09 octobre 2011

Un nouveau sondage: évaluation des directions

Une jasette avec une amie m'amène à vous poser la question suivante: estimez-vous que votre direction est compétente? Si François Legault veut évaluer les enseignants et donner plus de pouvoir aux directions d'école, qui devrait évaluer ces directions et sur quels critères devrait-on le faire?

Pour ma part, il serait ridicule que les enseignants n'aient pas leur mot à dire dans cette évaluation si on veut créer une véritable équipe-école. Le leadership pédagogique, l'application du projet éducatif et du code de vie par la direction, ce sont les enseignants qui sont les mieux placés pour constater comment celle-ci en ces domaines.

Si certains avancent que des enseignants pourraient en profiter pour régler leur compte avec une direction, je me demande pourquoi cette crainte ne s'applique pas quand on parle de l'évaluation des enseignants par une direction.

12 commentaires:

Mario Asselin a dit…

Les enseignants devraient avoir leurs mots à dire dans l'évaluation d'une direction d'école, selon moi.

D'accord avec vous sur ce point.

J'ai vécu deux fois l'évaluation de rendement à titre de directeur d'école. Les deux fois, des enseignants avaient eu leurs mots à dire. Normal. Le C.A. de mon école était responsable du processus d'évaluation qui était mené par un comité sous la responsabilité du président. C'est le C.A. qui avait le dernier mot sur les résultats de mon évaluation et ces derniers avaient à voir avec la nature du renouvellement de mon mandat. Dans ma tête, le Conseil d'établissement devrait obtenir cette responsabilité à titre de "patron" de la direction. Dans le contexte des écoles publiques, je vois aussi un rôle pour le nouveau palier entre le MELS et l'école (direction régionale axée «coop de services» ou autre nom qu'on trouvera pour ce qui succèdera aux c.s. abolies), au même type qu'une association professionnelles des directions. Je suis de ceux qui proposent qu'un Ordre professionnel des enseignants devrait jouer un rôle pour les enseignants, normal qu'une association professionnelles des directions ait aussi son mot à dire pour les directions. Dans les deux cas (Ordre et asso.), surtout au niveau des critères, d'une évaluation préventive, du plan de formation continue à prévoir et d'un certain contre-pouvoir quand l'évaluation est contestée par celui/celle qui est évaluée.

Le professeur masqué a dit…

Missmath, explique-moi.

Marc St-Pierre a dit…

En fait, j'ai trois questions:
1-Qui sera le vrai patron des directions? Le CE ou la direction régionale?
2-Qui va assurer la supervision professionnelle des directions? Le président du CE, la FQDE ou quelqu'un de la DR?
3-Qui va évaluer le rendement des directions?

Dans les documents de la CAQ, j'ai lu que que l'évaluation des directions serait assumée par la DR...mais que le point de vue du CE serait prépondérant...Le CE pourrait donc renverser le jugement initial de la DR, celui-ci pouvant être positif ou négatif. Donc, question supplémentaire: en cas de différend, qui va arbitrer???

Mario Asselin a dit…

Marc, j'ai exprimé une opinion toute personnelle. Je ne suis pas porte-parole de la CAQ. Sur mon blogue ou ailleurs, je ne parle qu'en mon nom.

Je n'irai pas plus loin à ce stade-ci.

La tournée régionale de la CAQ s'achève. Il y a encore plusieurs discussions possibles pour « raffiner » les propositions de base de la Coalition à qui j'ai accepté de « donner un coup de main ». Je ne suis pas le seul intéressé à offrir des idées sur ces sujets... et c'est tant mieux !

À suivre...

Marc St-Pierre a dit…

Mario,
Les questions ne t'étaient pas adressées de façon spécifique. Juste un mot toutefois: à écouter M. Legault, certaines des idées qu'il formule ont carrément des allures de promesses électorales, pas juste d'idées soumises à la discussion...vois-tu, quand en novembre le gouvernement va nous annoncer que le décrochage est à la baisse, j'ai l'impression que ça ne va pas changer d'un iota la position des caquistes sur ce qu'il faut faire en éducation. Ce ne sont pas leurs idées qui vont s'ajuster à la réalité, mais la réalité qu'ils vont interpréter pour qu'elle soit conforme à leurs idées. Je ne demande à personne de me croire. Je vous dis: vérifiez...quand ça arrivera. Et souvenez-vous.

Jonathan Livingston a dit…

Dans la suite de ce billet, je développe une perspective différente au sujet de l'obsession évaluative et formative.

Gilles Roy a dit…

Ce n'est quand même pas comme si le leadership et le style de gestion des directions d'établissement n'a jamais fait l'objet d'une évaluation. Je rappelle que pareille échelle est partie prenante du "Questionnaire sur l'environnement socioéducatif" (QES), et qu'un nombre considérable de membres du personnel (enseignants, professionnels, personnel de soutien) d'écoles québécoises ont déjà passé cet outil. Si on se fie aux résultats obtenus lors de l'évaluation de la SIAA (écoles secondaires de milieu défavorisé), on observe (je simplifie à l'extrême) une moyenne d'appréciation un peu supérieure à 4,5 (sur une échelle à 6 points), avec un écart type un peu inférieur à ,5.

Le professeur masqué a dit…

M. Roy: donc les directions évaluées ont obtenu 75%?

Gilles Roy a dit…

Ce n'est pas une mauvaise façon de traduire la chose. Vu sous cet angle et en tournant les coins ronds, on pourrait dire que les directions ont obtenu une moyenne de 77%, que très peu d'entre elles ont eu droit à une note inférieure à 67% ou encore supérieure à 87%. Les enseignants se sont révélés être des évaluateurs plus sévères que les professionnels; les membres du personnel de soutien ont eu tendance à se coller aux perceptions des professionnelles. Je rappelle que l'on cause d'écoles secondaires de milieux défavorisés (sous tension, donc). Les scores devraient, en théorie du moins, se révéler plus élevés à l'ordre primaire ou encore en milieu favorisé (le premier segment de cette affirmation est beaucoup plus facile à défendre que le second).

Missmath a dit…

Un sapristi de bogue a détruit mes explications l'autre jour. Enrageant !

Je reprends en moins brodé !!!

D'abord, mon commentaire je ne te l'aurais pas fait si tu ne nous avais pas habitués à ton oeil perçant en analyse statistique. Sérieusement, je connais des profs de stats qui ne te vont pas à la cheville.

Il y a deux principales lacunes dans ton sondage. La première, c'est le calcul du pourcentage. Ce pourcentage peut être évalué par le lecteur de deux façons. Quantitativement ou de façon empirique. Par exemple, la correction occupe quel pourcentage de votre tâche. L'un pourra faire le rapport entre le nombre de minutes de correction et le nombre de minutes de travail (rapport quantitatif), l'autre pourra estimer le pourcentage de façon empirique (je corrige 50 % du temps). Or, si on calculait précisément le nombre de minutes de correction de ce dernier, on arriverait sans doute à un pourcentage différent. On ne peut donc pas comparer un résultat quantitatif avec un résultat empirique. De plus, ton lectorat n'a pas tous le même référentiel. Car si je n'ai connu qu'une seule direction, je ne pourrai répondre que par 0 % ou par 100 %. À moins de répondre 75 % en voulant signifier que la direction est compétente 75 % du temps...

L'autre lacune est la définition du terme "compétence" qui n'est pas commune à tous les répondants. Si nous étions dans la même école, il serait probable que je trouve notre direction compétente et toi pas du tout. Pourtant, nous aurions la même direction.

Ça, c'est intéressant, car on pourra voir si ton lectorat est composé de grincheux éternellement insatisfaits ou de magnanimes optimistes tolérants.

Bref, ton sondage ne mesure pas ce qu'il prétend mesurer, mais il n'en demeure pas moins vraiment intéressant.

Sur ce, je me permets de t'embrasser, puisqu'on n'est seul tous les deux. (Ok, comment accorde-t-on le mot "seul" dans cette phrase ? "On" est singulier, mais "tous les deux" est pluriel, quoique, sois dit entre nous, tous les deux, nous sommes assez singuliers...)

Le professeur masqué a dit…

Miss: tout à fait d'accord pour le sondage.

«On» peut amener le pluriel.

Missmath a dit…

Ciel mon mari !!!

Tu as publié mon commentaire !!!!

Donc, il faudrait écrire : "on est seuls" ?