28 janvier 2010

Une bonne dose d'inconscience dans l'air

Il existe des décideurs scolaires qui vivent sur une autre planète, dans une autre réalité. J'aime bien Diane De Courcy, présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Son discours est centré sur les jeunes et particulièrement sur les jeunes en difficulté.

Mais au-delà des mots, elle semble parfois avoir une telle méconnaissance de la réalité du terrain que c'en est décourageant. La preuve en est sa dernière sortie en lice (ici et ici).

Ainsi, madame De Courcy suggère-t-elle qu'on retrouve deux profs par classe. Sa logique est quand même... logique: «On comprend qu'il n'y a pas une infinité de locaux, dit-elle. Si on les multiplie, on va mettre de l'argent dans le béton, alors qu'il faut mettre l'argent auprès des personnes.»

Mais la président de la CSDM oublie un petit, un tout petit détail insignifiant: on vit actuellement une pénurie d'enseignants. Ou va-t-elle les trouver?

Et un gros zéro sur dix au «journaliste» Sébastien Ménard qui a été incapable de constater cette incohérence majeure.

5 commentaires:

Jonathan Livingston a dit…

Intéressant, le nombre d'élèves en difficultés augmentent. Meilleurs diagnostics, dit-on!

Moi, je pense que les profs sont tellement maintenant envahis dans leur quotidien par des élèves en difficulté que ça deviens un réflexe de survie d'exiger des évaluations. J'imagine que l'Alliance des profs ne doit pas y être pour rien.

Bon, on va mettre deux profs par classe... Va-t-on faire des programmes adaptés? Que non! C'est l'histoire d'une autre époque. Bref, deux profs vont mariner dans le bocal avec la trentaine d'élèves qui n'ont pas les mêmes capacité de suivre un programme toujours aussi boiteux quant à sa consistance et ambigu quant à ses objectifs...

On avait pourtant des petits locaux pour les EHDAA avant, à moins que je ne me gourre, aurait-on abattu des cloisons de béton?

Le professeur masqué a dit…

Il serait aussi intéressant de voir combien d'élèves sont en difficulté à cause de problèmes médicaux ou psychologiques et combien le sont en raison de retards académiques que je relierais carrément à la réforme.

Au secondaire, on reçoit des élèves ordinaires tellement démunis de connaissances qu'ils sont tout simplement condamnés à l'échec et au décrochage à moins de mettre les bouchées doubles.

Même dans mes groupes d'élèves performants, sélectionnés à l'aide de plusieurs tests d'habiletés scolaires et d'autres trucs, ils m'arrivent sans connaitre le fonctionnement de base de la langue. Oubliez l'analyse logique. C'est zéro!

En quatrième et cinquième, les cas de dépression et de burn out sont à la hausse parce qu'ils n'ont pas ce qu'il faut pour accoter un programme que les anciens élèves réussissaient plus aisément. Trop de boulot, trop de lacunes...

Je ne dis pas que l'ancien système était foncièrement mieux. Je crois surtout qu'on a investi beaucoup d'énergie et de cash pour ne rien améliorer.

Pathfinder a dit…

On peut effectivement relier une bonne part de ces "nouveaux" élèves en difficulté au retards académiques causés par l'adoption de la réforme.

L'ancien programme n'était peut-être pas mieux à tous les niveaux, mais il avait la grande qualité d'être clairement balisé en termes de contenus disciplinaire à acquérir, ce qui compte pour une large part de l'efficacité d'un système d'éducation.

Anonyme a dit…

Ouais... et autre lacune dans le discours de la dame. Comment mettre deux enseignants dans une même classe (avec donc deux groupes si je suis la logique de votre texte)? Les locaux débordent de jeunes. C'est quoi, on va avoir des bureaux superposés pour y mettre les élèves?

C'est simple. On veut faire réussir les élèves? Retour à la drill. Point. Tk, ça pourrait pas faire plus de tort que la réforme.

marâtre

bobbiwatson a dit…

Les classes multi sont déjà difficiles à gérer. Comment deux profs dans un même local parviendront-ils à bien enseigner à leurs groupes, aussi petits soient-ils? L'enseignement à voix basse n'est pas la meilleure façon d'enseigner n'est-ce pas?