27 septembre 2012

L'école pourrait-elle poursuivre des parents? (ajout)

Un nouvel exemple de poursuite de la part de parents contre une commission scolaire aujourd'hui dans le Journal de Montréal. Ces derniers estiment que la commission scolaire des Val-des-Cerfs est responsable des difficultés d'apprentissage de leur fille et allèguent qu’elle n'a pas eu droit à l'aide et au soutien approprié de 2004 à 2011. Aussi, ils  réclament à cette CS une somme de 750 000$.

Si cette situation ressemble sous certains aspects à celle mentionnée dans ce billet (une poursuite ne signifiant pas que les faits allégués soient véridiques), cette fois-ci, le journaliste a pris soin de ne pas mentionner le nom de l'école ou des enseignantes concernés. Appelons cela une gentille délicatesse.

Je vous laisse lire ce texte et juger du bien-fondé de cette poursuite, mais une récrimination de la part des parents m'a fait sourciller:  ils reprochent à une enseignante de leur fille d'avoir refusé «de partager le matériel pédagogique de l'école». Un enseignant a-t-il l'obligation de partager son matériel avec des parents?

Comme le souligne l'avocate Annie-Élizabeth Girard, il ne sera pas facile de  prouver la faute de la commission scolaire : «L'école et une commission scolaire a (sic) une obligation de moyens, pas de résultats et de réussite. Il y a aussi des phénomènes extérieurs qui pourraient venir expliquer les problèmes d'adaptation de l'enfant à son nouveau milieu.»

On semble assister à un phénomène nouveau avec ce genre de poursuites. Je ne suis pas convaincu, honnêtement, que certains avocats effectuent correctement leur travail en prêtant assistance dans de tels cas. Mais à supposer qu'on puisse poursuivre une école ou une CS car elle n'effectue pas correctement son travail en ce qui a trait à l'éducation de certains jeunes, l'inverse ne pourrait-il pas être aussi vrai? Qu'attend-on pour responsabiliser certains mauvais parents qui nuisent à l'avenir de leur enfant, engendrent des couts supplémentaires à l'école par leur attitude et drainent des ressources importantes qui pourraient être utilisées à de meilleurs fins?

Ça, on n'en parle jamais.

En terminant, j'espère que certains commentateurs et gérants d'estrade sauront faire preuve d'un peu plus de prudence dans le présent cas.

********
Pour ceux qui doutent de ce genre de procédures ou pensent que j'exagère, La Presse nous apprend ce matin que, dans une cause à propos de «traitements» donnés à un enfant, «Les parents sont libres de croire ce qu'ils veulent, reconnaît la magistrate, mais l'intérêt de l'enfant prime, et leur droit de prendre des décisions à son sujet n'est donc pas absolu.»





4 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans ce qui est rapporté, on ne mentionne pas la réquisition de services extérieurs pour aider les parents dans leur scolarisation à domicile. Si l'enfant avait de réelles difficultés d'apprentissage, les parents n'auraient pas pu faire l'école à l'Arizona avec succès...

Anonyme a dit…

Responsabiliser les parents? Je n'y crois plus beaucoup. Le DPJ ne retire que très rarement des enfants de leur milieu familial malgré des lacunes importantes alors poursuivre des parents incompétents... J'en doute énormément.
P ;)

Anonyme a dit…

Imaginez une ligne ouverte à une des émissions des amis du journal de Montréal. Si un jour ça se produisait je crois qu'on entendrait crier au scandales!!!

Luc Roger a dit…

" Mais à supposer qu'on puisse poursuivre une école ou une CS car elle n'effectue pas correctement son travail en ce qui a trait à l'éducation de certains jeunes, l'inverse ne pourrait-il pas être aussi vrai?"

1) La CS a nettement plus de moyens que le parent moyen, il faut donc craindre la CS qui poursuit. Il faut être avec les faibles contre les forts.

2) Ça existe déjà avec la DPJ et les CS qui achalent les enfants instruits à la maison.

http://www.xn--pourunecolelibre-hqb.com/2012/03/affaire-de-lenfant-envoye-par-un-juge.html