19 mars 2010

La chronique Jean-Luc Mongrain: les devoirs

Un peu dans l'esprit de ce démagogique communicateur, j'ai décidé de démarrer un type de chronique que j'utiliserai à l'occasion: la chronique Jean-Luc Mongrain. L'idée me vient de Safwan et de ses chroniques Pierre Brassard.

Tout sera une question de ton et de bavosité. Et puis aussi d'écoeurantite...

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Vous êtes pas écoeurés comme profs d'entendre constamment des parents chiâler contre les devoirs? À les écouter, on martyrise les enfants à l'école en leur donnant du travail à la maison! Si on donne des devoirs, c'est bien parce qu'on les juge utilea pour l'enfant. Croyez-moi: c'est bien plus facile de ne pas en donner. Rien à préparer, rien à vérifier.

Et puis, ils sont qui, ces parents pour venir nous dire comment faire notre job? C'est comme si je me mêlais de déterminer comment il faut m'opérer pour le coeur ou me fraiser une dent. Chacun son travail, bâtard! Tu les élèves correctement: je leur enseigne! C'est pas compliqué. Faque commence donc par faire ta part avant de venir me dire comment faire la mienne.

Mais le problème est souvent là: les parents ne veulent pas élever leur enfant, ils veulent être leur ami, leur éviter les traumatismes qu'ils auraient connus dans leur jeunesse comme si leur enfant était un «mini-moi» à leur image qui connaitra les mêmes difficultés dans la vie.

Et puis, il y a les chroniqueures à la Elkouri. Pu capab...

«...des études récentes beaucoup plus vastes ont aussi montré que la grande majorité des parents considèrent les devoirs comme une source de stress. Ce stress additionnel, à l'heure où les enfants et leurs parents sont épuisés, est-il vraiment nécessaire? Ne serait-il pas mieux de consacrer le peu de temps que nous avons après l'école pour jouer dehors, faire une promenade ou préparer le repas ensemble?»

Quelle vision idyllique de la réalité. On dirait du Yvon Deschamps dans un de ses monologues naïfs et ironiques!

Des enfants épuisés. Mais par quoi? Des soirées à joueur à la X-Box, à jaser au cellulaire, à se coucher à des heures indues? Combien de parents s'occupent réellement de leur enfant, lui donnent de saines habitudes de vie? Combien de jeunes nous arrivent à l'école poqués parce qu'ils sont élevés tout croche! Combien de parents sont capables de leur dire non?

Alors, on choisit la voie de la facileté et on demande de ne pas avoir de devoirs à gérer à la maison parce que c'est trop stressant. Trop stressant? J'en ai 32 p'tits à l'heure que je dois gérer, venez pas me faire brailler! Mon père a élevé seul deux adolescents et il a survécu! Pourquoi vous avez fait des enfants, au fait? Pour n'avoir que du plaisir?

Et puis, si comme parents, vous êtes épuisés, revoyez vos priorités dans la vie! Etes-vous obligés, dans certains cas, de travailler comme des dingues pour avoir deux autos, une piscine, des vacances dans le Sud?

Et cette pensée magique de madame Elkouri: «Laissons-leur le temps de souffler. Ils auront toute la vie pour courir.»

Faux, archi faux. Si on les laisse se pogner le beigne à cet âge, il y a des connaissances et des compétences qui leur manqueront et cela les handicapera dans leur parcours scolaire.

La vie est une chienne et elle bouffera même ses petits, surtout les plus faibles. Alors, moi, faire des minouches-minouches et Passe-Partout, on repassera.

Il y a un temps pour s'amuser et un temps pour travailler. Il y a les vacances et l'année scolaire. Arrêtez de vouloir tout avoir et ne rien donner.

4 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Je pense que tous les parents seraient d'accord avec les devoirs si ceux-ci étaient planifiés.

Au primaire, plusieurs professeur(e)s donnent la liste des devoirs à faire pendant la semaine dans le plan de cours remis en début de semaine: les parents peuvent donc planifier les sessions devoirs pour que ceux-ci soient bien faits, bien compris et remis au début de la semaine suivante. Pas de stress en prime.

Au secondaire c'est beaucoup plus complexe, quoi que ... Il faudrait (je suggère) que les profs donnent toujours leurs devoirs à leurs premiers cours de la période de 9 jours, pour en arriver à ce que l'élève remette à temps ses devoirs échelonnés sur cette période "x" : on leur apprendra ce qu'est la gestion de l'agenda scolaire.

unautreprof a dit…

Ok, je vais pogner les nerfs, en direct :
à chaque début d'année, je commence "smooth" pour les devoirs vu que j'ai du multi-niveaux. Lectures faciles, écriture simple, maths de base, étude minime. J'en donne pour qu'ils mettent en place la routine puis, 2 semaines plus tard, je réajuste et leur donne des devoirs à leurs niveaux, avec 3ou 4 plans de devoirs différents, maximum. Avant que je ne me réajuste, à chaque année, j'ai au moins 4 parents qui s'énervent parce que je ne donne pas des devoirs assez difficiles.
D'un bord comme de l'autre... j'en ai une qui, a longtemps trouvé que son fils n'avait pas des devoirs assez difficiles (tsé, en classe il n'arrive pas à faire du fin 1er cycle, mais chez lui, avec maman à côté, je devrais lui donner des choses de niveau plus haut...). Cette année, comme il a progressé, les devoirs sont plus difficiles. Maman est bien contente, mais la semaine où un devoir et trop si ou pas assez ça, elle appelle.
Systématiquement.

Osti.

Son pauvre gars de 11 ans veut d'ailleurs disparaître lors des rencontres de parents. Lui il dit à sa mère : "elle travaille fort notre prof, laisse-la donc tranquille!" (la mère m'a bien fait rire quand elle m'a avoué ça, tout en me glissant aussi qu'elle savait qu'elle était fatigante).

Heureusement, dans cette histoire, les devoirs de fiston sont toujours bien faits.

Cela dit, ne plus donner de devoirs me redonnerait du temps! Comme j'ai des plans de devoirs différents, je dois tout corriger à la mitaine, rien en grand groupe, JAMAIS! Puis, en terme de planif, ça demande...

Jonathan Livingston a dit…

Ah, les plans de devoirs à gérer par les parents...

Cahier de notes: noter le devoir et l'étude (leçons). Des fois, avoir le temps de le faire avant de sortir de la classe.

En 2e année, ma mère ne regardait même plus ce que je faisais, j'avais l'habitude et déjà l'autonomie. Mais bon, quand je rentrais, elle était là et à 16h, Bobino, 16h30 dewarrr.

On est dans un monde d'agendas chargés et de planification: des chaînes!

Imposé à tout le monde. Moi j'avais le temps pour un petit devoir tous les jours et franchement je m'offusquais un peu de devoir gérer la longue liste de trucs à faire pour la semaine à cause de ceux qui n'ont pas le temps de gérer un petit truc par jour. J'ai trouvé curieux que j'aie dû enseigner 45 minutes par soir pendant des mois la lecture des étiquettes à mon gars en première année... A se demander pourquoi l'école ne le faisait pas. Mais bon... Non, je me suis fait répondre que c'était pour que je développe une relation avec mon fils. De quoi je me mêle.

Quand les devoirs demandent trop d'aide, c'est que fiston ou fistonne est pas trop à l'écoute dans sa classe si le devoir est bien pensé pour la consolidation et pas pour des apprentissages.

10 résolutions de problèmes en math en 5e année, ça c'est du devoir... j'ai trouvé.

Bref, dépendant du bord qu'on le prend, la question des devoirs n'est pas trop simple.

L'autre soir j'avais presque le goût de rire, à Virginie, des adultes discutaient sérieusement de parents à l'obligation d'aider un jeune de 16 ans dans ces devoirs de math. Si à 16 ans, faut encore leur tenir le crayon... Y a comme un bout qui a été manqué quelque part.

A.B. a dit…

Bonne idée, PM! J'ajouterais ceci, dixit Marc Labrèche parodiant Mongrain: «La vie a pas d'bouttes ronds!» (en référence aux ciseaux à bouts ronds pour ne pas blesser les enfants) Madame Elkouri semble l'oublier.