24 novembre 2010

Des formations en Républicaine dominicaine: à quand mon tour?

Quand on dit en journalisme qu'une nouvelle est du bonbon, on pense à des textes (ici et ici) comme celui de Sébastien Ménard. Ce dernier a découvert que sept directeurs d'école ont passé une semaine en République dominicaine pour améliorer leurs aptitudes de leadership et étendre leur «réseau» de contacts. Les 21 000$ que cette «formation» a coûté ont évidemment été payés par les contribuables.

«Les directeurs d'école ont appris à développer leur leadership en cherchant, ensemble, des solutions à des problèmes qu'ils vivent au quotidien, indique l'organisatrice de ce voyage de formation. Certains d'entre eux sont maintenant en contact. Ils s'aident mutuellement à régler des problèmes.»

Pourtant, peut-on indiquer que la République dominicaine n'a pas une feuille de route acceptable en matière de persévérance scolaire? Les jeunes y décrocheraient deux fois plus qu'au Québec. C'est un peu comme si on allait étudier chez des cancres. Mais n'empêche!

Personnellement, le choix de cette destination soleil est hautement discutable, pour ne pas dire plus. Ça me turlupine que sept directeurs soient allés en plein hiver se former sous le chaud soleil de ce pays. S'ils y étaient allés en automne ou au printemps, les choses auraient paru moins suspectes. Ensuite, c'est en Ontario et dans le reste du Canada qu'on devrait aller se payer des visites. Nos voisins canadiens sembleraient avoir bien des pratiques dont on pourrait apprendre. Mais, malheureusement, là aussi, on gèle l'hiver. Et Toronto, c'est beaucoup moins exotique.

Tout cela me ramène à cette idée: il existe des castes en éducation, des groupes qu'on ne peut atteindre et qui sont peu redevables, des groupes pour qui tout est permis. Ils s'appuient et se protègent entre eux. Pensez-vous sérieusement que ces sept directeurs seront blâmés et qu'on leur demandera de rembourser leurs frais de voyage? Ce ne sera sûrement pas les commissions scolaires auxquelles ils appartiennent qui vont le faire puisqu'elles ont approuvé cette dépense. Qui alors? La ministre? Pas convaincu. Mais pourtant, il faudrait bien qu'on mette fin à cette dilapidation des fonds publics.

Ce matin, dans certaines commissions scolaires, on va retrouver des petits employés démotivés. Ils auront appris comment on dépense ainsi l'argent des contribuables. Pensez-vous qu'ils auront envie de travailler plus fort, de se retrousser les manches quand on leur dira qu'on manque d'argent en éducation?

L'exemple vient d'en haut et cet exemple est une vraie honte.

4 commentaires:

Paul C. a dit…

Monsieur,

Quand la marchandisation de l'éducation progresse, les directeurs se comportent comme des PDG (2 exemples récents en Outaouais) et les utilisateurs se comportent comme des clients (je veux mon diplôme).

Marc St-Pierre a dit…

Cher Masqué,

Vous écrivez: "C'est davantage dans la formation actuellement donnée aux enseignants et aux membres des castes inférieures que les coupures vont sévir."

Au risque de vous déplaire en vous faisant passer pour un pauvre pronostiqueur, il faut que vous sachiez que les frais relatifs à la formation des enseignants échappent aux coupures imposées par la loi 100. Cependant, pour 100% des cadres et du personnel administratif, cette coupure doit être de 25% au minimum.

Anonyme a dit…

Ah! Ce cher Marc, toujours à propos ! Une chance qu'on l'a à la CSRDN ! Cette même commission scolaire qui fait des soupers à 5 000$ Faites ce que je dis pas ce que je fais!
-Inconnu

Le professeur masqué a dit…

Cher anonyme, il serait bon que ce que vous avancez soit étayé par une preuve ou des faits plus précis s'il vous plait, sinon quoi je me devrai de le retirer sous peu.