On s'insurge du fait qu'un pourcentage significatif de nouveaux enseignants quittent la profession qu'ils ont pourtant choisie quelques années auparavant. Selon les études, de 20 à 25% de ceux-ci délaisseraient le monde de l'éducation après cinq ans. Pour contrer ce phénomène, le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, propose entre autres d'améliorer les conditions dans lesquelles ils exercent leur profession mais aussi leur salaire à l'entrée. Mais tout cela n'est peut-être qu'un marché de dupes quand on adopte un regard plutôt critique.
Une réalité qu'on aborde rarement lorsqu'on parle de rétention du personnel en éducation est également le nombre important d'enseignants expérimentés qui quittent avant leur pleine retraite. Le phénomène est peu connu et, signe de l'importance qu'on y accorde, il est impossible de trouver quelque statistique que ce soit à cet effet. Même l'appareil gouvernemental est silencieux à ce propos. Pourtant, autour de moi, tous les enseignants que je connais et qui quittent la profession le font malgré les pénalités actuarielles importantes qu'ils subiront. Quand on sait que leur pension mensuelle sera moins avantageuse depuis les dernières conventions collectives, ce départ silencieux mérite pourtant qu'on s'y attarde.
Or, que propose-t-on pour retenir ces enseignants à part des pénalités actuarielles inefficaces? Rien. Et on peut douter qu'ils se fient aux promesses d'amélioration de leurs conditions de travail. Après tout, ils en ont vu des ministres passer et leur promettre des jours meilleurs. D'autant plus que, comme employés, depuis les dernières années, ils n'ont jamais été aussi micro-gérés à la minute près par certaines directions qui les traitent comme s'ils étaient des voleurs de temps.
Alors, ces enseignants se choisissent et quittent un réseau d'éducation auquel ils ne croient plus. La vocation, qui demande de justement croire en quelque chose, on l'a tuée en eux, minute après minute comptabilisée, année après année frustrante, programme après programme déficient, ministre après ministre incompétent. Pas étonnant que des jeunes, intéressés par l'éducation et témoins de cette situation, choisissent une autre voie.
1 commentaire:
Il n'y a pas que les professeurEs en début de carrière qui méritent un redressement salarial. Lors de la ronde de négociation de 2015, nous revendiquions le rangement 25. J'ai entendu clairement un membre du Comité de négo de la FNEEQ dire aux personnes présentes à une Assemblée générale du SPCVM que nous appartenions au Rangement 25. Il avait même ajouté que la démonstration en serait faite devant le CPNC. Nous appartenons en ce moment au rangement 23. Je pose la question suivante: à quel rangement appartenons-nous? 23? 24? ou 25? J'aimerais voir les études à l'origine de notre revendication en 2015? L'article du Professeur masqué mérite en effet qu'on s'intéresse autant aux professeurEs en début de carrière qu'à celles et ceux qui sont à la veille de leur retraite. J'ajoute, selon moi, c'est la totalité des personnes qui enseignent au niveau collégial qui méritent un véritable redressement salarial.
Enregistrer un commentaire