Tiens, voilà qu'on verserait des primes pour retenir les infirmières en ces temps de pénurie.
C'est drôle: les enseignants vivent une situation semblable et on n'entend parler de rien.
30 juin 2009
Payer les élèves? (ajout)
Une station de radio m'a appelé hier. Je devinais que c'était pour commenter l'actualité. J'ai manqué l'appel. Et mon esprit curieux a cherché quel dossier m'a valu celui-ci. Ce ne fut pas long à trouver: faut-il que le gouvernement paie les élèves qui sont assidus à l'école et qui ont de bons résultats scolaires?
Comme c'est le gouvernement qui paierait, êtes-vous surpris de savoir que près de la moitié des répondants à ce sondage était d'accord avec cette idée?
Je ne sais pas, mais je trouve qu'il y a quelque chose d'indécent à proposer que le gouvernement paie les jeunes pour qu'ils aillent à l'école.
N'est-ce pas le devoir des parents de s'assurer de cela? C'est sûr que, quand on propose que quelqu'un d'autre fasse le travail à notre place, on dit rarement non, remarquez... Sauf que la façon de faire le boulot est très pernicieuse.
La notion d'incitatif financier m'embête: «Tu vas à l'école, tu vas recevoir de l'argent.» Que la gratification soit de nature financière montre bien que le savoir doit être rentable. On va à l'école parce que ça rapporte, pas pour étancher sa soif d'apprendre.
Autrefois, on nous disait qu'étudier serait payant, mais il semble qu'en cette époque de société de l'instantanéité, le fric doive aussi arriver plus vite que par un futur emploi...
Et cette culture de la motivation à l'argent, n'est-elle pas le signe de notre société de consommation ou n'importe quel jeune de six ans demande son argent de poche comme mesure économique de base? Combien de parents mènent leur enfant à l'argent? Combien de parents en sont venus à prononcer cette phrase qu'il croit magique: «Si tu coupes le gazon, je te paie!»
Toi, pauvre parent à la con qui travaille 40 heures par semaine pour payer la maison et la bouffe; toi qui torche, lave, héberge, soigne, habille ton enfant; toi qui ne compte pas les heures reliées à ta job d'élevage familial, demandes-tu un salaire à ton enfant? Quand il sera plus grand et aura un emploi, lui enverras-tu une facture pour services rendus? Dans le fond d'un mouroir à petits vieux, négligé et abandonné, que feras-tu pour le manipuler si tu n'as pas de bel héritage à lui faire miroiter?
Et vous imaginez les jeunes à l'école revendiquant de meilleures notes pour ne pas être privés du pactole gouvernemental?
Oui pour l'éducation, non à la culture de l'argent.
AJOUT
Tiens, une petite montée émotive.
Parfois, je me sens vraiment couillonné par notre modèle québécois. Je suis un banlieusard qui a fait le choix de résider à côté de son boulot et qui paie pourtant des taxes pour un transport en commun inexistant dans mon coin.
Je suis un père qui paie une pension pour sa fille et qui ne peut jamais rien déduire même si elle a passé au fond deux années chez moi en raboutant les fins de semaine.
Je suis officiellement un célibataire qui paie le top de l'impôt et je ne peux pas travailler au noir comme mon voisin qui a une quatrième secondaire parce que je suis un employé de l'État.
Je ne connais ni chômage ni bien-être social et on est aussi bien d'oublier toute mesure sociale parce que je suis trop riche.
Et là, tout à coup, on parle de subventionner des jeunes pour qu'ils adoptent un comportement social qui me semble aller de soi. Ça me turlupine.
Pourquoi pas une prime pour ceux qui portent leur ceinture de sauvatage en bateau? pour ceux qui vérifient leur parachute trois fois avant de sauter? pour ceux qui portent leur casque en vélo?
On crie qu'il faut poursuivre les cigarettiers alors qu'on sait tous depuis longtemps que la cigarette, un produit légal et taxé, est néfaste pour la santé. On s'insurge contre la malbouffe, mais on en achète! On est pour responsabiliser les autres et leur réclamer de l'aide au lieu d'analyser son propre comportement.
Je comprends que cette mesure s'inscrit dans un contexte social et vise une certaine forme d'égalité des chances mais, parfois, j'en ai un peu soupé. Tout petit, j'allais à l'école. Point. Il n'y avait pas mille discussions là-dessus. Là, on dirait qu'on capote un peu. Va-t-il falloir aussi aller chercher les jeunes en limo? L'école doit être cool, branchée, à l'écoute des élèves.
Quand j'étais jeune, je ne capotais pas sur l'école. J'avais le plaisir d'y avoir de bons amis et de bons profs. Je ne demandais pas à l'école d'être hip hop rock'n roll boogie. Aujourd'hui, tout doit être sur mesure, parfait, merveilleux, sans effort, dans la joie et l'allégresse. Come on!
Ce qui m'embête de notre socio-démocratie, c'est qu'elle tend à infantiliser certains groupes et en négliger d'autres. Il faut encourager, accompagner, mais aussi demander des gens. On est loin des discours de J.F. Kennedy.
Comme c'est le gouvernement qui paierait, êtes-vous surpris de savoir que près de la moitié des répondants à ce sondage était d'accord avec cette idée?
Je ne sais pas, mais je trouve qu'il y a quelque chose d'indécent à proposer que le gouvernement paie les jeunes pour qu'ils aillent à l'école.
N'est-ce pas le devoir des parents de s'assurer de cela? C'est sûr que, quand on propose que quelqu'un d'autre fasse le travail à notre place, on dit rarement non, remarquez... Sauf que la façon de faire le boulot est très pernicieuse.
La notion d'incitatif financier m'embête: «Tu vas à l'école, tu vas recevoir de l'argent.» Que la gratification soit de nature financière montre bien que le savoir doit être rentable. On va à l'école parce que ça rapporte, pas pour étancher sa soif d'apprendre.
Autrefois, on nous disait qu'étudier serait payant, mais il semble qu'en cette époque de société de l'instantanéité, le fric doive aussi arriver plus vite que par un futur emploi...
Et cette culture de la motivation à l'argent, n'est-elle pas le signe de notre société de consommation ou n'importe quel jeune de six ans demande son argent de poche comme mesure économique de base? Combien de parents mènent leur enfant à l'argent? Combien de parents en sont venus à prononcer cette phrase qu'il croit magique: «Si tu coupes le gazon, je te paie!»
Toi, pauvre parent à la con qui travaille 40 heures par semaine pour payer la maison et la bouffe; toi qui torche, lave, héberge, soigne, habille ton enfant; toi qui ne compte pas les heures reliées à ta job d'élevage familial, demandes-tu un salaire à ton enfant? Quand il sera plus grand et aura un emploi, lui enverras-tu une facture pour services rendus? Dans le fond d'un mouroir à petits vieux, négligé et abandonné, que feras-tu pour le manipuler si tu n'as pas de bel héritage à lui faire miroiter?
Et vous imaginez les jeunes à l'école revendiquant de meilleures notes pour ne pas être privés du pactole gouvernemental?
Oui pour l'éducation, non à la culture de l'argent.
AJOUT
Tiens, une petite montée émotive.
Parfois, je me sens vraiment couillonné par notre modèle québécois. Je suis un banlieusard qui a fait le choix de résider à côté de son boulot et qui paie pourtant des taxes pour un transport en commun inexistant dans mon coin.
Je suis un père qui paie une pension pour sa fille et qui ne peut jamais rien déduire même si elle a passé au fond deux années chez moi en raboutant les fins de semaine.
Je suis officiellement un célibataire qui paie le top de l'impôt et je ne peux pas travailler au noir comme mon voisin qui a une quatrième secondaire parce que je suis un employé de l'État.
Je ne connais ni chômage ni bien-être social et on est aussi bien d'oublier toute mesure sociale parce que je suis trop riche.
Et là, tout à coup, on parle de subventionner des jeunes pour qu'ils adoptent un comportement social qui me semble aller de soi. Ça me turlupine.
Pourquoi pas une prime pour ceux qui portent leur ceinture de sauvatage en bateau? pour ceux qui vérifient leur parachute trois fois avant de sauter? pour ceux qui portent leur casque en vélo?
On crie qu'il faut poursuivre les cigarettiers alors qu'on sait tous depuis longtemps que la cigarette, un produit légal et taxé, est néfaste pour la santé. On s'insurge contre la malbouffe, mais on en achète! On est pour responsabiliser les autres et leur réclamer de l'aide au lieu d'analyser son propre comportement.
Je comprends que cette mesure s'inscrit dans un contexte social et vise une certaine forme d'égalité des chances mais, parfois, j'en ai un peu soupé. Tout petit, j'allais à l'école. Point. Il n'y avait pas mille discussions là-dessus. Là, on dirait qu'on capote un peu. Va-t-il falloir aussi aller chercher les jeunes en limo? L'école doit être cool, branchée, à l'écoute des élèves.
Quand j'étais jeune, je ne capotais pas sur l'école. J'avais le plaisir d'y avoir de bons amis et de bons profs. Je ne demandais pas à l'école d'être hip hop rock'n roll boogie. Aujourd'hui, tout doit être sur mesure, parfait, merveilleux, sans effort, dans la joie et l'allégresse. Come on!
Ce qui m'embête de notre socio-démocratie, c'est qu'elle tend à infantiliser certains groupes et en négliger d'autres. Il faut encourager, accompagner, mais aussi demander des gens. On est loin des discours de J.F. Kennedy.
29 juin 2009
Avant de me commettre
Un texte fort intéressant dans Le Soleil de ce matin qui porte sur l'évaluation en éducation. On y traite de la disparition du zéro et du redoublement.
Le zéro
La journaliste Daphné Dion-Viens explique le principe des tables de conversion pourcentages-lettres-chiffres.
On voit alors très bien à quel point on nage dans l'incohérence dans ce dossier. Je m'explique.
Ainsi, un représentant syndical explique: «Ça n'a pas de bon sens», affirme la présidente du syndicat de l'enseignement des Deux Rives, Andrée Turbide. Et les élèves le savent très bien. Les élèves disent aux profs : Ça ne dérange pas, même si j'écris rien dans mon examen, je vais avoir 32 %.?»
Pour le directeur adjoint des services éducatifs de la commissions scolaire de la Capitale, Roger Delisle, la table de conversion est calquée sur celle du MELS et on semble faire une tempête dans un verre d'eau dans tout ce dossier: «L'enseignant porte un jugement sur l'ensemble de l'année. Ce serait très étonnant qu'on mette à l'élève un zéro dans ces circonstances.»
Même son de cloche du côté de la CS des Premières-Seigneuries. Line Beaulieu, directrice adjointe aux affaires éducatives, croit que cette façon d'évaluer «a tout à fait sa place» : «À moins d'avoir été complètement absent, il est pratiquement impossible que l'élève n'ait pas développé un minimum de compétences en cours d'année.»
Ce que ces deux décideurs ne smble pas comprendre, c'est qu'on demande aux enseignants d'appliquer cette forme de notation au quotidien, dans des examens, des évaluations ponctuelles, pas uniquement pour les fins d'un bilan de fin de cycle. Voilà l'aberration. Oui, sur l'année, un enfant ne peut pas valoir zéro, mais dans un examen, par exemple, cela est tout à fait possible. Et manifestement, de là nait une confusion qui est carrément incroyable.
Le redoublement négociable
La journaliste du Soleil précise d'entrée de jeu que le redoublement au primaire au Québec est de l'ordre de 2%. De plus, dans certaines écoles, elle mentionne que le nombre de places réservées aux doubleurs est limité, considération financières obligent. «La direction nous a avertis qu'il y avait seulement 14 places pour des doubleurs, explique un enseignant. Qu'est-ce que je fais si j'ai 70 élèves qui coulent?»
La solution est simple: il n'y aura pas 70 élèves qui échoueront son cours. On les fera passer, bêtement. Un parent un tant soit peu averti n'aura qu'à rencontrer la direction de son école pour y parvenir. «Il y a beaucoup de marchandage de notes qui se fait dans les écoles, dit une enseignante qui a négocié ainsi dans le cas de son beau-fils. Je peux vous assurer qu'à partir de 50 %, n'importe quel parent peut se présenter dans une école et tenir son bout, son jeune va passer.»
Pathétique.
Le zéro
La journaliste Daphné Dion-Viens explique le principe des tables de conversion pourcentages-lettres-chiffres.
On voit alors très bien à quel point on nage dans l'incohérence dans ce dossier. Je m'explique.
Ainsi, un représentant syndical explique: «Ça n'a pas de bon sens», affirme la présidente du syndicat de l'enseignement des Deux Rives, Andrée Turbide. Et les élèves le savent très bien. Les élèves disent aux profs : Ça ne dérange pas, même si j'écris rien dans mon examen, je vais avoir 32 %.?»
Pour le directeur adjoint des services éducatifs de la commissions scolaire de la Capitale, Roger Delisle, la table de conversion est calquée sur celle du MELS et on semble faire une tempête dans un verre d'eau dans tout ce dossier: «L'enseignant porte un jugement sur l'ensemble de l'année. Ce serait très étonnant qu'on mette à l'élève un zéro dans ces circonstances.»
Même son de cloche du côté de la CS des Premières-Seigneuries. Line Beaulieu, directrice adjointe aux affaires éducatives, croit que cette façon d'évaluer «a tout à fait sa place» : «À moins d'avoir été complètement absent, il est pratiquement impossible que l'élève n'ait pas développé un minimum de compétences en cours d'année.»
Ce que ces deux décideurs ne smble pas comprendre, c'est qu'on demande aux enseignants d'appliquer cette forme de notation au quotidien, dans des examens, des évaluations ponctuelles, pas uniquement pour les fins d'un bilan de fin de cycle. Voilà l'aberration. Oui, sur l'année, un enfant ne peut pas valoir zéro, mais dans un examen, par exemple, cela est tout à fait possible. Et manifestement, de là nait une confusion qui est carrément incroyable.
Le redoublement négociable
La journaliste du Soleil précise d'entrée de jeu que le redoublement au primaire au Québec est de l'ordre de 2%. De plus, dans certaines écoles, elle mentionne que le nombre de places réservées aux doubleurs est limité, considération financières obligent. «La direction nous a avertis qu'il y avait seulement 14 places pour des doubleurs, explique un enseignant. Qu'est-ce que je fais si j'ai 70 élèves qui coulent?»
La solution est simple: il n'y aura pas 70 élèves qui échoueront son cours. On les fera passer, bêtement. Un parent un tant soit peu averti n'aura qu'à rencontrer la direction de son école pour y parvenir. «Il y a beaucoup de marchandage de notes qui se fait dans les écoles, dit une enseignante qui a négocié ainsi dans le cas de son beau-fils. Je peux vous assurer qu'à partir de 50 %, n'importe quel parent peut se présenter dans une école et tenir son bout, son jeune va passer.»
Pathétique.
26 juin 2009
Prononcez-vous!
Tiens: faisons un sondage. Je vous invite à vous prononcer sur le prochain texte que vous aimeriez que je vous écrive en cette fin d'année scolaire (parce que, comme on me l'a enseigné en communication, on écrit pour être lu).
Voici les choix:
- le départ de François Legault et la réplique de Réjean Parent, président de la CSQ;
- mes prévisions sur ce qui s'en vient pour la prochaine année scolaire;
- un bilan personnel de mon année scolaire qui vient de se terminer;
- des suggestions sur comment éviter une soirée karaoké avec des collègues.
À vous de voter. Vous avez trois jours pour vous prononcer.
Voici les choix:
- le départ de François Legault et la réplique de Réjean Parent, président de la CSQ;
- mes prévisions sur ce qui s'en vient pour la prochaine année scolaire;
- un bilan personnel de mon année scolaire qui vient de se terminer;
- des suggestions sur comment éviter une soirée karaoké avec des collègues.
À vous de voter. Vous avez trois jours pour vous prononcer.
Souris, tu m'inquiètes.
Mon père, pourtant un homme de sa génération dur et exigeant, avait l'habitude de prononcer cette phrase. Elle m'a toujours marqué à cause du fait qu'elle semblait si à l'opposé de son caractère.
Aujourd'hui, elle prend une tournure un peu différente quand je lis ce texte publié sur Cyberpresse.
On a ainsi inséré un gène humain, le Foxp2 lié à la parole, a des souris de laboratoire. Résultat: leur «répertoire de sons des petits s'en est trouvé modifié, et de subtils changements ont été observés, à l'Institut Max-Planck de Leipzig, dans leurs cerveaux - dans les régions, eh oui, associées chez les humains au langage.»
Personnellement, il est incroyable qu'on laisse des savants jouer au docteur Frankenstein de la sorte. On mesure mal, je crois, les impacts de tels développements technologiques. En agissant de la sorte, augmente-t-on les risques de maladie transmissibles à l'homme? Dénature-t-on la notion même d'être humain? Et qu'est-ce qui constituera un homme, un jour?
Si vous pensez que ces questions relèvent de la science-fiction: détrompez-vous! Asimov ne frappe pas à la porte: il est déjà dans la maison! Il existe déjà une chartre des droits des robots. La notion d'homme-machine est de plus en plus banalisée avec la greffe d'appareil életronique permettant d'améliorer les capacités humaines ou de réduire les impacts de certains handicaps.
Parfois, le futur m'effraie.
Aujourd'hui, elle prend une tournure un peu différente quand je lis ce texte publié sur Cyberpresse.
On a ainsi inséré un gène humain, le Foxp2 lié à la parole, a des souris de laboratoire. Résultat: leur «répertoire de sons des petits s'en est trouvé modifié, et de subtils changements ont été observés, à l'Institut Max-Planck de Leipzig, dans leurs cerveaux - dans les régions, eh oui, associées chez les humains au langage.»
Personnellement, il est incroyable qu'on laisse des savants jouer au docteur Frankenstein de la sorte. On mesure mal, je crois, les impacts de tels développements technologiques. En agissant de la sorte, augmente-t-on les risques de maladie transmissibles à l'homme? Dénature-t-on la notion même d'être humain? Et qu'est-ce qui constituera un homme, un jour?
Si vous pensez que ces questions relèvent de la science-fiction: détrompez-vous! Asimov ne frappe pas à la porte: il est déjà dans la maison! Il existe déjà une chartre des droits des robots. La notion d'homme-machine est de plus en plus banalisée avec la greffe d'appareil életronique permettant d'améliorer les capacités humaines ou de réduire les impacts de certains handicaps.
Parfois, le futur m'effraie.
25 juin 2009
Michael Jackson est mort
Une petite méchante en passant.
Le multi-greffé est mort. C'est ça quand tu ne fais pas attention à la date de péremption des organes qu'on te greffe.
Il ne faut pas croire les méchantes langues qui disent qu'il serait mort étouffé en avalant son nez.
Le multi-greffé est mort. C'est ça quand tu ne fais pas attention à la date de péremption des organes qu'on te greffe.
Il ne faut pas croire les méchantes langues qui disent qu'il serait mort étouffé en avalant son nez.
24 juin 2009
C'est avec des cennes (la suite)
Le Journal de Montréal a publié deux articles sur les festivités entourant le dixième anniversaire des commissions scolaires (ici et ici).
La commission scolaire des Grandes-Prairies a acheté 3 000 boules de Noêl au coût de quatre dollars chacune. Vraiment poche et hors saison comme idée. Des boules de Noêl... Mettriez-vous le logo de votre CS dans le sapin chez vous?
Quand je pense à ce qu'on a reçu chez nous, il faut reconnaitre que mes patrons ont vraiment plus de goût.
La commission scolaire des Grandes-Prairies a acheté 3 000 boules de Noêl au coût de quatre dollars chacune. Vraiment poche et hors saison comme idée. Des boules de Noêl... Mettriez-vous le logo de votre CS dans le sapin chez vous?
Quand je pense à ce qu'on a reçu chez nous, il faut reconnaitre que mes patrons ont vraiment plus de goût.
23 juin 2009
Vive les vacances!
L'école est finie. Canoe nous l'apprend dans ce court texte. Ça, c'est de l'information!
Tout jeune, je me souviens que je chantais cette chanson à la fin des classes:
Vive les vacances!
Adieu les pénitences.
On va mettre l'école en feu
et les profs au milieu!
Sauf qu'on dirait que certains prennent les mots au pied de la lettre si l'on se fie à cette nouvelle!
Je me demande si on ne serait pas mieux de leur apprendre à chanter School's Out d'Alice Cooper.
Tout jeune, je me souviens que je chantais cette chanson à la fin des classes:
Vive les vacances!
Adieu les pénitences.
On va mettre l'école en feu
et les profs au milieu!
Sauf qu'on dirait que certains prennent les mots au pied de la lettre si l'on se fie à cette nouvelle!
Je me demande si on ne serait pas mieux de leur apprendre à chanter School's Out d'Alice Cooper.
Varger sur les profs (partie 765)
Scandale dans le monde de l'éducation. Le Journal de Montréal n'hésite d'ailleurs pas à consacrer un article à cette affaire épouvantable dont le titre indique déjà la teneur du texte: «Voyage de fin d'année: oubliées par leur prof».
Une fois que vous lisez le texte, vous vous rendez compte que le prof n'a pas oublié deux enfants sur le bord de la route à Gaspé en pleine nuit alors que des maringouins assoiffés de sang les ont littéralement vidé du précieux liquide vital. Non, pendant un peu moins d'une demi-heure, le prof ne s'est pas aperçu que deux jeunes élèves manquaient à l'appel lors d'une activité à la piscine, mais étaient tout bonnement demeurées dans leur chambre.
Mais c'est le prof, le responsable. Même s'il y avait un autre prof avec lui, même s'il y avait trois parents bénévoles, même si les deux petites filles disent ne pas avoir entendu un parent bénévole les avertir de rejoindre le groupe pour se rendre à la piscine... Les deux seules des deux groupes... dans la même chambre... Pas entendre?
Peu importe, le prof est responsable, point. Vite, appelons le Journal de Montréal et faisons un scandale.
Les parents sont «en furie». «L'enseignant a été vraiment irresponsable», indique le père d'une des deux gamines. Mais attendez la suite: «La mère de Sasha, Laura Scott, juge la situation «très inquiétante.» Elle croit qu'elle aurait pu avoir de graves conséquences pour sa fille, qui souffre d'asthme et d'allergies : son prof était parti avec ses médicaments et son épipen.
L'enseignant qui a 34 ans d'expérience a reconnu son erreur. La commission scolaire a effectué un rappel auprès des enseignants quant à l'importance de toujours bien compter les élèves lors de déplacements.
Fallait-il en faire un scandale? Il y en a qui ont le don de tout dramatiser. De quoi à écoeurer le premier prof venu d'organiser une sortie.
Pauvres enfants...
Une fois que vous lisez le texte, vous vous rendez compte que le prof n'a pas oublié deux enfants sur le bord de la route à Gaspé en pleine nuit alors que des maringouins assoiffés de sang les ont littéralement vidé du précieux liquide vital. Non, pendant un peu moins d'une demi-heure, le prof ne s'est pas aperçu que deux jeunes élèves manquaient à l'appel lors d'une activité à la piscine, mais étaient tout bonnement demeurées dans leur chambre.
Mais c'est le prof, le responsable. Même s'il y avait un autre prof avec lui, même s'il y avait trois parents bénévoles, même si les deux petites filles disent ne pas avoir entendu un parent bénévole les avertir de rejoindre le groupe pour se rendre à la piscine... Les deux seules des deux groupes... dans la même chambre... Pas entendre?
Peu importe, le prof est responsable, point. Vite, appelons le Journal de Montréal et faisons un scandale.
Les parents sont «en furie». «L'enseignant a été vraiment irresponsable», indique le père d'une des deux gamines. Mais attendez la suite: «La mère de Sasha, Laura Scott, juge la situation «très inquiétante.» Elle croit qu'elle aurait pu avoir de graves conséquences pour sa fille, qui souffre d'asthme et d'allergies : son prof était parti avec ses médicaments et son épipen.
L'enseignant qui a 34 ans d'expérience a reconnu son erreur. La commission scolaire a effectué un rappel auprès des enseignants quant à l'importance de toujours bien compter les élèves lors de déplacements.
Fallait-il en faire un scandale? Il y en a qui ont le don de tout dramatiser. De quoi à écoeurer le premier prof venu d'organiser une sortie.
Pauvres enfants...
22 juin 2009
C'est avec des cennes...
Bon, semble-t-il que j'ai quelques collègues qui viennent lire ici à l'occasion. Ils ne seront donc peut-être pas contents de mon billet.
Ma commission scolaire fête ses dix ans (comme toutes les CS d'ailleurs, je crois). Un tel événement ne peut corporativement pas passer inaperçu. Donc, on a célébré le tout.
Ce matin, mes collègues préparaient une kiosque d'activités pour un genre de kermesse d'après-midi rassemblant tout le personnel de la CS. De son côté, la CS a mis le paquet: scène mobile, gros système de son et musique entraînante, casquettes et porte-clés avec le logo corporatif, prix de présence. Bref, ce fut la fête!
Moi, j'ai un peu de difficulté avec ce genre d'événement.
Primo, on n'arrête pas de nous casser les oreilles avec le fait que les CS n'ont pas de fric, qu'on ne peut pas offrir de services aux élèves, blablabla.
Secundo, fêter sur ton temps de travail et être payé, ça me turlupine. Surtout qu'on a une autre fête d'école payée jeudi. Remarquez que j'ai travaillé toute la fin de semaine à corriger des examens de fins d'année et que je ne compte pas les fois ou j'ai fait plus que le temps prescrit. Sauf que ça me turlupine pareil...
Tertio, comment peut-on chiâler contre le gaspillage si on y participe?
Alors, j'ai préféré terminer mon ménage de classe afin de pouvoir chiâler de façon cohérente avec mes convictions. Je dois être trop puriste.
Ma commission scolaire fête ses dix ans (comme toutes les CS d'ailleurs, je crois). Un tel événement ne peut corporativement pas passer inaperçu. Donc, on a célébré le tout.
Ce matin, mes collègues préparaient une kiosque d'activités pour un genre de kermesse d'après-midi rassemblant tout le personnel de la CS. De son côté, la CS a mis le paquet: scène mobile, gros système de son et musique entraînante, casquettes et porte-clés avec le logo corporatif, prix de présence. Bref, ce fut la fête!
Moi, j'ai un peu de difficulté avec ce genre d'événement.
Primo, on n'arrête pas de nous casser les oreilles avec le fait que les CS n'ont pas de fric, qu'on ne peut pas offrir de services aux élèves, blablabla.
Secundo, fêter sur ton temps de travail et être payé, ça me turlupine. Surtout qu'on a une autre fête d'école payée jeudi. Remarquez que j'ai travaillé toute la fin de semaine à corriger des examens de fins d'année et que je ne compte pas les fois ou j'ai fait plus que le temps prescrit. Sauf que ça me turlupine pareil...
Tertio, comment peut-on chiâler contre le gaspillage si on y participe?
Alors, j'ai préféré terminer mon ménage de classe afin de pouvoir chiâler de façon cohérente avec mes convictions. Je dois être trop puriste.
20 juin 2009
Plein de nouvelles dans les journaux!
Prof masqué lit les journaux. Trois par jour. Ça date d'une autre vie ou ça faisait partie de son boulot. Et, il n'y a pas à dire, il y a de la nouvelle intéressantes en fin de semaine en éducation!
Le décrochage
Le Journal de Mouréal y va d'un texte assez banal sur le décrochage scolaire. Par contre, on ne pousse pas très loin dans l'analyse quand on rapporte les propos de Tommy Bonneau: «J'ai lâché parce que j'avais pris beaucoup de retard et parce que j'aime pas l'autorité. À l'école, ils m'ont laissé tout seul dans mon coin. J'étais plus capable de suivre parce que j'étais laissé à moi-même. J'aurais eu besoin de plus d'encadrement scolaire.»
Bref, aidez-moi, mais ne me faites pas chier avec vos règlements.
L'arroseur arrosé
Rigolons un peu: dans ce texte du Devoir, on apprend que le baccalauréat en enseignement au secondaire à l'UQAM n'a pas obtenu le renouvellement de son agrément depuis 2006 à cause d'un manque de concertation entre les chargés de cours et les professeurs ainsi que de ses difficultés à évaluer les 12 compétences attendues de ses étudiants. Pas si mal pour une université ou l'on retrouve des profs et des penseurs qui défendent l'approche par compétence et le renouveau pédagogique...
Ne compare pas mon salaire au tien
Excellent texte du Devoir que compare la rénumération des fonctionnaires, selon qu'ils appartiennent à une société d'État ou à la banale fonction publique. Constat du journaliste:
«Un tel exercice de comparaison des conditions offertes dans la fonction publique québécoise, les commissions scolaires, le secteur de la santé et des services sociaux et les sociétés d'État permet de constater des écarts, parfois appréciables, et presque toujours favorables aux employés de ces dernières, même si tout ce monde rend une forme ou l'autre de service à la population et est directement ou indirectement lié à la capacité de l'État de payer.«
Bref, vaut mieux être secrétaire à Loto-Québec: vous recevrez un salaire plus élevé et une prime annuelle de performance.
Une des raisons de cet écart selon Jean Boivin, professeur associé au département de relations industrielles de l'Université Laval : «Les sociétés d'État ont toujours été un peu au-dessus de ces nombreuses campagnes de resserrement budgétaire du gouvernement. Cette autonomie tient, en bonne partie, au fait que, contrairement aux ministères ou aux hôpitaux, ces sociétés d'État génèrent des revenus considérables et versent au gouvernement de généreux dividendes.» Un prof, ça ne crée pas de richesse. Un prof, ça ne génère pas de revenus.
Une autre raison a trait au mode de négociation des conventions collectives. «Hydro-Québec ne peut pas imposer unilatéralement les salaires. Les négociations doivent trouver leur aboutissement», dit Louise Pomerleau, économiste et conseillère pour le secteur public à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). C'est vrai qu'Hydro-Québc ne peut pas imposer les conditions de travail de ses employés à coup de loi spéciale ou de décret.
«Hydro-Québec, Loto-Québec et la SAQ sont des sociétés très lucratives qui auraient beaucoup de mal à tenir à leurs employés le même discours que le gouvernement du manque d'argent pour mieux les payer, même si les sociétés d'État et le gouvernement devraient être des vases communicants», explique le professeur de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal, Jean Charest. C'est d'ailleurs ce qui a amené le journaliste du Devoir à intituler fort justement son texte Tous les fonctionnaire sont égaux, mais certains plus égaux que d'autres...
Pour le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, ces écarts s'expliquent par la volonté des sociétés d'État de recruter et retenir leurs employés. Au fait, juste comme ça en passant, est-on en pénurie d'infirmières et d'enseignants? Pourquoi ne fait-on rien pour améliorer leurs conditions de travail?
On retrouve également dans l'édition de cette fin de semaine du Devoir, deux autres excellents textes: un portant sur la sécurité d'emploi et les conditions du secteur public et un autre sur les primes à la performances accordées par des sociétés publiques qui sont, en fait, des monopoles.
Dans ce dernier article, je ne peux m'empêcher de relever cette perle de mauvaise foi et d'incohérence. Jacques Thibault, directeur général au Conseil du trésor, explique pourquoi il est préférable qu'on ne verse pas de prime au rendement aux employés du secteur public: «S'il fallait que les gens entendent dire que les fonctionnaires ont des primes au rendement alors que les listes d'attente des hôpitaux s'allongent, ils auraient beaucoup de mal à comprendre.»
Alors, peut-on m'expliquer toutes ces primes que reçoivent les décideurs du réseau de la santé et du réseau scolaire? Pourquoi ai-je l'impression qu'on me prend pour un con, tout à coup?
Le décrochage
Le Journal de Mouréal y va d'un texte assez banal sur le décrochage scolaire. Par contre, on ne pousse pas très loin dans l'analyse quand on rapporte les propos de Tommy Bonneau: «J'ai lâché parce que j'avais pris beaucoup de retard et parce que j'aime pas l'autorité. À l'école, ils m'ont laissé tout seul dans mon coin. J'étais plus capable de suivre parce que j'étais laissé à moi-même. J'aurais eu besoin de plus d'encadrement scolaire.»
Bref, aidez-moi, mais ne me faites pas chier avec vos règlements.
L'arroseur arrosé
Rigolons un peu: dans ce texte du Devoir, on apprend que le baccalauréat en enseignement au secondaire à l'UQAM n'a pas obtenu le renouvellement de son agrément depuis 2006 à cause d'un manque de concertation entre les chargés de cours et les professeurs ainsi que de ses difficultés à évaluer les 12 compétences attendues de ses étudiants. Pas si mal pour une université ou l'on retrouve des profs et des penseurs qui défendent l'approche par compétence et le renouveau pédagogique...
Ne compare pas mon salaire au tien
Excellent texte du Devoir que compare la rénumération des fonctionnaires, selon qu'ils appartiennent à une société d'État ou à la banale fonction publique. Constat du journaliste:
«Un tel exercice de comparaison des conditions offertes dans la fonction publique québécoise, les commissions scolaires, le secteur de la santé et des services sociaux et les sociétés d'État permet de constater des écarts, parfois appréciables, et presque toujours favorables aux employés de ces dernières, même si tout ce monde rend une forme ou l'autre de service à la population et est directement ou indirectement lié à la capacité de l'État de payer.«
Bref, vaut mieux être secrétaire à Loto-Québec: vous recevrez un salaire plus élevé et une prime annuelle de performance.
Une des raisons de cet écart selon Jean Boivin, professeur associé au département de relations industrielles de l'Université Laval : «Les sociétés d'État ont toujours été un peu au-dessus de ces nombreuses campagnes de resserrement budgétaire du gouvernement. Cette autonomie tient, en bonne partie, au fait que, contrairement aux ministères ou aux hôpitaux, ces sociétés d'État génèrent des revenus considérables et versent au gouvernement de généreux dividendes.» Un prof, ça ne crée pas de richesse. Un prof, ça ne génère pas de revenus.
Une autre raison a trait au mode de négociation des conventions collectives. «Hydro-Québec ne peut pas imposer unilatéralement les salaires. Les négociations doivent trouver leur aboutissement», dit Louise Pomerleau, économiste et conseillère pour le secteur public à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). C'est vrai qu'Hydro-Québc ne peut pas imposer les conditions de travail de ses employés à coup de loi spéciale ou de décret.
«Hydro-Québec, Loto-Québec et la SAQ sont des sociétés très lucratives qui auraient beaucoup de mal à tenir à leurs employés le même discours que le gouvernement du manque d'argent pour mieux les payer, même si les sociétés d'État et le gouvernement devraient être des vases communicants», explique le professeur de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal, Jean Charest. C'est d'ailleurs ce qui a amené le journaliste du Devoir à intituler fort justement son texte Tous les fonctionnaire sont égaux, mais certains plus égaux que d'autres...
Pour le porte-parole de Loto-Québec, Jean-Pierre Roy, ces écarts s'expliquent par la volonté des sociétés d'État de recruter et retenir leurs employés. Au fait, juste comme ça en passant, est-on en pénurie d'infirmières et d'enseignants? Pourquoi ne fait-on rien pour améliorer leurs conditions de travail?
On retrouve également dans l'édition de cette fin de semaine du Devoir, deux autres excellents textes: un portant sur la sécurité d'emploi et les conditions du secteur public et un autre sur les primes à la performances accordées par des sociétés publiques qui sont, en fait, des monopoles.
Dans ce dernier article, je ne peux m'empêcher de relever cette perle de mauvaise foi et d'incohérence. Jacques Thibault, directeur général au Conseil du trésor, explique pourquoi il est préférable qu'on ne verse pas de prime au rendement aux employés du secteur public: «S'il fallait que les gens entendent dire que les fonctionnaires ont des primes au rendement alors que les listes d'attente des hôpitaux s'allongent, ils auraient beaucoup de mal à comprendre.»
Alors, peut-on m'expliquer toutes ces primes que reçoivent les décideurs du réseau de la santé et du réseau scolaire? Pourquoi ai-je l'impression qu'on me prend pour un con, tout à coup?
19 juin 2009
Le blues de la correction
Prof masqué corrige. Il trouve ça plate, chiant, long, pénible... Il se sent seul. Son coeur trouve absurde de corriger les examens d'élèves de première secondaire qui vont tous passer en deuxième de toute façon.
Sur un air connu, il chante cette douce chanson.
Le p'tit prof aux yeux rouges
Comme il était grognon...
Le p'tit prof aux yeux rouges
Rouges comme son crayon...
Sur un air connu, il chante cette douce chanson.
Le p'tit prof aux yeux rouges
Comme il était grognon...
Le p'tit prof aux yeux rouges
Rouges comme son crayon...
18 juin 2009
La faute aux profs (partie 963)
Combien de fois blâme-t-on les enseignants pour ce qui ne marche pas en éducation?
Un des derniers blâmes en lice que j'ai eu sur le coeur venait de Paul Inchauspé qui affirmait que la réforme connaissait des ratés parce que les profs refusaient d'agir en véritables professionnels et se contentaient d'être des techniciens...
Or, voilà que je viens de découvrir, longtemps après les faits, que Conrad Ouellon, le président d'un groupe de travail qui a conseillé la ministre Courchesne dans son plan sur le français à l'école et le président du Conseil supérieur de la langue française, a jeté, lui aussi, la pierre aux enseignants dans le domaine des nouvelles technologies.
«Selon M. Ouellon, plusieurs enseignants ne maîtrisent pas l'informatique, ce qui peut expliquer bien des réticences. «C'est peut-être là la source du problème. Les gens qui enseignent et développent des programmes de français ne maîtrisent pas la technique que les enfants maîtrisent. C'est peut-être la première fois dans l'histoire de l'humanité que ça arrive. Je pense qu'il y a là un réflexe de protection qui m'agace.»
On devine que le monsieur n'a pas travaillé dans une école secondaire depuis longtemps. C'est davantage le manque de budget et de vision quant aux NTI que la compétence des enseignants qui font défaut dans nos écoles. Cela, et le fait que les entreprises informatiques sont là pour faire des sous, pas la charité. Renseignez-vous sur le prix d'une licence pour exploiter un correcteur orthographique reconnu en classe. On s'en reparlera...
Remarquez: c'est le même monsieur qui fait part de la pensée suivante: «Il va même plus loin en minimisant l'importance d'écrire sans faute. «Il ne faut pas faire un drame avec ça (le langage texto), comme il ne faut pas faire un drame avec la faute. Qu'est-ce qui est le plus important, savoir bien structurer un texte ou de ne pas faire de fautes? Je préfère quelqu'un qui sait comment organiser sa réflexion. S'il a des fautes, ça se corrige. Il y a des outils qui peuvent t'aider.»
Personnellement, j'essaie de mâcher de la gomme à mâcher en marchant. Et je demande à mes élèves d'écrire des textes ou leur pensée est organisée et ou on ne retrouve pas de faute.
Un des derniers blâmes en lice que j'ai eu sur le coeur venait de Paul Inchauspé qui affirmait que la réforme connaissait des ratés parce que les profs refusaient d'agir en véritables professionnels et se contentaient d'être des techniciens...
Or, voilà que je viens de découvrir, longtemps après les faits, que Conrad Ouellon, le président d'un groupe de travail qui a conseillé la ministre Courchesne dans son plan sur le français à l'école et le président du Conseil supérieur de la langue française, a jeté, lui aussi, la pierre aux enseignants dans le domaine des nouvelles technologies.
«Selon M. Ouellon, plusieurs enseignants ne maîtrisent pas l'informatique, ce qui peut expliquer bien des réticences. «C'est peut-être là la source du problème. Les gens qui enseignent et développent des programmes de français ne maîtrisent pas la technique que les enfants maîtrisent. C'est peut-être la première fois dans l'histoire de l'humanité que ça arrive. Je pense qu'il y a là un réflexe de protection qui m'agace.»
On devine que le monsieur n'a pas travaillé dans une école secondaire depuis longtemps. C'est davantage le manque de budget et de vision quant aux NTI que la compétence des enseignants qui font défaut dans nos écoles. Cela, et le fait que les entreprises informatiques sont là pour faire des sous, pas la charité. Renseignez-vous sur le prix d'une licence pour exploiter un correcteur orthographique reconnu en classe. On s'en reparlera...
Remarquez: c'est le même monsieur qui fait part de la pensée suivante: «Il va même plus loin en minimisant l'importance d'écrire sans faute. «Il ne faut pas faire un drame avec ça (le langage texto), comme il ne faut pas faire un drame avec la faute. Qu'est-ce qui est le plus important, savoir bien structurer un texte ou de ne pas faire de fautes? Je préfère quelqu'un qui sait comment organiser sa réflexion. S'il a des fautes, ça se corrige. Il y a des outils qui peuvent t'aider.»
Personnellement, j'essaie de mâcher de la gomme à mâcher en marchant. Et je demande à mes élèves d'écrire des textes ou leur pensée est organisée et ou on ne retrouve pas de faute.
M. Ménard: faut pas s'énerver!
M. Jacques Ménard s'impatiente du fait que la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a retardé à l'automne son plan sur le décrochage scolaire (ici et ici). Ce dernier craint que ce report soit démobilisateur et que certains projets soient reportés d'une session ou d'une année.
Rassurons M. Ménard: en éducation, quand un projet n'est pas mis en branle en janvier pour l'année scolaire suivante, il a peu de chance d'être réalisé l'année subséquente de toute façon. C'est en janvier dernier qu'il fallait s'énerver.
Rassurons M. Ménard: en éducation, quand un projet n'est pas mis en branle en janvier pour l'année scolaire suivante, il a peu de chance d'être réalisé l'année subséquente de toute façon. C'est en janvier dernier qu'il fallait s'énerver.
17 juin 2009
Perle d'élève
Je ne pouvais résister.
La tomate est un puissant anti-occident.
Gageons qu'il s'agit de l'aliment préféré de Oussama Ben Laden...
La tomate est un puissant anti-occident.
Gageons qu'il s'agit de l'aliment préféré de Oussama Ben Laden...
16 juin 2009
À propos d'un examen d'univers social
Parce que professeur Y en parle de son commentaire à la suite de ce billet, je me permets de mettre en évidence un élément à propos de l'examen d'univers social (histoire) de quatrième secondaire.
Comment s'assurer de la réussite du plus grand nombre? En concevant des examens complètement bidon. Un exemple: comment les cultivateurs ont-ils pu obtenir un revenu supplémentaire?
Je vous donne un indice similaire à celui qu'on a placé à côté de cette question dans l'examen.
Si vous n'avez pas trouvé la bonne réponse, la fille de quatre ans d'une de mes collègues vous a clanché.
Une image vaut mille mots, dit-on. C'est juste qu'ici, on nage en plein ridicule.
Comment s'assurer de la réussite du plus grand nombre? En concevant des examens complètement bidon. Un exemple: comment les cultivateurs ont-ils pu obtenir un revenu supplémentaire?
Je vous donne un indice similaire à celui qu'on a placé à côté de cette question dans l'examen.
Si vous n'avez pas trouvé la bonne réponse, la fille de quatre ans d'une de mes collègues vous a clanché.
Une image vaut mille mots, dit-on. C'est juste qu'ici, on nage en plein ridicule.
15 juin 2009
Une petite surveillance...
J'ai surveillé un examen d'univers social ce matin. Je ne remets pas en question le travail de mes collègues. Ils suivent les consignes, les directives, les programmes.
Une banque de six textes et un questionnaire. Toutes les réponses sont dans les textes. Parfois, même dans les questions.
J'ai l'impression qu'un élève fort en français (lecture et écriture) peut le réussir et avoir dormi toute l'année en classe. De façon générale, ce sont les garçons qui seront désavantagés par cette forme d'examen parce qu'ils sont moins habiles en français.
Une banque de six textes et un questionnaire. Toutes les réponses sont dans les textes. Parfois, même dans les questions.
J'ai l'impression qu'un élève fort en français (lecture et écriture) peut le réussir et avoir dormi toute l'année en classe. De façon générale, ce sont les garçons qui seront désavantagés par cette forme d'examen parce qu'ils sont moins habiles en français.
14 juin 2009
Quand l'école ressemble à un hôpital... (partie 2)
La première partie de ce billet a suscité plusieurs réactions et commentaires sur lesquelles j'aimerais revenir. Il m'a permis, en effet, d'établir quelques constats.
Mais avant d'aller plus loin, l'apport de Sylvain dans cet échange montre qu'il faut relativiser l'information telle que les médias nous la présentent. Pas toujours facile, je le sais.
Tout d'abord, on devrait distinguer les cas lourds des cas légers, les cas agressifs de ceux qui ne le sont pas, par exemple. Il existe un monde de différence entre un élève qui a un déficit d'attention et un autre qui lance des chaises, mord ses voisins et les poignarde à coups de crayon. Sans dire que chaque cas est unique, il faut tout de même ne pas tomber dans la généralisation quand on aborde cette question.
Également, il ne faut pas confondre non plus difficultés comportementales et difficultés académiques. À cet égard, trois de mes élèves performants cette année ont un déficit d'attention nécessitant une médication, ce qui ne les empêche pas de réussir haut la main.
Selon qu'on soit parent ou enseignant, la position quant à cette question est relativement différente. Comme parent, on veut que notre enfant soit intégré, qu'il suive un parcours relativement normal. Comme professeur, on songe davantage à la progression du groupe et à la sécurité des élèves. On pourrait croire que l'intérêt général semble ici s'opposer à un intérêt particulier.
Par ailleurs, comme parent, on peut se sentir mal d'avoir un enfant présentant de telles difficultés à l'école. Mais ce que je remarque, c'est que les parents d'enfants ne présentant pas de difficultés se manifestent peu, du moins c'est ce que je perçois dans les médias. Or, je refuserais que ma fille soit dans la classe d'un élève qui la poignarde à coups de crayon. Je veux bien comprendre, coopérer et blablabla, mais l'inégrité physique de ma fille est plus important que l'intégration scolaire d'un autre enfant. Désolé!
Il faut également savoir qu'au nom de l'intégration, certaines commissions scolaires ont carrément aboli les classes spéciales. Il est donc normal que des enseignants puissent être dépassés par les problématiques auxquelles ils sont confrontés parce qu'ils n'ont pas été formés à cette fin et parce qu'ils n'ont pas les resources supplémentaires pour les accompagner. L'intégration se fait alors selon la volonté ou les capacités de l'enseignant ainsi que la coopération des parents concernés.
C'est d'ailleurs des situations semblables qui m'ont amené à me demander si c'est à l'école (régulière) de s'occuper de ce type d'élèves.
Qu'on me comprenne bien: je ne crois pas qu'il faille retourner à l'époque de Stéphane Laporte ou une infirmité à la jambe signifiait automatiquement l'inscription à une école spéciale, mais ne tire-t-on pas un peu trop sur l'élastique des missions de l'école qui sont, entre autres, de qualifier et d'instruire les jeunes? Ne nuit-on pas à certains enfants en niant des évidences? Par ailleurs, l'école régulière doit-elle répondre aux besoins de tous les jeunes, sans exception? Il fut un temps, le MELS a songé à décerner un diplôme à la fin de la troisième secondaire pour motiver les élèves...
Dans une école de ma CS, on a conservé les classes spéciales, certaines regroupant des cas très lourds. Sauf qu'on y fait très peu d'apprentissages académiques. Dans les faits, la plupart des objectifs à atteindre relevant davantage de l'intégration sociale. Certains élèves qu'on y retrouve seront incapables de fonctionner seuls dans la société. Les enseignants tentent de les responsabiliser en s'assurant qu'ils font de petits boulots utiles comme balayer, s'occuper du recyclage, etc. Je ne veux pas dévaloriser leur travail, mais est-ce à eux de s'occuper de tels cas? Est-ce à l'école?
Dans la même veine, j'ai vu des classes spéciales ou l'on aurait pu faire davantage d'apprentissages académiques significatifs mais ou les profs et la direction ne s'en tenaient surtout qu'au volet «socialiser» parce qu'on sous-estimait les jeunes.
Quand je me me demande si c'est à l'école de s'occuper de certains types d'élèves, ce n'est pas pour qu'on se débarrasse de ceux-ci. Ceux qui me connaissent savent à quel point je favorise la proximité des clientèles différentes. Proximité ne veut cependant pas dire mixité et intégration. Je m'interroge seulement à savoir s'ils reçoivent véritablement les services appropriés et si leur présence ne brime pas le droit d'apprendre des autres élèves.
Également, je crois de plus en plus que davantage de liens devraient exister entre les CLSC, les maisons des jeunes et l'école. À tel point que certains jeunes devraient peut-être relever davantage du ministère de la Santé et des Services sociaux que de celui de l'Éducation.
Enfin, je ne sais pas. Je me questionne. C'est tout.
PS: ce mot à part pour Lia. Je partage entièrement le point de vue de PMT quant à ce qui est scandaleux.
Cette année, j'ai un jeune qui présente un déficit d'attention important et qui a certains traits de comportement faisant penser à l'autisme. Le dossier du primaire du jeune n'a pas suivi au secondaire. Sa mère n'a pas voulu nous informer de son cas pour ne pas stigmatiser son enfant, pour lui donner une seconde chance.
Résultat: son gamin, pourtant pas con du tout, est en échec dans plusieurs matières. Il est marginalisé à cause de son comportement étrange même si je le trouve particulièrement attachant. Voilà le scandale: nier les évidences pour croire qu'elles vont disparaitre toutes seules.
Mais avant d'aller plus loin, l'apport de Sylvain dans cet échange montre qu'il faut relativiser l'information telle que les médias nous la présentent. Pas toujours facile, je le sais.
Tout d'abord, on devrait distinguer les cas lourds des cas légers, les cas agressifs de ceux qui ne le sont pas, par exemple. Il existe un monde de différence entre un élève qui a un déficit d'attention et un autre qui lance des chaises, mord ses voisins et les poignarde à coups de crayon. Sans dire que chaque cas est unique, il faut tout de même ne pas tomber dans la généralisation quand on aborde cette question.
Également, il ne faut pas confondre non plus difficultés comportementales et difficultés académiques. À cet égard, trois de mes élèves performants cette année ont un déficit d'attention nécessitant une médication, ce qui ne les empêche pas de réussir haut la main.
Selon qu'on soit parent ou enseignant, la position quant à cette question est relativement différente. Comme parent, on veut que notre enfant soit intégré, qu'il suive un parcours relativement normal. Comme professeur, on songe davantage à la progression du groupe et à la sécurité des élèves. On pourrait croire que l'intérêt général semble ici s'opposer à un intérêt particulier.
Par ailleurs, comme parent, on peut se sentir mal d'avoir un enfant présentant de telles difficultés à l'école. Mais ce que je remarque, c'est que les parents d'enfants ne présentant pas de difficultés se manifestent peu, du moins c'est ce que je perçois dans les médias. Or, je refuserais que ma fille soit dans la classe d'un élève qui la poignarde à coups de crayon. Je veux bien comprendre, coopérer et blablabla, mais l'inégrité physique de ma fille est plus important que l'intégration scolaire d'un autre enfant. Désolé!
Il faut également savoir qu'au nom de l'intégration, certaines commissions scolaires ont carrément aboli les classes spéciales. Il est donc normal que des enseignants puissent être dépassés par les problématiques auxquelles ils sont confrontés parce qu'ils n'ont pas été formés à cette fin et parce qu'ils n'ont pas les resources supplémentaires pour les accompagner. L'intégration se fait alors selon la volonté ou les capacités de l'enseignant ainsi que la coopération des parents concernés.
C'est d'ailleurs des situations semblables qui m'ont amené à me demander si c'est à l'école (régulière) de s'occuper de ce type d'élèves.
Qu'on me comprenne bien: je ne crois pas qu'il faille retourner à l'époque de Stéphane Laporte ou une infirmité à la jambe signifiait automatiquement l'inscription à une école spéciale, mais ne tire-t-on pas un peu trop sur l'élastique des missions de l'école qui sont, entre autres, de qualifier et d'instruire les jeunes? Ne nuit-on pas à certains enfants en niant des évidences? Par ailleurs, l'école régulière doit-elle répondre aux besoins de tous les jeunes, sans exception? Il fut un temps, le MELS a songé à décerner un diplôme à la fin de la troisième secondaire pour motiver les élèves...
Dans une école de ma CS, on a conservé les classes spéciales, certaines regroupant des cas très lourds. Sauf qu'on y fait très peu d'apprentissages académiques. Dans les faits, la plupart des objectifs à atteindre relevant davantage de l'intégration sociale. Certains élèves qu'on y retrouve seront incapables de fonctionner seuls dans la société. Les enseignants tentent de les responsabiliser en s'assurant qu'ils font de petits boulots utiles comme balayer, s'occuper du recyclage, etc. Je ne veux pas dévaloriser leur travail, mais est-ce à eux de s'occuper de tels cas? Est-ce à l'école?
Dans la même veine, j'ai vu des classes spéciales ou l'on aurait pu faire davantage d'apprentissages académiques significatifs mais ou les profs et la direction ne s'en tenaient surtout qu'au volet «socialiser» parce qu'on sous-estimait les jeunes.
Quand je me me demande si c'est à l'école de s'occuper de certains types d'élèves, ce n'est pas pour qu'on se débarrasse de ceux-ci. Ceux qui me connaissent savent à quel point je favorise la proximité des clientèles différentes. Proximité ne veut cependant pas dire mixité et intégration. Je m'interroge seulement à savoir s'ils reçoivent véritablement les services appropriés et si leur présence ne brime pas le droit d'apprendre des autres élèves.
Également, je crois de plus en plus que davantage de liens devraient exister entre les CLSC, les maisons des jeunes et l'école. À tel point que certains jeunes devraient peut-être relever davantage du ministère de la Santé et des Services sociaux que de celui de l'Éducation.
Enfin, je ne sais pas. Je me questionne. C'est tout.
PS: ce mot à part pour Lia. Je partage entièrement le point de vue de PMT quant à ce qui est scandaleux.
Cette année, j'ai un jeune qui présente un déficit d'attention important et qui a certains traits de comportement faisant penser à l'autisme. Le dossier du primaire du jeune n'a pas suivi au secondaire. Sa mère n'a pas voulu nous informer de son cas pour ne pas stigmatiser son enfant, pour lui donner une seconde chance.
Résultat: son gamin, pourtant pas con du tout, est en échec dans plusieurs matières. Il est marginalisé à cause de son comportement étrange même si je le trouve particulièrement attachant. Voilà le scandale: nier les évidences pour croire qu'elles vont disparaitre toutes seules.
Red Bull: sors de ce corps! euh de cette école...
Tiens, comme ça, je ne sais pas si c'est une politique de ma commission scolaire, mais on me rapporte qu'une école de mon territoire a banni les boissons énergisantes à base de café de ses murs. Elle continue cependant de vendre du café aux élèves.
Appellera-t-on le maire Labeaume à la rescousse?
Appellera-t-on le maire Labeaume à la rescousse?
11 juin 2009
Zéro (la suite)
Tiens, je traitais récemment de l'impossibilité de mettre zéro à un élève en vertu des nouvelles directives venant de la direction des Sévices pédagogiques de ma CS.
Ce matin, j'assistais à un moment qu'on pourrait filmer et intégrer dans le téléroman Virginie. Deux acteurs: Prof masqué, très philosophe, et Prof poilu, nouveau dans le monde de l'éducation.
*******
- Prof pas pire: regarde cette copie d'examen. L'élève n'a rien écrit. Même pas son nom!
- Pas fort...
- Alors, je lui mets zéro.
- Ouins.
- En lettres, ça fait donc E.
- Mmmmum.
- Et E, ça vaut 28%. je peux pas lui donner 28% pour un examen ou il n'a absolumenbt rien écrit. Ça n'a aucun sens...
- Et puis après? Même si tu te battais pour lui mettre zéro, le logiciel va le monter à 28%.
- Mais ça n'a pas de sens!
- Ben, c'est ça le nouveau monde de l'évaluation.
*******
Les profs, dépossédés de l'évaluation.
Ce matin, j'assistais à un moment qu'on pourrait filmer et intégrer dans le téléroman Virginie. Deux acteurs: Prof masqué, très philosophe, et Prof poilu, nouveau dans le monde de l'éducation.
*******
- Prof pas pire: regarde cette copie d'examen. L'élève n'a rien écrit. Même pas son nom!
- Pas fort...
- Alors, je lui mets zéro.
- Ouins.
- En lettres, ça fait donc E.
- Mmmmum.
- Et E, ça vaut 28%. je peux pas lui donner 28% pour un examen ou il n'a absolumenbt rien écrit. Ça n'a aucun sens...
- Et puis après? Même si tu te battais pour lui mettre zéro, le logiciel va le monter à 28%.
- Mais ça n'a pas de sens!
- Ben, c'est ça le nouveau monde de l'évaluation.
*******
Les profs, dépossédés de l'évaluation.
Quand l'école ressemble à un hôpital...
Je veux être très prudent dans mon commentaire et ne pas heurter certains parents. (Si, malheureusement, je vous blesse, ne m'agonisez pas d'injures, maix expliquez-moi votre propos.)
De plus en plus, on intègre dans nos écoles ou dans nos classes des élèves dont la problématique est très lourde.
Hier, on rapportait le cas de ce jeune élève en crise qui a été reconduit à un centre jeunesse parce que ses parents ne se sont pas présentés assez rapidement à l'école.
Dans un premier, je tiens à souligner que les institutions scolaires sont généralement perdantes quand un parent rappporte dans les médias sa version des événements. En effet, l'école est tenue à la confidentialité. Le parent, lui, peut dévoiler ce qu'il veut sans qu'on puisse véritablement le contredire avec les risques que cela comporte. Dans certains cas, il peut même aller jusqu'à stigmatiser davantage son enfant, mais bon...
Là ou je veux en venir, c'est que parfois, certaines écoles ont des allures d'hôpitaux. Certains élèves ont des médications importantes et je me demande même s'ils n'ont pas des dosettes en classe. Les intervenants sont formés pour comprendre certaines maladies, certains comportements. Mais est-ce à l'école de fournir tous ces services?
Dans certains petits groupes spécialisés, les ressources engagées sont importantes. Un technicien et un enseignant par groupe de neuf élèves, par exemple. Accès à des ressources spécialisées: psychologue, orthophoniste, etc. On parle de coûts et de ressources que ne voudrait jamais engager une école privée.
Je m'interroge: est-ce à l'école de prendre soin et de développer ces cas lourds? Des cas dont on sait qu'aucune diplomation n'est possible? Si un élève ne pourra manifestement pas répondre aux trois missions de l'école québécoise, est-ce à elle de s'en occuper?
De plus en plus, on intègre dans nos écoles ou dans nos classes des élèves dont la problématique est très lourde.
Hier, on rapportait le cas de ce jeune élève en crise qui a été reconduit à un centre jeunesse parce que ses parents ne se sont pas présentés assez rapidement à l'école.
Dans un premier, je tiens à souligner que les institutions scolaires sont généralement perdantes quand un parent rappporte dans les médias sa version des événements. En effet, l'école est tenue à la confidentialité. Le parent, lui, peut dévoiler ce qu'il veut sans qu'on puisse véritablement le contredire avec les risques que cela comporte. Dans certains cas, il peut même aller jusqu'à stigmatiser davantage son enfant, mais bon...
Là ou je veux en venir, c'est que parfois, certaines écoles ont des allures d'hôpitaux. Certains élèves ont des médications importantes et je me demande même s'ils n'ont pas des dosettes en classe. Les intervenants sont formés pour comprendre certaines maladies, certains comportements. Mais est-ce à l'école de fournir tous ces services?
Dans certains petits groupes spécialisés, les ressources engagées sont importantes. Un technicien et un enseignant par groupe de neuf élèves, par exemple. Accès à des ressources spécialisées: psychologue, orthophoniste, etc. On parle de coûts et de ressources que ne voudrait jamais engager une école privée.
Je m'interroge: est-ce à l'école de prendre soin et de développer ces cas lourds? Des cas dont on sait qu'aucune diplomation n'est possible? Si un élève ne pourra manifestement pas répondre aux trois missions de l'école québécoise, est-ce à elle de s'en occuper?
08 juin 2009
La der des der
Enseigner n'est pas nécessairement un combat mais, demain, c'est ma dernière journée d'enseignement. Après, surveillances d'examen et autres tâches connexes.
Enfin!
PS: Un petit sondage s'est ajouté, si le coeur vous en dit. Vous pouvez me faire part d'autres réponses que celles suggérées.
Enfin!
PS: Un petit sondage s'est ajouté, si le coeur vous en dit. Vous pouvez me faire part d'autres réponses que celles suggérées.
Rions un peu!
Que valent les mots et les promesses d'un politicien? Jugez par vous-même en lisant ce texte. Je n'ai pu réprimer un sourire.
«Cette réforme vise trois choses: succès, qualité et efficacité. Pour atteindre cette réussite, nous devrons vivre d'importants bouleversements dans les façons de faire, une nouvelle répartition des pouvoirs, une modification des nos habitudes. La mise en place de cette réforme exige une approche ordonnée, systématique, cohérente, qui ne peut souffrir d'improvisation. J'ai voulu que cette réforme porte le sceau de l'exigence et soyez que je serai, à cet égard, exemplaire.»
Pauline Marois, ministre de l'Éducation, 4 février 1997
«Cette réforme vise trois choses: succès, qualité et efficacité. Pour atteindre cette réussite, nous devrons vivre d'importants bouleversements dans les façons de faire, une nouvelle répartition des pouvoirs, une modification des nos habitudes. La mise en place de cette réforme exige une approche ordonnée, systématique, cohérente, qui ne peut souffrir d'improvisation. J'ai voulu que cette réforme porte le sceau de l'exigence et soyez que je serai, à cet égard, exemplaire.»
Pauline Marois, ministre de l'Éducation, 4 février 1997
07 juin 2009
Bonne retraite, M. Caron!
Quand quelqu'un prend sa retraite, il est de circonstance de souligner ses bons coups. André Caron, maintenant ancien président de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), poste qu'il a occupé pendant onze ans, a pris sa retraite la semaine dernière. Ce fut son bon coup. En tous cas, selon moi, sûrement le meilleur de sa longue carrière. Peut-être le monsieur a-t-il travaillé fort, mais il est passé à côté de bien des moments importants au cours des dernières années.
Plusieurs signaux très forts lui ont été envoyés récemment quant à la légitimité et la transparence des commissions scolaires.
Le monsieur a réagi en voulant jumeler les élections municipales avec les élections scolaires pour «doper» artificiellement le nombre de votes lors de ces dernières. Une manoeuvre dont on peut admirer l'habileté. Sauf qu'il n'a pas fait la preuve concrète de l'utilité des CS, quant à moi. Je ne dis pas qu'elles sont inutiles, mais bien que M. Caron n'a pas su le prouver hors de tout doute très raisonnable.
Quant à la transparence, le fait de ne pas dévoiler les dépenses et les salaires de la FCSQ - financé par les CS, donc uniquement par l'argent des contribuables - montre bien son souci d'ouverture. Avec des dépenses questionnables en ce qui concerne les commissaires scolaires, des comptes de dépenses qui prêtent flanc à la critique, des reportages sur l'aspect financier de la FSCQ, on aurait cru que M. Caron aurait eu la sensibilité politique de réagir. Non! il s'est confiné à un silence qui pourrait être interprété comme de l'arrogance ou du déni.
Le plus remarquable, c'est que M. Caron a fait la preuve, du moins en partie, de son inutilité et de celle de l'organisme qu'il présidait lors de sa démission. Lors de son dernier discours, il a demandé à la ministre Courchesne de mettre sur pied un plan d'action pour la réussite. Quel sens du leadership! Quelle initiative! Quelle façon de refiler la patate chaude à l'autre!
Le monsieur est là depuis onze ans et on dirait qu'il vient de découvrir le décrochage scolaire. Onze ans!
Bon, je suis trop mordant, comme d'habitude. Mais on ne peut pas m'enlever de la tête que M. Caron aurait pu en faire plus, aurait dû en faire plus.
Plusieurs signaux très forts lui ont été envoyés récemment quant à la légitimité et la transparence des commissions scolaires.
Le monsieur a réagi en voulant jumeler les élections municipales avec les élections scolaires pour «doper» artificiellement le nombre de votes lors de ces dernières. Une manoeuvre dont on peut admirer l'habileté. Sauf qu'il n'a pas fait la preuve concrète de l'utilité des CS, quant à moi. Je ne dis pas qu'elles sont inutiles, mais bien que M. Caron n'a pas su le prouver hors de tout doute très raisonnable.
Quant à la transparence, le fait de ne pas dévoiler les dépenses et les salaires de la FCSQ - financé par les CS, donc uniquement par l'argent des contribuables - montre bien son souci d'ouverture. Avec des dépenses questionnables en ce qui concerne les commissaires scolaires, des comptes de dépenses qui prêtent flanc à la critique, des reportages sur l'aspect financier de la FSCQ, on aurait cru que M. Caron aurait eu la sensibilité politique de réagir. Non! il s'est confiné à un silence qui pourrait être interprété comme de l'arrogance ou du déni.
Le plus remarquable, c'est que M. Caron a fait la preuve, du moins en partie, de son inutilité et de celle de l'organisme qu'il présidait lors de sa démission. Lors de son dernier discours, il a demandé à la ministre Courchesne de mettre sur pied un plan d'action pour la réussite. Quel sens du leadership! Quelle initiative! Quelle façon de refiler la patate chaude à l'autre!
Le monsieur est là depuis onze ans et on dirait qu'il vient de découvrir le décrochage scolaire. Onze ans!
Bon, je suis trop mordant, comme d'habitude. Mais on ne peut pas m'enlever de la tête que M. Caron aurait pu en faire plus, aurait dû en faire plus.
03 juin 2009
Un manque de jugement (prise 2 et ajout)
Après cet enseignant québécois qui a acheté de la bière pour ses élèves aux États-Unis, en voilà un autre qui perd son emploi après avoir mis sur son profil FaceBook une photo de lui en train de consommer de la marijuana. Je recopie ici la nouvelle:
Un enseignant de l'école secondaire Riverside, à Jonquière, a payé cher son adhésion au réseau social Facebook sur Internet.
L'homme a été congédié après que des élèves eurent placardé partout dans l'école une photo le montrant en train de fumer de la marijuana. Cette photo avait été publiée sur sa page personnelle Facebook.
Un élève a découvert la photo compromettante où l'enseignant semblait consommer de la drogue avec un groupe d'amis.
L'enseignant était un employé temporaire, et non un permanent. La Commission scolaire affirme qu'elle avait d'autres motifs pour le congédier.
De leur côté, les élèves de l'école secondaire Riverside assurent que le congédiement s'est fait immédiatement après la diffusion de la photo.
Le professeur en question n'a pas retourné les appels de Radio-Canada.
Un prof, c'est un modèle. Il est tenu à une certaine discrétion personnelle, disons. Malgré tout, j'ai un peu de difficulté à comprendre ce congédiement s'il n'est basé que sur cet écart de conduite. S'il fallait congédier tous ceux qui fument de la drogue, on manquerait d'employés un peu partout...
Ajout
Il semblerait que ce serait un collègue qui aurait rapporté la chose à la direction. Du moins, c'est ce qu'on mentionnait à Paul Arcand vendredi, je crois.
Un enseignant de l'école secondaire Riverside, à Jonquière, a payé cher son adhésion au réseau social Facebook sur Internet.
L'homme a été congédié après que des élèves eurent placardé partout dans l'école une photo le montrant en train de fumer de la marijuana. Cette photo avait été publiée sur sa page personnelle Facebook.
Un élève a découvert la photo compromettante où l'enseignant semblait consommer de la drogue avec un groupe d'amis.
L'enseignant était un employé temporaire, et non un permanent. La Commission scolaire affirme qu'elle avait d'autres motifs pour le congédier.
De leur côté, les élèves de l'école secondaire Riverside assurent que le congédiement s'est fait immédiatement après la diffusion de la photo.
Le professeur en question n'a pas retourné les appels de Radio-Canada.
Un prof, c'est un modèle. Il est tenu à une certaine discrétion personnelle, disons. Malgré tout, j'ai un peu de difficulté à comprendre ce congédiement s'il n'est basé que sur cet écart de conduite. S'il fallait congédier tous ceux qui fument de la drogue, on manquerait d'employés un peu partout...
Ajout
Il semblerait que ce serait un collègue qui aurait rapporté la chose à la direction. Du moins, c'est ce qu'on mentionnait à Paul Arcand vendredi, je crois.
02 juin 2009
Les jeunes et les NTI
Cette année, dans mes groupes d'élèves, on a commencé à utiliser l'ordinateur. Je n'ai pas révolutionné ma pédagogie employée en classe. Une implantation, lente, prudente et réfléchie. On s'en est surtout servi pour des fins de recherche, de traitement de textes et de présentations orales. L'année prochaine, j'aimerais aller plus loin avec des podcast conçus par les élèves, un blogue littéraire et d'actualité, mais chaque chose en son temps.
À travers cette utilisation, j'ai fait plusieurs constats que j'aimerais partager avec vous.
Le premier est qu'on surestime beaucoup les capacités informatiques des jeunes. Deux à trois jeunes par groupe sont totalement réfractaires à l'ordinateur. D'autres ont des craintes qui les bloquent parce qu'ils ne s'estiment pas assez compétents. Oui, ils sont jeunes et à les voir trouver toutes les façons de gagner à MarioKart, on aurait pu penser qu'ils auraient été des pros du clavier, pas juste de la manette.
Quand je parle de surestimer les capacités des jeunes, prenons par exemple l'emploi d'un courrier électronique. Mes gamins ont une adresse internet. Ils s'en servent presque exclusivement pour clavarder sur MSN. Quand je leur ai mentionné qu'on pouvait écrire des messages, y placer des hyperliens, y attacher des fichiers, se servir d'un courriel comme d'un espace mémoire accessible n'importe ou, ce fut un choc. Il m'a fallu les initier à toutes ces possibilités.
Pour la recherche d'informations en ligne, mes jeunes ont éprouvé autant de difficultés que ceux qui faisaient leurs recherches à la bibliothèque autrefois: utilisation de mots-clé de recherche, tri de l'information. Internet leur donne accès à une foule d'informations qu'ils ont de la difficulté à trouver ou à trier. Certains ne savaient pas non plus qu'ils pouvaient sauvegarder les résultats de leur recherche.
Mes jeunes semblaient plus familiers avec les traitements de texte, mais plusieurs fonctions pratiques leur échappaient (compter le nombre de mots, la fonction «chercher» pour éliminer les répétitions, par exemple). De même, ils sont peu habitués de travailler avec un correcteur orthographique et ils surestimaient l'efficacité de celui-ci. Ils ont été à même de constater que, s'ils ne connaissaient pas correctement leur grammaire, l'ordinateur ne serait pas toujours d'un grand secours. Ce fut une bénédiction pour le prof de français que je suis.
Là ou j'ai été le plus étonné, c'est du fait qu'il a fallu les convaincre de lâcher les grands cartons de couleur remplis de photos et de dessins pour illustrer leurs exposés oraux avec un logiciel comme Power Point. On peut avoir 12 ans et déjà être conservateur: «Oui, mais je suis habitué de même...» Il a cependant suffi d'une seule séance d'exposés oraux avec PWP pour les convaincre que cette façon de procédé était plus stimulante et pratique. Pauvres profs de l'année prochaine si vous n'avez pas l'habitude du canon et du portable!
Il me faut souligner qu'une source de frustration des élèves est venue de ma CS elle-même. En effet, celle-ci a créé une adresse et un espace mémoire pour chaque élève. Il nous fallait donc utiliser ceux-ci pour communiquer ou stocker de l'information. On veut habituer les jeunes à aller sur ce compte CS. Sauf qu'ils n'en voient pas la pertinence puisqu'ils ont déjà des comptes ailleurs. Ce fut un peu la bataille. De même, le choix des ordinateurs a soulevé des interrogations chez mes jeunes: «Pourquoi des Mac? On est tous en PC.» On peut convertir des fichiers, travailler en univers PC sur des Mac, mais n'aurait-on pas dû privilégier des outils semblables à ceux qu'ils ont déjà à la maison?
L'année se termine sous peu et, déjà, j'entrevois une collaboration plus grande avec le conseiller pédagogique de ma CS. Je vais tenter de suggérer à mes collègues une liste d'habiletés informatiques que les jeunes devraient maitriser à la fin de chaque année de leur parcours au secondaire. Et comme on prêche par l'exemple, je vais évidemment commencer par mes classes.
En autant que l'ordi demeure un outil et non une fin en soit dans mes cours, je suis preneur.
Implantation lente, prudente et réfléchie.
À travers cette utilisation, j'ai fait plusieurs constats que j'aimerais partager avec vous.
Le premier est qu'on surestime beaucoup les capacités informatiques des jeunes. Deux à trois jeunes par groupe sont totalement réfractaires à l'ordinateur. D'autres ont des craintes qui les bloquent parce qu'ils ne s'estiment pas assez compétents. Oui, ils sont jeunes et à les voir trouver toutes les façons de gagner à MarioKart, on aurait pu penser qu'ils auraient été des pros du clavier, pas juste de la manette.
Quand je parle de surestimer les capacités des jeunes, prenons par exemple l'emploi d'un courrier électronique. Mes gamins ont une adresse internet. Ils s'en servent presque exclusivement pour clavarder sur MSN. Quand je leur ai mentionné qu'on pouvait écrire des messages, y placer des hyperliens, y attacher des fichiers, se servir d'un courriel comme d'un espace mémoire accessible n'importe ou, ce fut un choc. Il m'a fallu les initier à toutes ces possibilités.
Pour la recherche d'informations en ligne, mes jeunes ont éprouvé autant de difficultés que ceux qui faisaient leurs recherches à la bibliothèque autrefois: utilisation de mots-clé de recherche, tri de l'information. Internet leur donne accès à une foule d'informations qu'ils ont de la difficulté à trouver ou à trier. Certains ne savaient pas non plus qu'ils pouvaient sauvegarder les résultats de leur recherche.
Mes jeunes semblaient plus familiers avec les traitements de texte, mais plusieurs fonctions pratiques leur échappaient (compter le nombre de mots, la fonction «chercher» pour éliminer les répétitions, par exemple). De même, ils sont peu habitués de travailler avec un correcteur orthographique et ils surestimaient l'efficacité de celui-ci. Ils ont été à même de constater que, s'ils ne connaissaient pas correctement leur grammaire, l'ordinateur ne serait pas toujours d'un grand secours. Ce fut une bénédiction pour le prof de français que je suis.
Là ou j'ai été le plus étonné, c'est du fait qu'il a fallu les convaincre de lâcher les grands cartons de couleur remplis de photos et de dessins pour illustrer leurs exposés oraux avec un logiciel comme Power Point. On peut avoir 12 ans et déjà être conservateur: «Oui, mais je suis habitué de même...» Il a cependant suffi d'une seule séance d'exposés oraux avec PWP pour les convaincre que cette façon de procédé était plus stimulante et pratique. Pauvres profs de l'année prochaine si vous n'avez pas l'habitude du canon et du portable!
Il me faut souligner qu'une source de frustration des élèves est venue de ma CS elle-même. En effet, celle-ci a créé une adresse et un espace mémoire pour chaque élève. Il nous fallait donc utiliser ceux-ci pour communiquer ou stocker de l'information. On veut habituer les jeunes à aller sur ce compte CS. Sauf qu'ils n'en voient pas la pertinence puisqu'ils ont déjà des comptes ailleurs. Ce fut un peu la bataille. De même, le choix des ordinateurs a soulevé des interrogations chez mes jeunes: «Pourquoi des Mac? On est tous en PC.» On peut convertir des fichiers, travailler en univers PC sur des Mac, mais n'aurait-on pas dû privilégier des outils semblables à ceux qu'ils ont déjà à la maison?
L'année se termine sous peu et, déjà, j'entrevois une collaboration plus grande avec le conseiller pédagogique de ma CS. Je vais tenter de suggérer à mes collègues une liste d'habiletés informatiques que les jeunes devraient maitriser à la fin de chaque année de leur parcours au secondaire. Et comme on prêche par l'exemple, je vais évidemment commencer par mes classes.
En autant que l'ordi demeure un outil et non une fin en soit dans mes cours, je suis preneur.
Implantation lente, prudente et réfléchie.
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