25 mars 2013

CAQ et élèves en difficulté

Hier, lors du conseil général de la Coalition Avenir Québec (CAQ), les représentants présents ont voté pour que les directions d'école choisissent elles-mêmes les enseignants et le personnel qui s'occuperont des élèves en difficulté. Dans les faits, cette position est logique avec l'idée énoncée par ce parti que chaque école devienne autonome et gère sa propre convention collective.

Un militant de la première heure, Jean-François Roberge, candidat non élu dans le comté de Vachon aux élections du 4 septembre 2012 et ex-président de l'Association des jeunes enseignants du Québec, a cependant émis des réserves quant à cette idée qu'il a désignée comme étant «une boîte de Pandore». Selon le quotidien Le Soleil, il aurait dit en résumé qu'il «y aura autant de conventions collectives à gérer que d'écoles. [...] Le procédé risque «de précariser [davantage] l'emploi» et «d'instaurer» une dynamique, opposant dans chaque établissement des «patrons» à des employés.» Peut-on parler d'épiphanie?

Une autre intervenante a par ailleurs appuyé cette idée en affirmant que «Ce n'est pas n'importe qui qui peut leur enseigner» et que les critères d'embauche actuels faisaient en sorte «qu'Einstein était [jugé comme] un débile, ne l'oublions pas». Au delà de l'exagération grossière et des à-peu-près, ce que cette personne semble ignorer est que ces normes sont édictées par le MELS et qu'une direction ne peut pas, à moins d'une dérogation, embaucher qui elle veut de la sorte. Ce n'est pas une question de convention collective mais de statut légal de l'enseignant.

Enfin, les militants présents ont voté pour le remplacement des commissions scolaires francophones par des centres administratifs. Cette mesure permettrait d'économiser 300 millions, d'après le chef de la CAQ. Trois commentaires.
1- La CAQ ne sait toujours pas quoi faire avec les commissions scolaires anglophones dont le statut pourrait être protégé par la Constitution canadienne. Euh... c'est parce que ça fait un an que cette question est dans l'air.
2- Aucune étude ne vient appuyer les économies qui résulteraient de cette mesure.
3- Des centres administratifs au lieu de commissions scolaires? S'il n'existerait plus de commissaires élus, pour le reste, combien de temps faudra-t-il pour qu'on se retrouve avec des problèmes de gestion similaires à celui que nos connaissons maintenant?

PS: En passant, côté décontamination, si j'étais de la CAQ, je garderais les yeux bien ouverts et ne croirait pas que le tout pourrait se faire rapidement. En Italie, devinez qui a investi ce secteur d'activités? Au Québec, on soupçonne des liens similaires.

 




2 commentaires:

Marc St-Pierre a dit…

M. Legault pense encore qu'il peut économiser 300M$ en abolissant les CS... Hé misère... Il a repris ses chiffres de la dernière campagne électorale. En gros: les coûts administratifs des CS étaient d'environ 580M$ à l'époque. Il prévoyait économiser 300M$ en mettant en place des structures administratives suprarégionales qui coûteraient 280M$. Il a juste oublié une chose: depuis le jour où il a formulé ces propositions, les CS ont encaissé des coupures de l'ordre de 300M$.

S'il apparaît bien improbable que certains services aux élèves n'aient pas été touchés, il est cependant raisonnable de croire que ce sont surtout les dépenses de nature administratives qui y ont goûté. Donc, au rythme o ù vont les choses, abolir les Cs et les remplacer par des directions régionales ne générerait possiblement aucune économie.

En fait, pour permettre à M. Legault de réaliser son projet, il faudrait que toutes les CS profitent de l'ouverture que le PQ vient de leur faire et qu'elles augmentent les comptes des taxe scolaire des contribuable jusqu'au maximum permis afin de combler le manque à gagner.

gillac a dit…

En santé, la CAQ veut utiliser la même recette en proposant l'abolition des agences régionales. Or, comme pour les commisions scolaires, certaines activités devront être maintenues peu importe la structure comme par exemple la santé publique. Les grands gagnants de cette réforme: les fonctionnaires de Québec où les vrais pouvoirs seraient recentralisés. Pas certain qu'on va dans la bonne direction. Quant aux conventions collectives décentralisées localement, cela relève de la pure fantaisie sauf pour certaines clauses tenant compte de particularités locales.