Une étude du Centre international pour l’évaluation des apprentissages scolaires (CIEAS) montrerait que les élèves québécois de la réforme liraient moins bien (ici et ici). En fait, ils seraient bon derniers au Canada. Au niveau international, le Québec arriverait en milieu de peloton avec 533 points. Avec 3748 élèves provenant de 185 écoles, on ne peut pas dire que l'échantillon était trop petit ou peu représentatif.
Sauf qu'il ne faut pas déchirer sa chemise non plus quand on réalise qu'il s'agit d'une baisse de... quatre points. Pour une fois, je suis d'accord avec l'attitude du MELS qui ne s'en fait pas outre mesure. Les résultats du Québec ne semblent pas indiquer une tendance lourde.
N'empêche que ces résulats vont amener de l'eau au moulin de ceux qui croient que la réforme nuit aux jeunes. Ainsi, deux chercheurs cités dans l'article attribuent cette baisse au Renouveau pédagogique.
Mais là ou cette étude est intéressante, c'est lorsqu'elle montre le peu d'intérêt des Québécois pour la lecture.
- Dans un sondage accompagnant cette recherche, 85 % des parents de la Nouvelle-Écosse ont répondu avoir sensibilisé leur enfant à la lecture avant la maternelle contre seulement 64 % des parents québécois.
- 39 % des jeunes albertains possèdent plus de 100 livres à la maison, seulement 17 % des Québécois sont dans la même situation.
- En Colombie-Britannique, 53 % des enfants lisent pour le plaisir presque tous les jours. Au Québec, seulement 47 % le font.
- Seulement 38 % des parents québécois lisent plus de cinq heures par semaine alors que ceux de Colombie-Britannique sont 49 % à le faire.
- Dans la province, 91 % des écoles ont une bibliothèque scolaire contre 100 % des écoles albertaines.
- 20 % des enseignants québécois donnent plus de six heures de cours de lecture chaque semaine contre 45 % en Nouvelle-Écosse.
«Au Québec, on a un problème de priorité. Tous milieux confondus, le niveau de lecture des familles québécoises est bas. Les parents ne sont plus des modèles pour leurs enfants», affirme Jean-Paul Martinez, président du groupe de recherche LIRE.
Si l'école peut se livrer à un certain mea culpa, j'espère que Mme Collard lira cet article avec intérêt et constatera le peu d'importance que certains parents québécois donnent à la lecture dans l'éducation de leur enfant. Avant de réclamer des congés de devoir, il faudrait peut-être tout d'abord s'assurer de jouer son rôle de parent pleinement.
Mais, au fond, et je ne me ferai pas d'ami ici, l'éducation n'est pas une valeur importante au Québec si on effectue des comparaisons au niveau canadien. Un sondage dont je ne retrouve pas la trace ce matin confirmait d'ailleurs ce fait. Qu'on cesse donc de se mentir et de croire à des chimères déculpabilisantes.