10 janvier 2011

Absentéisme et FCSQ (ajout fort pertinent de M. Bérubé)

La Fédération des commissions scolaires du Québec (FQSC) s'inquiète de l'absentéisme de la part des travailleurs en éducation et réclame du gouvernement une étude pour mieux comprendre cette situation. Pourquoi, demandez-vous?

Près de 50 % des absences sont causées par des problèmes de santé mentale, comme l'épuisement professionnel, la dépression ou l'anxiété. «Ce sont des données comparables à d'autres secteurs, mais ça demeure une préoccupation. Si on veut mettre en place des mesures pour réduire ces congés, il faut en connaître les causes. On sait que les problèmes de santé mentale peuvent être causés par des problèmes professionnels ou personnels ou un amalgame des deux, mais on voudrait connaître dans quelle proportion», affirme Caroline Lemieux, porte-parole de la Fédération des commissions scolaires.

Les propos de Josée Bouchard, la présidente de la FSCQ, à Paul Houde sont tout simplement savoureux.

C'est vraiment pas dans le but de livrer une lutte par exemple à nos corps syndicaux qui pourraient dire «Ah? Pourquoi ils voudraient questionner ça?» C'est vraiment de façon à mieux comprendre qu'est-ce qui arrive et aussi à comprendre au fait est-ce que c'est relié vraiment uniquement à la tâche parce que souvent on nous sert aussi ces arguments à l'effet que la tâche est trop lourde, tout ça. Alors, on sait que, dans la vie d'une personne, eh bien c'est sûr qu il y a le travail qui peut causer un certain stress, mais on sait qu il y a aussi tous les éléments de la vie personnelle . Et compte tenu que nos chffres se comparent très bien au reste des réseaux publics mais aussi de la grande entreprise, ben ça vaut le coût d'y voir clairement.

Avouez que la madame se contredit. Et pas à peu près.

Pourquoi une telle étude si le taux d'absentéisme se compare avec ailleurs? C'est bizarre mais pourquoi se consacrer à résoudre un non-problème alors qu'il y a bien d'autres situations vraiment urgentes en éducation au Québec?

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Je voudrais mettre en évidence ce commentaire de M. Bérubé qui devance un point que je voulais aborder dans un prochain billet: comment le gouvernement a créé cette crise en brisant un pacte avec ses employés qui durait depuis des ans. Et ce bris de confiance perdure encore aujourd'hui.

Il y a une partie de l'absentéisme qui s'explique depuis 1996 (environ). Cette année-là, on a eu l'heureuse initiative d'aller chercher 100 millions entre autres dans le moyen suivant: prendre les congés de maladie monnayables et les rendre non monnayables… Oh bien sûr, s'il en reste à la fin de l'année, on enlève une journée et on verse les autres journées dans une banque qui pourra éventuellement être utilisée plus tard.

Mais des cas de banques (incroyablement énormes) amassées et voulant être prise par de "vieux" enseignants pour se faire ainsi une retraite progressive ou partir quelques mois avant le temps ont existé où les CS ne voulait plus "offrir" ces journées. Je connais au moins un ou deux cas de poursuites devant les tribunaux à ce sujet, etc. Bref, après avoir vu ces "abus" (dans un sens ou l'autre), les enseignants permanents prennent souvent les congés de maladie chaque année, vu qu'ils ne sont pas monnayables, car ils
ont peur de "perdre" ces congés dans une banque qui s'autodétruira le moment utile venu…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement Lionel, je ne sais pas trop ce que je raconte mais tout à fait, c'est questionnant de savoir qu'en fait, c'est de moins en moins chez les profs et de plus en plus chez le personnel de soutien qu'on retrouve ces problèmes. Alors effectivement, il faudrait savoir pourquoi on se compare au reste des corps de métier, alors on va faire une étude qui va nous permettre d'avoir quelque chose à dire aux médias qui sera plus structuré que ce que j'ai à dire, en effet.

L'obséquiosité de ces gens-là devant les médias et le vide de leur discours en dit assez long sur le rôle qu'ils jouent dans le monde de l'éducation : faire écran devant les problèmes véritables et d'abord montrer qu'on s'affaire, qu'on réagit, qu'on a quelque chose à leur mettre sous la dent.

bobbiwatson a dit…

Annuellement on nous ressort le même problème. On n'allume qu'une fois par année? Ou on a besoin d'une raison pour passer dans les médias?

Comparons l'absentéisme du personnel scolaire à celui du personnel infirmier: même débat.

Sylvain Bérubé a dit…

Il y a une partie de l'absentéisme qui s'explique depuis 1996 (environ). Cette année-là, on a eu l'heureuse initiative d'aller chercher 100 millions entre autres dans le moyen suivant: prendre les congés de maladie monnayables et les rendre non monnayables… Oh bien sûr, s'il en reste à la fin de l'année, on enlève une journée et on verse les autres journées dans une banque qui pourra éventuellement être utilisée plus tard.

Mais des cas de banques (incroyablement énormes) amassées et voulant être prise par de "vieux" enseignants pour se faire ainsi une retraite progressive ou partir quelques mois avant le temps ont existé où les CS ne voulait plus "offrir" ces journées. Je connais au moins un ou deux cas de poursuites devant les tribunaux à ce sujet, etc. Bref, après avoir vu ces "abus" (dans un sens ou l'autre), les enseignants permanents prennent souvent les congés de maladie chaque année, vu qu'ils ne sont pas monnayables, car ils ont peur de "perdre" ces congés dans une banque qui s'autodétruira le moment utile venu…

Juste une des explications possibles !

Pour le reste, le non-problème semble tenir la route, contrairement aux propos de la "madame"…

Marc St-Pierre a dit…

"prendre les congés de maladie monnayables et les rendre non monnayables… " C'est effectivement ce qui s'est produit. Par ailleurs, il y a quand même une nuance à faire: les dits congés non-utilisés ne sont plus monnayés à la fin de l'année mais un maximum de cinq parmi les six qui sont versés dans la banque de l'enseignant à la première journée de travail de l'année peuvent être versées, si non utilisés, dans une banque et sont monnayés au moment où l'enseignant quitte son emploi. Il n'y aurait donc qu'une situation où un enseignant pourrait perdre réellement une de ces journées. Le seul cas, c'est lorsque qu'aucune des six journées n'est utilisée durant l'année, la sixième est perdue et les cinq autres versées dans la banque. Pas besoin de dire que c'est un cas rare... Enfin, la journée non-utilisée en 2011 par un nouvel enseignant, pourrait lui être monnayé au jour de sa retraite en 2046... au salaire de 2046 !!!

Détail: ces sommes dûes aux enseignants n'étaient autrefois pas calculées au bilan financier des commissions scolaires. Maintenant, en vertu des principes comptables généralement reconnus, ils sont considérés comme un passif, donc une dette, avec tous les impacts que ça a !!!

Anonyme a dit…

Plus ça change plus c'est pareil :(