11 septembre 2011

Mythe 1: l'abolition des commissions scolaires

C'est un secret de Polichinelle que la Coalition pour l'avenir du Québec muera en parti politique d'ici les prochaines élections provinciales. Au menu de cette future formation politique, l'on retrouve bien sûr l'idée d'abolir les commissions scolaires. Pourtant, depuis que l'ADQ a lancé cette idée, on nage dans la pensée magique. En effet, aucune étude sérieuse n'est venue appuyer les effets positifs qu'engendrerait ce changement. À vrai dire, on se croirait de retour quinze ans en arrière avec le Renouveau pédagogique.

Ce matin, dans le Journal de Montréal, François Legault précisait un peu plus ce projet d'abolition: «(...) on va mettre les écoles autonomes, on va abolir les commissions scolaires, on va avoir des petites directions régionales qui vont juste répartir les ressources et les élèves.» Plusieurs questions surgissent à mon esprit.

Une réforme structurelle appropriée?

Ainsi, on ferait disparaitre les commissions scolaires (CS), qui ont une connaissance du territoire, des clientèles et du personnel, au profit d'une direction régionale (DR) restreinte mais complètement déconnectée de la réalité. Or, c'est l'inverse qu'il aurait convenu de faire! Éliminer les directions régionales dont on se demande à quoi elles servent, réduire le nombre de CS tout en leur adjoignant les gestionnaires nécessaires provenant de DR et en tenant compte des réalités régionales.

Par ailleurs, ce projet de fusion des organismes au-dessus des écoles, qui dit qu'il entrainera des économies? Combien couteront les mouvements de personnel entre ces deux entités administratives et les mises à la retraite? On se souvient encore des promesses d'économie non réalisées des dernières fusions des commissions scolaires. Comment réussira-t-on à s'assurer que certains gestionnaires ne trouveront pas une façon de sauvegarder leur poste? Quel impact aura ce projet d'abolition auprès des petites écoles et des établissements en région? Ensuite, à moins que je ne me trompe, mais l'abolition des commissions scolaires soulève également des questions de nature juridique et constitutionnelle. Cela, c'est sans compter les conventions collectives locales de milliers d'enseignants qu'il faudra changer et harmoniser puisqu'on abolira leur employeur direct.

Qui assurera les services?

Si l'on abolit les CS, qui assurera certains services? La CAQ manque de clarté à ce propos.  Je pense entre autres à l'entretien des bâtiments, la cafétéria, le service de la paie et du personnel. On risque alors de déplacer des dossiers dans les écoles, dans les mains de directions qui, inévitablement, n'auront pas toutes les compétences pour y parvenir. Il y a des limites à être un homme-orchestre, tout de même. Le service qu'on ferme à la CS, va-t-on le recréer à une échelle plus petite dans chaque école? Par exemple, combien de directeurs d'école sauront négocier correctement un contrat de déneigement à un cout avantageux? Se retrouvera-t-on dans la situation où l'on confiera au secteur privé des services qui étaient offerts à moindre cout par une CS?

De même, qu'arrivera-t-il avec les petites écoles qui n'auront pas les moyens d'embaucher un spécialiste à temps plein? Vont-elles se regrouper sous l'égide d'une table régionale pour y parvenir? Et se pourrait-il qu'on en vienne finalement à ce que des écoles se regroupent pour négocier en commun des achats ou des services?

Pourquoi tout à coup cette impression que la solution Legault nous ramènera inévitablement à la création d'organismes intermédiaires entre les directions régionales et les écoles? Pourquoi, au quotidien, la gestion des services des écoles m'amène à penser que la structure que propose le CAQ ne sera pas une solution efficace?

François Legault estime qu'en vertu de son plan, on pourra mettre à pied près de 2 000 employés dans les CS actuelles, soit environ 30 par organisme. Sur quelle étude ou analyse est-il arrivé un tel chiffre? De quels postes parle-t-on?

Pourquoi réinventer le monde?

Pour ma part, il ne fait aucun doute que les CS, depuis des années, n'ont pas su se renouveler et adapter leur fonctionnement. Politiquement, les députés qui se sont succédé au poste de ministre de l'Éducation n'ont pas su les obliger à donner le coup de barre qu'elles auraient dû et, aujourd'hui, on a l'impression que ces dernières commencent tardivement à bouger sous l'effet des pressions qu'elles subissent de toutes parts.

Si l'on peut réduire le nombre des CS, on doit malgré tout faire attention à certaines sensibilités régionales. De plus, leur mode de gestion doit cesser d'imposer des solutions provenant du haut vers le bas (top down management) pour développer une philosophie de centres régionaux de services aux écoles. Davantage de pouvoirs doivent revenir aux écoles tout en maintenant un organisme intermédiaire efficace entre elles et le ministère de l'Éducation, ce que les directions régionales proposés par M. Legault n'arriveront pas à faire.

S'il est séduisant politiquement de proposer l'abolition des commissaires scolaires, encore faut-il que cette idée soit une solution appropriée et non pas une réponse électoraliste à un problème important. Pour l'instant, la CAQ lance des idées, des chiffres sans que ceux-ci soient basés sur des analyses sérieuses et valables. Nos décideurs politiques ont la responsabilité de véhiculer au sein de notre société autre chose que des stunts électoralistes qui ne pourraient survivre pas à la réalité du pouvoir. M. Legault doit donc manifestement faire preuve d'une plus grande rigueur dans ce qu'il avance. Le monde de l'éducation a suffisamment pâti de ces belles promesses qui se sont révélées, au fil des ans, des pétards mouillés. Et bien que la CAQ ne soit pas encore une formation politique reconnue, on doit, au même titre que d'autres intervenants sociaux, questionner avec plus de vigueur les idées qu'elle met de l'avant.

21 commentaires:

Mario Asselin a dit…

Un très court commentaire prof masqué, parce que je reviens de voyage et que mes réflexes ne sont pas au point...

Le débat quant à moi porte sur les moyens de rendre l'école plus autonome, voire, la plus autonome possible. Le but c'est pas de s'occuper du sort des C.S.

Mais la question des C.S. peut sûrement être classée en haut de la liste des gestes à poser pour atteindre ce but de donner plus d'autonomie aux écoles.

Évidemment, ma perspective est celle d'un directeur d'école qui a toujours travaillé dans des écoles autonomes où il n'y avait pas de C.S.

Je sais... Le privé n'est pas un modèle « parfaitement exportable» à grande échelle, pour le Québec au complet.

Perso, je vois surtout le palier entre le MELS et les écoles comme des coopératives de services [aux écoles], peu importe comment ils se nomment.

J'aurai l'occasion d'y revenir, mais ma vision est plus détaillé ici : http://carnets.opossum.ca/mario/archives/2008/02/plaidoyer_une_ecole_publique_autonome.html

Disclosure : J'ai accepté de donner un coup de mains aux gens de la CAQ.

Le professeur masqué a dit…

M. Asselin: est-ce qu'une école autonome sera automatiquement efficace? Et est-ce que la voie choisie par le CAQ sera le moyen le plus efficace de rendre l'éducation plus efficace? Si les CS actuelles changent leur mentalité centralisatrice ou tendent vers un gestion plus coopérative, on fait quoi alors?

Mario Asselin a dit…

1- Est-ce qu'une école autonome sera automatiquement efficace?
Pas «automatiquement». Une école autonome administrée par un conseil d'établissement «tout croche» dirigée par un(e) directeur(trice) incompétent(e), où des profs tout aussi incompétents y «séviraient», etc. ne serait pas efficace, on s'entend. Je n'irai pas dans le détail dans ce commentaire, mais une école autonome pourra décider qui elle emploie pour y travailler, d'abord, ce qui est loin d'être banal. J'aurai sûrement l'occasion de préciser en quoi ça augmentera les probabilités d'efficacités dans un proche avenir...

2- Est-ce que la voie choisie par le CAQ sera le moyen le plus efficace de rendre l'éducation plus efficace?
De mon point de vue, le mouvement créé par l'arrivée de la CAQ est rafraîchissant et constitue une bonne nouvelle pour l'école publique. Le récent «virage» de la FCSQ en est la preuve la plus récente. Dans ses premières propositions, il y a celle de valoriser l'autonomie professionnelle des enseignants; ne croyez-vous pas que c'est une bonne piste pour rendre une école plus efficace? Attendons un peu de voir «le programme post-tournée régionale» de la CAQ avant d'aller plus loin...

3- Si les CS actuelles changent leur mentalité centralisatrice ou tendent vers un gestion plus coopérative, on fait quoi alors?
À court terme, on devrait appuyer ce virage. Ça irait dans le bon sens. Et puis, on devrait regarder de plus près si «le changement de mentalité» se traduit par des gestes concrets dans le sens d'un esprit de service aux écoles, par seulement d'une gestion «plus coopérative». Mais bon... il y a un «si» dans votre question. Les prochaines semaines risquent d'être déterminantes au Québec en ce qui concerne les questions de gouvernance scolaire. Il faut ABSOLUMENT que ceux qui sont près de l'action aient davantage de moyens pour intervenir là où ils sont placés.

Marc St-Pierre a dit…

Pour la CAQ, l'abolition des CS générerait des économies de près de un demi milliard. Cet argent servirait à financer les augmentations de salaire promises aux profs par la CAQ. Une mesure qui coûterait à elle seule 950 millions. Le reste de la somme proviendrait du gel des allocations aux écoles privées. Ces dernières, pour un certain nombre d'années verraient leur allocation gelée.

Mais comme vous voyez PM, le miracle ici va se passer dans ces DR régionales, une trentaine, moins "staffée" que les CS actuelles, alors qu'elles offriront une meilleure qualité de service aux écoles à coût moindre sans que ça ait le moindre impact sur la job des directions...

On parle peu de ce qui arriverait à ces directions. J,ai posé l,autre jour une question qui est restée sans réponse: on fait quoi avec le salaire d'un directeur qui gagne 82 000$ par année, le jour où un de ses profs qui en gagne actuellement 70 000$ va voir son salaire augmenté de 20 000$, gracieuseté de la CAQ ? J,aimerais bien entendre Mme Longpré là-dessus!

Bien qu'ayant été élevé dans la foi catholique, il y des limites à ce que je peux croire. Moi, mon apôtre préféré, ça a toujours Thomas, celui qui a douté.

Mario Asselin a dit…

Marc, vous avez un lien qui mène à une source de la CAQ pour ce que vous affirmez ? Ce que j'ai lu sur le site de la Coalition (ma source) m'amène plutôt à penser que l'argent proviendrait en majorité de gains d'efficacité chez Hydro-Québec (600 M$). À l'item «Restructuration des C.S.», je lis 280 M$ et non «près de un demi milliard».
Source : http://www.coalitionavenir.org/files/sommaire_direction_education_1.pdf

Le Thomas en vous ne lit peut-être pas jusqu'au bout la documentation disponible ;-)

Paul C. a dit…

Oui, prudence avant de mettre en place les solutions de la Chambre de Commerce. Ces comptables sont peut-être très lucides quand il est question d'argent mais ne sont que rarement des références fiables en éducation.

Marc St-Pierre a dit…

Merci de ce rappel à l'ordre mon cher Mario. Je ne chercherai même pas d'excuses... mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa. En même temps, je vois bien que j'ai forcé aussi la note pour ce qui concerne les compressions au privé... elles ne sont que de l'ordre de 64M$, la 4e année... re-mea culpa.

Toutefois Mario et Prof Masqué, sur le fond il reste qu'on prétend qu'on va abolir les CS, récupérer 560M$, en réinjecter la moitié dans des administrations régionales et l'autre moitié dans la masse salariale des enseignants et que ça n'aura pas comme effet de décharger des responsabilités administratives supplémentaires dans la cour des directions d'écoles, certaines d'entre elles risquant au surplus de gagner moins que certains profs... Ça me dépasse. J'appelle ça une vraie job d'apprenti-sorcier. Il faut revoir cette scène de Fantasia de Disney dans laquelle Mickey s'amuse dans le grimoire du magicien... Au fait, ce sera qui le patron des directions régionales ? Les écoles ou le MELS à Québec ?

Le professeur masqué a dit…

M Asselin: la Corse, ça rouille son homme.

Je vous rejoins sur l'idée qu'on doit remodeler les CS. (Quant à moi, les directions régionales, personne n,arrive à me dire à quoi elles servent concrètement avec des CS maintenant aussi vastes...)

Sauf que le projet actuel de la CAQ manque de rigueur quant aux solutions proposés. Où sont les études? les analyses?

Vous avez raison: l'avenir de notre système d'éducation se joue au cours des prochains mois. Et j'ai peur de la pensée magique politique. Comme le souligne M. Saint-Pierre.

Marc St-Pierre a dit…

Un autre mot: abolition de CS, autonomie des écoles, création de directions régionales, on est dans les moyens. La seule véritable fin c'est que davantage d'élèves persévèrent. Or, le décrochage semble véritablement à la baisse depuis quelques années. Jamais depuis 25 ans on a vu moins d'élèves décrocher. Alors, le vrai débat, c'est quoi? J'ai vraiment hâte que les chiffres sortent publiquement. Chez nous, c'est demain que ça va se passer.

Chantal Longpré a dit…

Bureau régional ou commission scolaire... là n'est pas la question. Posons-nous les vraies questions: de quoi l'école a-t-elle besoin, de quoi les élèves ont-ils besoin?

La CAQ mentionne clairement qu'il doit y avoir une entité entre le MELS et l'École. Elle souhaite également donner à chaque école les marges de manoeuvres permettant de faire réussir le plus grand nombre d'élèves. Pour ce faire, il faut revoir notre structure. Il est clair que l'entité intermédiaire (nouvelle cs) sera en support aux écoles et fera en sorte d'assurer un rôle qui facilite la gestion des dossiers plus macros.

N'oublions pas que la CAQ est un mouvement citoyen qui désire susciter la réflexion et le changement. Laissons la tournée faire sa route et ainsi permettre aux citoyens de se prononcer sur les propositions de cette dernière. Les idées qui suivront ne seront que plus solides.

@PM: Tout à fait d'accord avec votre commentaire... le monde de l'éducation a suffisamment pâti de belles promesses. Veillons!

Le professeur masqué a dit…

Mme Longpré: Voici ce que déclarait M. legault à Baie-Comeau:

En plus d'agir pour diminuer le taux de décrochage scolaire, «un échec des 20 dernières années», selon M. Legault, la Coalition veut redonner le pouvoir aux écoles par l'abolition pure et simple des commissions scolaires. La CAQ veut ainsi mettre fin à un système à trois paliers en éducation, soit le ministère, la commission scolaire et l'école.

Donc, aucun niveau intermédiaire. Une grave erreur quant à moi.

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/politiqueprovinciale/archives/2011/09/20110913-181828.html

Mario Asselin a dit…

Lors de la même soirée de Baie-Comeau, selon Le Soleil de Québec, sur la même question, M. Legault aurait déclaré:
«L'homme d'affaires et ex-ministre s'est toutefois fait rassurant, expliquant que sa coalition souhaitait l'abolition de la structure politique des commissions scolaires pour conserver environ 2000 des 4500 postes actuels pour gérer le volet administratif afin de libérer plus d'argent pour les écoles.»

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201109/13/01-4447392-francois-legault-a-baie-comeau-oui-au-plan-nord-mais.php

Prof masqué, je serais très surpris que M. Legault ait envisagé de ne pas conserver d'une façon ou d'une autre un palier mitoyen entre les écoles et le MELS, mais bon... j'ai lu comme vous ce qui était rapporté sur Canoë, je comprends que vous l'ayez cité.

Faut-il placer cette contradiction entre les deux citations sur le dos des «lignes éditoriales» de chacun des groupes médias ? ;-)

À suivre...

Anonyme a dit…

Quand ça vient de la DROITE, il est habituellement question de déréglementation. On s'en remet au sacro-saint marché! Et c'est vendu sous la marque AUTONOMIE.

Paul C.

Marc St-Pierre a dit…

Mario: ce qui semble clair, c'est que la CAQ propose de faire disparaître une institution politique régionale pour la remplacer par une nouvelle structure administrative dont on ne sait pas si elle sera ou non sous l'autorité directe de Québec.

Prof Malgré Tout a dit…

Et si on commençait pas faire un pas, un seul petit pas? Dépolitisons les CS. Bye bye les commissaires et on nomme des gens compétents. Pour trop d'entre eux, ce n'est qu'un tremplin politique. Je sais que leur salaire n'est pas à tout cassé, mais combien coûtent-ils réellement en plus de leurs salaires?

Marc St-Pierre a dit…

On pourrait aussi dépolitiser les villes? Le gouvernement provincial aussi? Est -ce qu'on ferait disparaître l'institution du parlement ou du conseil de ville parce qu'on n'est pas satisfait du travail des élus? Avant de de se dérasser d'un gouvernement local pour le remplacer par une structure administrative régionale sous l'autorité directe du gouvernement central, je pense qu'il faut y penser à deux fois. C'est quand même drôle le monde. Alors qu'ailleurs on descenddans la rue pour obtenir des institutions démocratiques dirigées par des personnes élues au suffrage universel, ici on serait prêt à tout jeter. Je pense qu'on a les yeus rivés sur le quotidien et qu'on saisit bien mal les enjeux.

Anonyme a dit…

Come on... Avec le taux de participation qu'on a aux élections scolaires, je chercherais de meilleurs exemples de démocratie.Je crois que des fonctionnaires compétents qui n'auraient pas à répondre à des élus qui sont trop souvent là pour les mauvaises raisons pourraient faire plus et mieux.

Marc St-Pierre a dit…

Les fonctionnaires compétents, ils répondraient à qui déjà ???? Pensez-y. Une administration qui rend des comptes aux élus, ça vous dit quelque chose ? 1837 ? Le gouvernement responsable ? Les prochaines élections scolaires auront leu en même temps que les municipales, comme au Nouveau-Brunswick depuis qu'on a remis en place des CS après avoie eu la merveilleuse idée de les abolir. Le nombre de commissaires élus sera diminué de moitié. Le président d'une CS devra être élu au suffrage universel par la population, non plus désigné par ses pairs. Ça ce sont les derniers changements à la loi sur les élections scolaires.

La semaine dernière: assemblée générale de parents à l'école de ma fille pour élire des parents sur le CE. 1200 élèves. Nous étions 14 parents. On abolit aussi les CE ?

Les plus pauvres sont ceux qui votent le moins aux élections. On fait quoi avec ça ?

Le professeur masqué a dit…

À tous: j'ai plaisir à vous lire et à penser à vos points de vue respectifs. Je vous reviendrai sûrement avec un billet à ce sujet.

Prof Malgré Tout a dit…

En fusionnant les élections, effectivement, nous augmenterons le taux de participation aux scolaires, mais les gens sauront-ils pour qui ils votent? Vous croyez vraiment qu'ils feront leurs devoirs? Ils ont du mal à le faire aux autres paliers de gouvernement, imaginez au scolaire...

Les flics, ils répondent à qui? Je ne me souviens plus d'avoir élu le shériff de mon village... Et les hôpitaux? Les CS ne pourraient pas seulement rendre compte au ministère?

Vous êtes commissaire ou quoi?

marc st-pierre a dit…

"Vous êtes commissaire ou quoi ?", est-ce que c'est sensé être un compliment ? Non, à tout dire, c'est pire. Je suis une sorte de bureaucrate en chef qui répond de ses actions à des citoyens élus et qui a vu, depuis deux ans, les taux de décrochage à sa CS diminuer de plus de 10%, sûrement à force de prendre des mauvaises décisions et de gaspiller l'argent des contribuables et en saignant quelques profs et directions d'écoles ici et là ;)

Effectivement, on n'a pas de sheriff élu. Aux Étas-nis, oui. Faut dire que l'idée de gouvernement local est beaucoup plus fortement ancrée chez les anglos-saxons. Au fait, 43% des québécois n'ont pas voté aux dernières élections provinciales. Seulement 30% de ceux qui l'ont fait ont voté pour les libéraux. Va-t-on abolir le Parlement pour ça ?