Je vous ai déjà parlé du cas d'Henri Fournier, cet enseignant qui a été accusé d'attouchements sexuels par des élèves dont il avait la responsabilité. Celui-ci a alors été suspendu sans salaire en se basant sur une clause d'exception qu'on retrouve dans la plupart des conventions collectives du Québec. Il a fallu un an et demi pour que ce dernier soit acquitté des accusations portées contre lui, un laps de temps assez court quand on connait la célérité de la justice québécoise. Quand est venu le temps de récupérer son salaire dont il estimait avoir été injustement privé, l'employeur de cet enseignant a refusé de le lui verser. Il est donc allé en arbitrage.
Dans une décision de la Cour supérieure du Québec récemment rendue publique, on apprend que la CS n'aura pas à rembourser ce salaire à son employé. La juge invoque le fait que les conditions imposées par le tribunal à l'époque (et dont la CS n'était pas responsable) interdisaient à toutes fins pratiques à cet enseignant d'exercer son travail mais aussi parce que son employeur pouvait aller de l'avant avec une clause d'exception prévue à cet effet, attestant qu'elle subissait «un préjudice important compte tenu des accusations portées contre le plaignant.»
Henri Fournier devra donc finalement songer à poursuivre la CS pour la façon dont elle a mené ce dossier à l'école, les forces policières qui ont effectué l'enquête et les parents des jeunes qui l'ont accusé s'il veut récupérer son plein salaire et toucher des indemnités pour les préjudices qu'il a subis. Dans les deux premiers cas, il aura à prouver la négligence de ces derniers. Je souhaite de tout coeur qu'il trouvera la force de livrer ce combat. Mais l'homme est brisé, exténué par cette longue lutte. Il faut savoir aussi ce dernier a été arrêté chez lui et emprisonné pendant une semaine, une semaine durant laquelle il a appris qu'un contrat avait été mis sur sa tête par des co-détenus pour lui régler son compte...
Si vous pensez que votre employeur est là pour vous protéger, détrompez-vous. Cet enseignant de 31 années d'expérience n'avait aucune tache à son dossier. Il a été sacrifié sur l'autel des apparences par une direction paniquée et une CS soucieuse de son image.
Une dernière question: dans tous les articles que j'ai lus pour écrire ce billet, je note qu'on mentionne que ce prof a dû défrayé des honoraires d'avocats de 80 000$ pour se défendre. N'a-t-on pas un syndicat pour nous appuyer dans de telles situations?
(Trois autres textes en lien avec cette affaire: ici, ici et ici)
30 juillet 2011
29 juillet 2011
James Lee Burke: un dernier roman
Je comptais lire le dernier James Lee Burke durant mes vacances. C'est fait! Je dois avouer qu'il s'agit d'un auteur que j'adore tout simplement. Comme certains Lehanne, ce n'est pas tant l'action que ce qui l'entoure et comment cela est raconté qui fait le génie de Burke.
La saga du personnage Dave Robicheaux est un incontournable dans le domaine des romans policiers. Tous les romans de celle-ci se déroulent en Louisiane et je peux vous certifier que la lecture des premiers de la série vous combleront. L'odeur, les sons, la musique, les couleurs, les références historiques, la cuisine et les gouts, les noms des lieux et des personnages... J'ai prêté quelques Burke à une amie qui a visité ce coin des États-Unis et elle en était sous le choc tellement elle revivait des émotions reliées à son voyage. Je me suis même promis d'en relire certains et de créer une playlist sur YouTube pour illustrer le monde musicale de chaque oeuvre, question de rester imprégné de la musique des mots de ces romans.
Dans La Nuit la plus longue, on s'éloigne malheureusement de cet heureux mélange. Bon, il faut dire que l'histoire ne se prête pas autant à une description enivrante de la Louisiane avec les dégâts qu'a causés l'ouragan Katrina. Mais justement, c'est cette absence de musique et de description, même tristes, qui mine le roman. Si au moins on expliquait cette absence de gout et de couleur... Alors que les premières pages sont puissantes et terribles, on tombe ensuite dans un rythme ronronnant où l'action prend trop rapidement le dessus et où l'ouragan passe davantage en mode mineur, comme s'il s'agissait d'un décor et non d'un acteur. De plus, l'auteur a recours à certains procédés faciles dont on sent les ficelles quand on connait son oeuvre. Le personnage de Clete, par exemple, devient grotesque à l'usage. Un peu comme Bubba chez Lehanne avec qui il partage trop de points communs.
Et je ne sais pas pourquoi mais, depuis quelque temps, les romanciers américains ont la paternité ou la famille pesante. Connely, par exemple, nous impose la fille de Bosch dans Les Neuf Dragons. Burke, lui, y va avec le personnage d'Alafair qui, soi-dit en passant, est le prénom de sa fille et qui, comme elle, devient écrivaine. La scène de la petite famille menacée par les gros méchants, c'est d'ailleurs la deuxième ou la troisième fois qu'il nous la ressert, celle-là. Pour l'originalité et la vraisemblance, on repassera.
Un dernier point enfin: le titre. Je ne sais pas quel corniaud a eu cette idée d'appeler ce roman La Nuit la plus longue. (À cet égard, le titre anglais The Thin Roof Blowdown est à la fois plus évocateur et juste.) Cette référence à l'ouragan Katrina est exagérée puisque ce désastre naturel est quasi accessoire dans l'histoire qui dure plusieurs jours. On s'attend à une unité de temps qui n'a pas lieu. Oui, Burke nous raconte cette catastrophe, ses conséquences, ses injustices, mais sa plume nous a habitués à davantage, à mieux. On reste, sans jeu de mots, en surface.
Pour les néophytes de Burke, je ne recommande pas La Nuit la plus longue. D'autres de ses romans, surtout les premiers, sont plus forts, plus bouleversants aussi. Jolie Blon's Bounce, par exemple. Ils liront avec davantage de plaisir sa dernière oeuvre quand ils deviendront des mordus de l'inspecteur Robicheaux.
La saga du personnage Dave Robicheaux est un incontournable dans le domaine des romans policiers. Tous les romans de celle-ci se déroulent en Louisiane et je peux vous certifier que la lecture des premiers de la série vous combleront. L'odeur, les sons, la musique, les couleurs, les références historiques, la cuisine et les gouts, les noms des lieux et des personnages... J'ai prêté quelques Burke à une amie qui a visité ce coin des États-Unis et elle en était sous le choc tellement elle revivait des émotions reliées à son voyage. Je me suis même promis d'en relire certains et de créer une playlist sur YouTube pour illustrer le monde musicale de chaque oeuvre, question de rester imprégné de la musique des mots de ces romans.
Dans La Nuit la plus longue, on s'éloigne malheureusement de cet heureux mélange. Bon, il faut dire que l'histoire ne se prête pas autant à une description enivrante de la Louisiane avec les dégâts qu'a causés l'ouragan Katrina. Mais justement, c'est cette absence de musique et de description, même tristes, qui mine le roman. Si au moins on expliquait cette absence de gout et de couleur... Alors que les premières pages sont puissantes et terribles, on tombe ensuite dans un rythme ronronnant où l'action prend trop rapidement le dessus et où l'ouragan passe davantage en mode mineur, comme s'il s'agissait d'un décor et non d'un acteur. De plus, l'auteur a recours à certains procédés faciles dont on sent les ficelles quand on connait son oeuvre. Le personnage de Clete, par exemple, devient grotesque à l'usage. Un peu comme Bubba chez Lehanne avec qui il partage trop de points communs.
Et je ne sais pas pourquoi mais, depuis quelque temps, les romanciers américains ont la paternité ou la famille pesante. Connely, par exemple, nous impose la fille de Bosch dans Les Neuf Dragons. Burke, lui, y va avec le personnage d'Alafair qui, soi-dit en passant, est le prénom de sa fille et qui, comme elle, devient écrivaine. La scène de la petite famille menacée par les gros méchants, c'est d'ailleurs la deuxième ou la troisième fois qu'il nous la ressert, celle-là. Pour l'originalité et la vraisemblance, on repassera.
Un dernier point enfin: le titre. Je ne sais pas quel corniaud a eu cette idée d'appeler ce roman La Nuit la plus longue. (À cet égard, le titre anglais The Thin Roof Blowdown est à la fois plus évocateur et juste.) Cette référence à l'ouragan Katrina est exagérée puisque ce désastre naturel est quasi accessoire dans l'histoire qui dure plusieurs jours. On s'attend à une unité de temps qui n'a pas lieu. Oui, Burke nous raconte cette catastrophe, ses conséquences, ses injustices, mais sa plume nous a habitués à davantage, à mieux. On reste, sans jeu de mots, en surface.
Pour les néophytes de Burke, je ne recommande pas La Nuit la plus longue. D'autres de ses romans, surtout les premiers, sont plus forts, plus bouleversants aussi. Jolie Blon's Bounce, par exemple. Ils liront avec davantage de plaisir sa dernière oeuvre quand ils deviendront des mordus de l'inspecteur Robicheaux.
27 juillet 2011
Enseignant: un modèle parfait?
Peu d'enseignants savent que leur brevet d'enseignement peut être révoqué par la ministre de l'Éducation du Québec à cause de certains gestes qu'ils peuvent poser et qui n'ont pas toujours un lien évident avec leur profession. On trouvera les articles de la Loi sur l'instruction publique à cet effet ici.
Le lien avec l'emploi
Ce fut le cas de Geneviève Garneau qui a été condamné à deux ans de prison pour conduite en état d'ébriété ayant entrainé la mort. Pour une meilleure compréhension de ce sujet, précisons que celle-ci a plaidé coupable aux accusations portées contre elle (ici) et n'avait aucun antécédent judiciaire (ici).
Celle-ci a appelé de la décision de la ministre auprès du Tribunal administratif du Québec qui lui a donné raison.
«Si le législateur avait voulu que toute infraction criminelle rende une personne inhabile à devenir enseignante, il n’aurait pas exigé l’existence d’un lien avec la profession. (…) Par la commission de cette infraction, nous ne croyons pas que madame ait porté atteinte à l’intégrité du système scolaire et rien n’indique qu’elle aurait une mauvaise influence sur les élèves ou qu’elle les mettrait en danger, tant sur le plan physique que moral.
L’infraction n’a pas été commise dans le cadre d’une activité scolaire et la requérante n’avait pas la responsabilité d’enfants (…). Nous convenons de la gravité de l’infraction, mais à elle seule, la gravité ne peut établir un lien avec la profession.»
On peut comprendre qu'on révoque le brevet d'un enseignant pour des gestes posés dans le cadre de son travail auprès des jeunes comme c'est le cas de cette enseignante qui aurait instauré un climat de terreur en classe (ici). Encore qu'on devrait recourir, à mon avis, dans certains cas, à cette solution après un processus interne permettant à l'enseignant concerné de corriger les comportements fautifs. Je relis l'article concernant cette histoire et je garde également en mémoire ces causes où des enseignants ont été faussement accusés d'agressions sexuelles. Les membres du Tribunal administratif me semblent bien naïfs quand ils écrivent:
«Trop d'événements semblables ont été relatés par les enfants, une quinzaine ayant témoigné devant la Cour du Québec, qui ne peuvent pas tous avoir menti ou avoir été contaminés par leurs parents.»
Je repense immédiatement à cet enseignant d'éducation physique, Henri Fournier, accusé en 2008 d'agressions sexuelles pas moins de 19 fillettes et qui a été déclaré innocent des 38 chefs d'accusation portés contre lui. Ou à cet autre prof dont deux élèves avaient voulu se venger parce qu'il les avait renvoyées parce qu'elles n'avaient pas leur costume d'éducation physique.
J'ai également des difficultés avec l'idée de révoquer le brevet d'un enseignant puisque je crois au principe de la réhabilitation. Il serait anormal pour un tenant de l'éducation de ne pas partager l'idée qu'on puisse, dans certains cas, éduquer ou rééduquer les gens.
Dans le cas de Geneviève Garneau, il est évident qu'il n'existe pas de véritable lien entre l'infraction qu'elle a commise et son emploi. D'ailleurs, c'est souvent ce point qui est à l'origine des débats entourant cette question. Le cas de cet enseignant reconnu coupable du meurtre de sa femme a d'ailleurs soulevé implicitement cette question il y a quelques années. Jusqu'où doit-on aller dans l'évaluation de ce lien et quels sont les risques de dérapage dans cette évaluation? Dans le cadre de l'étude du projet de loi 106, la CSQ avait produit un mémoire à cet effet (ici).
On doit se rappeler que les commissions scolaires ont le pouvoir de vérifier nos antécédents judiciaires bien que plusieurs de ceux-ci n'ont aucun lien direct avec notre emploi. Par exemple, qu'on pense à des infractions au Code de la sécurité routière ou à la Loi sur l'assurance-emploi. De plus, comme enseignant, vous êtes tenu d'indiquer à votre commission scolaire toute modification à ces antécédents. Vous brûlez un feu rouge et reconnaissez votre faute: vous devez le signalez à votre CS dans les dix jours.
Dans un document du syndicat des enseignants de la Rivière du Nord, on indique d'ailleurs que cette commission scolaire évaluerait le lien entre l'infraction et votre emploi selon divers critères tels:
- le temps écoulé depuis l’infraction;
Le lien avec l'emploi
Ce fut le cas de Geneviève Garneau qui a été condamné à deux ans de prison pour conduite en état d'ébriété ayant entrainé la mort. Pour une meilleure compréhension de ce sujet, précisons que celle-ci a plaidé coupable aux accusations portées contre elle (ici) et n'avait aucun antécédent judiciaire (ici).
Celle-ci a appelé de la décision de la ministre auprès du Tribunal administratif du Québec qui lui a donné raison.
«Si le législateur avait voulu que toute infraction criminelle rende une personne inhabile à devenir enseignante, il n’aurait pas exigé l’existence d’un lien avec la profession. (…) Par la commission de cette infraction, nous ne croyons pas que madame ait porté atteinte à l’intégrité du système scolaire et rien n’indique qu’elle aurait une mauvaise influence sur les élèves ou qu’elle les mettrait en danger, tant sur le plan physique que moral.
L’infraction n’a pas été commise dans le cadre d’une activité scolaire et la requérante n’avait pas la responsabilité d’enfants (…). Nous convenons de la gravité de l’infraction, mais à elle seule, la gravité ne peut établir un lien avec la profession.»
On peut comprendre qu'on révoque le brevet d'un enseignant pour des gestes posés dans le cadre de son travail auprès des jeunes comme c'est le cas de cette enseignante qui aurait instauré un climat de terreur en classe (ici). Encore qu'on devrait recourir, à mon avis, dans certains cas, à cette solution après un processus interne permettant à l'enseignant concerné de corriger les comportements fautifs. Je relis l'article concernant cette histoire et je garde également en mémoire ces causes où des enseignants ont été faussement accusés d'agressions sexuelles. Les membres du Tribunal administratif me semblent bien naïfs quand ils écrivent:
«Trop d'événements semblables ont été relatés par les enfants, une quinzaine ayant témoigné devant la Cour du Québec, qui ne peuvent pas tous avoir menti ou avoir été contaminés par leurs parents.»
Je repense immédiatement à cet enseignant d'éducation physique, Henri Fournier, accusé en 2008 d'agressions sexuelles pas moins de 19 fillettes et qui a été déclaré innocent des 38 chefs d'accusation portés contre lui. Ou à cet autre prof dont deux élèves avaient voulu se venger parce qu'il les avait renvoyées parce qu'elles n'avaient pas leur costume d'éducation physique.
J'ai également des difficultés avec l'idée de révoquer le brevet d'un enseignant puisque je crois au principe de la réhabilitation. Il serait anormal pour un tenant de l'éducation de ne pas partager l'idée qu'on puisse, dans certains cas, éduquer ou rééduquer les gens.
Dans le cas de Geneviève Garneau, il est évident qu'il n'existe pas de véritable lien entre l'infraction qu'elle a commise et son emploi. D'ailleurs, c'est souvent ce point qui est à l'origine des débats entourant cette question. Le cas de cet enseignant reconnu coupable du meurtre de sa femme a d'ailleurs soulevé implicitement cette question il y a quelques années. Jusqu'où doit-on aller dans l'évaluation de ce lien et quels sont les risques de dérapage dans cette évaluation? Dans le cadre de l'étude du projet de loi 106, la CSQ avait produit un mémoire à cet effet (ici).
On doit se rappeler que les commissions scolaires ont le pouvoir de vérifier nos antécédents judiciaires bien que plusieurs de ceux-ci n'ont aucun lien direct avec notre emploi. Par exemple, qu'on pense à des infractions au Code de la sécurité routière ou à la Loi sur l'assurance-emploi. De plus, comme enseignant, vous êtes tenu d'indiquer à votre commission scolaire toute modification à ces antécédents. Vous brûlez un feu rouge et reconnaissez votre faute: vous devez le signalez à votre CS dans les dix jours.
Dans un document du syndicat des enseignants de la Rivière du Nord, on indique d'ailleurs que cette commission scolaire évaluerait le lien entre l'infraction et votre emploi selon divers critères tels:
- le temps écoulé depuis l’infraction;
- le risque de récidive;
- les circonstances de l’antécédent et son caractère isolé ou non;
- les infractions commises dans l’exercice de fonctions auprès
des enfants;
- les valeurs véhiculées par la commission;
- l’admissibilité au pardon;
- le dossier de la personne visée;
- le comportement de la personne visée.
On comprendra qu'au moins un de ces critères soulève des interrogations: celui des valeurs véhiculées par la commission scolaire. C'est entre autres sur la base de ces valeurs qu'une CS a congédié une adjointe administrative plutôt ardente. Tout dépend donc de l'importance qu'on accorde à une valeur plus qu'à une autre. On est parfois devant un dilemme moral difficile.
La dignité de la profession
Là où, par contre, le jugement du Tribunal administratif du Québec ne semble pas se prononcer, c'est concernant ce second aspect de la loi, celui d'un «acte dérogatoire à l'honneur ou à la dignité de la fonction enseignante». Ici, on le comprend, on est sur un terrain particulièrement glissant. Est-on indigne d'être enseignant si on a payé sa peine à la société et si on est réhabilité?
La question reste entière.
26 juillet 2011
Quand les CS font de l'immobilier
On parle souvent de la gestion des commissions scolaires. Ce matin, dans le cadre d'une courte nouvelle, on apprend ceci:
Mon questionnement: est-ce le rôle d'une CS d'acheter des terrains? est-ce que ces terrains étaient situés en milieu humide? Si oui, pourquoi les avoir achetés?
Le terrain situé près de la gare du train de banlieue à Blainville, possède une superficie de 22 619 mètres carrés.
Une partie du terrain, soit 12 lots, appartenait à la Commission scolaire locale. C'est la Ville qui en a fait l'achat au prix de 185 000 $, avant de les revendre à Platinium pour la somme de 438 247 $, plus deux autres lots, soit l'équivalent de 1,80 $ le pied carré, tel qu'indiqué sur l'acte de vente.
Mon questionnement: est-ce le rôle d'une CS d'acheter des terrains? est-ce que ces terrains étaient situés en milieu humide? Si oui, pourquoi les avoir achetés?
25 juillet 2011
Sexualité et école
Voici les raisons pour lesquelles j'adore cet extrait vidéo. On y parle d'école privée, d'approche client, d'éducation sexuelle. Et puis, il y a Hugh Lorie et Stephen Fry... On connait peu l'humour british de ce côté de la grande flaque.
19 juillet 2011
Pendant ce temps à Toronto
Ah! les Torontois: tous des racistes et des intolérants. Imaginez le tollé au Canada anglais si cela avait été des Québécois de souche, catholiques blancs...
Le groupe ajoute que les hindous ne peuvent manger aucune viande halal, parce que cette façon d'égorger l'animal est cruelle, selon leurs croyances religieuses. L'association demande à l'école d'offrir des menus végétariens.
Manifestation contre la prière islamique dans une école de Toronto
Des groupes religieux manifesteront lundi prochain devant les bureaux du Conseil scolaire public anglais de Toronto pour protester contre les privilèges accordés à des musulmans.
Le Conseil permet aux élèves musulmans de l'école secondaire Valley Park de prier tous les vendredis dans la cafétéria de l'établissement, parce qu'ils y sont majoritaires.
Par ailleurs, de la viande halal est servie à la cafétéria de cette école publique.
Un groupe d'hindous avait soulevé la question dans les médias récemment, même si la pratique dure depuis plusieurs années dans cet établissement.
Mais le même groupe, qui organisera la manifestation lundi et à la rentrée, jouit maintenant de l'appui de deux églises protestantes, d'une ligue juive et du Parti de l'héritage chrétien.
Discrimination
Selon le directeur du Groupe canadien de défense des hindous, Ron Banerjee, les musulmans bénéficient d'arrangements discriminatoires.
Aucun groupe religieux ne devrait avoir de privilèges dans une société laïque, à plus forte raison lorsque c'est aux dépens des autres communautés.
— Ron Banerjee
Musulmans partagés
Même le Congrès musulman canadien questionne le choix de l'imam que les parents ont sélectionné pour diriger la prière du vendredi, en plus du fait que les garçons et les filles sont séparés durant le service.
Le président du Congrès, Sohail Raza, envisage de porter la cause devant les tribunaux, parce, selon lui, la religion devrait être séparée de l'État.
Les accommodements raisonnables ne feront qu'attiser la haine entre différentes communautés. Ces musulmans n'ont aucun droit de demander la prière dans une école publique.
— Sohail Raza
Le Conseil scolaire public anglais de Toronto répond qu'il en va de la sécurité des élèves, qui devaient auparavant traverser une artère achalandée pour aller à la mosquée. Par ailleurs, le Conseil scolaire indique que l'imam est payé par la communauté et non pas par l'école.
(source: Radio-Canada)
18 juillet 2011
La rentrée... déjà!
Ça y est: j'ai vu aujourd'hui ma première maman faire ses achats de la rentrée. Sa fille avait l'air en dépression nerveuse. Je me demande bien pourquoi.
16 juillet 2011
Résidus de lecture
Le PM lit un peu cet été. Depuis un bout, il avait remplacé la lecture de roman par celle de Wikipédia et d'internet. Chaque soir, il se votait un sujet et lisait une dizaine de références. Très instructif. Côté roman, je suis revenu récemment au policier l'espace de quelques centaines de pages.
Racler les tiroirs
Après un très moyen Les Neufs Dragons de Michael Connely, je me suis dirigé vers Phillip Kerr et Une enquête philosophique. Aussi bien le dire d'entrée de jeu, je n'ai pas aimé pour plusieurs raisons.
J'ai toujours eu de la difficulté avec les romans d'anticipation relatant des actions dans un futur proche. Lire qu'on parle de disquette en 2013 dans une oeuvre écrite il y a vingt ans m'amène à penser qu'un petit travail de recherche aurait été nécessaire pour au moins donner une créativité scientifique aux objets qu'on retrouve dans l'univers futuriste qu'on entend créer. D'ailleurs, c'est peut-être là la première faiblesse de Kerr ici: son incapacité à créer une atmosphère. Tout est fade, diète, et plusieurs éléments futuristes sont plaqués ici et là sans véritable ancrage narratif.
Ensuite, il manque l'humour qu'on connait de cet auteur. Au contraire, Une enquête philosophique est souvent verbeux, académique, entre autres parce qu'un des personnages importants est un meurtrier en série qui se confond avec un philosophe. Si vous aimez lire de longs discours sur le sens des choses et de la vie, ne vous gênez pas. Mais le tout ralentit le rythme du récit et de l'intrigue à un point tel qu'on saute des pages entières de verbiage. Enfin, l'idée d'avoir deux narrateurs (l'enquêteure et le meurtrier) n'apporte rien au récit, sinon que de l'alourdir un peu plus.
De mémoire, le roman a été écrit en 1991 et publié en français pour la première fois tout récemment, question de surfer sur la vague de la Trilogie berlinoise, une excellente série en passant. Le raclage de tiroirs a ses limites, disons.
La suite d'une oeuvre mythique
Deuxième roman au programme, Moonlight Mile de Dennis Lehane. Cet auteur américain est malheureusement moins connu que bien de ses confrères. Pourtant, il a fait preuve de plus de polyvalence et d'originalité dans ses oeuvres que certains d'entre eux. De plus, dans certains de ses romans, son analyse historique, psychologique et sociale démontre une capacité de recherche et de synthèse hors du commun. Mystic River et Un pays à l'aube (que je recommande très fortement, même si le côté «saga familiale» peut être parfois exaspérant) en sont de bons exemples.
Moonlight Mile est la suite de Gone Baby Gone, un roman important dans l'oeuvre de Lehane. Celui-ci ne décevra pas ses fans qui seront bien contents d'assister au retour des enquêteurs Kenzie et Gennaro. S'agit-il d'un excellent roman? Non. Mais l'auteur a réussi à concevoir une suite originale qui ne travestit pas l'essence de ces deux personnages, même si l'âge les a vieilli et quelque peu assagi. On se plait à suivre les péripéties dans lesquelles est englué ce couple hors norme et on regrette même que Bubba, devenu la nounou de la fille de nos deux héros, ne sévisse pas davantage. Par contre, ne croyez pas trop le quatrième de couverture qui tente de donner des lettres de noblesse sociologique à ce roman. On est dans l'action et on se contrefout un peu pas mal du reste!
Un exostisme venu du froid
Ake Edwardson appartient à cette vague d'auteurs policiers venus du froid, de la Suède pour être plus précis. Dans ce qui est sa neuvième oeuvre, Un dernier hiver, je crois, ce romancier nous ramène le personnage du commissaire Winter dans une intrigue bien menée. On aime ou on déteste. J'aime. Dialogues percutants, descriptions précises et souvent intéressantes. On apprend autant sur Goteborg, où se déroulent les principales actions, que sur la société suédoise et son évolution des 20 dernières années. Une oeuvre majeure? Non, mais un excellent roman d'été. S'agit-il du dernier Winter comme le laissent entendre le titre et la finale? C'est à espérer que non.
Bon, il me reste à tenter de finir Métacortex de Maurice G. Dantec. Une oeuvre dont je peux tout de suite vous dire que je vous ne la suggérai pas. à moins d'être un lecteur masochiste.
Racler les tiroirs
Après un très moyen Les Neufs Dragons de Michael Connely, je me suis dirigé vers Phillip Kerr et Une enquête philosophique. Aussi bien le dire d'entrée de jeu, je n'ai pas aimé pour plusieurs raisons.
J'ai toujours eu de la difficulté avec les romans d'anticipation relatant des actions dans un futur proche. Lire qu'on parle de disquette en 2013 dans une oeuvre écrite il y a vingt ans m'amène à penser qu'un petit travail de recherche aurait été nécessaire pour au moins donner une créativité scientifique aux objets qu'on retrouve dans l'univers futuriste qu'on entend créer. D'ailleurs, c'est peut-être là la première faiblesse de Kerr ici: son incapacité à créer une atmosphère. Tout est fade, diète, et plusieurs éléments futuristes sont plaqués ici et là sans véritable ancrage narratif.
Ensuite, il manque l'humour qu'on connait de cet auteur. Au contraire, Une enquête philosophique est souvent verbeux, académique, entre autres parce qu'un des personnages importants est un meurtrier en série qui se confond avec un philosophe. Si vous aimez lire de longs discours sur le sens des choses et de la vie, ne vous gênez pas. Mais le tout ralentit le rythme du récit et de l'intrigue à un point tel qu'on saute des pages entières de verbiage. Enfin, l'idée d'avoir deux narrateurs (l'enquêteure et le meurtrier) n'apporte rien au récit, sinon que de l'alourdir un peu plus.
De mémoire, le roman a été écrit en 1991 et publié en français pour la première fois tout récemment, question de surfer sur la vague de la Trilogie berlinoise, une excellente série en passant. Le raclage de tiroirs a ses limites, disons.
La suite d'une oeuvre mythique
Deuxième roman au programme, Moonlight Mile de Dennis Lehane. Cet auteur américain est malheureusement moins connu que bien de ses confrères. Pourtant, il a fait preuve de plus de polyvalence et d'originalité dans ses oeuvres que certains d'entre eux. De plus, dans certains de ses romans, son analyse historique, psychologique et sociale démontre une capacité de recherche et de synthèse hors du commun. Mystic River et Un pays à l'aube (que je recommande très fortement, même si le côté «saga familiale» peut être parfois exaspérant) en sont de bons exemples.
Moonlight Mile est la suite de Gone Baby Gone, un roman important dans l'oeuvre de Lehane. Celui-ci ne décevra pas ses fans qui seront bien contents d'assister au retour des enquêteurs Kenzie et Gennaro. S'agit-il d'un excellent roman? Non. Mais l'auteur a réussi à concevoir une suite originale qui ne travestit pas l'essence de ces deux personnages, même si l'âge les a vieilli et quelque peu assagi. On se plait à suivre les péripéties dans lesquelles est englué ce couple hors norme et on regrette même que Bubba, devenu la nounou de la fille de nos deux héros, ne sévisse pas davantage. Par contre, ne croyez pas trop le quatrième de couverture qui tente de donner des lettres de noblesse sociologique à ce roman. On est dans l'action et on se contrefout un peu pas mal du reste!
Un exostisme venu du froid
Ake Edwardson appartient à cette vague d'auteurs policiers venus du froid, de la Suède pour être plus précis. Dans ce qui est sa neuvième oeuvre, Un dernier hiver, je crois, ce romancier nous ramène le personnage du commissaire Winter dans une intrigue bien menée. On aime ou on déteste. J'aime. Dialogues percutants, descriptions précises et souvent intéressantes. On apprend autant sur Goteborg, où se déroulent les principales actions, que sur la société suédoise et son évolution des 20 dernières années. Une oeuvre majeure? Non, mais un excellent roman d'été. S'agit-il du dernier Winter comme le laissent entendre le titre et la finale? C'est à espérer que non.
Bon, il me reste à tenter de finir Métacortex de Maurice G. Dantec. Une oeuvre dont je peux tout de suite vous dire que je vous ne la suggérai pas. à moins d'être un lecteur masochiste.
15 juillet 2011
À propos du dernier sondage
Petit sondage kamikaze terminé. Je reviendrai sur les résultats mais, tout d'abord, je dois vous avouer que je suis totalement fibberglasté que 78 personnes y aient répondu. Chaque deux mois à peu près, je remets en question la pertinence de ce blogue en me disant que je radote, que je ne suis pas lu. Enfin, n'importe quoi! Vos réponses ont constitué une réponse surprenante à mes pensées suicido-termino-finalito-niochonne.
Voilà. Je me devais de l'écrire.
Les résultats de ce sondage sont assez clairs: près des deux-tiers des gens oeuvrant en éducation pensent à leur boulot en vacances. Ma volonté de vous interroger est venu à la suite de la lecture de ce billet d'Un autre prof qui se demandait si elle devait rebaptiser son blogue durant la période estivale. Je lui avais alors répondu qu'on demeurait un prof même l'été.
Voilà. Je me devais de l'écrire.
Les résultats de ce sondage sont assez clairs: près des deux-tiers des gens oeuvrant en éducation pensent à leur boulot en vacances. Ma volonté de vous interroger est venu à la suite de la lecture de ce billet d'Un autre prof qui se demandait si elle devait rebaptiser son blogue durant la période estivale. Je lui avais alors répondu qu'on demeurait un prof même l'été.
Cet été:
vous prévoyez consacrer un peu de temps à penser à votre boulot. | 25 (32%) |
vous prévoyez consacrer moyennement de temps à penser à votre boulot | 19 (24%) |
vous prévoyez consacrer beaucoup de temps à penser à votre boulot | 6 (7%) |
vous oublierez complètement votre boulot. | 28 (35%) |
Nombre de votes jusqu'à présent : 78
14 juillet 2011
Sénateur Boisvenu: où êtes-vous?
Il y a quelques jours de cela, on pouvait entendre le sénateur Boisvenu faire la morale aux Québécois à l'effet qu'ils étaient trop laxistes et tolérants en matière de justice. Se fondant sur le procès de Guy Turcotte, ce dernier affirmait même:
«Toujours est-il que l'écart de la non-responsabilisation criminelle entre le Québec et les autres territoires canadiens doit nous interpeler. Cette distinction nous questionne, d'autant plus que notre championnat n'est pas unique à ce domaine; pensons au décrochage scolaire chez nos garçons, aux accidents routiers commis par les jeunes. Bref, un dénominateur commun: personne n'est responsable de nos déboires.»
Or, aujourd'hui, quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que le gouvernement de Stéphen Harper est prêt à ouvrir les frontières canadiennes aux touristes américains ayant commis des crimes non violents ou conduit en état d'ébriété. «Ce ne sera pas pour des récidivistes. Ça pourrait s’appliquer pour des gens qui ont commis une erreur de jeunesse il y a 25 ans et qui ont par la suite démontré qu’ils sont d’honnêtes citoyens», a affirmé le ministre de l’Immigration, Jason Kenney.
Sénateur Boisvenu, que faites-vous? Où sont vos valeurs et votre philosophie conservatrice? Celles-ci sont, quant à moi, clairement résumées dans ce passage:
«Depuis des années, l’industrie touristique se plaint des restrictions qui empêchent des Américains ayant un casier judiciaire de venir visiter le Canada et y dépenser leurs dollars.»
«Toujours est-il que l'écart de la non-responsabilisation criminelle entre le Québec et les autres territoires canadiens doit nous interpeler. Cette distinction nous questionne, d'autant plus que notre championnat n'est pas unique à ce domaine; pensons au décrochage scolaire chez nos garçons, aux accidents routiers commis par les jeunes. Bref, un dénominateur commun: personne n'est responsable de nos déboires.»
Or, aujourd'hui, quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que le gouvernement de Stéphen Harper est prêt à ouvrir les frontières canadiennes aux touristes américains ayant commis des crimes non violents ou conduit en état d'ébriété. «Ce ne sera pas pour des récidivistes. Ça pourrait s’appliquer pour des gens qui ont commis une erreur de jeunesse il y a 25 ans et qui ont par la suite démontré qu’ils sont d’honnêtes citoyens», a affirmé le ministre de l’Immigration, Jason Kenney.
Sénateur Boisvenu, que faites-vous? Où sont vos valeurs et votre philosophie conservatrice? Celles-ci sont, quant à moi, clairement résumées dans ce passage:
«Depuis des années, l’industrie touristique se plaint des restrictions qui empêchent des Américains ayant un casier judiciaire de venir visiter le Canada et y dépenser leurs dollars.»
13 juillet 2011
Commissions scolaires et déficit
Quand la ministre de l'Éducation a demandé aux commissions scolaires de se serrer la ceinture, immédiatement, celles-ci ont affirmé que cela serait impossible et qu'il fallait prévoir une réduction des services offerts aux élèves. Pas de réflexion, d'étude sérieuse, de plan de rationalisation. Tout de suite, on part en guerre!
Aujourd'hui, on apprend que de nombreuses CS annoncent qu'elles feront un déficit. Il faut cependant lire les propos de la présidente du conseil des Commissaires de la CS des Grandes-Seigneuries, Marie-Louise Kerneï: «L’administration d’une commission scolaire n’est pas une créature qui se nourrit d’elle-même. En pigeant dans nos surplus, nous avons réussi à équilibrer notre budget. Mais c’est dangereux. C’est comme payer son épicerie avec sa carte de crédit ».
Pas une créature qui se nourrit elle-même? J'ai un doute. Mais là où je me questionne, c'est comment peut-on avoir fait des surplus alors que le décrochage au Québec atteint des proportions élevés? On demande aux enseignants de viser la réussite de 100% des jeunes qu'ils ont dans leur classe, mais que font les CS? Souvent, on répond aux profs qu'il n'y a pas d'argent pour des projets spéciaux alors qu'il y a des surplus?
Par ailleurs, Marie-Louise Kerneï n'a pas le sens de la comparaison. Payer des dépenses avec un surplus budgétaire n'a rien à voir avec payer son épicerie avec une carte de crédit. Un surplus, c'est de l'argent comptant en quelque sorte. Une carte de crédit, c'est de l'argent emprunté. Il y a de quoi se poser des questions.
Je termine en vous rappelant deux éléments.
Le premier est qu'au cours des dernières années, les CS de Montréal ont perdu 35 millions $ en jouant avec des «papiers commerciaux». C'est toujours charmant de voir le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal se risquer à la bourse avec de l'argent destiné à l'éducation
Le second a trait à cet extrait du texte publié dans le JdeM: «Furieuse, cette dernière (Marie-Louise Kerneï) prépare un plan pour sensibiliser les parents au rôle des commissions scolaires, estimant que ces institutions ont plutôt mauvaise presse par les temps qui courent. «Nous sommes trop centrées sur les services aux élèves. Nous oublions de parler ce que nous faisons. » Rappelons que les CS ont déjà un organisme dont il s'agit d'une des missions: la Fédération des commission scolaires du Québec qui paie sept employés en matière de communication et a un budget annuel d'environ 4 millions payé à même les taxes scolaires et l'argent versé par le MELS. Ce n'est pas déjà suffisant?
Aujourd'hui, on apprend que de nombreuses CS annoncent qu'elles feront un déficit. Il faut cependant lire les propos de la présidente du conseil des Commissaires de la CS des Grandes-Seigneuries, Marie-Louise Kerneï: «L’administration d’une commission scolaire n’est pas une créature qui se nourrit d’elle-même. En pigeant dans nos surplus, nous avons réussi à équilibrer notre budget. Mais c’est dangereux. C’est comme payer son épicerie avec sa carte de crédit ».
Pas une créature qui se nourrit elle-même? J'ai un doute. Mais là où je me questionne, c'est comment peut-on avoir fait des surplus alors que le décrochage au Québec atteint des proportions élevés? On demande aux enseignants de viser la réussite de 100% des jeunes qu'ils ont dans leur classe, mais que font les CS? Souvent, on répond aux profs qu'il n'y a pas d'argent pour des projets spéciaux alors qu'il y a des surplus?
Par ailleurs, Marie-Louise Kerneï n'a pas le sens de la comparaison. Payer des dépenses avec un surplus budgétaire n'a rien à voir avec payer son épicerie avec une carte de crédit. Un surplus, c'est de l'argent comptant en quelque sorte. Une carte de crédit, c'est de l'argent emprunté. Il y a de quoi se poser des questions.
Je termine en vous rappelant deux éléments.
Le premier est qu'au cours des dernières années, les CS de Montréal ont perdu 35 millions $ en jouant avec des «papiers commerciaux». C'est toujours charmant de voir le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal se risquer à la bourse avec de l'argent destiné à l'éducation
Le second a trait à cet extrait du texte publié dans le JdeM: «Furieuse, cette dernière (Marie-Louise Kerneï) prépare un plan pour sensibiliser les parents au rôle des commissions scolaires, estimant que ces institutions ont plutôt mauvaise presse par les temps qui courent. «Nous sommes trop centrées sur les services aux élèves. Nous oublions de parler ce que nous faisons. » Rappelons que les CS ont déjà un organisme dont il s'agit d'une des missions: la Fédération des commission scolaires du Québec qui paie sept employés en matière de communication et a un budget annuel d'environ 4 millions payé à même les taxes scolaires et l'argent versé par le MELS. Ce n'est pas déjà suffisant?
12 juillet 2011
Boisvenu strikes again (ajout)
Dans les réactions entourant l'affaire Turcotte que j'ai préféré ne pas commenter, de nombreux individus se sont cru obligés de faire part de leur opinion. Évidemment, l'inimitable sénateur Boisvenue ne pouvait pas rester coi (ici). Ainsi, pour lui, en se basant sur le verdict rendu par le jury dans cette affaire, le Québec est laxiste et trop tolérant en matière de justice si on le compare au reste du Canada.
Qu'on se le dise, au Québec, on est donc incapable d'un bon jugement comme les gens de l'Ouest canadien, par exemple. J'espère que M. Boisvenu ira répéter ses propos, non seulement aux différents jurys ayant traité des causes majeures au Québec, mais aussi à l'ensemble de la magistrature québécoise qu'il traite à mots couverts d'incompétente.
Pour cet homme intellectuellement aveuglé, quant à moi, par une justice punitive et vengeresse, le système judiciaire canadien doit être «plus près de la philosophie des conservateurs». Voilà! le chat est sorti du sac: M. Boisvenu parle en termes de valeurs et non pas d'efficacité.
Ce qu'omet sciemment de dire cet homme, c'est que c'est au Québec que le taux de criminalité et de récidive est parmi les plus bas en Amérique du Nord et, au Canada, c'est dans l'Ouest canadien où il est le plus élevé. Si on prend le modèle de justice américain, il produit davantage de criminels qu'autre chose. Le sénateur conservateur n'a donc pas l'honnêteté de dire que c'est dans la Belle Province que le système judiciaire est parmi les plus efficaces. Et si je parle d'honnêteté, c'est parce qu'il connait ces faits admis par un très grand nombre d'observateurs.
M. Boisvenu ne veut pas une société où les citoyens sont en sécurité, mais bien un monde où les criminels seront davantage punis, quitte à augmenter la criminalité, et où des familles vivront un drame comme il a connu personnellement. Trouvez la logique. À cet égard, il est un dangereux irresponsable.
*******
Dans une lettre publiée dans La Presse, M. Boisvenu en dit encore plus sur sa pensée, mêlant allègrement criminalité, décrochage scolaire et conduite automobile:
«Toujours est-il que l'écart de la non-responsabilisation criminelle entre le Québec et les autres territoires canadiens doit nous interpeler. Cette distinction nous questionne, d'autant plus que notre championnat n'est pas unique à ce domaine; pensons au décrochage scolaire chez nos garçons, aux accidents routiers commis par les jeunes. Bref, un dénominateur commun: personne n'est responsable de nos déboires.»
Avouez que le monsieur ratisse large, tellement qu'on comprend qu'il dit un peu n'importe quoi. On sent même un mépris latent pour le Québec actuel. Surtout qu'il omet de parler des succès québécois en matière de non-récidive et de réhabilitation. Sa croisade personnelle (pas une fois il n'oublie de rappeler qu'une de ses filles a été tuée par un récidiviste) est malsaine parce déséquilibrée en regard des faits et de la réalité.
Sa vision de la justice est faussée par le regard qu'il lui porte en tant que parent victime d'un acte criminel. Pour lui, les victimes sont oubliées par la justice parce qu'on ne sanctionne pas les coupables. De là à parler de vengeance, il n'y a qu'un pas.
«La justice n'a qu'un but dans une société, ne pas camoufler la vérité au détriment de la procédure judiciaire. La vérité n'a qu'un fondement?: responsabiliser les hommes des crimes qu'ils ont commis. Les excuser n'est pas responsable, c'est oublier les victimes.»
Pour ma part, la justice a pour but de sanctionner des comportements menaçant la société, mais aussi de s'assurer de prévenir de tels comportements. Or, c'est la réhabilitation et l'encadrement qui demeurent les deux pistes préférables pour prévenir les récidives. Oui, je crois que la justice canadienne et québécoise peut faire mieux en ce qui a trait aux victimes d'actes criminels et les actions de M. Boisvenu sur ce point sont tout à fait fondées: meilleur droit de parole aux victimes dans le cadre de poursuites judiciaires, indemnisations plus adéquates, services de soutien plus efficaces. Mais croire que ces dernières seront mieux servies et plus heureuses avec des peines plus sévères données aux criminels est un leurre. Un leurre extrêmement dispendieux en établissements pénitenciers et forces de l'ordre alors qu'il est démontré que la meilleure façon de réduire la criminalité est ailleurs.
Je termine en disant que je n'ai jamais entendu ce chantre de la justice se prononcer sur les fraudes économiques qui engendrent pourtant son lot de détresse et de violence. Pas un mot non plus sur les fraudes électorale. Fait-il partie aussi de ces sénateurs qui ont indiqué ne pas partager l'avis du premier ministre Harper en matière de réforme du Sénat afin de conserver leurs privilèges actuels?
Qu'on se le dise, au Québec, on est donc incapable d'un bon jugement comme les gens de l'Ouest canadien, par exemple. J'espère que M. Boisvenu ira répéter ses propos, non seulement aux différents jurys ayant traité des causes majeures au Québec, mais aussi à l'ensemble de la magistrature québécoise qu'il traite à mots couverts d'incompétente.
Pour cet homme intellectuellement aveuglé, quant à moi, par une justice punitive et vengeresse, le système judiciaire canadien doit être «plus près de la philosophie des conservateurs». Voilà! le chat est sorti du sac: M. Boisvenu parle en termes de valeurs et non pas d'efficacité.
Ce qu'omet sciemment de dire cet homme, c'est que c'est au Québec que le taux de criminalité et de récidive est parmi les plus bas en Amérique du Nord et, au Canada, c'est dans l'Ouest canadien où il est le plus élevé. Si on prend le modèle de justice américain, il produit davantage de criminels qu'autre chose. Le sénateur conservateur n'a donc pas l'honnêteté de dire que c'est dans la Belle Province que le système judiciaire est parmi les plus efficaces. Et si je parle d'honnêteté, c'est parce qu'il connait ces faits admis par un très grand nombre d'observateurs.
M. Boisvenu ne veut pas une société où les citoyens sont en sécurité, mais bien un monde où les criminels seront davantage punis, quitte à augmenter la criminalité, et où des familles vivront un drame comme il a connu personnellement. Trouvez la logique. À cet égard, il est un dangereux irresponsable.
*******
Dans une lettre publiée dans La Presse, M. Boisvenu en dit encore plus sur sa pensée, mêlant allègrement criminalité, décrochage scolaire et conduite automobile:
«Toujours est-il que l'écart de la non-responsabilisation criminelle entre le Québec et les autres territoires canadiens doit nous interpeler. Cette distinction nous questionne, d'autant plus que notre championnat n'est pas unique à ce domaine; pensons au décrochage scolaire chez nos garçons, aux accidents routiers commis par les jeunes. Bref, un dénominateur commun: personne n'est responsable de nos déboires.»
Avouez que le monsieur ratisse large, tellement qu'on comprend qu'il dit un peu n'importe quoi. On sent même un mépris latent pour le Québec actuel. Surtout qu'il omet de parler des succès québécois en matière de non-récidive et de réhabilitation. Sa croisade personnelle (pas une fois il n'oublie de rappeler qu'une de ses filles a été tuée par un récidiviste) est malsaine parce déséquilibrée en regard des faits et de la réalité.
Sa vision de la justice est faussée par le regard qu'il lui porte en tant que parent victime d'un acte criminel. Pour lui, les victimes sont oubliées par la justice parce qu'on ne sanctionne pas les coupables. De là à parler de vengeance, il n'y a qu'un pas.
«La justice n'a qu'un but dans une société, ne pas camoufler la vérité au détriment de la procédure judiciaire. La vérité n'a qu'un fondement?: responsabiliser les hommes des crimes qu'ils ont commis. Les excuser n'est pas responsable, c'est oublier les victimes.»
Pour ma part, la justice a pour but de sanctionner des comportements menaçant la société, mais aussi de s'assurer de prévenir de tels comportements. Or, c'est la réhabilitation et l'encadrement qui demeurent les deux pistes préférables pour prévenir les récidives. Oui, je crois que la justice canadienne et québécoise peut faire mieux en ce qui a trait aux victimes d'actes criminels et les actions de M. Boisvenu sur ce point sont tout à fait fondées: meilleur droit de parole aux victimes dans le cadre de poursuites judiciaires, indemnisations plus adéquates, services de soutien plus efficaces. Mais croire que ces dernières seront mieux servies et plus heureuses avec des peines plus sévères données aux criminels est un leurre. Un leurre extrêmement dispendieux en établissements pénitenciers et forces de l'ordre alors qu'il est démontré que la meilleure façon de réduire la criminalité est ailleurs.
Je termine en disant que je n'ai jamais entendu ce chantre de la justice se prononcer sur les fraudes économiques qui engendrent pourtant son lot de détresse et de violence. Pas un mot non plus sur les fraudes électorale. Fait-il partie aussi de ces sénateurs qui ont indiqué ne pas partager l'avis du premier ministre Harper en matière de réforme du Sénat afin de conserver leurs privilèges actuels?
06 juillet 2011
Tiens, un sondage kamikaze!
Kamikaze parce que je pense que certains vont vouloir me lancer des roches. Vous travaillez en éducation, peu importe le poste que vous occupez? Alors, n'hésitez pas à lui répondre.
Moi, c'est fait et je suis convaincu que vous connaissez ma réponse.
Moi, c'est fait et je suis convaincu que vous connaissez ma réponse.
05 juillet 2011
Projets d'été
Les vacances sont l'occasion de réaliser des projets enfouis dans les affres de notre travail de l'année. Parmi ceux qui me tentent, il y a bien sûr des projets de lecture.
Déjà, je me suis tapé le dernier Michael Connelly, Les Neufs Dragons. Un bon roman? Un Connelly, ni bon ni excellent. Le tout se lit bien, mais il n'en reste pas grand chose. Je lorgne aussi du côté du dernier James Lee Burke, La Nuit la plus longue, en espérant qu'il ne se soit pas essoufflé comme son homologue. Enfin, je compte relire La Grande Aventure de la langue française. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre que cet ouvrage ne soit pas obligatoire au bac en enseignement du français tellement il est pertinent.
Pour le reste, on verra. Selon ma santé.
Déjà, je me suis tapé le dernier Michael Connelly, Les Neufs Dragons. Un bon roman? Un Connelly, ni bon ni excellent. Le tout se lit bien, mais il n'en reste pas grand chose. Je lorgne aussi du côté du dernier James Lee Burke, La Nuit la plus longue, en espérant qu'il ne se soit pas essoufflé comme son homologue. Enfin, je compte relire La Grande Aventure de la langue française. J'ai beaucoup de difficulté à comprendre que cet ouvrage ne soit pas obligatoire au bac en enseignement du français tellement il est pertinent.
Pour le reste, on verra. Selon ma santé.
04 juillet 2011
Le chapeau de Kate pour Montréal
On s'est extasié devant la visite de certains membres de la famille royale canadienne à Montréal. Voici en exclusivité le chapeau que voulait porter la «belle Kate» en hommage à celle ville:
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