13 janvier 2021

La dernière gaffe du ministre Roberge

Lors de sa conférence de presse du vendredi 8 janvier dernier, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, indiquait, parmi certaines mesures, que les examens ministériels de cette année étaient annulés, que la remise du premier bulletin scolaire était reportée et que la valeur de celui-ci sur le bilan sommaire allait être modifiée. Tous les intervenants du monde de l’éducation s’attendaient alors qu’il annonce la nouvelle pondération 

Pas du tout! On a alors vaguement compris qu’il reviendra sur ce sujet un jour. Ce silence est d’autant plus consternant que, depuis des semaines, des voix se font entendre dans le réseau de l’éducation, chercheurs universitaires, directions d’école comme enseignants, pour que le ministre change la valeur du premier bulletin, la jugeant trop élevée à 50% de la note finale. Il est inconcevable que le ministre n’ait pas encore véritablement répondu à cette demande alors que la moitié de l’année scolaire est complétée. Si l’on veut qu’un jeune s’engage dans sa réussite, il y a un principe connu de tous qui veut qu’il doive être informé de la valeur de chaque évaluation ou examen auquel on le soumet.

 

On peut s’interroger sur les qualités de pédagogue de notre ministre. Déjà, il a pris trop de temps pour réagir quant aux résultats scolaires des jeunes. Un des principes importants du programme de formation québécois est qu’un enseignant ne doit pas attendre qu’un élève soit en échec afin de l’aider à mieux réussir. Une intervention précoce est en effet bien efficace. Depuis novembre, dans le réseau, on a indiqué à M. Roberge qu’il fallait des ressources pédagogiques supplémentaires si on voulait éviter une catastrophe. Sa réponse n’est venue que la semaine dernière.  En plus d’être tardive, celle-ci est si faible et si incomplète qu’on se demande si les mesures annoncées arriveront à sauver la présente année scolaire.  

 

Maintenant, c’est au ministre d’agir et de donner un peu d’espoir à nos élèves qui savent qu’ils sont déjà en échec au premier bulletin avec la pondération actuelle. S’ils tirent de l’arrière, la partie n’est cependant pas encore terminée. Ils doivent apprendre de sa bouche le plus rapidement possible, pas dans un mois, pas dans deux semaines mais dès la semaine prochaine, quelle valeur aura chacun des deux bulletins de l’année. Ils doivent savoir qu’ils auront une chance de se reprendre et de pouvoir compléter leur année avec succès s’ils s’y mettent vraiment. 

 

Il est temps de le dire : nos élèves sont fatigués qu’on se comporte avec eux comme s’il s’agissait de vulgaires yoyos. Depuis le mois de septembre, on les bardasse sans arrêt. Nos élèves ont besoin de bienvaillance, d’aide, d’espoir, de motivation. 

 

M. Roberge a bâclé la dernière année scolaire en parlant de «vacances» aux élèves. Par la suite, il a été incapable de les convaincre de travailler avec sérieux et de donner aux enseignants les outils et les moyens pour intervenir auprès de leurs élèves. Pour leur réussite, il ne doit pas refaire une aussi grosse erreur une deuxième fois. Il est temps d’être un véritable leader et d’agir au bon moment. Maintenant.

 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le ministre attend de voir les résultats dans certaines écoles ciblées (la mienne en fait partie). Il recevra ces résultats d’ici le 1er février... pour prendre sa décision. Je n’ai pas besoin de voir les notes des écoles du Québec pour savoir que 40-60 serait une bonne idée. Pas besoin d’avoir un 37-63 ou autre pondération complexe...
La marâtre