12 décembre 2012

Agression d'une mineure et traitement médiatique (ajout)

Le traitement médiatique du cas d'une récente agression d'une jeune fille de la banlieue nord de Montréal soulève beaucoup de questionnements chez moi. En effet, de nombreux détails quant à cette agression ont été largement diffusés dans les journaux.

Je ne vois pas la pertinence d'avoir mentionné les écoles d'origine des jeunes impliqués dans cette  affaire. En aucun temps, cette variable n'était pertinente dans cette histoire survenue après les heures de classe dans une résidence privée. Qui plus est, on peut se demander pourquoi on a immédiatement précisé le nom de l'école publique de la jeune fille mais pas celui du collège du privé du garçon.

Également, des photos et des détails diffusés dans les médias permettraient d'identifier, après quelques recoupements, l'adresse de la maison de la jeune fille.

Un autre point délicat est de savoir s'il est pertinent de rendre publics autant de détails sordides entourant cette histoire reliée à des mineurs. A-t-on besoin de savoir la nature des gestes posés quand il s'agit d'une agression sexuelle d'une mineure? Le droit du public à l'information est-il mieux servi ainsi? Je comprends qu'il faut rapporter le déroulement du processus judiciaire afin de permettre aux lecteurs de bien comprendre comment il s'effectue, mais de divulguer la nature exacte des gestes posés?

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Par ailleurs, une autre question: les victimes d'agression sexuelle auront-ils (elles) envie de porter plainte si on étale autant de détails de l'acte criminel dont ils (elles) ont été victimes? 

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Qui plus est, on peut se demander pourquoi on a immédiatement précisé le nom de l'école publique de la jeune fille mais pas celui du collège du privé du garçon."

Merci infiniment de le souligner. Ce n'est pas la première fois que cela arrive: un jeune homme soupçonné de chantage à caractère sexuel sur des camarades de classe dans une école privée de Montréal a aussi eu "droit" à ce que le nom de son école ne soit pas mentionné dans les médias. Or, à peu près au même moment, à Québec, une jeune fille fréquentant une école publique a été victime d'une agression sexuelle. Le nom de l'école a été mentionné et qui plus est, son agresseur bénéficiait d'un groupe offrant sa sympathie sur Facebook. Inutile de dire que la jeune fille fut harcelée par les "amis" de son agresseur à l'école.

Ceci dit, le nom de l'école fréquentée par l'agresseur a été dévoilé ce matin. Est-ce utile de le savoir? Non. Mais cela prouve que certains jeunes sont plus égaux que d'autres...

Et je n'ose pas imaginer ce qui serait arrivé dans les médias si la victime avait fréquenté l'école privée et l'agresseur, l'école publique.

LeProf

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je me suis fait une réflexion similaire hier. Ça m'a dérangé qu'on nomme l'école de la victime. Quant aux détails sordides, je me demande si cela ne servirait pas, quelque part, à nourrir les nombreuses émissions d'opinions publiques qui existent et qui carburent à l'indignation.

Je réfléchis tout haut... je suis peut-être dans le champ!

Guillaume Coté a dit…

Pour la nature des gestes posées, je pense que ça fait parti du droit du publique à l'information. Le processus judiciaire ne sera pas le même selon la gravité des gestes. Je pense que les médias doivent diffuser l'information concernant les fait qui sont susceptible de donner lieu a des accusations, même s'ils sont vu comme "sordide".

Par contre, le nom de l'école n'a rien à voir avec le processus judiciaire, de même que quel école est publique ou privée.

Je pense que ce sont les détails qui ton permis d'identifié l'adresse de la victime qui sont problématique.

Anonyme a dit…

Il y a toujours des gens assoiffés de sensationnalisme!

*Natacha* a dit…

Je m'étais demander la même chose, ça me sert le coeur... Mais honnêtement, je n'ai pas à savoir ça (ou autant) d'autant que déjà que les victimes d’agressions sont plus ou moins prit au sérieux par notre système judiciaire ( et non de justice), la question se pose... "est-ce un incitatif à la dénonciation quand ta maison passe à TV et que personne (ou presque) peu ignorer ce qui vient de ce passer..."