Dans Le Soleil d'aujourd'hui, on retrouve un article intéressant sur un phénomène assez bien connu: le cout des dépassements d'élèves dans les classes au Québec. Il en couterait ainsi 13 millions $ pour ces groupes en surplus d'élèves. Depuis trois ans, ce montant aurait connu une hausse de 30%. C'est près de 19 000 classes qui seraient de la sorte surpeuplées au Québec.
On explique ce phénomène en se basant sur le boom démographique des dernières années mais aussi le fait qu'on n'a pas procédé à la construction d'un nombre suffisant d'écoles pour accueillir tous les jeunes Québécois. Il y a également la hausse du nombre d'élèves en difficulté. Ces derniers peuvent parfois «compter» pour deux ou même trois élèves selon leurs caractéristiques.
Dans les faits, cette pratique de préférer payer les enseignants pour un surplus d'élèves est largement répandue parce qu'elle coute moins cher que de constituer de nouveaux groupes plus petits ou construire de nouvelles écoles. On peut se demander aussi si cette façon de procéder est plus fréquente au secteur privé qu'au secteur public.
Un fait qu'on ignore cependant est les couts reliés aux groupes d'élèves en sous-nombre. Par exemple, en première année du secondaire, une classe de 20 élèves représente huit places non utilisées. Ce phénomène me semble plus fréquent au secondaire qu'au primaire à cause des programmes particuliers et des cours optionnels qu'on y retrouve. J'ai en tête un programme où il y a trois groupes de 20 élèves chacun pour une même année. Une perte sèche totale de 24 places sur une possibilité de 84 en une année seulement. Et il ne faut pas oublier que ces places perdues se multiplient quand on sait que ce programme se donne sur plus d'un an. C'est presque un groupe complet qu'on ne remplit pas
de la sorte. On parle donc d'un prof et demi et d'un local de classe
qui ne sont pas maximalisé par année, ce qui est considérable.
De même, avec les programmes particuliers et les écoles de quartier couvrant la première à la cinquième année du secondaire, on a augmenté d'autant les classes ayant des places non utilisées. Il n'y a aucun doute que le retour à des écoles de cycles aurait un impact économique positif. On retrouverait moins de classes «vides» parce qu'il y aurait un plus grand nombre d'élèves par niveau pour constituer des groupes. On utiliserait ainsi mieux les ressources enseignantes et généreraient des économies substantielles.
Mais le facteur le plus important à considérer est davantage d'ordre pédagogique. Les écoles de quartier actuelles peinent à offrir des services et des options de façon efficace à leur clientèle pas assez nombreuse par niveau. De même, dans ces écoles, les enseignants ont souvent une tâche répartie sur plusieurs niveau ou même entre plusieurs matières, ce qui nuit à leur enseignement.
Mais voilà: les programmes particuliers et les écoles de quartier sont nés d'une volonté politique. Les remettre en partie en question demanderait un courage que peu de nos décideurs ont. Il a fallu des années pour qu'on s'intéresse au rôle des directions régionales du MELS. On a relégué aux oubliettes cette excellente idée du précédent gouvernement de fusionner certaines commissions scolaires afin qu'elles atteignent une taille qui maximiserait leurs ressources. Difficile de s'attendre à ce que l'on aille de l'avant avec une telle idée.
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