03 novembre 2010

Deux petits sujets d'humeur et d'Humeur

Ce matin, Paul Arcand traitait de deux sujets liés à l'éducation. Comme on n'en retrouve nulle trace ailleurs dans les médias, je crois bon de les rappeler ici.

Innocent et sans salaire!

Le premier fait référence à cet enseignant d'éducation physique d'une école primaire qui a été injustement accusé d'attouchements sexuels sur de ses jeunes élèves. La commission scolaire qui l'emploie l'a donc suspendu sans salaire pendant les 20 mois qu'a duré la saga judiciaire.

Aujourd'hui, maintenant qu'il est acquitté et lavé de tout soupçon, elle refuse de le rembourser. Quand je pense à ce chef de police de Lévis qui touche encore son plein salaire, je m'interroge sur la façon dont cet enseignant a été défendu.

Et puis, je remarque encore une fois la touche des sévices du personnel de certaines commissions scolaires qui trouvent toujours le moyen de faire encore plus déprimer leurs employés en détresse. Des histoires d'horreur sur les «ressources inhumaines», je pourrais vous en raconter quelques-unes. Vous en voulez?

Innocent mais avec salaire?

Toujours chez Arcand, on traite de ce directeur d'école qui livre un vibrant témoignage sur le site de Humeur, une entreprise spécialisée dans les campagnes de financement. Le monsieur nous explique que, grâce à Humeur, il a pu tripler ses profits quant au financement que son école recueillait et ainsi la doter d'un laboratoire avec trente ordinateurs. «Une première au Québec», dit-il fièrement.

Ici, je m'interroge. On a laissé les gens d'Humeur filmer dans la cour d'école, dans une classe, dans les corridors... Est-ce une pratique habituelle de soutenir ainsi une entreprise privée? De plus, est-ce aux jeunes et à leurs parents de vendre du chocolat et d'autres cochonneries pour acheter du matériel nécessaire en classe? On ne paie pas déjà des taxes pour cela?

On peut s'interroger quand on connait les méthodes subtiles de vente qu'on suggère aux enfants, quand on apprend que le représentant Humeur fait le tour des classes (pendant le temps d'enseignement?), qu'il circule dans l'école pour faire la distribution et le réapprovisionnement des produits.

Je vous invite à écouter cette infopub et à me faire part de vos impressions. Je suis tout d'abord très mal à l'aise de voir un directeur d'école se livrer à un tel exercice publicitaire. Il a appris un petit texte par coeur et il le récite avec une conviction qui m'exaspère, pour ne pas dire plus. Ensuite, quand il parle, je remarque son aisance avec le langage du commerce et j'ai l'impression d'avoir affaire à un vendeur, un gestionnaire hors pair. Et je me demande s'il n'a pas oublié quelques notions d'éthique et de valeurs humaines propres à une école.

11 commentaires:

Isabelle a dit…

Je veux seulement mentionner que M. Hébert n'est plus le directeur (depuis juin 2009, si je me souviens bien) de cette école primaire.

Le professeur masqué a dit…

D'autres détails? Simplement muté?

gillac a dit…

Effectivement c'est une gestion des ressources humaines inacceptable. Le cas du chef de police est applicable pour à peu près tous les membres des corps de police selon une étude que j'avais faite au début des années 2000.

Isabelle a dit…

Je l'ignore.

PaulC. a dit…

Quand la marchandisation de l'éducation est suffisamment avancée, les directeurs se comportent comme des PDG, les élèves ou parents se comportent en consommateurs et les prof sont de simples employés qu'on a intérêt à garder ignorants afin de les remplacer plus facilement par un autre.

bobbiwatson a dit…

Avez-vous remarqué qu'on ne parle jamais d'écoles privées devant faire des levées de fonds pour se payer des laboratoires informatiques? Ce ne serait donc que le lot des écoles publiques? Une autre tache à ajouter à toutes les autres.

bobbiwatson a dit…

Que font les écoles privées pour leur manque à gagner? Elles doivent en avoir un car il y a un principe qui veut que "plus tu en as plus tu en veux". Qui a une réponse à ça?

Le professeur masqué a dit…

Bobbi: les écoles privées effectuent des levées de fonds. D'ailleurs Hydro-Québec s'est fait taper sur les doigts pour avoir trop contribué à certains collèges privés montréalais l'année dernière.

bobbiwatson a dit…

Oui mais ils ne transforment pas leurs élèves en vendeurs de chocolats et autres trucs du genre.
Ce sont des levées de fonds plus "snobinardes".

Anonyme a dit…

Erreur, les écoles privées aussi produisent de petits vendeurs de chocolat. Personne n'y échappe!

Marc St-Pierre a dit…

La personnalité de la semaine dans la Presse est un jeune garçon qui vient d'une école privée et qui a organisé une levée de fonds pour un hôpital...