30 mars 2008
Une grande chute vers l'avant
29 mars 2008
Senécal: le vrai vide
27 mars 2008
La Lune appelle la Terre
Le Conseil supérieur de l'éducation a diffusé une nouvelle épître aujourd'hui (ici). Il suffit de le lire et de lire le communiqué de presse annonçant l'avis du CSE pour comprendre que ce dernier semble ne pas avoir digéré les récentes interventions ministérielles en ce qui a trait au bulletin et au Renouveau pédagogique.
Selon lui, les parents doivent être mieux informés du travail de leur enfant en classe. Pour ce faire, il faut diversifier les moyens de mieux les informer, le bulletin actuel étant de facture traditionnelle et transmettant aux parents «une information forcement limitée».
Comment y parvenir? C'est là que les membres du Conseil semblent vivre sur la Lune: «le Conseil recommande au personnel enseignant d’informer régulièrement les parents du travail réalisé en classe et du cheminement de l’élève, et ce, tout au long de l’année scolaire (devoirs, travaux, cahiers d’activités, projets, note à l’agenda, contact téléphonique, etc.). »
Tout d'abord, pardonnez-moi le côté iconoclaste de la question, mais pourquoi informerais-je mieux, un jour, les parents de mes élèves de cinquième secondaire quand à peine 15% viennent aux rencontres prévues à cette fin? Pourquoi informerais-je mieux, un jour, les parents de mes élèves quand ils ne manifestent même pas l'envie de les suivre académiquement, quand ils motivent n'importe quelle absence à la con? Que ceux qui en veulent plus me le disent ou m'appellent, mais qu'on me foute la paix avec l'idée de me demander de me farcir le travail d'informer des parents qui se foutent mur à mur de leur progéniture!
Le tout-cuit-dans-le-bec de parents déresponsabilisés, ça suffit! Si un parent veut en savoir davantage, qu'il m'appelle! Je lui dirais tout ce qu'il veut savoir de ma voix de chambre à coucher (dixit une collègue). Mais qu'on arrête de poser sur mes épaules toutes les solutions aux pseudo problèmes de l'éducation! Et tant qu'à y être, qu'attend le CSE pour se questionner à fond sur les parents et leurs responsabilités!
Ensuite, le CSE semble ne pas tenir compte de deux réalités. La première est que ce travail d'information existe déjà au primaire et est remarquablement bien fait, mais parfois à quel prix! La deuxième est qu'au secondaire, le plus chanceux des profs a 96 élèves sous sa responsabilités et le plus éprouvé jusqu'à 360 (un cours avec deux périodes de 75 minutes par cycle de neuf jours) !
Vous imaginez-vous la tâche colossale que les voeux pieux du CSE lui imposeraient? Il faut vraiment vivre sur une autre planète pour imaginer qu'une telle idée soit applicable! Déjà, le soir des rencontres de parents, chez nous, certains profs du premier cycle du secondaire ont quitté l'école vers les 23h30 tellement cette tâche était longue et fastidieuse.
Ensuite, le CSE exclut toute mesure exhaustive et formelle des connaissances parce qu'une telle évaluation irait à l'encontre de l'esprit du programme de formation actuel et pourrait même créer de la confusion chez les parents, par exemple. À tort, à mon avis, on le verra, le CSE fait sienne la maxime erronée du RAEQ qui veut que l'évaluation des compétences comprend aussi celle des connaissances.
On notera enfin qu'à la lecture intégrale de l'avis du CSE, ce dernier ne peut s'empêcher d'en rajouter une couche sur le Renouveau pédagogique: «le Conseil est d'avis qu'une stratégie de communication plus large devrait être élaborée à la fois par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, les commissions scolaires et les écoles, de manière à fournir davantage d'information aux parents sur le Programme de formation de l'école québécoise et sur les pratiques d'enseignement et d'évaluation mises au point en vertu de ce programme.»
Bref, faisons de la pub pour mieux vendre la réforme! Mais faut-il s'en surprendre?
Tout au long de cet avis, les membres du CSE ne remettent jamais en cause les fondements de la réforme. Au contraire, ils reprennent un certain nombre d'inexactitudes propres à tous les défenseurs de celle-ci dont le discours n'a pas changé malgré l'éclat de leur fausse évidence.
Par exemple:
«Un bref rappel des grandes étapes ayant mené à l’élaboration du Programme de formation de l’école québécoise apparaît nécessaire de prime abord, et ce, principalement pour rappeler que ce programme est le fruit d’un large débat de société.»
Faux. Les principes d'enseignement socioconstructiviste et d'approche par compétence n'ont jamais fait l'objet d'un véritable débat public avant d'être mis en oeuvre dans nos écoles. Cessons de prendre des vessies pour des lanternes.
Faux. Il suffit de constater en français qu'entre les attentes théoriques élevées des programmes et la réalité parfois ridicule des évaluations, il y a un monde. Je parlerai un jour des commentaires que m'ont fait quelques profs d'histoire en ce qui a trait au programme de la quatrième secondaire...
En terminant, vous me permettrez de relever un fait que je trouve personnellement extraordinaire. Le Conseil a élaboré son avis en consultant, entre autres, 35 enseignants du primaire et du premier cycle du secondaire tout en veillant à conserver leur anonymat! Peut-être s'agit-il d'une pratique normale, mais je trouve incroyable qu'il soit impossible d'identifier, de reconnaître ou d'interroger des gens qui ont participé à cette prise de position.
26 mars 2008
Le double statut de parent et enseignant
25 mars 2008
Un homme et son péché (ajout)
22 mars 2008
Pour en finir avec la neige sur les toits!
20 mars 2008
Quelques lectures masquées (ajout)
Ma marotte de la Deuxième Guerre mondiale
Prof masqué lit beaucoup sur la dernière grande guerre. L'horreur de ce conflit, l'importance des médias et de la propagande...
La bombe de Hitler (Rainer Karlsch) : ce livre a eu un certain écho en Europe. Contrairement à la pensée commune, l'auteur tend à démontrer que l'Allemagne de Hitler aurait eu en sa possession dans les dernières semaines du conflit quelques bombes nucléaires tactiques. Long ouvrage fastidieux et très technique. Néanmoins, il suffit de penser à ce qui serait survenu si les Nazis avaient pu...
Eva Braun - dans l'intimité d'Hitler (Daniel Costelle) : La compagne d'Hitler aimait tourner de courts films. Ce livre nous présente des images inédites de l'intimité de celui qui aura marué funestement le 20e siècle. Un ouvrage troublant.
J'étais garde du corps d'Hitler (Rochus Misch) : L'auteur nous raconte les cinq années ou il a été au service d'Adolf Hitler. Si on peut reprocher à Misch de réécrire l'histoire de façon à se disculper, il nous livre un portrait saisissant des derniers jours du leader nazi.
La guerre des faux-monnayeurs (Lawrence Malkin) : lors de la Deuxième Guerre mondiale, les Allemands ont mis en branle une opération de déstabilisation économique contre l'Angleterre. En utilisant l'expertise d'imprimeurs juifs détenus dans des camps de concentration, ils ont inondé l'Europe de fausses livres sterling. Voilà ce que raconte cet ouvrage qui apporte un éclairage nouveau sur cet épiosde historique peu connu. Ce procédé remonte à l'Antiquité, mais il a mis à mal la réputation la Banque d'Angleterre.
Ni oubli ni pardon (Danny Baz) : cet ouvrage raconte les activités d'une organisation américaine qui aurait enlevé et exécuté le criminel de guerre Airbert Heim. On peut douter de l'authenticité de ce récit que se déroulerait entre autres au Québec tant il contient des erreurs de faits.
Quelques romans policiers et d'espionnage
Une expérience de lectures sans romans policiers serait comme une journée sans fromage. Bref...
Collection macabre (Jack Kerley) : dans la veine des Moïse Thériault qui comptent sur leur réputations de meurtrier pour vendre leurs oeuvres d'art sur des sites Internet... Ce roman explore un monde assez troublant: les collectionneurs d'objets reliés à des criminels célèbres. Le récit est assez standard pour le genre, mais c'est surtout la découverte de cet univers dont on aurait jamais voulu soupçonner l'existence qui confère au livre un aspect intriguant, (8,0 sur 10)
La Disparue (Michael Robotham) : un détective trouvé à demi mort et amnésique part à la recherche d'une jeune fille enlevée trois ans plus tôt. Rythme de l'histoire un peu lent et la finale est plutôt discutable. Roman moyen. (6,5 sur 10)
Opération Golgotha (Charles McCarry): premier d'un romancier qu'on a comparé à John Le Carré et Ken Follet. Si l'intrigue de ce roman d'espionnage est assez conventionnelle, sa facture l'est moins puisque l'action avance au fur et à mesure qu'on prend connaissance des rapports, courriers d'agents, etc. On aurait dit Les liaisons dangereuses. (7,5 sur 10)
Les larmes de l'automne (Charles McCarry) : Et si les Vietnamiens étaient derrière l'assassinat du président Kennedy? Roman d'espionnage à saveur historique. La thèse est audacieuse et le récit est mené rondement. Un classique du genre. (8,0 sur 10)
Tordu (Jonathan Kellerman) : Une inspectrice du LAPD doit résoudre une affaire de quadruple meurtre. Roman policier assez conventionnel. (6,5 sur 10)
Argent facile (Donald Westlake) : un Américain, père de famille et employé banal, devient un peu malgré lui un agent secret à la solde d'un pays inconnu. Rapidement dépassé par les événements, il est mêlé à une tentative d'assassinat. Récit abracadabrant qui hésite entre l'ironie et un ton plus sérieux de façon maladroite quant à moi. (6,5 sur 10)
Cicatrices (Ian Rankin) : quatorzième aventure de l'inspecteur Rebus qui enquête sur une tuerie survenue dans une école d'Edimbourg. Le personnage de Rebus n'est pas sans rappeler ceux de Mankell et de Connely. Récit bien mené. Un bon policier. (8,0 sur 10)
Le Secret de la Double Croix (Joel N. Ross) : roman d'espionnage que se déroule en Angleterre en 1941. Tom Wall, un officier américain blessé et perturbé, est chargé de remplacer son frère jumeau dans une opération dont dépendra l'entrée en guerre des États-Unis. Oubliez les commentaires élogieux du quatrième de couverture. Le récit est long, alambiqué, ennuyant. Seule la description de Londres sous les bombes allemandes vaut la peine. (5,0 sur 10)
Chambre numéro 10 (Ake Edwardson) : un détective de Goteborg est appelé sur les lieux d'un meurtre survenu dans un hotel. Or, dix ans auparavant, une jeune femme est disparue alors qu'elle occupait la même chambre. les deux affaires seraient liées? L'inspecteur Winter le croit. Policier efficace mais sans grande inventivité. (7,5 sur 10)
Les bizarreries
Troubles dans les andains (Boris Vian) : cet auteur a écrit des merveilles. Mais aussi des livres plus discutables et hermétiques. Je n'ai pas accroché. Peut-on parler d'un livre mineur dans une oeuvre majeure?
Le secret d'argile (Julia Navarro) : quelques mois avant la guerre en Irak, une archéologue est à la recherche de tablettes d'argile sur lesquelles serait gravé des paroles d'Abraham. Une grosse brique de 650 pages dont on aurait pu couper facilement 400 pages. D'ailleurs, il est incroyable que la chute de ce roman se fasse en quatre ou cinq pages comme s'il fallait conclure à tout prix. Intéressant pour le climat précédent l'invasio américaine et le commerce illicite des antiquités, mais pour le reste... (5 sur 10)
À des élèves comme à des demeurés
- cool (1 fois)
- shake (2 fois)
- chum (1 fois)
- super (3 fois)
- full (4 fois)
- best (1 fois)
- slush (1 fois)
17 mars 2008
Réussir à ne pas gérer de la neige sur les toits!
14 mars 2008
Psychose ou mauvaise gestion? (ajout)
13 mars 2008
Neige sur les toits et sécurité des écoles (ajout)
Deux ou trois jours plus tôt, déjà, à quelques coins de rues de plusieurs écoles de cette CS, un centre d'achats fermait d'urgence ses portes pour des raisons similaires.
Les maths au secondaire (la suite)
11 mars 2008
La gestion du privé meilleur qu'au public?
- «Des dirigeants du Collège de Montréal ont dépensé des milliers de dollars pour des voyages autour du monde, des meubles de bureau luxueux, un séjour dans un chic hôtel pour fêter Noël et même... un entraîneur privé.»
- «France, Colorado, Chine: le directeur général de l'institution, Jacques Giguère, s'est rendu dans des congrès aux quatre coins de la planète.»
- «L'année précédente, l'activité de Noël des cadres avait coûté 2645,75 $ à l'institution. Un barbecue avait aussi eu lieu en 2006, qui a représenté une facture de 1021,42 $.»
- «Interrogé par le Journal, le directeur Giguère s'est défendu, affirmant être la victime d'une campagne de salissage. «Dans toutes les organisations, il y a toujours des personnes qui ne sont pas contentes. Personne ne fait l'unanimité», a-t-il dit.»
- «Guy Lefebvre, président du C.A., estime que les dépenses de la direction générale sont raisonnables. «Je trouve que c'est très modeste. On vit de façon restreinte au collège», dit-il.»
Modeste? Restreint? En fait, il n'y a rien de trop beau pour la classe ouvrière... euh dirigeante, comme on peut le constater. Bien sûr, il s'agit d'un établissement privé et c'est ultimement aux parents-clients de s'assurer que cette situation se résorbe, s'ils estiment qu'elle est inadmissible. Mais permettez-moi d'avoir un gros doute.
Tout d'abord, concernant ces dépenses, la présidente du comité de parents de l'école et membre du C.A., Louise Fournier croit que les enquêtes qui ont été menées ont démontré qu'il n'y avait eu aucune «malversation financière».
Ensuite, dans un autre dossier, Mme Fournier a une attitude bien complaisante à l'égard de l'administration du Collège. En effet, une vingtaine de parents d'élève allophone se sont vus surfacturés en devant verser une surprime d'intégration de $1 500. La présidente du comité de parents «ne voit pas de problème à ce que les parents qui ont payé en trop au fil des années n'aient pas droit à un remboursement. Selon elle, les parents ont reçu un service supplémentaire et il est normal qu'ils aient eu à payer davantage. «Si on veut continuer à avoir des classes d'accueil, il va falloir augmenter tout le monde.»
Eh misère... J'ai toujours cru que les institutions privées avaient une gestion parcimonieuse et efficace. Là, un doute m'assaille. Je trouve que nos commissaires scolaires ne sont pas si mal finalement.
10 mars 2008
Le prof masqué et l'enseignement de la sexualité (ajout)
Selon Alex McKay, coordinateur de la recherche au Conseil du Canada d'information et d'éducation sexuelles, alors que les autres provinces ont décidé d'accorder plus d'importance à cette question, le Québec serait ainsi «la seule province canadienne ne comptant aucun mandat précis d'enseignement des relations sexuelles de quelque forme que ce soit.» Ce sera maintenant aux enseignants de toutes les disciplines d'aborder le volet sexualité avec les jeunes.
Comme le souligne le texte du quotidien de la rue Saint-Jacques, ce ne sont pas tous les enseignants qui sont à l'aise de traiter de ce sujet. On n'est pas tous comme Gooba! De plus, il n'est pas certains que les élèves se confieront à un enseignant.
Question de combler ce vide, déjà, l'organisme À deux mains propose des ateliers et de la consultation sur une base anonyme dans la région Montréal.
Plusieurs réflexions me viennent à l'esprit en prenant connaissance de cette nouvelle.
Ma première pensée veut qu'on débarrasse enfin l'école de tous ces contenus notionnels qui relèvent davantage des parents afin qu'on puisse se concentrer sur les matières de base, disons.
Puis, je me rappelle que les jeunes Québécois ont un très mauvais bulletin en matière de comportements sexuels et de connaissances reliées à ce domaine. Retirer cet outil de prévention de nos écoles serait donc une mauvaise idée en soi, sauf que cette situation existe déjà malgré la présence de cours reliés à la sexualité dans nos écoles. Et là, je me dis que ces cours ne devaient pas être si efficaces et je ne sais plus quoi penser!
Vous me permettez de mentionner enfin que je ne crois pas à cette forme de pensée magique qui veut remettre à l'ensemble des intervenants d'une école un dossier comme celui-là. Ce qui est l'affaire de tous devient toujours l'affaire de personne. Et imaginez le manque de coordination que cette façon de procéder risque d'engendrer entre les différents enseignants. Il va venir un jour ou un élève s'écrira: «Ah non! On va pas encore parler de l'orgasme! On l'a vu en anglais. On peut-tu parler d'autre chose?»
Comme le MELS est en train de valider le programme de cinquième secondaire en français, il faudrait s'assurer qu'il renferme un volet sexualité. Outre quelques lectures suggestives et coquines, on pourrait penser à des dictées thématiques ou à des exercices stimulants sur les participes passés. Allez: accordez donc les participes suivants!
- Les nombreux partenaires qu'elle a (avoir) cette semaine ont (recevoir) une mauvaise nouvelle quand elle les a (appeler). - prévention des MST
- Paule est une transsexuelle qui a déjà (remporter) le prix d'Homme fort du festival de Saint-Tite avant qu'il soit (opérer) et qu'il ait (assumer) sa féminité. - acceptation de la différence sexuelle
- Nathalie a (consulter) un docteur parce que les chiens qu'elle (rencontrer) bibliquement lui ont (refiler) des puces. - pratiques sexuelles déviantes
Chose certaine, il y a longtemps, certains curés se plaignaient qu'on avait sorti la religion catholique des écoles pour y faire entrer la sexualité. Aujourd'hui, ils peuvent se consoler...
En complément, je vous invite à lire le papier de Martineau ce matin. Employons le bon mot: jouissif.
08 mars 2008
Le 8 mars est-il pertinent?
Cette petite nouvelle publiée dans La Presse devrait répondre à cette question, je pense.
«L'Université de Montréal versera 15 millions de dollars pour compenser 3000 de ses employés victimes de discrimination salariale basée sur le sexe. L'entente, approuvée hier à la quasi-unanimité, met un terme à de longs démêlés et donne un sens tout particulier à la Journée de la femme sur le campus. (...)
Pour le président de la Commission des droits de la personne, Gaétan Cousineau, ce dénouement «permet à des milliers d'employés de voir leur travail reconnu à sa juste valeur», mais prouve aussi que «l'objectif de l'équité salariale est loin d'être atteint au Québec, même si le droit à un salaire égal pour un travail équivalent sans discrimination est reconnu depuis plus de 30 ans». Un avis qui rejoint celui d'Annick Desjardins, procureure au dossier: «Quand on voit le temps et l'énergie déployés par le Syndicat pour enrayer cette discrimination, on comprend mieux pourquoi le Québec s'est doté d'une loi proactive sur l'équité salariale afin de corriger le problème systématique de discrimination.»
Il aura fallu attendre 12 ans pour que l'Université de Montréal règle ce différend. Moi qui pensais que l'université était un lieu de savoir et de connaissances.
Amour prof-élève
D'ailleurs, dans une lettre adressée au tribunal, la jeune fille demandait que l'accusé ne reçoive que la peine minimale prévue par la loi, soit 45 jours de prison ferme, en affirmant: «Je me suis toujours sentie respectée par Steven Gorgerat et je ne le considère aucunement dangereux pour la société.»
La Couronne réclamait 12 mois de prison en se basant entre autres sur le fait que l'accusé était en situation d'autorité, qu'il était un enseignant et un ami de la famille, que la jeune fille n'avait que 13 ans au moment des rapports sexuels et que la confiance du public dans ses institutions scolaires devait être réaffirmée.
La défense suggérait plutôt d'appliquer la peine minimale en soulignant que son client n'avait aucun antécédent judiciaire, qu'il avait perdu son emploi et qu'il éprouvait beaucoup de remords.
Dans son verdict, le juge a choisi d'y aller avec 90 jours de prison en indiquant que l'homme avait manqué à son devoir d'éducateur.
Toute cette histoire soulève bien sûr les notions d'abus de confiance de la part d'un enseignant en position d'autorité et de consentement éclairée de la part d'une ado de 13 ans.
On pourrait penser que justice a été faite, mais vous me permettrez le commentaire suivant: il est illusoire d'enfermer pendant 90 jours un individu de 40 ans ayant eu des relations sexuelles avec une ado de 13 ans et d'espérer que celui-ci corrigera son comportement sans l'obliger à suivre une thérapie, par exemple.
Un châtiment, des remords sincères ne sont pas garants que cet individu ne récidivera pas dans un autre contexte. On nage dans la pensée magique si on croit pareille chose. Il est bien sûr facile de juger sans connaître davantage d'éléments de cette cause mais, sans taxer cet individu de pédophile, mais il demeure néanmoins que son comportement aurait mérité quant à moi une peine peut-être plus sévère et assurément un suivi plus serré.
06 mars 2008
Qualité du français: on le savait déjà!
Au secondaire comme au cégep, les jeunes Québécois réussissent de moins en moins bien aux examens de français, constate l’Office québécois de la langue française (OQLF).
Le portrait n’est pas plus rose chez ceux qui terminent leurs études collégiales et doivent, pour obtenir leur diplôme, rédiger une dissertation de 900 mots, avec l’aide d’un maximum de trois ouvrages de référence sur le code linguistique. Alors que les cégépiens réussissaient dans une proportion de 88,6 % en 1998, ils ne sont plus que 81 % à subir l’épreuve avec succès en 2005. Pour réussir ce test, un élève doit commettre moins de 30 fautes dans son texte, soit une erreur tous les 30 mots. L’OQLF note que depuis 1997, le taux de réussite en orthographe chute. De même, de moins en moins de collégiens font «seulement» 15 fautes en syntaxe et en ponctuation. La syntaxe et l’orthographe seraient, aux yeux de l’Office, les faiblesses des finissants des cégeps.
Deux commentaires.
Primo: le MELS n'a pas - à proprement parler - resserré ses critères de correction au secondaire. La correction des fautes et le contenu reste la même. Il a cependant ajouté une seuil de réussite à respecter. Si un élève fait plus d'un faute de grammaire ou d'orthographe aux 14 mots, on estime qu'il ne maîtrise pas la langue française et sera considéré en échec.
De plus, depuis deux ans, je crois, le MELS alloue 15 minutes supplémentaires aux élèves lors de l'examen. On parle ici d'une mesure qui devrait pourtant les avantager. Cet ajout est survenu quand le ministère a remarqué que les jeunes n'avaient pas le temps de terminer cette épreuve dans le temps imparti. Il s'agissait pourtant d'un signal clair de la faiblesse des jeunes.
Deuxio: qui a écrit cette phrase: «D'abord, et on semble l'oublier, que nos enfants parlent, écrivent et lisent leur langue maternelle avec plus de rigueur.»?
Un indice: il s'agit d'une politicienne qui indiquait qu'un jeune de cinquième année du primaire maîtrisait suffisamment sa langue maternelle pour vivre une expérience d'immersion en anglais.
Un autre indice est-il nécessaire? Après tout, vous n'êtes pas des sous-sols...
05 mars 2008
Parlons bibliothèque scolaire!
Je vous invite donc aujourd'hui à construire avec moi, avec vos opinions, vos anecdotes un petit portrait de cet aspect du monde scolaire. Socioconstructivons donc!
La bibliothèque scolaire, ça sert à quoi?
La question vous étonnera, mais je vous rappellerai que, dans un billet précédent, on a pu constater qu'à Montréal, il y a au moins une école secondaire qui a déjà fermé sa bibliothèque scolaire. Les livres ont été rangés dans des caisses sans possibilité que les étudiants y aien accès. Motifs invoqués: le virage technologique et le fait que toutes les informations du monde peuvent maintenant se trouver sur Internet. Comme si on pouvait lire des romans et des oeuvres littéraires récentes sur le Web!
De plus, je vous signale qu'il s'agissait d'une école située en milieu défavorisée. Je me questionne à savoir quoi a été utilisé le budget «livres» pendant tout ce temps.
De façon plus générale, si je me base sur mon expérience d'enseignant, essentiellement, la mission d'une bibliothèque va avec les valeurs de la direction d'une école. J'ai connu un directeur pour qui il s'agissait d'un poste budgétaire emmerdant. Il a réduit le personnel qui y était affecté, a coupé les heures de service et a fait tout en son possible pour que le budget qui y soit affecté puisse servir à d'autres fins. Par exemple, le budget d'une bibliothèque ne devrait pas servir à acheter des dictionnaires ou des séries de romans destinées à la lecture en classe de français. Dans l'esprit et peut-être même dans la loi, ces items devraient être payés à même le budget relié au matériel pédagogique, ce qui n'est pas toujours le cas.
Il a fallu deux ans de lutte au CE pour ramener les choses dans une plus juste proportion. Quoi qu'on en dise, un directeur a beaucoup de pouvoir dans un CE et les parents se font souvent emberlificoter par un dirigeant scolaire habile.
Les initiatives malheureuses
Nos gestionnaires prennent parfois des décisions douteuses quant aux livres dans une commission scolaire.
Qui ne se rappelle pas le projet «Lire en été» dont j'ai parlé dans un billet précédent? Les commissaires de la CSDM, dans un esprit de scoutisme jovialiste, avaient décidé de prêter un livre à chaque élève pour l'été. Immédiatement, des enseignants, comme le Prof malgré tout, avaient souligné les risques d'une telle initiative. Le programme avait été mal géré et bien des livres n'ont pas été retournés en septembre. On parle ici d'une perte de perte de 360 000$ pour un budget de plus d'un million. Pas fort... On en achète des livres avec 360 000$.
On brise aussi des formules gagnantes comme nous l'a raconté Lia pour l'école Évangéline à Montréal. Cette école avait une entente avec la ville de Montréal. Elle lui louait des locaux, mais pouvait utiliser les services (2 bibliothécaires, 2 techniciens et plusieurs commis) et avoir accès aux 50 000 livres de la bibliothèque municipale de quartier. Mais afin de récupérer des classes, cette entente n'a pas été reconduite. Il semblerait que cette école n'a plus de bibliothèque actuellement.
On gagnerait à privilégier des partenariats semblables comme il en existe dans le pays de Safwan et dans ma région.
Le personnel
En plus de représenter un poste budgétaire, une bibliothéque scolaire, c'est aussi du personnel à embaucher et à gérer. Là encore, certaines pratiques administratives peuvent être questionnées.
Afin de sauver des sous, une direction d'école évite d'embaucher une véritable bibliothécaire. Elle ira plutôt vers une technicienne ou une agente de bureau. Et cela, c'est bien sûr quand elle embauche quelqu'un!
En saignant nous racontait le cas de son école primaire située en milieu défavorisé ou ce sont les profs et les élèves qui s'occupent de tout, avec les risques et les inconvénients que cela comporte. Les livres sont mal rangés, le système inofrmatique de prêt plante... Bref, la bibliothèque devient un lieu à ne plus fréquenter.
Il arrive souvent que le personnel d'une bibliothèque scolaire soit peu qualifié et le taux de roulement des employés y soit assez important comme un interlocuteur le soulignait dans un commentaire : « Ça a juste pas de bon sens. Deux jours dans une école, une journée dans une autre, une autre journée dans une autre, revient dans la première... t'as pas le temps de faire ta job, t'as pas le temps de répondre aux profs, tu fais tout à moitié, en vitesse, parce que tu manques de temps... c'est l'enfer. »
Ce manque de stabilité et de formation peut donc nuire au fonctionnement de celle-ci et entrâîner, on le verra, des coûts importants.
Puisqu'on parle de personnel, on peut rappeler que le plan Ouellon de la ministre Courchesne propose l'embauche de 150 nouvelles bibliothécaires. Avec les 150 déjà en place, on parle d'une spécialiste pour 10 écoles. Mais l'embauche de ces spécialistes universitaires est-elle nécessaire? Dans un commentaire, Bobbi, qui a des connaissances sur le sujet, estime qu'ils sont surqualifées.
«Les bibliothécaires, ceux qui ont une maîtrise, ne sont pas utiles dans les biblio du primaire et du secondaire. Leur utilité se concrétise dans les biblio du collégial et universitaires. Au primaire, un ou une technicien(ne) en documentation serait important(e). Cette personne peut guider et les enfants et les profs dans leurs choix de livres, que ce soit pour une recherche, que ce soit sur un thème particulier etc. Au secondaire, le (la) technicien(ne) en documentation verra à l'amélioration de la collection de la bibliothèque déjà existante, verra à aider les profs dans leurs recherches, verra à aider les élèves dans leurs choix de livres. Le (la)technicien(ne) en documentation est beaucoup plus près de l'utilisateur que le (la) ...thécaire. À l'université on apprends aux futur(e)s ...thécaires à faire de la gestion de personnel, de la gestion de collections, de la référence ..., de la gestion .... On ne leur apprend pas à aider la base à mieux s'informer, la base étant la clientèle scolaire du primaire et du secondaire, profs inclus.»
Les critères guidant les achats
Avec un personnel inexistant, constamment en roulement ou peu formé, qui procèdent aux achats des livres et quels sont les critères qui les guident, le cas échéant?
Quand ce ne sont pas les techniciens ou les bibliothécaire, l'achat des livres relève de la direction de l'école. On pourrait estimer qu'elle est moins apte à le faire qu'un spécialiste mais, comme à mon école, le technicien a effectivement mis à l'index de son propre chef deux oeuvres de Patrick Senécal, je m'interroge...
En fait, aucun critère ne guide les achats des livres d'une bibliothèque scolaire. Comme le souligne un commentaire à propos d'une ancienne technicienne qu'elle avait été appelée à remplacer: «Elle avait dépensé son budget dans les Coups de coeur de Renaud-Bray. Ce qui n'est pas une mauvaise idée en soi, mais j'aurais préféré un peu plus de... jugement?»
Quand vient le temps d'acheter des livres, on peut bien sûr faire appel à l'avis des enseignants ou à une libraire spécialisée. Mais laissez-moi vous raconter l'anecdote suivante. une source plus que sûre m'a rapporté qu'directeur achetait continuellement des livres avant les vacances de Noêl et de l'été. Il s'agissait de romans policiers et d'ouvrages destinés tout d'abord à son usage personnel et à celui de ses proches. Charité bien ordonnée...
Enfin, un dernier point quant aux achats: de nombreuses bibliothèques achètent encore des ouvrages de référence inutilement. Bien des informations qu'ils renferment sont effectivement disponibles sur Internet. Elles devraient plutôt privilégier les oeuvres littéraires et les livresdont le contenu ne se trouve pas sur le Net. Il faut aussi savoir que certains budgets reliés à la réforme permettent l'achat d'atlas et de manuels de références. Afin de ne pas perdre ces argents, on les dépenserait donc parfois uniquement pour ne pas les perdre.
En conclusion, après toutes ces informations, je vous indique qu'après six mois, je viens enfin de mettre la main - par hasard - sur un meuble qui me permettra d'aller de l'avant avec mon projet de bibliothèque de classe. Six mois et par hasard pour un projet dont je fournis les livres... Gagez qu'on y retrouvera toutes les oeuvres de Patrick Senécal!
02 mars 2008
Heurt des retrouvailles
Il s'agit de ma première blonde, celle avec laquelle j'ai connu mes premiers élans amoureux, les fuites nocturnes par la fenêtre de la chambre quand un parent avisé venait frapper à la porte de la chambre de sa fille, mon bal des finissants, ma première chambre de motel. Et son amoureux sera là! C'est d'ailleurs moi qui le lui ai présenté il y a longtemps.
Il y aura aussi un autre ami commun dont je crois être tombé amoureux au secondaire. Il parait que chaque homme, un jour ou l'autre, a connu un moment ou il s'est questionné sur son orientation sexuelle. Ce fut le cas de Prof masqué. Il faut croire que je n'étais pas si dans le champ que cela puisque l'ami en question a un chum aujourd'hui.
Retrouvailles donc. Vingt ans après, dirait Alexandre Dumas.
Ai-je besoin de vous dire que j'ai le trac comme à un premier rendez-vous amoureux?
Ou la soirée passera rapidement ou elle sera longue comme un discours de Stephan Harper.