22 mars 2012

Gouvernement Charest: oreilles à ouïe variable

Le gouvernement Charest n'arrête pas de dire qu'il doit écouter les contribuables dans le dossier de la hausse des frais de scolarité. La ministre Beauchamp y est allée d'un perle tellement savoureuse:  «Je dois aussi écouter la majorité silencieuse, celle qui ne peut pas être dans les rues parce qu'elle travaille.»

Bizarre comme on a tout à coup l'ouïe très fine quand on pense au temps qu'il a fallu pour instaurer une commission d'enquête sur l'industrie de la construction.

8 commentaires:

Jonathan Livingston a dit…

C'est très commode comme argument. J'espère qu'elle a des sondages pour appuyer ses dires. Car ce n'est peut-être que des ouï-dire.

En plus, écouter le silence, c'est vraiment de notre temps! Ou de notre âge! J'étais sidéré de voir que la Beauchamp serait si vieille...quand j'ai croisé sa photo de finissante en 1963 ou à peu près... A cet âge, on a toute les chance d'être en plus dure d'oreille!

Une femme libre a dit…

Jonathan Livingston, l'âge de la ministre n'a rien à voir avec la hausse des frais de scolarité. Un tantinet réducteur et sexiste, cette attaque directe à la personne. Madame Beauchamp est née en 1963, mais vraiment,quelle importance dans le débat?

Cother a dit…

Les sondages ça existe aussi.

Je déteste le PLQ, mais je ne veux pas qu'il cède aux étudiants.

Le professeur masqué a dit…

Cother: le Québec est divisé 51-49 sur la question, semble-t-il.

Une chose qui me semble importante est le fait qu'il ne s'agit pas que d'une question qui ne regarde que les étudiants, mais aussi les parents, le Québec dans son ensemble. Le gouvernement actuel tente d'opposer les étudiants aux travailleurs, sauf qu'on ne tient pas compte du fait que des citoyens plus instruits obtiennent un meilleur salaire et paient plus d'impots.

À un citoyen qui disait à un étudiant: «Mes impots paient tes études», un jeune a répliqué «Mes futurs impots paieront ta pension.»

Le gouvernement libéral essaie de gouverner en divisant. On parle d'une crise sociale pour 300 millions. Combien le gouvernement gaspille-t-il et laisse-t-il aux petits amis? Ça, on devrait aussi se sentir concerné, tout comme on devrait se sentir concerné par la gestion de nos universités.

Gen la vilaine a dit…

Je fais partie des tièdes sur ce sujet. Je suis pour la hausse, mais pas de la façon proposée. 75% en 3 ans, c'est un peu trop agressif pour que je considère ça démocratique mais en même temps, si les étudiants veulent des enseignants de qualité, dans des locaux de qualité avec de l'équipement à la fine pointe de la technologie, ben ça prend des sous pour payer tout ça. Parce que honnêtement, un chargé de cours d'université gagne environ 7000$ pour sa prestation de 45h, incluant les corrections, la rédaction des examens et tout le maternage donné. C'est pas cher payé et si on veut les garder, il faut suivre ce qu'il se fait dans les autres provinces. C'est plate comme réalité mais c'est ça.

Par contre, quand je vois le gouvernement donner du cash pour un amphithéâtre à Québec ou bien à une compagnie minière pour qu'ils se construisent une belle route PRIVÉE, je sais pas, j'ai comme un goût de bile dans la bouche.

Le gouvernement aurait tout intérêt à revoir ses priorités et ses portefeuilles puisque là, ce sont les étudiants, mais éventuellement, d'autres classes moyennes sortiront dans la rue aussi. Le peuple moyen est un peu tanné de se faire squeezer le citron.

Jonathan Livingston a dit…

Femme libre:

Mea culpa, je peux affirmer de niaiseries des fois. J'avais mal compris ma visite sur le site où j'ai vu cette photo. Je croyais qu'elle était finissante de 1963 alors que c'est sa date de naissance! Ce qui m'étonnait du coup. En fait, elle n'est pas mal de mon âge, la ministre!

Mais bon, je ne sais pas si je me répète parce que je ne sais pas si mon long commentaire précédant a résisté à une fluctuation du web qui aurait pu le faire disparaitre, je répondais légèrement à une intervention de PM prêtant à l'humour au sujet de «ouïe très fine», j'étais loin de débattre ou de tenter de faire triompher un point de vue en m'adonnant à de l'attaque personnelle à quelques fins que ce soit.

Roger a dit…

«À un citoyen qui disait à un étudiant: «Mes impots paient tes études», un jeune a répliqué «Mes futurs impots paieront ta pension.»

Oui, on dirait qu'ils se sont passé le mot les mutins de Panurge.

C'est loin d'être évident, tout dépend de ce jeune fait comme étudie (anthropo/psycho?) et pendant combien de temps (est-ce qu'il rallonge le "plaisir"). Beaucoup de jeunes en "sciences" molles qui tardent à obtenir leur diplôme ne rapporteront rien de plus à mon avis (il serait plus efficace d'apprendre plus au secondaier et au cégep) que ceux qui n'auront pas fait ses études (ne pas oublier que les étudiants coûtent cher et ne rapportent rien : ils ne travaillent quasiment pas et ne paient donc pas d'impôts pendant autant d'années)

Et de toute façon, si *vraiment* ces jeunes paieront plus d'impôts grâce à leur diplôme (ce dont je doute pour certaines disciplines ou alors c,est par des effets bureaucratiques de sélection : le salaire est plus haut dans l'administration pour un universitaire quelque soit la valeur réelle du diplôme, c'est automatique), donc si *vraiment* ces jeunes paieront plus d'impôts grâce à leur diplôme alors pourquoi se plaindre de devoir un peu plus aujourd'hui ? C'est un investissement rentable pour ces étudiants.

gillac a dit…

Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant que l'on est divisé sur la question? Il y a les bons étudiants et le méchant gouvernement, il y a les bons qui sont contre et les pas bons qui sont pour. Je suis d'accord avec Gen pour dire qu'il faut revenir à quelques principes. Est-il raisonnable pour un gouvernement d'imposer un choc tarifaire? Est-il raisonable de penser que les coûts universitaires, qui ne s'adressent qu'à une partie de la population, doivent être à frais partagés? Que la part assumée par l'état doit être nettement plus grande que celle de l'étudiant puisque cela répond à un objectif prioritaire de l'état? Que le partage déterminé, par ex. 85-15, devrait demeurer dans le temps et non être grugé par l'inflation? Est-il raisonnable de penser qu'il y a des lourdeurs dans l'administration universitaire et qu'une récupération des coûts pourrait être transféré dans un régime de bourses amélioré.