06 octobre 2011

C'est le temps de la chasse! (ajout)

Ça sent l'automne. Les feuilles rougissent. Il fait froid. Les gros pick-up se promènent dans les petits sentiers et des chasseurs Badaboum errent dans les forêts. Bref, c'est le temps de la chasse.

Après deux semaines de cours, j'ai enfin débusqué ma première prise. Il ne m'a pas fallu longtemps pour épier la classe, chercher des pistes et découvrir: mon premier cas de TDA.

«PM, tu n'es pas médecin. Ne pose pas de diagnostic», me direz-vous. Sachez que cet élève a été évalué et prend une médication depuis le primaire. Simplement, ses parents ont décidé de lui donner une chance à son entrée au secondaire et de cacher cette situation à ses enseignants. Quelle belle idée humaniste! Évitons de stigmatiser un jeune. Alors que le passage du primaire au secondaire est un moment important du parcours scolaire d'un individu, assurons-nous de lui retirer une partie du soutien qui lui a permis de terminer avec succès sa sixième année et laissons-le expérimenter le secondaire sans filet!

Deux semaines à voir un jeune sans méthode de travail, sans organisation, qui gribouille des devoirs informes et échoue ses évaluations. Deux semaines où il est assis dans le fond de la classe à rêver, à jouer avec des crayons et à faire des grimaces.

Si je n'avais pas appelé à la maison, je n'aurais rien su. Après plusieurs commentaires subtils et invitants de ma part, la mère de l'enfant a finalement reconnu la situation de son enfant. Mais je ne peux rien dire ou faire encore comme démarche auprès de mes collègues ou de la direction. Elle doit en parler à son conjoint qui est à l'origine de ce silence.  Ah oui! ce dernier travaille dans le domaine des services sociaux...

*********
Je suis allé consulté le dossier de cet élève ce matin. Généralement, les écoles primaires nous les envoient quand le jeune passe au secondaire. Un chemisier rigoureusement vide...

14 commentaires:

Isabelle a dit…

Chez nous, septembre est le mois de la lecture. En effet, tous les enseignants titulaires vont lire les dossiers d'aide particulière des élèves qui sont sous leur responsabilité. Ils nous arrivent des écoles primaires, c'est important de bien les connaître dès le début !

Michèle a dit…

Cordonnier mal chaussé..;)

Je travaille à journée longue avec des élèves avec des TDA ou TDAH...et je serais peut-être du genre à fermer les yeux sur mon enfant qui semble avoir cette "problématique"...Tu sais, des fois, quand on est DANS une situation, on a de la misère à prendre un certain recul .C'est là que nous, en tant que prof, on doit dire ce que l'on voit, afin que le parent aie une photo juste de son enfant, en tous cas, dans un contexte scolaire!

Anonyme a dit…

Juste entre vous et moi, cher Prof Masqué : Sachez faire honneur à cette magnifique langue que vous enseignez à nos chers petits et corrigez s.v.p. les fautes de français qui parsèment votre texte !

Signé: Un ami.

Le professeur masqué a dit…

Isabelle: ça, c'est quand il y a des dossiers à lire et un suivi de fait!

Michèle: peut-être. Mais ici, c'est clairement la peur que l'enfant soit stigmatisé qui est en cause.

Un ami: fait.

bobbiwatson a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Le professeur masqué a dit…

Bobby Watson me demande comment un tel enfant a pu être sélectionné pour faire partie du programme où j'enseigne. De bonnes notes au primaire, un bon résultat à un test... l'un n'empêche pas nécessairement l'autre. Ce gamin peut être très doué mais désorganisé

Anonyme a dit…

Juste entre vous et moi, cher Anonyme: on ne met pas de majuscule après les deux-points, sinon en anglais.

Anonyme a dit…

J'ai un enfant TDA et je peux vous assurer que lorsqu'il entrera au secondaire, l'école aura les informations nécessaires pour l'aider.
Parfois, certains parents ne sont malheureusement pas complètement à l'aise avec le diagnostic.
Il faut aussi préciser qu'il y a des enseignants qui stigmatisent les enfants en parlant de la "pilule" trop ouvertement dans la classe... Tous n'ont pas votre discrétion.

Paola ;)

Jonathan Livingston a dit…

Il y a quelques années à la CSDM, l'effacement des «dossiers» entre le primaire et le secondaire m'a semblé pratique courante et institutionnelle! On parlait même d'une sorte de «grâce». J'étais sidéré. Surtout qu'au secondaire, le temps de monter un dossier avec tous les profs n'est pas la même histoire que dans un contexte de primaire où un titulaire a presque toujours les mêmes élèves.

J'ai eu cette année aussi, des cachotterie. Ici, c'était la jeune élève qui a semblé avoir le pouvoir de dire ou non à ces profs. Je suis un peu médusé. Surtout que l'on a déroulé le tapis rouge: elle et l'ortho du primaire sont venus occuper 45 minutes de notre réunion secteur secondaire à l'agenda assez chargé en ce début d'année sans avertissement.

Après bien, par ici, il y a pire et la situation me fascine, ce sont les élèves non diagnostiqués en sec. 3, l'an dernier en 4 et 5! Que dalle!

Et pis à un autre niveau, mes 5 qui n'ont encore, semble-t-il, jamais fait de textes respectant la structure de texte courant et ne savent pas ce qu'est un argument! Ça fait un groupe en difficulté non diagnostiqué!

Anonyme a dit…

En réponse à Jonathan Livingston.
Il est fréquent que des parents refusent systématiquement les évaluations proposées par les enseignants du primaire. Voilà pourquoi.

Paola ;)

bobbiwatson a dit…

Merci pour la réponse PM. Tu dis que le dossier est vide: n'y a-t-il pas matière à se poser des questions sur le pourquoi de?

Jonathan Livingston a dit…

Paola, je croyais que, pour les cas d'élèves en difficulté, les profs signalent leurs observations à des spécialistes qui font l'évaluation. Je ne vois pas ce qu'un parent peut refuser là-dedans. Il peut certainement être consulté par les évaluateurs pour bien établir le portrait du jeune, mais bon...

C'est la première fois que j'entends parler d'une sorte de véto parental dans l'évaluation des jeunes en difficulté.

Le professeur masqué a dit…

Bobbi: je suis masqué mais pas un superhéros.

Jonathan: mon hypothèse est que l'évaluation est faite par un spécialiste (médecin, neurologue, etc.). Le parent est le tuteur légal du jeune. Le jeune ou son tuteur peut vent refuser ce qui s'apparente à une consultation ou un traitement de ce genre, tout comme on ne peut pas obliger quelqu'un à aller chez le médecin.

Anonyme a dit…

L'évaluation en psychologie, les suivis en psychoéducation ou en orthopédagogie doivent être autorisés par les parents. Nous envoyons des formulaires aux parents et certains décident de pas signer.

PM, au primaire, j'ai aussi des parents qui me font le coup à chaque année de faire un essai sans médication sans m'en aviser. Ils veulent voir si je vais m'en rendre compte...comme si c'était pour aider leur enfant de me "tester".Pffff...