31 juillet 2012

Pour attirer des hommes en enseignement

Une certaine formation politique, la Coalition Avenir Québec, a promis à maintes reprises d'augmenter le salaire des enseignants de 20% pour attirer davantage de candidats masculins dans ce domaine en invoquant le fait que les hommes sont généralement plus intéressés par un travail offrant un salaire élevé que les femmes. La chose est documentée de façon générale, pas un grand débat à faire là. Je reviendrai sous peu sur cette promesse pour montrer qu'elle a été à toutes fins pratiques complètement vidée de sa substance.

Puis-je souligner un autre facteur rebutant quand vient le temps de considérer effectuer des études en enseignement? Le fait que les stages que les étudiants universitaires doivent compléter soient non rémunérés. Dans plusieurs autres emplois du secteur public, les individus en formation sur un lieu de travail sont rétribués, mais pas en enseignement. Pourtant, un stagiaire va effectuer le même travail que l'enseignant qu'il «remplace»: planification, correction, etc., ce qui lui laisse peu de temps pour un travail à temps partiel durant ses stages.

Avec l'augmentation des frais de scolarité, l'allongement du bac à quatre ans, un jeune homme y pensera à deux fois avant de choisir l'enseignement.

Vous comprendrez également mon étonnement quand j'ai lu ces propos dans La Presse:

«C'est très différent d'une faculté à l'autre, explique André Raymond, directeur du service de placement de l'Université Laval. Certaines exigent que le stage soit rémunéré, d'autres non. Ça dépend aussi du marché de l'emploi. Dans un secteur où il y a plus de concurrence entre les finissants et moins d'offres d'emploi, les départements acceptent davantage de stages non rémunérés, sinon ils risquent de se retrouver sans stages.» Inversement, les secteurs souffrant d'une pénurie de main-d'oeuvre payeront volontiers leurs stagiaires.»

 Moi qui pensais qu'on manquait d'enseignants au Québec!

Un jour, j'expliquais à un universitaire pourquoi son stage n'était pas rémunéré: «Ça fait partie de ton initiation au travail d'enseignant. Tu vas comprendre qu'il n'y a pas de lien entre ta paie et ta job.»

1 commentaire:

Anonyme a dit…

En fait, quand on y pense, puisqu'on paie des crédits universitaires pour ces stages, on "paie" pour avoir un stage. Le dernier stage étant plusieurs crédits, il coûte quelques centaines de dollars.

Vraiment, c'est attirant de payer pour ses stages, non??

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Marâtre