03 juillet 2010

La liberté des uns...

Il arrive parfois qu'on doive discuter de liberté avec des jeunes en classe ou des voisins qui écoutent leur système de son à tue-tête. Il faut alors leur expliquer que la liberté en société est une notion qui a des limites. On utilise alors souvent une phrase du genre: «Ta liberté commence là où finit la mienne.»

J'ai toujours détesté celle-ci puisqu'il oppose deux libertés et mène inévitablement à l'argument stérile du genre: «Oui, mais pourquoi ta liberté serait meilleure que la mienne?»

Ce n'est seulement que, depuis quelques jours, j'ai fait mienne une définition que je considère beaucoup plus simple et opérationnelle en classe. Elle provient de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 (France) et se lit comme suit: «La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui.»

Pourquoi j'aime mieux cette définition? Parce qu'elle met de l'avant l'idée que la liberté comprend le principe de non-nuisance. Elle n'oppose pas deux entités, mais indique que l'acteur de la liberté ne doit pas nuire à l'autre. Celle-ci responsabilise alors celui qui vieut utiliser sa liberté, lui impose un devoir moral de tenir compte de l'autre dans la jouissance de sa liberté.

6 commentaires:

bobbiwatson a dit…

Est-ce que tu penses que tes voisins qui mettent leur musique à pleine tête vont comprendre? Tu auras tout ton temps pour leur expliquer.

Anonyme a dit…

Cette définition de la liberté suppose une certaine capacité de reconnaître l'autre, de le cerner dans ce qui peut lui nuire, de se mettre à la place de l'autre.

J'ai remarqué que dans certaines familles, on met l'accent éducatif d'avoir toujours le souci de ne pas nuire, de ne pas faire de bruit pour rien par exemple en présence des autres. On intervient constamment auprès des enfants qui jouent pour leur rappeler la présences des autres et le principe de ne pas nuire.

Par exemple, je vois mon beau-père très soucieux de rappeler ses petits fils à l'ordre sur la plage. Ils peuvent jouer, mais pas risquer de frapper quelqu'un avec un ballon, ou faire du ballon au mur qui fait du bruit pour ne pas déranger les gens qui se dorent tranquillement au soleil.

Or, la tendance, et elle ne date pas d'hier, est en déclin. On n'intervient plus trop sur les jeunes, on les laisse souvent hurler à leur guise autour d'adultes dans les lieux publics. «Ce ne sont que des enfants...»

Bref, un jour, ces jeunes rencontrent un type qui leur parle de la Déclaration des droits de l'homme et n'ont pas trop la notion de ce qui peut nuire à l'autre...

Jonathan Livingston

Le professeur masqué a dit…

Bobby: ils sont sourds tant auditivement qu'intellectuellement...

Jonathan: aujourd'hui, on ne les élève plus. C'est plus simple et moins forçant.

bobbiwatson a dit…

Tu peux essayer de les envahir avec du André Mathieu, du Alcan, du Blues Brothers et autres musiques si agréables à écouter.

bobbiwatson a dit…

Pas de billet ou de réponse depuis trois jours! Tes voisins ont succombé à ta belle musique ou vous avez négocié une trève de respect mutuel?

Jonathan Livingston a dit…

A relire ce matin tout ça, je me rappelle pourquoi je ne peux plus vivre en ville ni trop près de mes semblables et pourquoi j'ai toujours trouvé du charme à une maison au bout d'un rang...