26 juin 2009

Souris, tu m'inquiètes.

Mon père, pourtant un homme de sa génération dur et exigeant, avait l'habitude de prononcer cette phrase. Elle m'a toujours marqué à cause du fait qu'elle semblait si à l'opposé de son caractère.

Aujourd'hui, elle prend une tournure un peu différente quand je lis ce texte publié sur Cyberpresse.

On a ainsi inséré un gène humain, le Foxp2 lié à la parole, a des souris de laboratoire. Résultat: leur «répertoire de sons des petits s'en est trouvé modifié, et de subtils changements ont été observés, à l'Institut Max-Planck de Leipzig, dans leurs cerveaux - dans les régions, eh oui, associées chez les humains au langage.»

Personnellement, il est incroyable qu'on laisse des savants jouer au docteur Frankenstein de la sorte. On mesure mal, je crois, les impacts de tels développements technologiques. En agissant de la sorte, augmente-t-on les risques de maladie transmissibles à l'homme? Dénature-t-on la notion même d'être humain? Et qu'est-ce qui constituera un homme, un jour?

Si vous pensez que ces questions relèvent de la science-fiction: détrompez-vous! Asimov ne frappe pas à la porte: il est déjà dans la maison! Il existe déjà une chartre des droits des robots. La notion d'homme-machine est de plus en plus banalisée avec la greffe d'appareil életronique permettant d'améliorer les capacités humaines ou de réduire les impacts de certains handicaps.

Parfois, le futur m'effraie.

4 commentaires:

Michèle a dit…

Nous sommes dans le futur !

Et il est aussi apocalyptique qu'on le prédisait dans "le bon vieux temps", comme le dirait la vieille ligue du vieux poêle.

Question de ne pas alimenter la paranoïa, interdit d'aller voir le trailer de "2012" disponible sur Youtube. :-P

Gen a dit…

Charte des droits des robots? Et dire que les animaux n'ont même pas de droits... Wow.

Jonathan Livingston a dit…

Évidemment, on peut s'inquiéter de l'homme qui dépasse les limites, qui cherche à les faire reculer sans cesse.

En même temps, je ne peux m'empêcher d'admirer l'esprit humain qui n'a jamais de limite à inventer de nouvelles pistes de recherches...

Bon, injecter un peu d'intelligence au souris avec de soit-disant résultats, faudrait pas trop s'emballer, la presse est friande... Ce serait peut-être un bonne voie pour finir par appliquer la réforme, je dis souvent que j'aurai besoin d'une greffe pour y arriver à défaut de pouvoir me démultiplier comme Superman!

Ce qui me fait peur, ce sont les technologies de contrôle, de surveillance, de traçage et d'abrutissement des masses et la tentation pour les autorités d'instituer un fachisme et pourquoi pas réduire la taille de l'humanité comme on le ferait d'un bétail encombrant et ce pour la survie de l'humanité!

Le professeur masqué a dit…

Michèle: effectivement, nous sommes dans le futur depuis un bon bout. Le problème, c'est qu'on ne mesure pas la portée éthique des gestes scientifiques que nous posons.

Gen: la loi protège les animaux contre les traitements cruels, mais c'est à peu près tout. Tu ne peux pas éviscérer un chat pour le plaisir dans ta cour, mais pas de problème pour gaver une oie. Notre rapport aux animaux est pour le moins ambigu.

Jonathan: c,est l'aspect éthique qui m'embête. Qu'est-ce qu'un humain? À partir de quel pourcentage de molécules humaines injectées un animal sera-t-il un humain?

Tout cela me rappelle le roman L'ile du docteur Moreau.