30 avril 2011

Examen d'écriture du MELS: vive les NTIC!

Jeudi prochain, tous les élèves de cinquième secondaire du Québec «subiront» l'examen d'écriture du MELS. J'ai mis «subiront» entre guillemets parce que cette mascarade annuelle explique entre autres pourquoi je n'enseigne plus à ce niveau. J'étais écoeuré d'être un complice passif de cette magouille en évaluation.

Comme les années précédentes, j'espère que les gamins auront l'intelligence d'utiliser les NTIC pour déjouer le peu de difficultés entourant cette «épreuve» en créant des groupes de discussion sur Facebook ou ailleurs et en se textant le sujet précis de l'examen d'une école à l'autre une heure ou deux avant la tenue de celui-ci.

J'aimais cette initiative l'année dernière qui a regroupé près de 9000 jeunes sur une page Facebook et qui préparaient ensemble leur feuille de notes. Ça, c'était du travail d'équipe...

Et après, on fait les gros titres avec le faits que les futurs enseignants trichent à propos du TECFEE...

Quand un système tolère de telles lacunes, c'est parce qu'il est mal foutu ou que cela l'arrange.

26 avril 2011

La ministre de l'Éducation reçoit la note E (ajout)

Lu dans le Journal de Montréal:


La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignants du Québec (APEQ-QPAT) se sont présentées mardi devant les bureaux du ministère à Montréal pour remettre à la ministre Line Beauchamp un bulletin «d’échecs» symbolique.

Les enseignants lui ont donné la note E (échec) pour la mise en place de balises pour intégrer les élèves en difficulté, l’augmentation du taux de réussite sans imposer de cibles chiffrées et la simplification du travail des enseignants en matière d’évaluation.

Hey! Ça n'existe plus les bulletins avec des lettres. On s'est assez battu pour avoir des pourcentages: utilisez-les!


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Non, mais c'est essentiel de savoir la note qu'a reçue la ministre. Elle pourrait peut-être être assez forte pour suivre des cours d'été...

25 avril 2011

L'école féminisée: la belle excuse

Parlons décrochage des garçons puisque le sujet occupe nos journaux. Ce matin, le Journal de Montréal fait encore un lien direct entre celui-ci et la faible présence d'enseignants dans les classes québécoises.

Allons-y de certains faits tout simples.

1- Dans certains pays, le taux de décrochage des garçons est inférieur à celui du Québec alors qu'on retrouve pourtant autant d'enseignantes dans leurs écoles.

2- Au Québec, environ 40% des jeunes qui quittent l'école sans obtenir de qualification sont... des filles.


Tout ce discours à l'effet que les garçons décrochent à cause d'une école féminisée est un alibi, une belle excuse, une «défaite» comme disent les jeunes.


À cet égard,  notre ami Egide Royer, professeur à l'Université Laval, croit que ce sont pas «les femmes qui causent l'échec scolaire» des garçons, mais que ces derniers ont besoin de «l'équivalent d'un grand frère». Mesdames, j'espère que vous êtes rassurées: vous n'êtes plus responsables du décrochage des jeunes garçons! Parce que c'est exactement ce que sous-entend ce genre de discours.


Notre ami Egide y va plutôt d'une remarque très éclairante: «Quand on vient pour intervenir auprès des jeunes garçons qui sont en difficulté ou qui ont des problèmes d'absentéisme, il y a un âge où, naturellement, on va recommander que des hommes soient présents dans leur environnement.»


Grand frère? Homme dans leur environnement? Ne devrait-on pas parler de la présence d'un père dans l'éducation des jeunes?


Comment dire? Pour régler un problème, faut-il encore le comprendre, le cerner. Ici, comme dans d'autre domaines, j'ai tellement l'impression qu'on joue parfois aux apprentis sorciers.

22 avril 2011

L'école des gars... interdite aux filles

Le Journal de Montréal présentait ce matin (ici et ici) une initiative pour contrer le décrochage scolaire chez les garçons et de nombreux commentateurs ont salué celle-ci comme s'il s'agissait d'un exemple de ce qu'il fallait faire en éducation.

Grosso modo, il s'agit d'organiser une soirée de lecture à l'école où uniquement des garçons et des adultes masculins seraient présents. On choisirait également de lire des oeuvres pour des gars. Honnêtement, je demeure très critique à l'égard de ce genre d'activités.

Le point positif qu'on peut y trouver est qu'il s'agit d'une façon, comme le dit la directrice de l'école du Bout-de-l'Isle, Nathalie Provost, qui «permet de rapprocher les pères et les fils à travers le thème de la littérature.»  Pour le reste, de nombreux autres aspects sont questionnables.


Une mesure discriminatoire et qui ne tient pas compte de la réalité du décrochage

Tout d'abord, cette mesure est hautement discriminatoire en matière de décrochage. 26,1 % des garçons décrocheraient sans avoir obtenu la moindre qualification contre 16,5% de filles. Simplifions les choses: trois gars décrochent, on s'énerve. Deux filles décrochent et y'a rien là.

Dans la même veine, durant cette soirée, on créera tout ce qu'il faut pour susciter un sentiment d'injustice chez les filles: les gars pourront ainsi lire dans une classe, dans un corridor ou même dans le bureau de la directrice. Pourquoi de tels privilèges? Et pourquoi ces privilèges ne seraient pas offerts aussi à celles qui décrochent ou qui réussissent?

Comme me le confiait un jour une jeune élève dyslexique A qui travaillait fort pour réussir son cours de français et à qui on refusait un service d'aide: «Je ne suis pas assez mauvaise pour qu'on s'occupe de moi. Je devrais couler comme B qui ne se force pas pour réussir.» B, qui monopolise des ressources sans arrêt et qui se fout de l'école, en passant.


Stigmatisons les jeunes!

Ensuite, cette mesure crée une double stigmatisation. La première renforce l'image négative qu'on a des garçons à l'école en généralisant le portrait du décrocheur: c'est un gars. Or, les décrocheurs sont à 40% des filles.

La seconde, de façon plus pernicieuse, sous-tend que les filles et les femmes empêchent les garçons de prendre leur place dans une école. La preuve: il faut les exclure pour que les gars s'y sentent à l'aise. Dehors les méchantes castratrices! De là à ramener les écoles non mixtes, il n'ya qu'un pas. Et les filles qui décrochent, elles, suivant cette logique, sont-elles des garçons qui s'ignorent?

Toujours dans la joie, constatons également qu'avec cette initiative, on renforce l'idée que les garçons sont incapables de prendre leur place seuls à l'école. Les pauvres petits, on va les aider parce qu'ils n'y arrivent pas. On va même leur donner des privilèges spéciaux.

Coudonc, nos petits garçons sont-ils rendus si incapables de prendre leur place à l'école qu'il faille foutre les filles à la porte? Méchant constat d'impuissance! Les gars qui réussissent ne sont pas des hommes, mais des surhommes! À moins qu'ils ne soient des fifs, des traîtes au genre masculin.

Les livres de gars

Enfin, dernière généralisation: il faut des livres de gars pour nos gars. Et des livres de gars consistent en ceci: des bandes dessinées, des livres qui mettent en vedette des Vikings ou des mangas. Conclusion évidente: si un jeune lit autre chose, il n'est pas un gars, du moins pas un vrai.

Il faut souligner les efforts qu'on met de l'avant pour contrer le décrochage scolaire et intéresser les jeunes, tous les jeunes, à l'école. Mais quand une initiative reprend toutes les représentations stéréotypées d'une pub de Coors Light, je ne suis pas convaincu qu'on fasse de réels progrès, surtout quand on élargit notre regard sur l'éducation et qu'on vise à faire disparaitre les préjugés tenaces qu'on y retrouve et qui mènent à l'intimidation, par exemple.

La lutte au décrochage scolaire se doit d'être inclusive.

17 avril 2011

Qu'attend la ministre Beauchamp pour être un héros?

L'intimidation et la violence à l'école sont un important sujet médiatique depuis quelques semaines. Et on le doit pour beaucoup à l'intervention du comédien Jasmin Roy et à sa fondation.

Hier, Maxime Collard, un jeune d'une école secondaire de Sorel a organisé une marche contre l'intimidation à l'école. La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, présente sur les lieux, a qualifié de «héros Maxime qui, en changeant sa vie, veut aussi changer celles d'autres victimes». Le Journal de Montréal indique que la ministre soulignait que  «les écoles doivent à la fois protéger les victimes et sévir contre les agresseurs, qu’il faut exclure temporairement sans les laisser à eux-mêmes.» 

On le sait, le MELS a investi 17 millions $ dans un plan de lutte à la violence dans les écoles. 17 millions dont je n'ai jamais vu les retombées concrètes dans mon école. Encore une fois, on se demande dans quel comité, structure ou congrès tout ce fric a pu passer parce que, sur le terrain, je n'en ai pas vu la trace.      

J'ose espérer que, de sa marche à Sorel, la ministre Beauchamp aura compris qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le magnifique ministère qu'elle dirige et deviendra à son tour un héros. Il est anormal que, dans une école, un jeune adolescent en soit rendu à agir comme Maxime le fait. Il est anormal que ce jeune adolescent et que la fondation Jasmin-Roy semblent en faire plus pour sensibiliser la population contre l'intimidation à l'école avec le peu de moyens dont ils disposent que tous les intervenants scolaires réunis. Le MELS et les syndicats enseignants dorment au gaz dans ce dossier depuis des années et ce, malgré les beaux discours qu'ils nous servent.  

Une anecdote savoureuse à ce sujet. En assemblée générale, lors du renouvellement de notre dernière convention collective avec le gouvernement, notre exécutif syndical nous avait suggéré d'adopter comme moyen de pression de ne plus accepter tout acte d'intimidation ou de violence à notre égard comme enseignants comme si, dans un contexte ordinaire, cela était acceptable.

15 avril 2011

Éducation: un coup d'oeil sur l'exemple américain

La CAQ (coalition pour l'avenir du Québec) s'inspire passablement du modèle américain dans sa conception de ce que devrait être l'école québécoise: des établissements déresponsabilisés, autonomes, soumis à des évaluations périodiques. Un peu dans la veine de ce que nous présentait le Journal de Montréal à propos de l'Iowa.

Je relevais à l'époque, et il faut quand même le faire avec quelques réserves, que le modèle américain ne donnait pas des résultats très probants en ce qui a trait aux test PISA, par exemple (30e place en mathématiques, 23e en sciences et 17e en lecture comparativement à la 10e, 8e et  6e place respectivement pour le Canada).

Une amie intellectuelle qui lit un journal intellectuel m'a envoyé un lien vers ce texte publié dans Le monde diplomatique. Il s'agit d'une lettre écrite par Diane Ravitch, autrefois vice-ministre de l'Éducation sous George Bush. Cette dame approuvait alors des mesures semblables à ce que propose le groupe de M. Legault. Or, aujourd'hui, elle a radicalement changé d'avis.

Elle remarque que, dans certains cas, les États ont abaissé leur niveau d'exigence et connaissent des écarts importants avec les évaluations imposées par les instances fédérales: «...le Tennessee chiffrait à 90 % la part de ses élèves ayant atteint les objectifs de l’année 2007, l’estimation du NAEP — 26 % — s’avéra moins flatteuse.»

L'ancienne vice-ministre relève également:


«Dans nombre d’écoles, les enseignements ordinaires s’interrompent plusieurs mois avant la tenue des examens pour céder la place à la préparation intensive qui leur est consacrée. De nombreux spécialistes ont établi que tout ce travail ne bénéficie pas aux enfants, lesquels apprennent davantage à maîtriser les tests que les matières concernées.


Malgré le temps et l’argent investis, les scores au NAEP n’ont guère augmenté. Parfois, ils ont tout simplement stagné. En mathématiques, les progrès étaient même plus importants avant l’adoption de la loi NCLB qu’après. En lecture, le niveau se serait amélioré pour l’équivalent du CM1. Pour l’équivalent de la quatrième, les scores de 2009 sont les mêmes que ceux de 1998.


Cependant, le problème principal, ce ne sont pas les résultats eux-mêmes ni la manière dont les Etats et les villes manipulent les tests. La véritable victime de cet acharnement, c’est la qualité de l’enseignement. La lecture et le calcul étant devenus prioritaires, les enseignants, conscients que ces deux matières décideront de l’avenir de leur école et… de leur emploi, négligent les autres. L’histoire, la littérature, la géographie, les sciences, l’art, les langues étrangères et l’éducation civique sont relégués au rang de matières secondaires.»

Quant aux charter schools, qui ressembleraient un peu aux écoles autonomes de la CAQ, elle souligne: «seuls 17 % de ces établissements affichent un niveau supérieur à celui d’une école publique comparable. Les 83 % restants obtiennent des résultats similaires ou inférieurs.»

Enfin, elle montre jusqu'où peut aller la dérive de faire porter aux enseignants le fardeau de la supposée réussite des jeunes:

«Leur modèle de fonctionnement repose sur un fort taux de renouvellement du personnel, car les enseignants doivent travailler énormément (parfois soixante ou soixante-dix heures par semaine) et laisser leur téléphone portable allumé afin que les élèves puissent les joindre à tout moment. L’absence de syndicats facilite de telles conditions de travail. (...)


Lorsque les autorités de l’Etat de Rhode Island ont annoncé leur intention de licencier tout le personnel enseignant du seul lycée de la ville de Central Falls, leur décision a été applaudie par le secrétaire d’Etat à l’éducation, M. Arne Duncan, et par le président démocrate lui-même. Récemment, le personnel a été réembauché, à condition d’accepter de faire de plus longues journées et de fournir davantage d’aide personnalisée aux élèves. (...)


La Floride vient de voter une loi qui interdit le recrutement d’enseignants débutants, fait dépendre la moitié de leur salaire des résultats de leurs élèves, supprime les budgets alloués à la formation continue et finance l’évaluation des élèves en prélevant 5 % sur le budget scolaire de chaque circonscription. (...)»

Je ne sais, mais tout cela me laisse un arrière-goût en bouche.

14 avril 2011

Propositions de la CAQ: réactions, lobby sous influence et cheap shot

Tout d'abord, une précision: j'ai fait partie des individus consultés par Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) en ce qui a trait au manifeste sur l'éducation. Cela explique ma réticence à commenter celui-ci puisque je dispose d'informations supplémentaires comparé à un citoyen qui prendrait connaissance de ces idées sur Internet ou par le biais des médias.

Je partage très peu les visions du groupe Legault-Sirois et je ne sais pas encore si je les commenterai. Cependant, je trouvais important de mentionner ce fait avant d'écrire mon billet d'aujourd'hui.

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La Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) a rendu public son manifeste en ce qui a trait à l'éducation. Les réactions ont été nombreuses et le débat a parfois pris des allures un peu cheapo.

La réaction de la CSQ

Ainsi donc, tant les enseignants que les commissions scolaires que les parents ont rejeté d'un bloc les propositions qu'on retrouve dans le manifeste sur l'éducation de la CAQ.

Passons rapidement sur la réaction de la Centrale des syndicats du Québec. Il ne faisait aucun doute que celle-ci allait s'objecter à l'idée d'évaluer les enseignants. Cependant, là où le bât blesse, c'est que M. Parent parle au nom de membres qui n'ont été d'aucune façon consultés à ce propos.

Je ne dis pas que la réponse aurait été différente. Je remarque simplement ce déficit démocratique qui existe dans nos syndicats depuis des années: nos représentants ne sont pas des porte-paroles puisqu'ils ont cette fâcheuse tendance à ne pas porter notre parole mais plutôt à nous mettre dans la bouche des mots que nous n'avons jamais prononcés. Un exemple bête de cette habitude syndicale: la Fédération des travailleurs du Québec appuie le Bloc québécois dans les actuelles élections. A-t-on consulté les membres de ce syndicat avant de donner un tel appui?

Vous me direz qu'il existe, par exemple, des élections syndicales où il est possible de voter pour des individus reflétant mieux certaines idées et vous avez raison. Sauf que je m'attends d'une organisation de travailleurs qu'elle ait des standards politiques et éthiques plus élevés que ceux de Stephen Harper.

La réaction de la FCSQ

La réaction de la Fédération des commissions scolaires étaient également prévisibles puisque les propositions de la CAQ affirment qu'il faudrait les abolir et les intégrer à des sortes d'agences régionales. Cependant, les propos de la présidente de la FCSQ, Josée Bouchard, comme le souligne Joseph Facal, constituent une pièce d'anthologie:


Visiblement, ce ne sont pas deux petits fils qui se sont touchés chez Mme Bouchard, mais un gros câble qui a sauté. La position de M. Legault, écrit Mme Bouchard, serait «peu documentée, partielle, populiste, empreinte de préjugés et de clichés». Elle serait aussi «anti-système public», «anti-parents», «anti-commissions scolaires», «anti-équité», «antidémocratique » et contre la «justice sociale».



Si je pourrais moi aussi utiliser les termes «peu documentée, partielle, empreinte de préjugés et de clichés» pour décrire la position de M. Legault,  il ne fait aucun doute dans mon esprit que cette réaction aussi virulente de Mme Bouchard s'explique aussi par un conflit personnel entre cette dernière et une membre de la CAQ, la présidente de la Fédération québécoises des directions d'établissements (FQDE), Mme Chantal Longpré. J'y reviendrai d'ailleurs plus loin.

Je trouve cependant incroyable que la présidente d'une fédération d'organismes dont on tolère la représentativité démocratique douteuse et dont l'utilité est fortement questionnée puisse se permettre une telle sortie. Les commissions scolaires ont un grave problème de crédibilité et elles ne semblent pas le réaliser. Qui plus est, alors qu'il serait important pour elles de démontrer leur raison d'être, les CS ont adopté au cours des années une attitude de déni et de suffisance.

Un exemple parmi tant d'autres de la position incohérente de la FCSQ. La CAQ propose que les parents occupent une place plus importe sur les conseils d'établissement des écoles et qu'ils sélectionnent et évaluent les directions des établissements scolaires. Est-ce si anti-démocratique? Pour Mme Bouchard, la seule démocratie valable semble être celle qui fait son affaire.

La réaction des parents


Là où les bras m'en tombent est lorsque je regarde la réaction de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ). Ici aussi, on remarque la présence de porte-paroles qui n'ont pas consulté spécifiquement leurs membres avant de se prononcer aussi durement sur les propositions de la CAQ.

Mais faut-il s'en surprendre? De plus en plus, on commence à mettre à jour les liens parfois quasi incestueux entre les comités de parents et les commissions scolaires. Ainsi, ce matin, le Journal de Montréal citait le cas de la présidente générale de la FCPQ qui a été commissaire scolaire de 1998 à 2007 et aurait occupé un poste d'élue scolaire pendant 20 ans.

Les cheap shot

Tout le débat entourant les propositions de la CAQ concernant l'éducation verse parfois dans ce que j'appellerais la personnalisation des débats.

Ainsi, cette semaine, Rue Frontenac affirmait que la présence à la CAQ de la présidente de la Fédération québécoises des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), Chantal Longpré, soulevait pour le moins des interrogations dans le monde scolaire. Pour reprendre les propos de l'article:

«À quelques heures du lancement de la plateforme sur l’éducation du mouvement de François Legault, la présence à ses côtés de la présidente de la Fédération québécoise des directions d’établissements d’enseignement (FQDE) est critiquée de toutes parts. (...) Avant même le lancement, elle est au cœur de la tourmente.»

Je ne sais pas qui la journaliste Gabrielle Duchaine a consulté pour écrire son texte, mais je tiens à la rassurer: le monde de l'éducation n'est pas au bord de la crise de nerfs quand à la participation de Mme Longpré à la CAQ.

Sauf que ce qu'il faut savoir est que les gens cités dans ce texte représentent des associations concurrentes de celle de Mme Longpré tandis qu'il est de notoriété publique que Mme Bouchard, la présidente de la FCSQ, la déteste depuis des années à cause de ses nombreuses prises de position dans des dossiers où les CS n'ont parfois pas le beau rôle.

«Je l’invite à mettre sa face sur des poteaux dans quatre ans, si elle veut faire de la politique. Elle contribue de façon magistrale à la dévalorisation de notre système d’éducation», l'a déjà invitée la présidente de la FCSQ, comme si cet organisme était neutre et ne versait jamais dans la politique.

Dans les faits, honnêtement, je crois que Mme Longpré patine sur une glace très mince. Mais l'idée qu'elle ne devrait ne pas oeuvrer au sein de la CAQ parce qu'elle est présidente de la FQDE me semble mal avisée. La CAQ n'est pas une formation politique, du moins pas encore. Et il me semble que, dans une démocratie, on a encore le droit d'exprimer des idées, de participer à des mouvements sociaux. Au pis, ce sont aux membres de la FQDE d'exprimer leur malaise à leur représentante.

Quant à la menace de Josée Bouchard de ne pas participer au prochain congrès de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement en avril prochain, on voit là un bel exemple de la jugeotte de la dame. Pour ma part, je suis convaincue qu'elle a simplement trouvé là une excuse bien utile pour y aller alors que le vrai respect de ses fonctions aurait pourtant demandé qu'elle s'y présente. Mais quand on fait de la petite politique...

11 avril 2011

Mon directeur fait de la porno: full cool!

J'en ai lu des réaction sur l'histoire de Samantha Ardente, mais la plus extraordinaire est celle de Me Julius Grey. Soyons honnête: j'ai toujours eu l'impression que, quand Me Grey défend les positions de quelqu'un, c'est parce que cette personne est une victime exemplaire ou a besoin d'amis pour lui nuire.


Donc, pour Me Grey, dans le cas de madame Ardente, la CS des Navigateurs a fait preuve d'un «moralisme déplorable». Voici d'ailleurs quelques extraits de ses propos.


«Je trouve ça totalement aberrant. C'est une illustration de ce nouveau puritanisme et conservatisme de notre époque.»
- «Elle a parfaitement raison de s'opposer. Elle n'a rien fait d'illégal, et je ne vois pas pourquoi nous voulons protéger les enfants du secondaire parce qu'ils sont parfaitement au courant de tout cela.»
- «À la limite, elle aurait pu être directrice d'école.»
- «Ce qui est incompatible, c'est toute activité qui rend impossible l'exercice de ses fonctions. Si elle était membre d'un mouvement raciste, je comprends qu'on pourrait dire ça. Mais là...»
- «Faire des films pornos n'est aucunement répréhensible dans notre société. Elle avait le droit de faire ces films et d'être en contact avec les étudiants.»


Je ne sais pas si Me Grey sait, avant d'émettre son opinion, pour la scène de croqueuse de nymphette de madame Ardente, mais ce que je comprends, c'est que, dans l'échelle morale de Me Grey, comparé au racisme, une industrie qui exploite le corps de la femme (même de très jeunes femmes) et en fait un objet est acceptable.


D'ailleurs, tiens, signe que les femmes sont maintenant évoluées, faire de la porno est devenue une activité respectable. Avez-vous entendu un groupe féministe intervenir dans ce débat? 


Anne-Marie Losique est même devenue un modèle d'entreprenariat. Pourquoi alors ne pas l'inviter dans nos écoles? Me Grey, un éminent avocat, sera sûrement d'accord. Et je me demande, avec un grand sourire, ce que pense Chantal Longpré, présidente la Fédération québécoise des directions d'établissement,  de l'idée qu'un directeur puisse faire de la porno en dehors de ses heures de travail?


Imaginez votre direction en action...

09 avril 2011

Samantha, pu capable!

Le Québec a sa victime du mois et elle s'appelle Julie X, connue sous le nom de Samantha Ardente. Elle aurait été congédiée par la commission scolaire qui l'embauchait sous des motifs qu'elle estime illégaux. En se basant sur la loi, celle-ci a peut-être raison, mais là où j'ai un petit problème est concernant tout le débat à propos de cette affaire et du manque de jugement de la dame.


Confusion entourant certaines notions


Ainsi, je ne peux m'empêcher de constater qu'on galvaude considérablement la notion de vie privée ou personnelle dans le cas de Samantha Ardente. Certains disent que cette agente administrative a droit à sa vie privée. C'est vrai, comme tout citoyen canadien.


Prenons le cas du conseiller syndical Steeve Veilleux qui estime que la décision de la CS est une atteinte à la vie privée: « On va déposer un grief dans les prochains jours, puis on va demander à un arbitre de trancher la question, sur la base qu'elle n'a pas commis de geste illégal, puis elle a fait des choses dans sa vie privée qui se sont retrouvées publiques, mais on va étayer notre argumentaire dans les prochaines semaines en prévision de l'arbitrage », explique-t-il.


Mais peut-on parler de vie privée dans le cas d'une actrice porno rétribuée pour ses performances sur vidéo? La notion de vie privée indique bien qu'elle est «privée». Or, ici, on a bien affaire à un individu qui, même si elle ne voulait pas en faire un métier, avait une certaine carrière de pornstar dont elle n'a pas parlé à son employeur et à son entourage. Il faut bien naïf de croire qu'on a une vie personnelle quand n'importe qui ou presque peut avoir accès à du matériel pornographique nous mettant en scène sur Internet. Et encore plus naïf de penser que notre vie personnelle peut n'avoir aucune conséquence sur notre vie professionnelle.


Par ailleurs, il y a un monde de différences entre tourner un vidéo coquin pour l'écouter avec un proche et participer, moyennant rétribution, à un film comprenant des scènes de triolisme et compagnie pour qu'il soit ensuite vendu au grand public via Internet. On est loin des «vidéos osés» dont parle le Journal de Montréal! Quand on tourne des films XXX commerciaux diffusés sur le net, on n'est définitivement plus dans le domaine de la vie privée mais bien dans celui d'une vie publique. 


Peut-on mener ces deux vies de front, soit travailler dans un organisme public, plus précisément une école fréquentée par des adolescents, et être pornstar? Il est remarquable que Mme Ardente ait refusé de répondre à une question en ce sens lors d'une entrevue à Jean-Luc Mongrain alors qu'on touche ici le noeud de tout ce débat. 


C'est là qu'on entre davantage dans une dimension plus morale. On peut difficilement parler d'une erreur de jeunesse puisque Mme Ardente reconnait elle-même que ces vidéos ne dataient que de quelques mois. 


Les valeurs morales


Chaque entreprise, chaque organisation est régie, implicitement ou non, par un code moral. L'école québécoise, par exemple, préconise des valeurs éducatives et condamne l'hypersexualisation des jeunes et les abus de nature sexuelle. Or, il ne fait aucun doute que les vidéos de Mme Ardente dépeignent la femme sous un jour hypersexualisé, pour ne pas dire plus. En agissant ainsi, elle ne respecte sûrement pas la mission éducative de l'école où elle travaillait et les valeurs qu'on souhaite y véhiculer. 


C'est d'ailleurs ce que lui reprochait son employeur: ««Nous considérons que les faits et gestes ayant conduit à cet incident sont inappropriés, inacceptables et incompatibles non seulement avec notre mission, mais aussi avec les valeurs que nous souhaitons transmettre à nos jeunes élèves.»


Si on s'attarde plus spécifiquement à deux des scènes tournées par cette dernière, on remarquera certains faits troublants. Dans le premier cas, l'agente administrative incarne une propriétaire de condo dont un couple mixte d'acheteurs «abuse» sexuellement de la naïveté sans en subir de conséquences. La belle nounoune constate qu'elle s'est fait avoir et on passe à la scène suivante!


Dans un autre cas, plus problématique celui-là, Mme Ardente se transforme en «croqueuse de nymphettes». Qu'on me comprenne bien: qu'une femme mature vive son trip de young lesbian porn, c'est son affaire. Mais qu'elle y prenne part à titre d'actrice dans une vidéo commerciale avec une jeune femme surnommée Dolly Princess, c'est plus que douteux, surtout si on travaille dans le monde scolaire. 


À ce sujet, on remarquera ici les doubles standards de jugement. Dans le cas de Samantha Ardent, on ne dit rien de ce tournage. Mais si on avait eu affaire à un homme, il est fort à parier que les réactions auraient été tout autres et beaucoup plus enflammées.   


Le contact avec les jeunes


L'agente administrative travaille justement dans un école et il est faux d'affirmer, comme certains l'ont fait, qu'elle n'est pas en contact avec des jeunes. 


Ainsi, je me demande comment l'adolescent à l'origine de cette histoire a pu la voir, l'identifier, se rendre sans difficulté jusqu'à son bureau et lui demander un autographe. De plus, à ce que je sache, la pornstar n'arrive pas téléportée chaque jour à son bureau. Elle utilise des aires communes et la cafétéria, par exemple.


Le fait qu'elle avait accepté de changer de lieu de travail et de renoncer à tourner d'autres films montre bien la problématique de sa vie cachée au sein d'une école. Ce n'est d'ailleurs pas pour ces raisons que Mme Ardente a été congédiée puisque la CS et elle avaient convenu d'une entente sur ces points précis. Ce dernière affirme: «J'ai accepté la majorité des engagements. Je m'étais même engagé par écrit de ne plus faire de films pornographiques. J'avais accepté mon déménagement et j'avais accepté une suspension.»


En fait, c'est à propos d'autres considérations que la commission scolaire et Samantha ne se sont pas entendues, ce qui a mené à un congédiement qui sera contesté.  


Un dossier mal géré


Madame Gagnon a-t-elle le droit d'être agente administrative et pornstar?  Légalement peut-être, on le verra plus loin, mais, moralement, la chose est hautement discutable si on s'en tient aux valeurs de l'école et aux types de scènes dans lesquelles cette dame a «joué». 


L'employeur a congédié l'actrice en se basant sur l'article 6.1 de la politique de communication de la commission scolaire qui indique que tout employé a «le devoir de faire preuve de respect et de loyauté à l'égard de la commission scolaire et de contribuer à son développement et à sa réputation».


Or,  tout en ne respectant pas la mission éducative du milieu où elle travaillait, Mme Ardente a caché à son employeur des informations qui pouvaient causer des préjudices à l'institution. Elle a, en quelque sorte, brisé un lien de confiance qui l'unit à son employeur. Est-ce suffisant pour la congédier?

Sans doute pas. D'autant plus qu'on lui demandait de respecter un code vestimentaire et de restreindre certaines de ses activités«C'était impossible pour moi de me montrer en public en maillot, d'avoir des photos sur Internet, donc Facebook pour moi ce n'est plus possible. C'était vraiment contrôler ma vie. Il y a de choses que je ne pouvais pas contrôler, donc j'aurais été congédiée.»


Mais on comprend principalement que son employeur n'avait plus aucune confiance en son jugement. D'ailleurs, qui voudrait d'elle dans cette CS alors qu'elle a révélé dans plusieurs entrevues qu'elle a accordées à droite et à gauche le contenu de certaines réunions qui devaient demeurer apparemment confidentielles? Par exemple, en entrevue avec Paul Arcand, elle dit : «Écoutez, je ne suis même pas supposée en parler...» Et elle en parle! Oups!


Dans la même veine, la dame semble ne pas cultiver l'art de la discrétion et de se faire des amis en déclarant en ondes: «Je vous dirais honnêtement qu'il y a un complot avec une enseignante de l'école, pas de mon école mais d'une autre école. Donc, pour ce dossier-là, je vais m'en charger personnellement.»


En passant, Samantha, qui ne veut pas qu'on révèle son  identité, aurait avantage à s'assurer qu'on ne la désigne pas par son nom complet en entrevue.


Juste comme ça.  Ce n'est d'ailleurs pas la seule incohérence de tout ce dossier...

07 avril 2011

«20% des jeunes enseignants quittent après cinq ans...»

Je ne me ferai pas d'amis ce matin, mais je ne suis plus capable de l'entendre, cette phrase-là, qu'on érige en grande vérité alors qu'elle devrait être considérée avec prudence. On la répète ad nauséam, comme dans le cas dans ce texte publié ce matin dans Le Soleil et portant sur la détresse professionnelle des enseignants. Sauf qu'on ne semble pas tenir compte de certains autres facteurs.

En effet, pourquoi les jeunes quittent-ils la profession après cinq ans? On établit évidemment un lien avec les conditions de travail des enseignants mais, même si ce dernier peut avoir un certain sens, il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas prouvé. Et encore serait-il prouvé qu'il faudrait considérer ce lien dans le cadre d'une perspective plus historique. Et encore serait-il prouvé qu'il faudrait voir si cette situation est si différente de ce qui se passe dans d'autres corps d'emploi ou disciplines universitaires. En histoire et en communication, vous croyez que 80% des diplômés formés trouvent un emploi dans leur domaine et le conservent?

Et si les nouveaux diplômés quittaient pour d'autres raisons? Par exemple, la précarité de l'emploi. Après quelques années à tourner en rond d'une suppléance à une autre, on en vient inévitablement à avoir envie d'un vrai emploi. Je repense à cette lettre d'une jeune enseignante qui se lamentait de ne pas trouver de poste dans son domaine après un bac de quatre ans.

De plus, on ne pourra pas m'enlever de la tête que des universitaires ayant une cote R aussi faible puissent être capables d'affronter toutes les exigences et la rigueur de ce métier. Peut-être s'agit-il des 20% des plus faibles qui quittent, une sorte de sélection naturelle?

Dans la même veine, bien des gens autour de moi affirment que la formation universitaire que reçoivent les futurs enseignants est souvent inadéquate. Il suffit de recevoir un stagiaire pour le constater. D'ailleurs, à ce propos, la refonte du bac en enseignement, en décernant immédiatement une autorisation d'enseigner à la fin des quatre ans de celle-ci, ne me semble pas permettre de s'assurer que les titulaires de celle-ci soient véritablement qualifiés. L'évaluation des stages en milieu scolaire me semble manquer de rigueur et laisser entrer sur le marché de l'emploi des candidats au profil parfois insuffisant.

Voilà. Ce n'est pas parce qu'on répète une statistique cent fois qu'il s'agit nécessairement d'un grand drame humain. Un jeune enseignant sur cinq décroche. Et puis, si cela n'était pas un peu normal? Et si c'était même un peu souhaitable?

06 avril 2011

Résultats du sondage

Récemment, j'ai eu une conversation avec un intervenant en éducation, lui disant que les enseignants autour de moi ne voulaient pas de l'augmentation de salaire proposée par François Legault, mais bien une amélioration de leurs conditions de travail ou de meilleurs services pour leurs élèves. Il m'a regardé comme si j'étais un extraterrestre.

De mon petit sondage maison, on peut déduire;
1- Que je n'étais pas dans l'erreur;
2- Ou que le proverbe «Qui se ressemblent s'assemblent» n'est pas sans fondement...

À vous de choisir.

Merci aux 63 personnes qui y ont participé.


À TITRE D'ENSEIGNANT, AIMERIEZ-VOUS RECEVOIR:

04 avril 2011

Encore des errements de la FAE

Dans une entrevue à Dutrizac sur le bulletin unique, Catherine Renaud, vice-présidence de l'Alliance des professeurs de Montréal, y allait de la déclaration suivante:

«La ministre avait dit d'ailleurs à l'automne en conférence de presse qu'on revenait à l'évaluation systématique des connaissance. Malheureusement, le modifications au régime pédagogique nous disent autrement: ils nous disent qu'on garde toujours les compétences. Les connaissances, on peut les évaluer, mais ça dépend de chaque enseignant. Chaque enseignant peut décider d'évaluer les connaissances ou pas et à quelle hauteur il peut en tenir compte dans sa note globale à la fin de l'année.»

Pour  la FAE, «il n'y a rien de changer» avec le bulletin unique.

J'ai beaucoup de difficulté avec ce raisonnement. Dire qu'on va évaluer systématiquement des connaissances ne signifie pas qu'on ne va évaluer uniquement que des connaissances. D'autant plus qu'il y a des matières où la notion même de compétence est fondamentale, notamment les langues. Imaginez-vous un cours de français consistant uniquement à des connaissances? Est-ce ce que veut la FAE?

On dirait que cette dernière ne fait pas confiance aux enseignants pour utiliser intelligemment le nouveau bulletin et veut une uniformisation complète et de l'enseignement, et du contenu enseigné, et de l'évaluation. C'est pas mêlant: on dirait le MELS dans ses pires années...

Par ailleurs, pour la vice-présidente, les cours d'été seraient plus faciles à réussir avec l'évaluation des compétences. «Depuis l'implantation de la réforme au secondaire, on a vu les effets. L'évaluation est plus basée sur les compétences, comme je vous disais, et c'est donc une évaluation beaucoup plus subjective. Alors, il y a un lien à faire.»

Ben, voyons donc! C'est du grand n'importe quoi! Et on tombe encore plus dans le n'importe quoi quand la médame y va d'un exemple pour se gargariser: «Alors, comment on évalue la compétence Apprécier des oeuvres littéraires. Alors, si vous êtes capable de me dire ça en toute objectivité, moi, je serais bien curieuse de le savoir.»

Je ne sais pas ce que Mme Renaud enseigne mais, si c'est le français, vaut mieux que ses élèves envisagent un suicide collectif parce qu'ils sont vraiment mal pris. N'importe quel prof de français compétent peut répondre à cette question. Et il est regrettable que Dutrizac n'interviewe que des représentants syndicaux à son émission. Parfois, dans leur acharment à vouloir tuer les compétences, comme si ces dernières étaient des chiens galeux, ils me font honte.

03 avril 2011

Samantha Ardente: la suite? (ajout)

Tiens, notre ardente employée de la commission scolaire des Etchemins semble se faire peu à peu oublier. Sauf qu'un petit passage dans Le Soleil va peut-être remettre le sujet à l'actualité. Dans un article intitulé Quand monsieur et madame tout-le-monde font de la porno, on peut lire:

Depuis que la double vie de Samantha Ardente a été révélée, la semaine dernière, Dolly regarde passer la tempête médiatique avec un petit sourire en coin. Elle a déjà tourné dans un film avec Samantha, qui jouait le rôle d'une croqueuse de nymphettes, et se souvient de l'avoir prévenue des risques qu'elle se fasse congédier de l'école.

Dolly est convaincue que Samantha fait du bon travail en administration. Mais elle pense que son emploi dans une école secondaire, où elle représente une «figure d'autorité», aurait dû la décourager de faire des films pornos.

«Si elle avait travaillé dans un cégep, aux adultes ou dans une université, ce serait moins choquant, dit-elle. Mais étant donné que c'est des adolescents et que la plupart n'ont pas vraiment confiance en eux, j'imagine qu'en entendant les p'tits gars de l'école qui parlent juste de ça, les p'tites filles vont peut-être se dire : le seul moyen que les hommes nous trouvent attirantes, c'est qu'on soit des secrétaires cochonnes avec des grosses boules.»

Croqueuse de nymphette? Une petite recherche rapide nous indique différentes définitions du mot nymphette:

La nymphette est une pré-adolescente sexualisée par le regard d'un homme mûr, le nympholepte.

De nos jours, le terme est largement utilisé pour désigner des jeunes filles, soit pour souligner leur beauté, soit pour souligner le fait qu'elles sont fortement aguicheuses, tout en donnant l'impression de ne pas en avoir conscience1.

Le critère de la puberté n'est pas retenu, et le terme s'applique aux filles suffisamment jeunes sans en tenir compte. 

Si Samantha était un employé d'une CS qui s'appelait Roger, avait 40 ans et une grosse moustache, qu'il avait tourné un film porno où il «croquait de la nymphette», croyez-vous qu'on étudierait encore son cas et qu'on défendrait son droit à la vie privée?

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Ajoutons que la gente dame était en contact avec des élèves comme en fait foi cet extrait d'une nouvelle parue sur TVA:

Il y a quelques jours, elle avait été confondue par un élève qui était tombé sur l'un des films pornos que l'employée de l'école avait tournés. Elle avait refusé de lui signer un autographe et lui avait demandé de rester discret sur sa double vie, mais il n'a pas suivi la recommandation, ce qu'il regrette amèrement aujourd'hui, selon un de ses amis.

01 avril 2011

Bulletin unique: trois lacunes en passant (ajout: quatre lacunes!)

Concernant le bulletin unique, j'aurais aimé voir l'Alliance des professeurs de Montréal s'intéresser à trois lacunes importantes de ce dernier à mes yeux.

Primo, on ne dira jamais assez qu'un bulletin à trois étapes est un recul pour les écoles qui en avaient quatre. Certains parents seront moins bien informés maintenant grâce à cette initiative. On n'arrête pas le progrès sous la férule du MELS!  Des finissants du secondaire n'auront qu'un seul bulletin de cinquième à soumettre au service régional d'admission collégial au lieu de deux. Mais on dirait que tout le monde s'en fout. Le SRAM oblige évidemment qu'on retrouve une note en première étape dans le cas des matières obligatoires comme le français et va même jusqu'à suggérer qu'il s'agisse d'une note d'écriture. Sous la couverture, on chuchote que les notes de cinquième ne vaudront plus grand chose dans la sélection pour le cégep. Alors, pourquoi s'en faire? On sent nettement qu'on modifie les choses en éducation dans un but d'amélioration réelle.

Secundo, il est faux de prétendre que chaque étape vaut respectivement 20% pour la première, 20 pour la deuxième et 60 pour la troisième. En effet, il est possible pour un enseignant de ne remettre que deux fois des notes concernant la matière qu'il enseigne. Donc, on se retrouve avec une première note transmise en novembre ou en mars valant 27% de l'année et une dernière transmise en juillet valant 73%. Rien de moins. On a toujours estimé à mon école qu'une étape valant plus de 50% d'une année était problématique. Que penser d'une étape en valant 73%? Mais voilà, ne le disons pas trop fort: au lieu de s'assurer qu'une étape ne vaille pas un pourcentage aussi fort, le MELS est bien capable d'imposer des notes à chaque bulletin pour chaque volet.

Voilà des élément que j'aurais aimé voir abordés par l'APM. Mais celle-ci préfère s'empêtrer dans le débat connaissances-compétences qui est réglé pour bien des enseignants avec la possibilité de compter des résultats reliés directement à l'acquisition de connaissances dans les notes du bulletin.

Tertio, on évalue toujours les compétences sous forme de commentaires généraux qui ne valent rien et qui n'ont aucun impact direct sur la passation d'une année à l'autre. Cette évaluation qui ne comptera pas sera effectuée avec quels outils, quels critères? Mystère et boule de gomme. Une vraie perte de temps.

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Dans certaines écoles, on avait des cours qui s'étalaient sur une demi-année (des cours semestrialisés, comme on dit). La chose était d'autant plus simple qu'on retrouvait deux bulletins pour la première demie et deux autres pour la suivante. Là, grâce à nos génies du MELS, on vient évidemment de tout compliquer en instaurant un nombre impair de bulletins... Merci!