17 juin 2020

Les belles histoires de Jean-François

Pour bien des acteurs du réseau de l'éducation, on comprend mal lundi le vote de confiance du premier ministre François Legault à l'endroit de Jean-François Roberge. Surtout que dès le lendemain, le ministre de l'Éducation remettait ça avec une déclaration dont seuls des gens bien au fait du monde scolaire pouvaient comprendre toute l'inexactitude, pour ne pas dire plus.

Ainsi, en conférence de presse, M. Roberge soulignait le progrès que le réseau scolaire a fait en matière d'enseignement à distance: «D'un point de vue pédagogique, on a avancé aussi. Ce n'était pas tous les enseignants qui étaient habiles en technopédagogie. Plusieurs se sont rattrapés de très, très belle façon. Certains ont utilisé notre formation bâtie en partenariat avec la TÉLUQ. D'autres ont appris de leurs pairs qui étaient déjà des experts.»

Euh. C'est simplement qu'il y a un problème. Ils n'ont pas eu le choix de consulter leurs pairs. En effet, la formation offerte par TÉLUQ, constituée de modules, est complète à 50% pour le primaire, à 35% pour le secondaire et à environ 50% pour le post secondaire. Des grands pans sont donc manquants, comme celui rattaché à l'évaluation. Les centre de services scolaires, qui exigeaient au départ qu'elle soit complétée en juin, indique maintenant aux enseignants que celle-ci a pris beaucoup de retard et parle maintenant de...  l'automne pour terminer de faire celle-ci.

Il ne s'agit pas ici de faire le procès de la formation donnée par la TÉLUQ qui aurait dû être terminée pour le 5 juin, une date bien tardive quand on sait que l'année scolaire se termine le 19 juin dans certaines écoles. C'est - en passant - à l'image du leadership d'un ministre qui a commandé des appareils électroniques qui viennent à peine d'arriver dans les mains de certains jeunes alors qu'en Ontario... Bien des raisons, à l'interne, peuvent expliquer que le produit  ne soit pas livré à temps. Il se peut qu'on ait mal planifié les tâches, qu'on ait sous-estimé le temps nécessaire pour livrer l'ensemble du produit final. À l'externe, la commande a assurément été donnée tardivement par le MEES. Mais il est -                      - (placer ici l'adjectif de votre choix) que le ministre de l'Éducation ne soit pas au courant que la formation offerte par la TÉLUQ soit si incomplète et qu'il aille même dire que c'est grâce à elle que les enseignants aient si progressé.

Ou on informe mal le ministre et il doit s'interroger sur son entourage ou il dit n'importe quoi pour faire paraitre les actions de son ministère sous un jour favorable.

Ce fut la même belle histoire avec le site École ouverte dont il a déjà dit qu'il constituait une référence en matière de télé-enseignement dans la francophonie. Hier, il affirmait que ce site «enregistre plusieurs millions de visites quotidiennes. Il est consulté partout à travers le monde.»  

Et puisqu'on est dans la pédagogie, qu'arrive-t-il avec la formation en ligne utilisée depuis des années par le Centre de services scolaire de Beauce-Etchemmin? On sait que le MEES a signé avec le CSSBE une entente de partage de cette ressource en ligne ce printemps, mais quelle utilisation concrète entend-on en faire? Rien, on dirait.




Aucun commentaire: