Merci à Paul Arcand, animateur au 98,5 FM, qui a remis Mario Dumont à sa place alors que ce dernier a tenté de blâmer l'inaction des écoles québécoises dans l'affaire Shafia. Les enseignants et les directions d'école du Québec font les signalements nécessaires à la Direction de la protection de la jeunesse, mais ceux-ci ne sont pas souvent retenus, même quand il s'agit de situations révoltantes.
Dans certains cas, il est paradoxal de constater que ce sont souvent des parents qui remettent en question le rôle de l'école et de l'État dans l'éducation de leur enfant qui contestent le plus les interventions du personne scolaire en la matière: «C'est mes enfants et tu me diras pas comment les élever.»
Les partisans de la droite n'ont pas le monopole de la bêtise, mais il serait temps que M. Dumont comprenne la mauvaise influence qu'ont certains de ses propos sur les pensées de plusieurs individus.
30 janvier 2012
26 janvier 2012
Conflit d'intérêts et apparence de conflit d'intérêts
Voici deux situations que doivent parfois vivre certains décideurs scolaires et qui ont été rapportées dans les médias récemment.
Embaucher la famille
Par exemple, à la commission scolaire de Montréal, la présidente de cette CS, Diane De Courcy, a deux enfants qui ont été nommés directeurs adjoints sous sa gouverne. On affirme que le processus de sélection a été impartial.
Mais voilà: vous êtes un employé de Mme De Courcy et on vous demande de juger des qualités professionnelles de ses deux enfants. Oups... méchant contrat empoisonné. Si les candidats à l'origine présidentielle sont de qualité, votre choix est facile. Qu'on les embauche! Cependant, il trainera toujours une odeur persistante de favoritisme derrière votre décision, même si tout le processus a été rigoureusement suivi.
Par contre, si la compétence des candidats est insuffisante, que faites-vous? Vous les recalez en sachant que votre nom sera douloureusement invoqué lors d'une prochaine rencontre familiale? Vous les embauchez pour acheter la paix tout en sachant que votre décision a été prise sous le poids que vous vous êtes vous-même placé? À moins bien sûr que vous ayez perçu, à tort ou à raison des messages réels ou subtils quant à la décision que vous aviez à prendre.
Bref, il s'agit d'une situation merdique qu'on aurait pu éviter en refilant simplement les enfants Courcy à une autre CS où un directeur-général amical aurait pu régler le problème à l'avantage des membres de cette famille sans trop d'interrogations.
Gaston, y'a le téléfon
À la commission scolaire des Affluents, on a attribué au terme d'un processus de sélection un contrat d'une valeur de 465 000$ à la compagnie Rogers et c'est la boutique de Terrebonne qui fournira le service quant aux 300 appareils cellulaires destinés aux cadres et directeurs de cette CS. Or, cette boutique est détenue à 10% par le président de cette même commission scolaire, Yves St-Denis, et la soumission de Rogers était de 15 000$ supérieure à son concurrent, Telus, qui offrait ce service sans problème notable à la CS depuis six ans.
Le secrétaire général de la CSA, Jacques Dufour, confirme qu’Yves St-Denis «(…) n'a pas participé aux débats ou aux échanges entourant ledit dossier puisque ce dernier s'est retiré à chaque fois des séances du Conseil ou du comité exécutif où le dossier était à l'ordre du jour.» Encore une fois, si vous êtes employé de la commission scolaire ou membre de l'équipe de commissaires de M. St-Denys, vous voilà placé dans une situation inconfortable.
Je ne peux pas croire qu'il n'existe pas sur le grand territoire de cette commission scolaire une autre boutique Rogers qui aurait pu assurer le service de ces appareils. Pour une somme qu'il évalue à 3 000$ sur trois ans, M. St-Denys aurait pu éviter un battage médiatique aussi inutile que nuisible à son image publique.
Par ailleurs, il faudra m'expliquer pourquoi 300 cadres de cette CS ont besoin d'un téléphone cellulaire ou d'un BlackBerry pour effectuer leur travail. A-t-on assisté à une amélioration de leur performance avec cet outil? Sur un autre plan, si M. St-Denys détient 10% des parts de la boutique Rogers de Terrebonne, qui détient l'autre 90%? De la famille, des amis, des inconnus?
Ce qui est intéressant aussi, c'est que personne n'a questionné la gestion de la téléphonie de cette CS. Ainsi, on apprend le fait suivant:
Yves St-Denis a par ailleurs informé TC Média que le tarif imputé à Rogers Communications lors de l’évaluation tenait compte d’une pénalité de 26 000 $. «La commission scolaire n’a pas fait attention au renouvellement de certaines lignes, soit environ 75, dont le coût a été imputé au soumissionnaire autre que Telus.»
Un peu de jugeote, que diable!
Dans les deux cas, ces décideurs scolaires prêtent flanc à la critique. La publication d'articles à ce sujet dans les médias et les commentaires qu'on a pu entendre à la radio ont renforcé cette impression que certains profitent indûment du système.
Or, il faut savoir qu'en administration publique, l'apparence d'un conflit d'intérêts est aussi nuisible pour la crédibilité auprès des citoyens qu'un véritable conflit d'intérêts. Dans l'état actuel de l'actualité québécoise, les CS n'ont pas besoin de cela, je crois.
Nos décideurs, même s'ils sont dans leur droit, devraient peut-être voir plus loin que leur propre personne et penser à l'intégrité et la sauvegarde de leur institution. Quand on pense au déficit de crédibilité des commissions scolaires, on comprend mal que certains ne réalisent pas qu'ils donnent ainsi, encore une fois, des munitions à ceux qui veulent les abolir. C'est regrettable mais, quant à moi, ils ont tort de croire qu'ils réussiront à remonter la pente, surtout avec de telles actions. Même leurs traditionnels alliés du parti libéral commencent à en avoir marre, comme on l'a vu lors du récent congrès de cette formation politique.
Les signaux s'accumulent, mais on ne semble malheureusement pas comprendre le message.
Embaucher la famille
Par exemple, à la commission scolaire de Montréal, la présidente de cette CS, Diane De Courcy, a deux enfants qui ont été nommés directeurs adjoints sous sa gouverne. On affirme que le processus de sélection a été impartial.
Mais voilà: vous êtes un employé de Mme De Courcy et on vous demande de juger des qualités professionnelles de ses deux enfants. Oups... méchant contrat empoisonné. Si les candidats à l'origine présidentielle sont de qualité, votre choix est facile. Qu'on les embauche! Cependant, il trainera toujours une odeur persistante de favoritisme derrière votre décision, même si tout le processus a été rigoureusement suivi.
Par contre, si la compétence des candidats est insuffisante, que faites-vous? Vous les recalez en sachant que votre nom sera douloureusement invoqué lors d'une prochaine rencontre familiale? Vous les embauchez pour acheter la paix tout en sachant que votre décision a été prise sous le poids que vous vous êtes vous-même placé? À moins bien sûr que vous ayez perçu, à tort ou à raison des messages réels ou subtils quant à la décision que vous aviez à prendre.
Bref, il s'agit d'une situation merdique qu'on aurait pu éviter en refilant simplement les enfants Courcy à une autre CS où un directeur-général amical aurait pu régler le problème à l'avantage des membres de cette famille sans trop d'interrogations.
Gaston, y'a le téléfon
À la commission scolaire des Affluents, on a attribué au terme d'un processus de sélection un contrat d'une valeur de 465 000$ à la compagnie Rogers et c'est la boutique de Terrebonne qui fournira le service quant aux 300 appareils cellulaires destinés aux cadres et directeurs de cette CS. Or, cette boutique est détenue à 10% par le président de cette même commission scolaire, Yves St-Denis, et la soumission de Rogers était de 15 000$ supérieure à son concurrent, Telus, qui offrait ce service sans problème notable à la CS depuis six ans.
Le secrétaire général de la CSA, Jacques Dufour, confirme qu’Yves St-Denis «(…) n'a pas participé aux débats ou aux échanges entourant ledit dossier puisque ce dernier s'est retiré à chaque fois des séances du Conseil ou du comité exécutif où le dossier était à l'ordre du jour.» Encore une fois, si vous êtes employé de la commission scolaire ou membre de l'équipe de commissaires de M. St-Denys, vous voilà placé dans une situation inconfortable.
Je ne peux pas croire qu'il n'existe pas sur le grand territoire de cette commission scolaire une autre boutique Rogers qui aurait pu assurer le service de ces appareils. Pour une somme qu'il évalue à 3 000$ sur trois ans, M. St-Denys aurait pu éviter un battage médiatique aussi inutile que nuisible à son image publique.
Par ailleurs, il faudra m'expliquer pourquoi 300 cadres de cette CS ont besoin d'un téléphone cellulaire ou d'un BlackBerry pour effectuer leur travail. A-t-on assisté à une amélioration de leur performance avec cet outil? Sur un autre plan, si M. St-Denys détient 10% des parts de la boutique Rogers de Terrebonne, qui détient l'autre 90%? De la famille, des amis, des inconnus?
Ce qui est intéressant aussi, c'est que personne n'a questionné la gestion de la téléphonie de cette CS. Ainsi, on apprend le fait suivant:
Yves St-Denis a par ailleurs informé TC Média que le tarif imputé à Rogers Communications lors de l’évaluation tenait compte d’une pénalité de 26 000 $. «La commission scolaire n’a pas fait attention au renouvellement de certaines lignes, soit environ 75, dont le coût a été imputé au soumissionnaire autre que Telus.»
Un peu de jugeote, que diable!
Dans les deux cas, ces décideurs scolaires prêtent flanc à la critique. La publication d'articles à ce sujet dans les médias et les commentaires qu'on a pu entendre à la radio ont renforcé cette impression que certains profitent indûment du système.
Or, il faut savoir qu'en administration publique, l'apparence d'un conflit d'intérêts est aussi nuisible pour la crédibilité auprès des citoyens qu'un véritable conflit d'intérêts. Dans l'état actuel de l'actualité québécoise, les CS n'ont pas besoin de cela, je crois.
Nos décideurs, même s'ils sont dans leur droit, devraient peut-être voir plus loin que leur propre personne et penser à l'intégrité et la sauvegarde de leur institution. Quand on pense au déficit de crédibilité des commissions scolaires, on comprend mal que certains ne réalisent pas qu'ils donnent ainsi, encore une fois, des munitions à ceux qui veulent les abolir. C'est regrettable mais, quant à moi, ils ont tort de croire qu'ils réussiront à remonter la pente, surtout avec de telles actions. Même leurs traditionnels alliés du parti libéral commencent à en avoir marre, comme on l'a vu lors du récent congrès de cette formation politique.
Les signaux s'accumulent, mais on ne semble malheureusement pas comprendre le message.
20 janvier 2012
Ma CS et la qualité du français
Je sais: on ne doit pas cracher en l'air... mais il n'est pas acceptable qu'on retrouve autant d'erreurs sur le site Internet de ma commission scolaire.
Quelques perles:
- «tout un expérience»...
- «font parties»...
- des jeunes qui sont de «grand finaliste»...
- «1er secondaire»...
- «information scolaires»...
- «diplôme d’étude secondaire»...
- «pris en charge»...
- «stands»...
- «ect.»
Le plus choquant est qu'un bon logiciel de correction aurait suffi à repérer celles qui ne sont pas des coquilles.
Quelques perles:
- «tout un expérience»...
- «font parties»...
- des jeunes qui sont de «grand finaliste»...
- «1er secondaire»...
- «information scolaires»...
- «diplôme d’étude secondaire»...
- «pris en charge»...
- «stands»...
- «ect.»
Le plus choquant est qu'un bon logiciel de correction aurait suffi à repérer celles qui ne sont pas des coquilles.
19 janvier 2012
Faut le faire!
Où croyez-vous qu'on déménagera les élèves de l'école Saint-Gérard, dont l'école a été contaminée par des moisissures à la suite d'un dégât d'eau mal géré? Vous l'avez dans le mille: dans une autre école où il y a récemment eu un dégât d'eau!
Si ce n'était pas vrai, on m'accuserait de l'inventer...
Si ce n'était pas vrai, on m'accuserait de l'inventer...
17 janvier 2012
Anglais intensif: encore des profs qui dénoncent
Le 10 décembre dernier, des profs du primaire publiaient une lettre afin de transmettre leurs inquiétudes et leur mécontentement quant au projet d'anglais intensif à la fin de la sixième année. J'en avais fait d'ailleurs l'objet d'un billet.
Une nouvelle lettre, tout aussi intéressante, d'autres profs du primaire cette semaine traduisent les mêmes inquiétudes. Combien on parie que les paroles de ces professionnels de l'éducation ne feront pas le poids devant les visées ministérielles et le point de vue de certains décideurs du complexe politico-pédagogique?
Aux arguments avancés par les signataires, j'aimerais en rajouter d'autres d'ordre bêtement pratique.
Bravo au MELS qui continue à faire des réformes contre l'avis de ses propres experts sur le terrain! On commence à en avoir l'habitude.
Une nouvelle lettre, tout aussi intéressante, d'autres profs du primaire cette semaine traduisent les mêmes inquiétudes. Combien on parie que les paroles de ces professionnels de l'éducation ne feront pas le poids devant les visées ministérielles et le point de vue de certains décideurs du complexe politico-pédagogique?
Aux arguments avancés par les signataires, j'aimerais en rajouter d'autres d'ordre bêtement pratique.
- En sixième année, quel prof va vouloir faire une demi-année avec un groupe et une autre demi avec un autre par la suite? Quel prof va vouloir reconstruire à mi-année des liens avec un nouveau groupe? Les parents se plaignent du manque de stabilité du personnel enseignant de leur enfant; ils vont être ravis quand ils vont réaliser les retombées concrètes de cette initiative ministérielle...
- Quel prof va vouloir préparer des élèves à des examens de français et autres en deux fois moins de temps?
- Quand vont avoir lieu ces examens de fin d'année? La question a son importance. Les enfants ayant l'anglais intensif en deuxième partie d'année seront-ils désavantagés?
Bravo au MELS qui continue à faire des réformes contre l'avis de ses propres experts sur le terrain! On commence à en avoir l'habitude.
14 janvier 2012
J'invite François Legault à lire ce texte
On dit de François Legault qu'il est un homme d'affaires qui a réussi et qu'il se veut partisan d'une gauche efficace. En éducation, il veut abolir les commissions scolaires et évaluer la compétence des enseignants. Point à la ligne.
Alors, parlons un langage d'homme d'affaires. M. Legault s'intéresse à la compétence des employés et à la structure de la gestion de l'entreprise, mais pas à la qualité de la matière première qui entre dans nos écoles, c'est-à-dire les jeunes. C'est comme si on construisait un viaduc, mais qu'on ne s'interrogeait pas sur la qualité du béton... Voilà les réflexions qui me sont venues quand j'ai lu ce texte de Jean-Yves Frappier, président de la Société canadienne de pédiatrie, que je reproduis ici intégralement.
Comme tout homme d'affaires, M. Legault semble ne pas considérer la prévention comme une opération rentable de la part de l'État. Comme tout homme politique, M. Legault semble ne pas remettre en question, pour des raisons électoralistes, le rôle et les obligations des parents.Et ça dit vouloir faire de la politique autrement...
********
Cruellement négligés
Les effets des premières années sur les chances de réussite de l'enfant plus tard dans la vie sont incontestables. Les neurosciences démontrent que les premières expériences des enfants ont des conséquences capitales sur leur santé, leur apprentissage et leur comportement plus tard. Ce que vivent les enfants pendant cette période peut les suivre sur le trajet de toute une vie, pour le meilleur ou pour le pire. Nous devons aux enfants de bien faire les choses.
Cette semaine, la Société canadienne de pédiatrie a publié un rapport sur les politiques publiques touchant les enfants et les adolescents. Le rapport se penche sur l'efficacité avec laquelle les gouvernements provinciaux et fédéral utilisent leur pouvoir législatif pour promouvoir la santé et le bien-être des jeunes. Nous avons constaté que les deux paliers de gouvernement pourraient en faire beaucoup plus, et beaucoup plus rapidement, pour protéger et favoriser la santé de leurs citoyens les plus jeunes.
Au Canada, les très jeunes enfants sont cruellement négligés sur le plan des politiques publiques. Notre classement parmi les pays les plus riches du monde met ces échecs à nu. Le Canada obtient de mauvais résultats dans les comparaisons internationales relatives à la santé et au bien-être des enfants. Dans un récent bilan de l'Unicef sur l'apprentissage et les soins de la petite enfance, le Canada arrive au bas de la liste de 25 pays industrialisés, ne respectant que l'une des dix normes pour protéger les enfants pendant les années formatives où ils sont les plus vulnérables.
Détenteur d'un prix Nobel, l'économiste James Heckman postule que l'apprentissage de la petite enfance présage de l'apprentissage plus tard et que si on attend que l'enfant soit d'âge scolaire pour intervenir, il risque d'être trop tard.
De nombreux enfants ont des troubles non dépistés du langage, de la vue, de l'ouïe ou autres lorsqu'ils commencent l'école, et plus de 25% sont considérés comme «vulnérables» dans leur développement physique, social ou affectif, cognitif ou du langage. Ce sont des choses qu'on peut changer.
Le fait d'investir tôt est associé à des bienfaits économiques beaucoup plus importants que l'octroi de fonds après le début de l'école. Les évaluations du rendement sur la société des dollars investis pour la petite enfance varient, mais elles sont impressionnantes, oscillant entre 4$ et 8$ par dollar dépensé.
Selon Dan Trefler, économiste de l'école de gestion Rotman de l'Université de Toronto, les projets de qualité en développement de la petite enfance se remboursent d'eux-mêmes. D'après lui, non seulement les interventions effectuées pendant la petite enfance accroissent l'employabilité à l'âge adulte et produisent des milliards de dollars en revenus fiscaux, mais elles réduisent également la nécessité de mettre sur pied des programmes de redressement coûteux comme l'éducation spécialisée et les traitements médicaux.
Quel est le coût de ne rien faire? Il est énorme. Des études provenant d'autres pays révèlent que les mauvaises premières expériences ont des conséquences négatives tout au long de la vie, qu'il s'agisse de troubles scolaires, de grossesses à l'adolescence, d'obésité, d'hypertension, de dépression ou de maladies cardiaques à un âge plus avancé. Ajoutez-y le coût du système de justice pénale et le coût des occasions manquées pour les nombreux citoyens qui auraient pu avoir un apport positif à la société.
Pourquoi avons-nous omis d'agir? Pourquoi existe-t-il un tel écart entre les sciences et la politique, entre ce que nous savons des premières années et ce que nous faisons comme société? Ce sont les questions auxquelles nous aimerions que les décideurs et les politiciens de toutes les sphères du gouvernement répondent.
Alors, parlons un langage d'homme d'affaires. M. Legault s'intéresse à la compétence des employés et à la structure de la gestion de l'entreprise, mais pas à la qualité de la matière première qui entre dans nos écoles, c'est-à-dire les jeunes. C'est comme si on construisait un viaduc, mais qu'on ne s'interrogeait pas sur la qualité du béton... Voilà les réflexions qui me sont venues quand j'ai lu ce texte de Jean-Yves Frappier, président de la Société canadienne de pédiatrie, que je reproduis ici intégralement.
Comme tout homme d'affaires, M. Legault semble ne pas considérer la prévention comme une opération rentable de la part de l'État. Comme tout homme politique, M. Legault semble ne pas remettre en question, pour des raisons électoralistes, le rôle et les obligations des parents.Et ça dit vouloir faire de la politique autrement...
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Cruellement négligés
Les effets des premières années sur les chances de réussite de l'enfant plus tard dans la vie sont incontestables. Les neurosciences démontrent que les premières expériences des enfants ont des conséquences capitales sur leur santé, leur apprentissage et leur comportement plus tard. Ce que vivent les enfants pendant cette période peut les suivre sur le trajet de toute une vie, pour le meilleur ou pour le pire. Nous devons aux enfants de bien faire les choses.
Cette semaine, la Société canadienne de pédiatrie a publié un rapport sur les politiques publiques touchant les enfants et les adolescents. Le rapport se penche sur l'efficacité avec laquelle les gouvernements provinciaux et fédéral utilisent leur pouvoir législatif pour promouvoir la santé et le bien-être des jeunes. Nous avons constaté que les deux paliers de gouvernement pourraient en faire beaucoup plus, et beaucoup plus rapidement, pour protéger et favoriser la santé de leurs citoyens les plus jeunes.
Au Canada, les très jeunes enfants sont cruellement négligés sur le plan des politiques publiques. Notre classement parmi les pays les plus riches du monde met ces échecs à nu. Le Canada obtient de mauvais résultats dans les comparaisons internationales relatives à la santé et au bien-être des enfants. Dans un récent bilan de l'Unicef sur l'apprentissage et les soins de la petite enfance, le Canada arrive au bas de la liste de 25 pays industrialisés, ne respectant que l'une des dix normes pour protéger les enfants pendant les années formatives où ils sont les plus vulnérables.
Détenteur d'un prix Nobel, l'économiste James Heckman postule que l'apprentissage de la petite enfance présage de l'apprentissage plus tard et que si on attend que l'enfant soit d'âge scolaire pour intervenir, il risque d'être trop tard.
De nombreux enfants ont des troubles non dépistés du langage, de la vue, de l'ouïe ou autres lorsqu'ils commencent l'école, et plus de 25% sont considérés comme «vulnérables» dans leur développement physique, social ou affectif, cognitif ou du langage. Ce sont des choses qu'on peut changer.
Le fait d'investir tôt est associé à des bienfaits économiques beaucoup plus importants que l'octroi de fonds après le début de l'école. Les évaluations du rendement sur la société des dollars investis pour la petite enfance varient, mais elles sont impressionnantes, oscillant entre 4$ et 8$ par dollar dépensé.
Selon Dan Trefler, économiste de l'école de gestion Rotman de l'Université de Toronto, les projets de qualité en développement de la petite enfance se remboursent d'eux-mêmes. D'après lui, non seulement les interventions effectuées pendant la petite enfance accroissent l'employabilité à l'âge adulte et produisent des milliards de dollars en revenus fiscaux, mais elles réduisent également la nécessité de mettre sur pied des programmes de redressement coûteux comme l'éducation spécialisée et les traitements médicaux.
Quel est le coût de ne rien faire? Il est énorme. Des études provenant d'autres pays révèlent que les mauvaises premières expériences ont des conséquences négatives tout au long de la vie, qu'il s'agisse de troubles scolaires, de grossesses à l'adolescence, d'obésité, d'hypertension, de dépression ou de maladies cardiaques à un âge plus avancé. Ajoutez-y le coût du système de justice pénale et le coût des occasions manquées pour les nombreux citoyens qui auraient pu avoir un apport positif à la société.
Pourquoi avons-nous omis d'agir? Pourquoi existe-t-il un tel écart entre les sciences et la politique, entre ce que nous savons des premières années et ce que nous faisons comme société? Ce sont les questions auxquelles nous aimerions que les décideurs et les politiciens de toutes les sphères du gouvernement répondent.
On ne gèle pas que chez nous!
J'aime ma commission scolaire. Il a suffi de dire le mot «CSST» pour que des employés viennent résoudre un problème de chauffage dans certains locaux de mon école.
À Laval, ou les enseignants sont trop patients, ou le syndicat pas assez méchant, ou la CS insensible, on gèle à l'école Des Cèdres depuis plusieurs jours. Élèves et enseignants doivent même garder manteau et mitaines tellement il fait froid dans certains locaux. Purement inacceptable!
Et où sont les parents dans cette situation? Mal ou peu informés, comme d'habitude, ils ne sont nulle part. Ce sont les enseignants, des individus égocentriques obsédés par leurs seules conditions de travail, qui montent au combat tout en ayant peur de dévoiler leur identité.
Dans ce genre de situation, une direction d'école a peu de marge de manoeuvre devant les services de la CS - parfois pas assez nombreux - qui agissent selon ce qu'ils appellent «leurs priorités». Elle doit alors attendre et mettre son manteau à son tour pour se réchauffer.
Mais la situation sera réglée avec la prochaine installation des TBI dans toutes les classes du Québec puisqu'on pourrait y diffuser des vidéos de feu de camp pour se réchauffer.
********
Règlement de la CSST sur l'ambiance thermique (Thempérature minimale exigée), 2004
20°C : Travail léger en position assise, notamment tout travail cérébral, travail de précision ou qui consiste à lire ou à écrire
19°C : Travail physique léger en position assise, notamment travail de couture avec machines électriques et travail sur petites machines-outils
17°C : Travail léger en position debout, notamment travail sur machine-outil
16°C : Travail moyen en position debout
12°C : Travail pénible en position debout, notamment forage et travail manuel avec outils longs
À Laval, ou les enseignants sont trop patients, ou le syndicat pas assez méchant, ou la CS insensible, on gèle à l'école Des Cèdres depuis plusieurs jours. Élèves et enseignants doivent même garder manteau et mitaines tellement il fait froid dans certains locaux. Purement inacceptable!
Et où sont les parents dans cette situation? Mal ou peu informés, comme d'habitude, ils ne sont nulle part. Ce sont les enseignants, des individus égocentriques obsédés par leurs seules conditions de travail, qui montent au combat tout en ayant peur de dévoiler leur identité.
Dans ce genre de situation, une direction d'école a peu de marge de manoeuvre devant les services de la CS - parfois pas assez nombreux - qui agissent selon ce qu'ils appellent «leurs priorités». Elle doit alors attendre et mettre son manteau à son tour pour se réchauffer.
Mais la situation sera réglée avec la prochaine installation des TBI dans toutes les classes du Québec puisqu'on pourrait y diffuser des vidéos de feu de camp pour se réchauffer.
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Règlement de la CSST sur l'ambiance thermique (Thempérature minimale exigée), 2004
20°C : Travail léger en position assise, notamment tout travail cérébral, travail de précision ou qui consiste à lire ou à écrire
19°C : Travail physique léger en position assise, notamment travail de couture avec machines électriques et travail sur petites machines-outils
17°C : Travail léger en position debout, notamment travail sur machine-outil
16°C : Travail moyen en position debout
12°C : Travail pénible en position debout, notamment forage et travail manuel avec outils longs
13 janvier 2012
La citation du jour
«Le parc immobilier de la CSDM a plus de 150 ans. Est-ce qu'il y a eu de la négligence par le passé ? La réponse est oui. Mais, depuis cinq ans, nous avons la situation bien en main.»
- Diane de Courcy CSDM
- Diane de Courcy CSDM
12 janvier 2012
Quand tu gèles dans ton milieu de travail... (ajout)
Lundi matin, des collègues sont entrés en classe et ont senti comme un petit froid. Même scénario mardi et mercredi. Jeudi, l'un d'entre eux a apporté un thermomètre pour vérifier la température ambiante des locaux où il enseignait. Résultat: 9 degré Celsius au matin. La température se réchauffait par la suite avec la chaleur des élèves pour atteindre un magnifique 13 degré l'après-midi.
De mémoire, la température minimale d'une classe doit être de 20 degrés. Comment peut-on être dans un milieu d'apprentissage convenable à 9 degrés?
Bien sûr, on peut se plaindre à sa direction. Qui peut rester de glace. On peut aussi appeler à la rescousse la CSST qui suggèrera à l'enseignant de quitter immédiatement le local frigorifié et de demander à sa direction à être relocalisé temporairement. Mais bien honnêtement, qui va vouloir courir le risque de vivre un froid avec sa direction pour un problème temporaire? Qui va avoir envie de chambarder toute sa période d'enseignement?
Alors, on préfère geler. Et attendre l'arrivée des beaux tableaux interactifs dans nos classes...
******
Les ouvriers sont en train de régler le problème. Du moins, on l'espère. Le mot magique «CSST» a été employé ce matin... Il faisait 9 degrés dans certaines classes.
Là où ça bloquait depuis quatre ans (vous avez bien lu: depuis quatre ans, il y a des problèmes de froid dans certains locaux), c'est à la commission scolaire. La situation était signalée, mais rien n'était fait. Ironiquement, ce matin, on crevait dans ma classe située en face des locaux frigorifiés et il a même fallu ouvrir les fenêtres tellement il faisait chaud...
De mémoire, la température minimale d'une classe doit être de 20 degrés. Comment peut-on être dans un milieu d'apprentissage convenable à 9 degrés?
Bien sûr, on peut se plaindre à sa direction. Qui peut rester de glace. On peut aussi appeler à la rescousse la CSST qui suggèrera à l'enseignant de quitter immédiatement le local frigorifié et de demander à sa direction à être relocalisé temporairement. Mais bien honnêtement, qui va vouloir courir le risque de vivre un froid avec sa direction pour un problème temporaire? Qui va avoir envie de chambarder toute sa période d'enseignement?
Alors, on préfère geler. Et attendre l'arrivée des beaux tableaux interactifs dans nos classes...
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Les ouvriers sont en train de régler le problème. Du moins, on l'espère. Le mot magique «CSST» a été employé ce matin... Il faisait 9 degrés dans certaines classes.
Là où ça bloquait depuis quatre ans (vous avez bien lu: depuis quatre ans, il y a des problèmes de froid dans certains locaux), c'est à la commission scolaire. La situation était signalée, mais rien n'était fait. Ironiquement, ce matin, on crevait dans ma classe située en face des locaux frigorifiés et il a même fallu ouvrir les fenêtres tellement il faisait chaud...
10 janvier 2012
Quand ton milieu de travail te rend malade... (ajout)
En plus de l'amiante, on retrouve le phénomène des moisissures dans nos écoles. Dernier cas en lice: celui de l'école Saint-Gérard à Montréal qui doit fermer ses portes de toute urgence. Les élèves et le personnel seront relocalisés au cégep Ahuntsic pendant deux semaines, pendant que d'autres scénarios seront étudiés.
Si les autorités scolaires s'imaginent que ce plan de secours est raisonnable, c'est qu'elles sont franchement déconnectées de la réalité. Imagine-t-on l'insécurité que va causer tout ce trembalement chez les enfants? Déménager une école complète de 425 élèves pour deux semaine pour ensuite faire quoi? Je comprends que certains voulaient prendre leurs vacances de Noël et reporter l'étude dees solutions à plus tard, mais on est dans le grand n'importe-quoi improvisé!
Il a fallu des plaintes répétés pour que la commission scolaire de Montréal bouge et commande enfin des tests concernant les moisissures. Le fait qu'une quarantaine d’enfants et une vingtaine de membres du personnel soient aux prises avec des nausées, des vomissements ou des infections pulmonaires et autres problèmes respiratoires ne semblait pas avoir inquiété celle-ci.
Mais ce récit est encore plus horrible quand on connait les circonstances entourant cette contamination.
Ainsi: «Tout a commencé par un bris de tuyau qui a détrempé les murs et les planchers de l'école sur trois étages, en novembre 2010. Si des réparations temporaires ont été effectuées rapidement pour colmater les dégâts, les travaux d'une deuxième phase devaient être réalisés par la suite pour enlever les matériaux imbibés d'eau et reconstruire les locaux endommagés. Or, cette deuxième phase n'a été amorcée que six mois plus tard et n'est toujours pas terminée, plus d'un an après le sinistre.»
Par ailleurs: Un «local du dernier étage, que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a identifié en juin dernier comme éventuellement contaminé, a été barricadé depuis.» Ce local
Selon les parents: «Cet automne, il y a eu un transport de matériaux possiblement contaminés et du sablage de béton pendant qu'il y avait des élèves dans l'école. À la suite de plaintes concernant la poussière, la CSST est intervenue pour exiger que les locaux endommagés soient scellés et qu'aucun travail ne soit effectué en présence d'enfants. Là encore, on aurait tardé à mettre ces recommandations à exécution.»
Déjà, les écoles Baril et Hochelaga ont été fermées pour des raisons similaires en décembre. Et quand je pense à ces écoles incendiées et qu'on a arrosées vaillamment...
********
Ce matin, en entrevue avec Paul Arcand, la présidente du conseil d'établissement de cette école a expliqué que les parents ont commencé à exiger des comptes à la direction lorsqu'ils ont reçu des informations de la part des enseignants. Sans méchanceté, les représentants des parents au CE sont souvent mal informés de la situation de leur propre école comme le mettre bien cette situation.
Si les autorités scolaires s'imaginent que ce plan de secours est raisonnable, c'est qu'elles sont franchement déconnectées de la réalité. Imagine-t-on l'insécurité que va causer tout ce trembalement chez les enfants? Déménager une école complète de 425 élèves pour deux semaine pour ensuite faire quoi? Je comprends que certains voulaient prendre leurs vacances de Noël et reporter l'étude dees solutions à plus tard, mais on est dans le grand n'importe-quoi improvisé!
Il a fallu des plaintes répétés pour que la commission scolaire de Montréal bouge et commande enfin des tests concernant les moisissures. Le fait qu'une quarantaine d’enfants et une vingtaine de membres du personnel soient aux prises avec des nausées, des vomissements ou des infections pulmonaires et autres problèmes respiratoires ne semblait pas avoir inquiété celle-ci.
Mais ce récit est encore plus horrible quand on connait les circonstances entourant cette contamination.
Ainsi: «Tout a commencé par un bris de tuyau qui a détrempé les murs et les planchers de l'école sur trois étages, en novembre 2010. Si des réparations temporaires ont été effectuées rapidement pour colmater les dégâts, les travaux d'une deuxième phase devaient être réalisés par la suite pour enlever les matériaux imbibés d'eau et reconstruire les locaux endommagés. Or, cette deuxième phase n'a été amorcée que six mois plus tard et n'est toujours pas terminée, plus d'un an après le sinistre.»
Par ailleurs: Un «local du dernier étage, que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a identifié en juin dernier comme éventuellement contaminé, a été barricadé depuis.» Ce local
Selon les parents: «Cet automne, il y a eu un transport de matériaux possiblement contaminés et du sablage de béton pendant qu'il y avait des élèves dans l'école. À la suite de plaintes concernant la poussière, la CSST est intervenue pour exiger que les locaux endommagés soient scellés et qu'aucun travail ne soit effectué en présence d'enfants. Là encore, on aurait tardé à mettre ces recommandations à exécution.»
Déjà, les écoles Baril et Hochelaga ont été fermées pour des raisons similaires en décembre. Et quand je pense à ces écoles incendiées et qu'on a arrosées vaillamment...
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Ce matin, en entrevue avec Paul Arcand, la présidente du conseil d'établissement de cette école a expliqué que les parents ont commencé à exiger des comptes à la direction lorsqu'ils ont reçu des informations de la part des enseignants. Sans méchanceté, les représentants des parents au CE sont souvent mal informés de la situation de leur propre école comme le mettre bien cette situation.
04 janvier 2012
Quand ton milieu de travail te tue (ajout)
On connait les dangers reliés à l'amiante, mais beaucoup moins son utilisation dans les écoles québécoises. Une récente nouvelle, passée par la trappe du temps des Fêtes, nous rappelle ce sujet toujours important.
Ainsi, la Commission québécoise des lésions professionnelles a récemment attribué à l'amiante le décès de Diane Turcotte, préposée à la cafétéria de l'École polyvalente Louis-Joseph-Papineau, de 1983 à 2004. Un constat qu'avait précédemment fait la CSST. La Commission scolaire au Coeur-des-Vallées nie toute responsabilité quant à la mort de cette dernière. Même déni de la part d'organismes comme l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal qui estime que le risque d'amiantose est inexistant et très rare dans le cas des autres maladies en ce qui concerne les établissements publics.
Il faudra expliquer cela à cet enseignant de la région de Drummondville qui est atteint d'un mésothéliome, un cancer de la plèvre du poumon spécifiquement relié à l'exposition à l'amiante.
L'amiante est un sujet que certains souhaitent tabou dans les écoles québécoises. Ainsi, dans au moins une école de ma CS, on aurait procédé au retrait sécuritaire de cette substance d'un plafond sans en aviser les employés. Quoi de mieux pour alimenter les rumeurs et la suspicion.
Dans les faits, il suffit d'une courte recherche sur Internet pour s'apercevoir que la problématique de l'amiante dans les écoles québécoise est toujours présente.
Dans une étude conjointe du ministère de l'Éducation et de celui de la Santé et des Services sociaux en 1999, on estimait que 12 p. 100 de l’ensemble des bâtiments scolaires du Québec ont un flocage d’amiante. On apprend que quelque 800 classes, principalement situées dans la région montréalaise, ont obtenu une cote 3, nécessitant «des mesures correctives dans les meilleurs délais, selon un échéancier établi par les commissions scolaires». On tente de se montrer rassurant en précisant que, «selon les spécialistes de la santé, on estimait qu'il n’y avait pas de danger à court terme pour la santé des enfants et du personnel enseignant». Mais à quoi s'attendre d'un rapport qui conclut: «Ainsi, cette opération est un bon exemple de la saine gestion qui peut être faite de l’amiante dans les bâtiments publics»? À quoi s'attendre d'institutions qui nient encore la cause du décès d'une de ses employés?
Collé à l'actualité (octobre 2011), on retrouve le cas de l'école primaire La Pléiade, de la commission scolaire des Première-Seigneuries. Les plafonds de certaines classes sont recouverts d'amiante. «On demande aux gens de ne pas toucher ces plafonds-là. Le problème avec l'amiante, ce n'est pas lorsqu'il se retrouve dans les plafonds, etc. C'est lorsqu'il se désagrège», explique le directeur général de cette CS qui n'a aucun projet pour remplacer les plafonds couverts d'amiante dans ses écoles. Bref, pour paraphraser ce personnage de bandes dessinées bien connues, on va attendre que le ciel nous tombe tout bonnement sur la tête.
Or, c'est ce qui est arrivé en 2009 dans cette même école quand une portion du plafond dans une salle du cours de musique s'est effondrée à la suite d'une infiltration d'eau. D'après des enseignants, «des morceaux d'amiante seraient restés sur le plancher pendant trois jours en présence d'élèves», ce qui nie la commission scolaire.
On croit que l'amiante ne concerne que l'isolation et les plafonds des bâtiments. Or, les planchers de certains établissements scolaires contiennent aussi de cette substance. Comme ils sont parfois lavés à la brosse rotative, on envoie des fibres dans l'atmosphère, comme le montre cet article paru dans La Presse en septembre 2009:
«Il n'existe pour l'instant aucun inventaire des revêtements de plancher dans les écoles du Québec. Nous avons cependant appris que la plupart des tuiles en vinyle fabriquées avant 1983 contiennent de l'amiante chrysotile, ce qui laisse croire que bon nombre de planchers des écoles du Québec en sont recouverts.»
On a d'ailleurs diagnostiqué un cas d'amiantose chez un concierge de la commission scolaire Marie-Victorin.
En terminant, je m'en voudrais de ne pas citer ce billet du Prof malgré tout publié en septembre 2009:
Dossier de l’amiante : nous vous demandons de ne plus faire de ménage.
Dossier H1N1 : installer une routine de lavage quotidien des surfaces de travail dans les classes.
Si je comprends bien, je peux choisir si je veux une mort lente ou rapide.
**********
Un petit truc Rona: si vous voulez savoir si les tuiles de votre local contiennent de l'amiante, vérifiez leur grandeur. Une tuile à plancher de 8 pouces par huit pouces contient fort possiblement de cette substance.
Ainsi, la Commission québécoise des lésions professionnelles a récemment attribué à l'amiante le décès de Diane Turcotte, préposée à la cafétéria de l'École polyvalente Louis-Joseph-Papineau, de 1983 à 2004. Un constat qu'avait précédemment fait la CSST. La Commission scolaire au Coeur-des-Vallées nie toute responsabilité quant à la mort de cette dernière. Même déni de la part d'organismes comme l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal qui estime que le risque d'amiantose est inexistant et très rare dans le cas des autres maladies en ce qui concerne les établissements publics.
Il faudra expliquer cela à cet enseignant de la région de Drummondville qui est atteint d'un mésothéliome, un cancer de la plèvre du poumon spécifiquement relié à l'exposition à l'amiante.
L'amiante est un sujet que certains souhaitent tabou dans les écoles québécoises. Ainsi, dans au moins une école de ma CS, on aurait procédé au retrait sécuritaire de cette substance d'un plafond sans en aviser les employés. Quoi de mieux pour alimenter les rumeurs et la suspicion.
Dans les faits, il suffit d'une courte recherche sur Internet pour s'apercevoir que la problématique de l'amiante dans les écoles québécoise est toujours présente.
Dans une étude conjointe du ministère de l'Éducation et de celui de la Santé et des Services sociaux en 1999, on estimait que 12 p. 100 de l’ensemble des bâtiments scolaires du Québec ont un flocage d’amiante. On apprend que quelque 800 classes, principalement situées dans la région montréalaise, ont obtenu une cote 3, nécessitant «des mesures correctives dans les meilleurs délais, selon un échéancier établi par les commissions scolaires». On tente de se montrer rassurant en précisant que, «selon les spécialistes de la santé, on estimait qu'il n’y avait pas de danger à court terme pour la santé des enfants et du personnel enseignant». Mais à quoi s'attendre d'un rapport qui conclut: «Ainsi, cette opération est un bon exemple de la saine gestion qui peut être faite de l’amiante dans les bâtiments publics»? À quoi s'attendre d'institutions qui nient encore la cause du décès d'une de ses employés?
Collé à l'actualité (octobre 2011), on retrouve le cas de l'école primaire La Pléiade, de la commission scolaire des Première-Seigneuries. Les plafonds de certaines classes sont recouverts d'amiante. «On demande aux gens de ne pas toucher ces plafonds-là. Le problème avec l'amiante, ce n'est pas lorsqu'il se retrouve dans les plafonds, etc. C'est lorsqu'il se désagrège», explique le directeur général de cette CS qui n'a aucun projet pour remplacer les plafonds couverts d'amiante dans ses écoles. Bref, pour paraphraser ce personnage de bandes dessinées bien connues, on va attendre que le ciel nous tombe tout bonnement sur la tête.
Or, c'est ce qui est arrivé en 2009 dans cette même école quand une portion du plafond dans une salle du cours de musique s'est effondrée à la suite d'une infiltration d'eau. D'après des enseignants, «des morceaux d'amiante seraient restés sur le plancher pendant trois jours en présence d'élèves», ce qui nie la commission scolaire.
On croit que l'amiante ne concerne que l'isolation et les plafonds des bâtiments. Or, les planchers de certains établissements scolaires contiennent aussi de cette substance. Comme ils sont parfois lavés à la brosse rotative, on envoie des fibres dans l'atmosphère, comme le montre cet article paru dans La Presse en septembre 2009:
«Il n'existe pour l'instant aucun inventaire des revêtements de plancher dans les écoles du Québec. Nous avons cependant appris que la plupart des tuiles en vinyle fabriquées avant 1983 contiennent de l'amiante chrysotile, ce qui laisse croire que bon nombre de planchers des écoles du Québec en sont recouverts.»
On a d'ailleurs diagnostiqué un cas d'amiantose chez un concierge de la commission scolaire Marie-Victorin.
En terminant, je m'en voudrais de ne pas citer ce billet du Prof malgré tout publié en septembre 2009:
Amiante vs H1N1
À mon école, on ne déconne pas avec la santé et la sécurité au travail. J’ai reçu deux directives dans le même document cette semaine. En voici deux extraits:Dossier de l’amiante : nous vous demandons de ne plus faire de ménage.
Dossier H1N1 : installer une routine de lavage quotidien des surfaces de travail dans les classes.
Si je comprends bien, je peux choisir si je veux une mort lente ou rapide.
**********
Un petit truc Rona: si vous voulez savoir si les tuiles de votre local contiennent de l'amiante, vérifiez leur grandeur. Une tuile à plancher de 8 pouces par huit pouces contient fort possiblement de cette substance.
03 janvier 2012
Gestion ronflante du MELS
J'écrivais dans un billet précédent que le MELS vivait sous la gestion ronflante de sa ministre actuelle. Comme ce fut la cas de la plupart de ses prédécesseurs.
Ce n'est pas normal, comme je le soulignais, que ce soient Pierre Lavoie et Jasmin Roy qui mettent respectivement de l'avant des mouvements pour la santé des élèves ou contre l'intimidation dans nos écoles. Tout comme ce n'est pas normal de voir le Dr Julien s'occuper de la santé des enfants des quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges. Dernière incongruité en lice: voilà que la Centrale des syndicats du Québec est en train de préparer son propre plan d'action contre l'intimidation.
Primo: ça ne devrait pas être le rôle d'une centrale syndicale d'agir de la sorte. C'est le signe que les choses trainent vraiment en longueur au MELS. On ne parle pourtant pas d'une problématique récente... Pour régler cette situation, il est primordial que tous les intervenants soient sur la même longueur d'ondes, mais certains acteurs du réseau scolaire n'en peuvent plus d'attendre que le MELS sorte de sa léthargie. Comme d'habitude, ce ministère a le tour d'être une partie du problème et non de la solution. Comme le dirait savoureusement Jean-François Mercier: «Ça va faire! Vas-tu falloir qu'on casse des yeules pour qu'ils comprennent que la timidation, c'est assez? Le suicide de la jeune Marjorie Raymond a ému bien des coeurs mais pas assez pour que certains se grouillent le...»
Secundo: quelle valeur aura le plan d'action de la CSQ quand, malgré les 17 millions $ investis par le MELS depuis 2008 contre l'intimidation, on n'a toujours pas un portrait clair de la situation?
Devant ce manque de leadership et cette gestion déficiente, on en est réduit à des initiatives louables mais qui montre bien que le problème ne se situe pas seulement dans nos écoles et qu'attendre après nos décideurs qui ne décident souvent rien ou qui le décident mal n'est plus une alternative valable.
Si on voulait discréditer tout un ministère, on ne s'y prendrait pas autrement.
Ce n'est pas normal, comme je le soulignais, que ce soient Pierre Lavoie et Jasmin Roy qui mettent respectivement de l'avant des mouvements pour la santé des élèves ou contre l'intimidation dans nos écoles. Tout comme ce n'est pas normal de voir le Dr Julien s'occuper de la santé des enfants des quartiers Hochelaga-Maisonneuve et Côte-des-Neiges. Dernière incongruité en lice: voilà que la Centrale des syndicats du Québec est en train de préparer son propre plan d'action contre l'intimidation.
Primo: ça ne devrait pas être le rôle d'une centrale syndicale d'agir de la sorte. C'est le signe que les choses trainent vraiment en longueur au MELS. On ne parle pourtant pas d'une problématique récente... Pour régler cette situation, il est primordial que tous les intervenants soient sur la même longueur d'ondes, mais certains acteurs du réseau scolaire n'en peuvent plus d'attendre que le MELS sorte de sa léthargie. Comme d'habitude, ce ministère a le tour d'être une partie du problème et non de la solution. Comme le dirait savoureusement Jean-François Mercier: «Ça va faire! Vas-tu falloir qu'on casse des yeules pour qu'ils comprennent que la timidation, c'est assez? Le suicide de la jeune Marjorie Raymond a ému bien des coeurs mais pas assez pour que certains se grouillent le...»
Secundo: quelle valeur aura le plan d'action de la CSQ quand, malgré les 17 millions $ investis par le MELS depuis 2008 contre l'intimidation, on n'a toujours pas un portrait clair de la situation?
Devant ce manque de leadership et cette gestion déficiente, on en est réduit à des initiatives louables mais qui montre bien que le problème ne se situe pas seulement dans nos écoles et qu'attendre après nos décideurs qui ne décident souvent rien ou qui le décident mal n'est plus une alternative valable.
Si on voulait discréditer tout un ministère, on ne s'y prendrait pas autrement.
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