13 novembre 2008

Toujours à propos de l'irréalisme de nos décideurs (ajout)

Marie Allard publie un texte intéressant ce matin dans La Presse ou elle questionne l'annonce de la ministre Courchesne de réduire le nombre d'élèves par classe de 10 pour cent. Aux points qu'elle soulève, j'ajouterais un autre élément.

Faisons un peu de mathématique. Réduire de 10% la taille des groupes revient à diminuer ceux-ci de deux à trois élèves environ. Pour que cette mesure soit applicable, il faudrait donc qu'il y ait au moins 10 groupes d'un même niveau à réduire par école pour ouvrir une nouvelle classe. 10 groupes! On y parviendra peut-être dans une polyvalente de 2 000 élèves mais, dans la majorité des écoles du Québec, on comprendra que cette mesure ne pourra entrainer pratiquement l'ouverture de nouveaux groupes. Les directions d'école ne créeront quand même pas des groupes de 12 ou de 15 élèves! Elles n'ont pas les marges financières pour le faire.

Le nombre d'élèves par classe ne peut donc pas diminuer. En fait, les seules choses qui augmenteront seront les classes en dépassement (à cause de la réduction du nombre d'élèves) et un peu le salaire des profs (à cause des primes de dépassment).
On aurait mieux fait de consacrer ces sommes à l'embauche de personnel de soutien aux enseignants, quant à moi.
Ajout
Il ya aussi d'autres facteurs en prendre en compte.
Premièrement, la notion d'école de quartier. Un parent inscrit son enfant dans l'école de son quartier. Il faut qu'il soit d'accord ou de mautadites bonnes raisons pour faire voyager un jeune par autobus scolaire ailleurs.
À cet égard, on fait quoi en région avec les élèves? Un jeune de Matane en débordement ira à Rimouski pour combler une classe? Si on voyageait aussi aisément les enfants que certains le pensent de façon à obtenir des classes pleines partout, il n'y aurait pas actuellement de problème de débordement.
Or, les classes débordent parce que c'est rentable pour une école. Ça coûte moins cher 20 jeunes en débordement qu'embaucher un nouveau prof. Ça coûte moins cher 200 jeunes en débordement dans chaque école secondaire d'une commission scolaire que de construire une nouvelle école. Le problème est là.Regardez les chiffres. Chez nous, tout déborde au secondaire. Ça fait dix ans qu'on nous promet une baisse de clientèle...

5 commentaires:

Missmath a dit…

Bon point, Prof masqué. Cette promesse est de la poudre aux yeux.

Et même en supposant qu'il y ait du budget pour le faire, qu'il y ait des profs de plus, bref que cette promesse soit remplie, la différence dans une classe entre 30 élèves et 33 (ou entre 34 et 37 élèves) est négligeable. On trouve ça difficile des groupes de 32 étudiants au Cégep, imaginez au secondaire avec des élèves encore moins matures.

La taille idéale, selon moi, c'est 24 étudiants. 24, soit deux panels de 12, 8 trios, 6 équipes de 4...

Anonyme a dit…

Êtes vous en train de dire que, par hasard, le nombre d'élèves d'un secteur de la ville correspond exactement à la capacité d'accueil de l'école?

Bien sûr que non. Les élèves sont voyagés et déplacés à différents endroits de façon à obtenir des classes pleines partout. Diminuez les ratios, et, selon les secteurs, il y aura un peu plus ou un peu moins d'enfants qui prendront l'autobus...

Le professeur masqué a dit…

Smarties: il faut considérer d'autres facteurs.

Premièrement, la notion d'école de quartier. Un parent inscrit son enfant dans l'école de son quartier. Il faut qu'il soit d'accord ou de mautadites bonnes raisons pour faire voyager un jeune par autobus scolaire ailleurs.

À cet égard, on fait quoi en région avec les élèves? Un jeune de Matane en débordement ira à Rimouski pour combler une classe?

Si on voyageait aussi aisément les enfants que vous le pensez de façon à obtenir des classes pleines partout, il n'y aurait pas actuellement de problème de débordement.

Or, les classes débordent parce que c'est rentable pour une école. Ça coûte moins cher 20 jeunes en débordement qu'embaucher un nouveau prof. Ça coûte moins cher 200 jeunes en débordement dans chaque école secondaire d'une commission scolaire que de construire une nouvelle école. Le problème est là.

Regardez les chiffres. Chez nous, tout déborde au secondaire. Ça fait dix ans qu'on nous promet une baisse de clientèle...

Anonyme a dit…

Oui, ça déborde, bien d'accord. Mais sur un maximum de 33, vous vous rendez à quoi, 36? Si le quartier (ou la région) a 42 élèves de ce niveau, ils ne vont pas monter jusque là, non? Et pas non plus faire 2 classes de 21... D'où le voyagement, ou les classes regroupées de différents niveaux en région. Si on diminue le maximum, le débordement "acceptable" va diminuer aussi. Oui les CS vont encore paqueter les classes (c'est ça qui est rentable!), mais de dire qu'ils ne peuvent y arriver à cause du bassin, c'est là qu'est l'erreur. Quand ils ont descendu les ratios en première et deuxième année, les cs ont regroupé les enfants différemment, parce que obligés. Tant que c'est possible d'en rajouter dans une classe, c'est fait. Et les voeux pieux de "moyenne" dans une classe ne sont jamais respectés. Les CS visent le maximum, et calculent avec le dépassement. Mais quand il y a 8-9 élèves de surplus par classe, c'est tout simplement impossible. Alors la baisse du nombre maximum par classe devrait avoir un impact réel...

Le professeur masqué a dit…

Le maximum d'élèves varie selon le niveau et les conditions socio-économique du quartier desservi par une école. Au secondaire, on doit avoir 32 élèves par groupe.

Quant à votre affirmation, le nombre de dépassements a augmenté alors qu'on abaissait justement le nombre d'élèves par classe pour certaines catégories de groupe.