05 septembre 2010

Ces parents qui pardonnent tout

Il faut lire cette entrevue avec la mère du jeune homme de 22 ans qui excuse presque son fils d'avoir tué une jeune fille de 15 ans au volant de sa voiture en passant outre une ligne pleine à haute vitesse à Laval tout en prenant la fuite par la suite. Édifiant...

Celle-ci parle d'un «simple accident» et blâme les piétons qui traversent «n'importe quand, n'importe comment, n'importe où.» À propos de la vitesse à laquelle roulait son fils, elle y va du commentaire suivant: «Quand tu vois un feu jaune, comme tout le monde, tu vas plus vite».

Pour elle, son garçon n'est «pas méchant, pas mauvais». Ah bon! Voici la liste des crimes récents de ce bon garçon:
- permis d'apprenti conducteur révoqué;
- arrestation après une poursuite policière;
- possession de drogue;
- vol;
- possession de carte de crédit volée ou falsifiée;
- voies de fait.

Un autre exemple de cette généreuse empathie est cette entrevue purement pathétique d'un oncle qui défend son neveu en invoquant la testostérone. Ce dernier a trouvé la mort en doublant dans une section interdite à haute vitesse. La passagère qu'il l'accompagnait lutte encore pour sa vie tandis qu'il a tué une conductrice enceinte de huit mois qui roulait en sens inverse.

Écoutez bien son raisonnement. Si, si: ça en vaut la peine. Ce n'est pas de la faute du jeune: c'est celle de ses hormones, de la société, des garçons brimés par... J'arrête ici parce que je risque de verser dans la pure méchanceté. Quoi qu'il en soit, avec un argument du genre, on peut aussi justifier des viols et des meurtres.

Moi qui croyais que ce qui séparait l'homme de la bête était sa capacité à dominer ses instincts et à être civilisé, il ne fait pas de doute que certains jeunes sont revenus au stade de l'homme de cro-magnon quand ils conduisent une voiture. Pas étonnant quand on a comme parents des abrutis.

Quand on parle d'éducation et de décrochage au Québec, n'oubliez jamais ce pourcentage d'abrutis. Juste comme ça. En passant.

6 commentaires:

Féadaë a dit…

C'est drôle , quand je voit ça j'arrive pas a comprendre. Mon père m'a toujours dit que si je me retrouvais en prison je ne devais surtout pas lui téléphoner et ma mère m'a bien avertie que la loi était faite pour être respecté. MÊME quand sa fais pas mon affaire et que je suis pressée.

J'ai du être élevée trop a la dure.. et dire que j'élève ma fille comme ça.. DPJ !!!!

p.s. je suis très sarcastique.

Le professeur masqué a dit…

À la dure ne veut pas dire inhumain

unautreprof a dit…

Pour moi ici le problème n'est pas l'empathie, mais la déresponsabilisation. La mère peut avoir de l'empathie pour son irresponsable et dangereux de fils, être à ses côtés lors des arrestations et difficultés sans pour autant mettre la faute pour tout le monde. Un discours : «mon homme, faut assumer ses actes et payer pour, mais je reste ta mère et je viendrai te visiter en taule parce que je t'aime...» illustre bien la distinction entre les deux, il me semble.
C'est un grand problème cette déresponsabilisation. On le voit déjà au primaire lorsque le parent nous répond lors des conflits : «c'est pas la faute de mon fils, c'est l'autre méchant enfant qui...» et qui se porte constamment à la défense de sa chère progéniture. Je n'appelle pas ça de l'emphatie, mais d'un mécanisme de défense aveugle, hyper emmerdant qui ouvre le porte à des comportements bien plus déviants. Quand on est une pauvre victime dans la vie...

Le professeur masqué a dit…

Un autre; ouins, C'est ça qui est plaisant avec les blogues: on peut changer d'idée dans nos commentaires.

unautreprof a dit…

paraîtrait que c'est un peu ça le but...;)
Même si je me suis un peu défoulé ici parce que ça m'enrage ce type d'attitude.

Anonyme a dit…

Le témoignage du mononcle est absolument édifiant : plus besoin d'établir la preuve sur le char comme prolongement de la queue, le mononcle l'affirme benoîtement, le revendique même comme excuse tout en encourageant ce type de conduite chez son propre fils. Consternant.