Depuis plusieurs années, dans le réseau de l'éducation, on ne doit plus utiliser l'expression régulier pour désigner un élève qui n'est pas rattaché à un parcours particulier (PEI, sport-études, SE, etc.). Non, il faut dire ordinaire. Ouf! avec quelle joie j'aimais apprendre à certains élèves qu'ils étaient ordinaires... ben ordinaires, d'autres qu'ils étaient super et d'autres enfin qu'ils étaient sans plomb.
La raison de ce changement: l'adjectif régulier est un anglicisme qui provient de l'anglais regular:
«Toutefois, lorsqu’on l’utilise dans le sens de «courant», «ordinaire», «usuel» ou «normal», l’adjectif régulier est un anglicisme sémantique, puisqu’on lui prête alors le sens de l’adjectif anglais regular. On peut alors le remplacer, selon le contexte, par des adjectifs comme ordinaire, normal, standard, habituel, courant et permanent.» (source)
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'on n'achète plus de l'essence régulière mais ordinaire.
Mais voilà: être un élève ordinaire, c'est très ordinaire... surtout quand l'un des sens de ce mot est: «Qui ne dépasse pas le niveau commun ; banal, quelconque, médiocre». (source)
Or, j'ai appris que cette appellation connaitrait un changement: dans la région de Québec, on parlerait maintenant d'élèves tout-venant. Il est certain que l'une des définitions de ce mot correspond à ces jeunes: «Ce qui n'a pas fait l'objet d'une sélection; ensemble de choses ou de personnes sans caractère d'exception.» (source)
Pour ma part, bêtement, je me demande si certains décideurs n'ont pas pris connaissance des définitions suivantes:
- «Marchandise non triée, non sélectionnée» (source);
- «Le premier venu, n'importe qui» (source);
- «Ensemble de personnes ou de choses banales, courantes» (source);
- «Personne ordinaire» (source).
Bon, on ne part pas en peur avec cette nouvelle. Je n'ai actuellement qu'une source qui la confirme. Mais avouez que ça vous semble pas mal crédible, hein, une fois qu'on connait notre merveilleux monde de l'éducation au Québec?
1 commentaire:
J'ai beaucoup ri en lisant la dernière phrase de votre billet, Professeur masqué!
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