu'à chaque fois qu'on parle de la situation actuelle du français au Québec, on réponde toujours que c'était pire dans le temps et qu'on a fait des bonds de géant.
Les comparaisons avec le passé sont faciles et trompeuses. De plus, si on veut comparer, on entre actuellement dans une ère ou les enfants n'écrivent pas mieux que leurs parents. Qu'on lâche la période d'avant le rapport Parent et qu'on constate que le MELs dépense 11 miliards par année pour diplômer des jeunes qui peinent à écrire dans un français convenable.
Mais - et c'est peut-être vache ce que je vais écrire - il ne faut pas trop en demander à des politiciens qui ont connu une autre époque et dont les références sont toujours un passé qui n'existe plus depuis longtemps.
Tiens, tiens.. Pierre Reid commence à en avoir soupé des attaques de madame Marois. Dans un texte publié dans La Tribune, on peut lire: «Pierre Reid lui reproche d’avoir été elle-même une mauvaise ministre de l’Éducation, alors qu’il était recteur de l’Université de Sherbrooke. Mme Marois avait sabré dans les budgets du ministère, notamment dans le soutien aux élèves en difficulté.»
Encore un jour ou deux et quelqu'un va resortir le fait qu'elle avait dépensé une véritable fortune pour réaménager ses bureaux ministériels et qu'elle aimait beaucoup les toilettes silencieuses. Dénoncer la culture du fric n'empêche pas d'aimer le luxe.
16 février 2008
Les maths en pleine confusion
Le programme se divise en trois séquences qui ne sont pas basées sur le résultats des élèves, mais leurs intérêts personnels. Fini les 416, 426 et 436! Résultat: on risque de se retrouver avec des groupes hétérogènes ou l'élève très faible côtoyera l'élève très fort.
Certaines écoles, généralement petites ou en régions éloignées, ne pourront ou voudront pas offrir toutes les séquences. «Elles sont si différentes les unes des autres qu'on ne pourra les regrouper dans une même classe, comme on le fait actuellement avec les cours de maths 426 et 436», explique la présidente de la FSE, Johanne Fortier. «Que vont faire les élèves si la séquence qui les intéresse n'est pas offerte par leur école? Vont-ils être forcés de déménager, ou de se tourner vers des écoles privées?», demande Éric Dion, président du Syndicat de l'enseignement de Grand Portage, dans le Bas-Saint-Laurent.
Le MELS n'a toujours pas indiqué quels cours seront des préalables pour accéder aux différents programmes collégiaux.
Un dernier point: je vous rappelle que la réforme a vu son implantation reporté de deux ans au secondaire, si j'ai bonne mémoire. C'était à la demande des profs, ces mécréants qui voulaient la saboter et qui boycottaient les ateliers de formation, entendait-on ici et là.
Saboter? Boycotter? Pas utile. Le MELS, même avec deux ans de plus pour se préparer, se charge très bien de faire le travail tout seul.
15 février 2008
Les directions «moumans» (modifié)
J'ai une nostalgie de l'époque ou, quand un élève était envoyé chez le directeur, on savait qu'il allait en revenir moins heureux et moins fringuant. La seule mention de ce mot de trois syllabes (DI-REC-TEUR) suffisait à calmer les ardeurs des plus téméraires et à remettre dans le droit chemin les plus déviant. Du moins, dans mon passé nostalgique.
Aujourd'hui, un directeur semble être devenu un confident pour l'élève, un psychologue, un conseiller et un soutien.
Prenons le cas de cet élève qui a harcelé un étudiant handicapé, une élève noire et qui, depuis le début de l'année se vante d'avoir brûlé deux profs tout en affirmant vouloir en ajouter un troisième à sa liste.
Tout d'abord, cet élève ne harcèle pas sa consoeur noire: il l'intimide. Ce n'est pas pareil. Ensuite, il n'existe pas de dossier formel relié à son comportement. Donc, il est impossible de mettre en branle des mécanismes pour régler ce problème. Enfin, il en est officiellement à sa première offense cette année: il faut donc y aller progressivement, même si l'année d'avant, il cumulait les écarts.
À cela s'ajoute le fait que les enseignants sont, semble-t-il, des «momans» qui attendent que «popa-directeur» fasse la discipline.
Bref, vous voyez le tableau: un élève avec lequel la direction n'a pas de prise et pour lequel elle attend des enseignants qu'ils lui remettent suffisamment d'informations pour intervenir, même si dans les faits... Et j'oublie la paperasse que la direction créé elle-même (ça l'occupe) et nous demande de compléter. C'en est rendu tellement absurde que les choses sont plus simples et plus rapides quand il s'agit envoyer un élève consulter un psychologue parce qu'on pense qu'il est suicidaire que de lui donner une sanction pour un comportement connu de tous, sauf la direction qui demeure cloisonné dans son bureau. On s'englue dans des démarches énergivores pour gérer des petits cons alors que les élèves en difficulté d'apprentissage et les poqués sont souvent mis sur la touche.
Bien sûr, un élève harceleur a besoin d'aide, mais il a tout d'abord besoin de sentir que son comportement est inacceptable, condamnable et condamné.
Allons vers un autre cas. Prenons un élève qui manque l'école deux jours par semaine depuis le début de l'année. Ne parlons pas du fait que ses parents motivent ses absences avec une fantaisie remarquable. Même si j'ai eu quelques discussions avec cet absent chronique, signalé le cas aux autorités en place, rien ne bouge. Ce n'est qu'en février, alors que j'ai finalement décidé que la farce avait assez duré et que je le mettais à la porte de mon cours pour qu'il me fasse un bilan médical, que la direction décide de le rencontrer. Il fallait voir la mine réjouie de mon supérieur hiérarchique m'expliquer que l'élève avait fait une très belle réflexion sur sa situation actuelle et qu'il allait corriger son comportement: «On a parlé pendant une heure et il m'a promis qu'il allait s'améliorer.»
Misère... Combien on parie qu'il ne changerait rien de son comportement? Les enseignants sont des «moumans» semble-t-il. Permettez-moi d'en douter.
Et puis, il y a cette jeune qui a signé un contrat de réintégration qui prévoit qu,elle serait suspendue à la mondre école buissonnière. Une semaine s'écoule et elle sèche déjà. Il faut lui laisser une chance, elle commence...
Terminons avec ce dernier élève qui enfreint une règle de l'école en utilisant son cellulaire dans un corridor. La règle, c'est la règle. Elle manque peut-être d'intelligence, mais elle s'applique encore. L'élève refuse de s'identifier, refuse de me remettre l'objet interdit.
Suis-je un adulte en position d'autorité? Manifestement, non.
L'école est-elle en position d'autorité? Non. C'est trop vieux jeu parler de discipline.
13 février 2008
L'apprentie pédagogue
Cette dernière propose que chaque petit Québécois ressorte de l'école bilingue en mettant sur pied un programme d'immersion pour tous au primaire. Au départ, madame Marois avait en tête que l'enseignement de certaines matières de la cinquième et sixième année du primaire soient enseignées en anglais, notamment l'histoire et la géographie. Finalement la chef du Parti québécois a reconnu qu'elle n'avait pas choisi les bonnes matières pour illustrer son idée et y allait d'une lettre ouverte dans les journaux pour corriger le tir en général. Il n'y a pas de doute: madame Marois a longuement réfléchi avant d'ouvrir la bouche.
Je vais aller vérifier les mesures que le Parti québécois entend mettre de l'avant pour améliorer le français dans nos écoles. Mais je suis sans doigt devant la vision qu'ont certains politiciens de la maîtrise du français de plusieurs de nos élèves. Ça doit être les muffins au pot.
12 février 2008
La nouvelle orthographe pour aider nos jeunes?
11 février 2008
Lire, ça coûte cher!
Selon ce dernier, cette CS a enfreint la Loi sur l'instruction publique qui indique que tous les manuels et le matériel didactique - entre autres, dictionnaire et grammaire - nécessaires aux apprentissages des jeunes doivent être fournis gratuitement. Les seuls items que les parents doivent payer doivent être les cahiers d'exercices et le matériel non réutilisable ainsi, bien sûr, que les fournitures scolaires.
La CS se justifie sa position en indiquant qu'il s'agissait de matériel s'apparentant à des cahiers d'exercices puisque les élèves y prenaient des notes.
Plusieurs observations, avec un petit avertissement cependant: le dossier est complexe et je peux en échapper des bouts.
Premièrement, l'application de cette directive concernant les frais exigés aux parents est très mal comprise dans certaines écoles. Je ne serais pas surprise que certaines d'entre elles continuent à exiger des parents des frais qui ne sont pas permis par la loi.
En plus du matériel didactique, une école ne peut obliger des parents à payer pour une sortie qui est un prolongement de cours. Si un prof veut visiter l'Insectarium, par exemple, pour le cours de biologie obligatoire, l'école doit obligatoirement payer cette visite à tous les élèves si celle-ci s'inscrit dans une séquence d'apprentissage. De même en éducation physique obligatoire si l'activité est évaluée par l'enseignant, par exemple.
Également, dans tous les cas de sorties non reliées à des apprentissages, l'école doit obligatoirement offrir une activité comparable aux élèves demeurant en classe. Dans les faits, souvent rien n'est prévu comme activité «compensatoire» et les élèves profitent d'une journée libre... Dans d'autres, on remplace la pièce de théâtre par la lecture de la pièce ou le visionnement d'un film. Mummm...
Le cas des cours à option est plus douteux. Ainsi, on prévoit les coûts prévus dans le cadre de celui-ci et on indique aux élèves de ne pas le choisir s'ils n'aiment pas la facture qui y est relié. C'est bizarre qu'on puisse exiger d'un parent qu'il paie pour que son fils aille voir une pièce de théâtre en option, mais pas dans son cours de français régulier. Dans la même logique, j'ai déjà vécu le cas ou on a tenté de m'expliquer qu'on pouvait exiger des frais d'un enfant inscrit à un cours optionnel, mais pas à un programme optionnel particulier comme le mien. Au PEI, oui, mais pas le mien.
Deuxièmement, cette application de la LIP a eu comme effet pervers que certaines écoles ont cessé d'organiser des activités de prolongement de cours parce qu'elles ne voulaient pas organiser des activités complémentaires ou payer la sortie à l'ensemble des élèves. L'exemple du théâtre est un cas éloquent. Si je lis la pièce avec eux et veux aller la voir, c'est un prolongement de cours, semble-t-il. Donc, l'école doit payer. Réaction d'une direction: «Ben, on ira pu au théâtre!»
Troisièmement, sous le couvert de l'anonymat, je vais vous révéler un secret: la stratégie mise de l'avant par la CS en question était une excellente façon de refiler la facture aux parents. Certaines écoles ne veulent pas payer pour l'achat de romans ou de dictionnaires. Elles ont d'autres priorités. De la sorte, elles n'avaient plus de problème à fournir aux enseignants le matériel dont ils avaient besoin pour enseigner. On manque de fric ou on veut le mettre ailleurs qu'en français!
Quatrièmement, j'ai déjà profité de cette façon de faire et je m'explique. Dans mes groupes, chaque élève avait un roman à lui durant l'étape de la lecture. Fini de gérer une série de 32 exemplaires pour 120 élèves! Je n'en finissais plus de jouer à la bibliothécaire. Qui a pris un exemplaire pour la fin de semaine? Qui ne me l'a pas ramené? Fini aussi de laisser des élèves lire des romans au choix (leur choix étant le même depuis des années)! Fini enfin de laissr les élèves lire en classe, une activité qui coupe le temps d'enseignement! La plupart de mes élèves, et que la ministre se le dise, n'aiment pas lire en classe. Si j'anime la lecture, oui, mais sinon, ils préfèrent un cours. Certains n'arrivent pas à se concentrer, d'autres détestent qu'on ne respecte pas leur rythme de lecture ou estiment qu'il s'agit d'une perte de temps quant à cette activité qu'ils peuvent faire facilement à la maison.
Cinquièmement, le MELS lui-même nous invite à amener les élèves à annoter et à marquer avec des repères les oeuvres qu'ils lisent. On leur enseigne tout cela pour ensuite leur remettre dans les mains un roman qu'ils ne doivent pas toucher. Et devinez ce qu'ils font: ils les annotent quand même et on doit les punir parce qu'ils le font!
Cinquièment, puisqu'on parle de frais exigés des parents, y a-t-il un journaliste quelque part qui va découvrir que tout le matériel scolaire (crayons et efface inclus) est gratuit en Ontario? Stupéfiant!
09 février 2008
Courchesne: la suite de la suite
- Conrad Ouellon, président du Comité Président du Conseil supérieur de la langue française;
- Aline Boulanger, coordonnatrice à l’enseignement général, Commission scolaire des Grandes-Seigneuries;
- Olivier Dezutter, professeur de didactique du français, Université de Sherbrooke;
- Carole Fisher, professeure de didactique du français, Université du Québec à Chicoutimi;
- Daniel Germain, enseignant de français au secondaire, Collège de Lévis;
- Michel Laurier, doyen de la Faculté des sciences de l’éducation, Université de Montréal;
- Pascale Lefrançois, professeure de didactique du français, Université de Montréal;
- France Le Petitcorps, conseillère pédagogique de français au primaire, Commission scolaire Marie-Victorin;
- Arlette Pilote, présidente de l’Association québécoise des professeurs de français (AQPF);
- Jocelyne Cauchon, secrétaire du Comité Conseillère pédagogique de français au primaire, Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport fasse en sorte que l’enseignement du français au secondaire soit obligatoirement assuré par une enseignante ou un enseignant spécialisé en français ou par une enseignante ou un enseignant inscrit dans un programme de formation continue en français, ce qui implique une modification du Règlement sur l’autorisation d’enseigner.
Le Comité recommande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’assurer que le régime pédagogique du secondaire garantit un minimum de deux cents heures d’enseignement du français, par année, durant les trois premières années du secondaire.
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport mette en place des conditions qui facilitent l’accompagnement dans l’apprentissage de l’écriture des élèves allophones, telle la réduction du nombre d’élèves par classe.
Le Comité recommande que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport mette en place des conditions qui facilitent l’accompagnement dans l’apprentissage de l’écriture des élèves à besoins particuliers, telle la réduction du nombre d’élèves par classe.
Le Comité recommande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport d’entreprendre une réflexion sur l’épreuve unique de fin de cinquième secondaire pour examiner la possibilité d’y offrir d’autres choix que le texte argumentatif et pour étudier le poids relatif du lexique dans les critères d’évaluation de cette épreuve.
Le Comité recommande que le Comité d’agrément des programmes de formation à
l’enseignement demande aux responsables des programmes universitaires de faire en
sorte que les étudiantes et les étudiants en formation à l’enseignement soient informés sur
les rectifications de l’orthographe.
Le Comité recommande que la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport voie à la
création d’un organisme permanent qui aura comme mandat à court et à moyen
termes d’assurer le suivi des recommandations du Comité d’experts sur l’apprentissage
de l’écriture et, à plus long terme, de veiller à ce que soit assurée la qualité de
l’enseignement et de l’apprentissage du français au Québec.
08 février 2008
Plan Courchesne : la suite (modifié)
06 février 2008
Le plan Courchesne quant au français
Vous comprendrez aussi que mon billet sera teinté de mon regard d’enseignant de français et d’enseignant tout court qui vit au quotidien dans une école depuis maintenant 15 ans.
Plan d'action pour l'amélioration du français à l'enseignement primaire et à l'enseignement secondaire
1- Les élèves devront écrire un texte au moins une fois par semaine dans le cadre de leur cours de français et faire une dictée régulièrement de manière à vérifier l'acquisition des connaissances.
Impact peut-être négatif, entre autres pour les enseignants du secondaire
Si on la prend au pied de la lettre, c’est une mesure inapplicable au quotidien. Au secondaire, j’ai des collègues qui ont 120 élèves. Imaginez la correction qui vient de leur tomber sur la tête! Même si cette mesure aura des effets moins grands au primaire, c’est quand même une atteinte à l’autonomie professionnelle des enseignants. On détermine encore comment ils doivent enseigner.
Essentiellement, il s’agit d’une mesure politique.
En entrevue à Radio-Canada, la ministre Courchesne n’a pas indiqué quels moyens elle comptait fournir aux enseignants pour y parvenir. Elle a cependant indiqué que des guides seraient mis à leur disposition.
Il est fort à parier que les enseignants, sans ressources appropriées, adapteront cette mesure dans leur quotidien. Une réponse à développement de cinq lignes constitue, après tout, un texte.
2- Une plage horaire consacrée à la lecture devra être prévue quotidiennement par les écoles.
Impact en partie négatif au secondaire
«Plus on lit, plus on maîtrise l'écriture», a dit la ministre au quotidien La Presse. J’ai mes réserves sur ce raisonnement.
Au secondaire, comment va-t-on procéder? On vient jouer directement dans la grille-horaire de toutes les écoles et de réduire le temps d’enseignement de certains cours. Et de quelle durée sera cette période? Quant à moi, cette période de lecture, sans être inscrite dans une démarche signifiante, pourrait constituer une perte de temps pour certains élèves et constituer davantage une corvée disciplinaire pour les enseignants. De plus, les écoles ont-elles suffisamment de livres à offrir à leurs élèves?
Essentiellement, il s’agit encore une fois d’une mesure politique.
3- Les commissions scolaires devront fournir annuellement de l'information à l'égard du temps que leurs écoles consacrent à l'enseignement du français et analyser en conséquence les résultats de leurs élèves aux épreuves du Ministère en français.
Impact indéterminé
En soi, cette mesure se veut possiblement une réponse aux programmes particuliers qui réduisent le nombre de périodes consacrées à l’enseignement du français.
Elle sera pertinente si les CS ont véritablement des comptes à rendre.
Ou est la contrainte d’adopter pour les commissions scolaires un plan d’action et de véritables mesures favorisant la réussite en français? Implicitement, cet exercice est déjà fait, de façon volontaire si l’on veut, dans de nombreuses CS.
De plus, comme ce sont les CS qui analyseront elles-mêmes les résultats de leurs élèves aux épreuves du ministère, je doute qu’elles se livrent à des exercices d’auto-flagellation. Comme actuellement, il est facile de réussir les examens du ministère, on peut douter qu’il faille en venir à ce que celles-ci adoptent des mesures de redressement. D’autant plus que les programmes particuliers choisissent leurs élèves parmi les meilleurs.
4- Chaque commission scolaire devra avoir une politique linguistique, notamment en ce qui concerne l'apprentissage du français et les communications avec les parents.
Impact indéterminé
Cette mesure sera pertinente si les CS ont des comptes à rendre.
Quant à la qualité des communications avec les parents, la ministre a indiqué qu'elle ne tolèrera plus des fautes d'orthographe dans les communications externes des établissements scolaires et des enseignants. Auprès de qui ceux-ci se plaindront-ils et qu’est-ce que cela changera à la situation actuelle?
5- Le niveau de maîtrise du français atteint par chaque élève à la fin du primaire sera communiqué à l'école secondaire qui l'accueille.
Impact à déterminer
Toujours en entrevue à Radio-Canada, la ministre parle de dossier de l’élève personnalisé. En soi, que le portrait de l’élève soit constitué d’autre chose que d’une note est une bonne idée. Il faudra voir comment cette information sera transmise du primaire au secondaire et si elle constituera une augmentation de la tâche de l’enseignant du primaire.
6- Les programmes d'études en français seront revus de manière à préciser ce que les élèves doivent connaître et être en mesure de faire à la fin de chaque année (orthographe, syntaxe).
Impact partagé
En soi, ces précisions pourront apporter certaines clarifications quant aux programmes d’études et une hiérarchisation des contenus notionnels.
Pour le journal La Presse, «Mme Courchesne impose un virage majeur à la réforme de l'éducation, en misant désormais sur les bonnes vieilles méthodes d'apprentissage de connaissances - de l'orthographe, de la syntaxe et de la grammaire, à travers la dictée et la lecture - plutôt que l'acquisition de compétences.» On aime ou on n’aime pas.
Deux bémols.
En entrevue à Radio-Canada, la ministre semblait indiquer que les programmes préciseraient le moment de l’année ou certaines notions devraient être vues. Il s’agit encore une fois d’un empiétement dans l’autonomie professionnelle des enseignants.
Sur un plan personnel, j’aurais souhaité qu’on détermine de façon plus précise quand les genres littéraires doivent être vus au cours du cheminement de l’élève, entre autres au secondaire afin d’éliminer le chevauchement actuel. Par exemple, la nouvelle littéraire, un récit difficile pour un jeune élève, peut être abordé à toutes les années du secondaire, ce qui entraîne une répétition du contenu d’une année à l’autre.
7- Un processus de mise à jour continue des programmes d'études sera établi, en commençant par le programme de français et en y associant étroitement les enseignants concernés.
Impact possiblement positif
Certains programmes d’études méritent d’être clarifiés. Le principe de mise à jour évite les réformes à tous les 10 ans, mais il a le défaut d’exiger des intervenants scolaires une plus grande vigilance quant aux changements apportés au fil du temps.
Le fait d’associer les enseignants concernés à cette démarche est une initiative intéressante, mais encore faut-il voir comment seront déterminés ceux-ci et de quelle transparence jouira ce processus.
8- Deux examens d'écriture seront ajoutés (4e année du primaire et 2e secondaire) et les écoles devront prendre en considération le résultat obtenu par l'élève.
Impact fort possiblement positif
En soi, il n’est jamais mauvais d’évaluer de façon précise la qualité du français écrit des élèves. De ne pas attendre à la fin du primaire et du secondaire pour procéder à une évaluation de la sorte est une bonne initiative.
D’une part, on peut s’interroger sur l’importance qui sera accordée à ces examens. Les «prendre en considération» est une indication un peu vague. Verra-t-on leur importance diminuée en étant noyée dans le bilan des apprentissages? C’est à voir.
D’autre part, ces examens auront peut-être un effet incitatif sur les élèves quant à la maîtrise du français écrit à condition que les critères d’évaluation de ceux-ci soient assez rigoureux.
9- Les exigences de réussite à l'épreuve d'écriture de la fin du primaire seront rehaussées, notamment en orthographe.
Impact fort possiblement positif
En soi, rehausser les exigences de réussite à l’épreuve d’écriture de la fin du primaire est intéressant. Encore faut-il voir comment quelle importance sera accordée à cette épreuve dans le bilan des apprentissages.
En entrevue, la ministre a précisé que l’application de cette mesure sera progressive afin de ne pas pénaliser les élèves actuels.
On remarque qu’une mesure similaire n’est pas proposée pour l’examen ministériel d’écriture de cinquième secondaire. Il s’agit, quant à moi, d’un oubli inquiétant quand on sait à quel point la correction de cet examen est laxiste. Au minimum, il aurait été intéressant que la ministre indique qu’un plan de resserrement des critères d’évaluation en écriture, tant au primaire, au secondaire et au collégial, était actuellement à l’étude.
10- Les commissions scolaires devront déterminer des cibles à atteindre concernant la performance des élèves aux examens de français du Ministère.
Impact à déterminer
Implicitement, les commissions scolaires déterminent déjà des cibles à atteindre en analysant leurs résultats aux examens de français du ministère. Cette mesure ne sera pas contraignante si ce sont les commissions scolaires n’ont pas de compte à rendre.
11- Les écoles devront se fixer des objectifs d'amélioration en écriture dans toutes les matières et les intégrer à leur planification annuelle.
Impossible à déterminer
Cette mesure manque de clarté. S’agit-il de s’assurer de la maîtrise du français en écriture dans toutes les matières afin de contrer les mesures du Renouveau pédagogique qui interdisaient l’évaluation du français dans d’autres matières?
Chose certaine, pour y parvenir, il faudra s’assurer de la qualité du personnel enseignant et que l’école ait des comptes à rendre.
12- Le nombre de conseillers pédagogiques en français sera augmenté et un plan de formation assurera la mise à jour de leurs connaissances.
Impact à déterminer
En soi, cette mesure peut s’avérer positive. On passera ainsi de 150 à 300 conseillers pédagogiques. Cependant, ceux-ci ne feront cependant pas de miracle. Par rapport au français, certains d’entre eux sont partisans d’une approche de la grammaire en contexte qui pourrait même aller à l’encontre d’un enseignement des connaissances que semble privilégier la ministre.
Il faudra voir comment s’articulera leur plan de formation afin de s’assurer de la mise à jour de leurs connaissances.
13- Les universités devront revoir le contenu linguistique de leurs programmes de formation préparant à l'enseignement du français.
Impact positif
En soi, cette mesure pourrait permettre de former des enseignants de meilleure qualité. Il faudra cependant voir comment elle se traduira dans la réalité.
14- Les universités devront offrir une formation de 2e cycle en didactique comportant notamment un volet consacré aux difficultés des élèves en lecture et en écriture.
Impact à déterminer
Cette idée est intéressante. Il reste à savoir combien d’étudiants s’inscriront dans ce type de programme et combien d’argent y sera consacré.
15- Les universités devront faciliter l'accès à l'enseignement du français au secondaire pour les étudiants diplômés en linguistique et en littérature.
Impact possiblement positif
Actuellement, le Québec est aux prises avec une pénurie d’enseignants. Faciliter la formation d’étudiants en linguistique et en littérature permettra de combler des besoins en personnel avec des candidats ayant de bonnes connaissances quant à des contenus reliés au français.
Par contre, on peut douter que les universités soient pressées de répondre à cette demande pour des considérations financières.
16- Chaque enseignant devra se donner un plan de formation continue en français. Les universités devront mettre en place une offre de formation compatible avec les besoins exprimés.
Impact partagé
Qui fournira cette formation et qui la paiera? De plus, quand les enseignants devront la suivre et à quel rythme? N’en demande-t-on déjà pas trop à certains enseignants? De plus, est-il souhaitable que cette formation soit obligatoire et ne devrait-on pas plutôt avoir recours à des incitatifs pour mieux motiver les enseignants?
Cette proposition soulève également toute la question du statut de l’enseignant : employé syndiqué ou professionnel?
Volet: renforcer les mesures de soutien
17- Une liste d'ouvrages sur l'écriture, la grammaire, l'orthographe et la syntaxe sera transmise aux écoles.
Impact à déterminer
Cette liste complétera vraisemblablement le travail du conseiller pédagogique en français.
18- Un programme de recherches sera établi afin de subventionner des études pour améliorer la capacité des élèves à bien écrire.
Impact à déterminer
Cette idée est intéressante. Il reste à savoir combien d’argent y sera consacré.
19- Les impacts seront analysés pour déterminer, s'il y a lieu, la nécessité d'ajouter des exigences particulières pour pouvoir enseigner le français à l'enseignement secondaire.
Impact à déterminer
Que signifie cette mesure et en quoi se traduira-t-elle pour les enseignants actuellement en poste? Ajout à la formation continue?
Impact à déterminer
Ce portail complétera vraisemblablement le travail du conseiller pédagogique.
21- Les programmes de formation à l'enseignement en formation professionnelle seront revus pour que les enseignants maîtrisent bien le lexique propre aux divers métiers concernés.
Impact partagé
En soi, que les enseignants dans nos écoles soient mieux formés est souhaitable. Par contre, il s’agira de voir comment cette mesure se traduira dans la réalité.
Qui fournira cette formation et qui la paiera? De plus, quand les enseignants devront la suivre et à quel rythme? N’en demande-t-on déjà pas trop à certains enseignants?
Cette proposition soulève encore une fois toute la question du statut de l’enseignant : employé syndiqué ou professionnel?
22- Le Plan d'action sur la lecture à l'école, qui est en vigueur depuis trois ans, sera renouvelé et bonifié par l'embauche de bibliothécaires.
Impact positif
Tout investissement en éducation est le bienvenu. On peut cependant se demander si l’embauche de bibliothécaire universitaire était nécessaire. De plus, il faut souligner qu’on parle de l’embauche de 200 bibliothécaires sur 10 ans, alors qu’il existe quelque 3 000 écoles au Québec.
En soi, le plan d’action de la ministre Courchesne constitue un pas dans la bonne direction. Il est quand même bon de voir que le français préoccupe nos décideurs scolaires et que ceux-ci reconnaissent l’importance de bien enseigner cette langue.
Parmi les points positifs de ce plan, on retrouve le resserrement des critères d’évaluation en écriture au primaire, la révision des programmes d’études et une amélioration de la formation initiale des futurs maîtres.
Par contre, d’autres mesures viennent empiéter sur l’autonomie professionnelle des enseignants. Pensons, par exemple, à la fameuse dictée, à la rédaction d’un texte une fois par semaine et à la période de lecture obligatoire.
Dans la même veine, comme l’écrit La Presse, on peut constater qu’«Implicitement, le ministère reconnaît qu'une trop grande marge de manoeuvre est actuellement laissée aux enseignants et aux écoles. Désormais, le ministère énoncera donc de façon explicite quelles sont les connaissances qui devront être acquises par l'élève avant la fin de chaque année scolaire.» Les partisans du Renouveau pédagogique y reconnaîtront évidemment la pensée de la ministre actuelle.
De plus, on remarquera que le MELS accorde peu de ressources pour l’application de ce plan alors que l’école québécoise manque de tout (dictionnaires, romans, etc.) et que les conditions d’exercice des enseignants de français sont exténuantes (pensons au nombre d’élèves par groupe). Également, on ne tient pas compte de l’apprentissage du français des élèves venant de milieu défavorisé ou multiethnique. Si on y ajoute l’obligation d’une formation continue, on est en droit d’affirmer qu’on en demande beaucoup aux enseignants, notamment de français, sans pour autant leur concéder quelque avantage que ce soit. Peut-être pousse-t-on le bouchon un peu trop loin.
Du côté de l’évaluation, on peut être déçu que la ministre ne semble pas ouvrir pas la porte à un resserrement progressif des critères d’évaluation de l’écriture au secondaire. Le problème demeure entier.
Quant aux opposants aux commissions scolaires, on remarquera que le plan Courchesne semble présager que celles-ci seront loin d’être abolies avec toutes les contributions qu’on leur demande.
Enfin, il reste à voir comment ces mesures seront appliquées et quel suivi en sera fait. En effet, on sait que les plans ministériels durent ce que durent les ministres eux-mêmes.