Si vous vous demandez pourquoi certaines choses en fonctionnent pas en éducation, l'implantation du programme d'éducation à la sexualité en est un bon exemple.
Là, on fait un projet-pilote. Bravo! Mais sans être défaitiste, on a vu comment cela a fonctionné avec le renouveau pédagogique... Mais outre le manque de formation des enseignants, l'absence de consultation du
milieu ou de l'approche pédagogique retenue par le MEESR, une nouvelle variable s'ajoute ici: les convictions religieuses ou les valeurs des parents. Ça va être joyeux, croyez-moi de voir aller le Parti libéral dans ce dossier. « Pour l'instant, aucune exemption n'est prévue », a affirmé un porte-parole du ministère, Pascal Ouellet.
Belle bataille légale en vue. Et j'ai bien hâte de voir comment les écoles religieuses vont appliquer ce programme. Déjà que certains parents «ne veulent pas que leur ado entende parler de
masturbation» en classe, explique la présidente de la Fédération
québécoise des directeurs d'école (FQDE), Lorraine Normand-Charbonneau. On part de loin...
Et preuve de l'incompétence ministérielle, ce passage:
«Or, au moment où s'effectue la rentrée scolaire, il est difficile de
dire qui au juste assurera l'éducation à la sexualité dans les écoles.
Le ministère prévoit que ce pourrait être des enseignants, infirmières,
psychologues, voire des responsables d'organismes communautaires. S'il
s'agit d'enseignants, la tâche pourrait aussi bien revenir au professeur
de mathématiques qu'à celui de français ou de géographie.»
Et tiens, comme prof, pourrais-je demander à ne pas enseigner ce programme ou des parties de ce programmes qui vont à l'encontre de mes valeurs et de mes convictions religieuses?
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Un point de détail. L'enseignement de la sexualité n'est pas disparue de nos écoles, contrairement à ce que certains véhiculent. En sciences de deuxième secondaire, le volet santé est couvert (ITSS, etc.). Dans le cadre du cours d'éthique et culture religieuse, il est possible d'aborder des thématiques reliées à la sexualité: droit à la différence, sexto, etc.
De plus, il ne faut pas oublié que bien des profs de FPS (le cours qui abordait la sexualité) se sont recyclés dans d'autres champs, mais demeurent disponibles pour enseigner ce sujet.
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Signe des temps à venir:
Les parents qui ne sont pas d'accord avec le retour du programme d’éducation à la sexualité dans les écoles du Québec pourraient décider de garder leurs enfants à la maison, prévient l’Association des parents catholiques du Québec. (texte)
5 commentaires:
Prof masqué, on parle de ton billet sur les réseaux sociaux. Je passe simplement pour te dire que je m'ennuie de toi. Par ma faute, certes, mais je m'ennuie tout de même. Où est-il ce temps où nous avions un peu de temps ?
Le hic, c'est que depuis que les cours de FPS, où l'on parlait entre autre de sexualité, ont disparu au secondaire, le taux d'ITS chez les jeunes a monté en flèche. Comme pour les vaccins, je croit que la santé publique et l'intérêt de l'enfant doit primer sur les croyances et les convictions, religieuses ou autres, des parents.
Le manque de formation est un réel problème toutefois, et l'idée de faire porter cette charge à n'importe qui me semble problématique. Il faudrait peut-être bien ré-engager des enseignants de FPS? À mon avis, il faut être prêt à prendre les moyens nécessaires à l'atteinte de nos objectifs, pas simplement essayer de faire une réforme à rabais.
MissMaths: Merci du bon mot. Il faut apprendre à le trouver, ce temps, j'imagine.
Anonyme:
Sur votre premier paragraphe: vous avez entièrement raison et ce sera assurément un argument invoqué par le gouvernement s'il y a contestation. La santé et la sécurité des enfants priment sur d'éventuelles valeurs religieuses.
Sur votre deuxième paragraphe: effectivement, ce qui est l'affaire de tout le monde devient l'affaire de personne. comme dit l'adage. Il faudra des «transmetteurs d'informations» officiels et compétents. On n'aura pas à rembaucher grand-monde: les profs de FPS ont été recyclés pour plusieurs en prof d'ECR. Il y a déjà une expertise dans le milieu. Quant à la réforme à rabais...
"Et tiens, comme prof, pourrais-je demander à ne pas enseigner ce programme ou des parties de ce programmes qui vont à l'encontre de mes valeurs et de mes convictions religieuses?"
Ce que vous avancez me fait penser à cette fonctionnaire du Kentucky qui refuse de délivrer des permis de mariage à des couples gays à cause de ses convictions religieuses. C'est une véritable bataille juridique qui est en cours. Ce type de situation que vous évoquez pourrait tout à fait se produire dans le cas d'une école confessionnelle. Et qu'arriverait-il si l'enseignant défiait l'ordonnance de la cour comme la fonctionnaire américaine le fait en ce moment?
http://www.washingtonpost.com/news/acts-of-faith/wp/2015/09/01/kentucky-clerk-kim-davis-on-gay-marriage-licenses-it-is-a-heaven-or-hell-decision/
On est d'accord!
J'ai fait un ajout à mon billet. La foire d'empoigne (i.e. : le bordel) va bientôt commencer.
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