Ce matin, Le Journal de Montréal nous farcit une tranche de ... en revenant sur le sujet du décrochage scolaire chez les garçons. Et y va même d'un titre savoureux: «Parizeau avait raison». C'est toujours approprié de féliciter un politicien qui a écrit dans ses propres pages... Le même politicien qui a eu la possibilité, alors qu'il était au pouvoir, de s'attaquer à cette réalité et qui n'a rien fait.
Le JdeM y va d'ailleurs avec une pièce d'anthologie d'analyse: «La moitié des commissions scolaires où le taux de diplomation des garçons a été le plus élevé, en 2008, accueillent des élèves anglophones.» Le verre est à moitié plein ou à moitié vide? En nombre d'élèves réels, ça fait combien au fait?
J'ai déjà eu l'occasion de démontrer que l'analyse de M. Parizeau manquait de rigueur (ici , ici et ici) Plusieurs variables y étaient négligés: statut socio-économique, impact des écoles privées, intégration des immigrants, etc.
Par ailleurs, on connait le talent de pyromane de M. Parizeau pour allumer des feux et ne pas apporter de solution. «La faillite de notre système scolaire, ce n'est pas moi qui vais l'expliquer, même si j'aurais une foule de pistes à avancer. Je refuse de jouer à l'apprenti sorcier», avait déclaré Monsieur dans sa suffisance bien connue. D'ailleurs, on se rappelera que ce dernier s'en était pris, entre autres, à la réforme pour expliquer cette situation... N'importe quoi!
Actuellement, au Québec, on parle de décrochage scolaire en cernant mal le problème et surtout en ne faisant pas une analyse sérieuse des solutions gagnantes.
Et puis, tiens, j'y vais de mon analyse (qui n'est absolument pas scientifique et seulement fondée sur des émotions): les ti-culs francophones sont habitués d'être les petits boss à la maison et sont incapables de se plier à quelque forme d'autorité que ce soit. Ils se tuent en char, en moto, se droguent plus que la moyenne canadienne, sont gâtés pourris. Des enfants-rois. Faque l'école...
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J'ajouterai aujourd'hui que le JdeM vient de découvrir, avec des chiffres qui décrivent somme toute une réalité semblable à celle de l'année dernière (et de l'année d'avant... et de l'année d'avant... et...) que la situation du décrochage est plus catastrophique encore chez les communautés autochtones. On parle de taux de décrochage supérieurs à 90%. Mais oublie parfois que certains améridiens vivent dans des conditions proches du Tier-Monde. Mais on s'en moque-tu des sauvages...
7 commentaires:
Ah j'aime ça!
On admet finalement que le problème n'est pas que le système, mais bien la génération... Bon, il est vrai que, faisant parti de cette génération, j'ai eu d'abord envie de mordre, mais je dois avouer que ce que dit le prof masqué est une piste de solution: Cessons de considérer le système comme responsable du décrochage et de considérer les jeunes comme de pauvres victimes. Je suis une "réformée", je ne suis pas une victime et je m'en sors très bien, ce qui n'est pas dû à la chance, à la providence où à une quelconque anomalie du système, mais bien à mon "buttage de cul" quotidien. La solution de que je propose: Cessons d'infantiliser les jeunes en les traitant comme des victimes ou comme des chenapans débiles et imputons leur pour une fois la responsabilité de leur échec/réussite. Car les seuls outils pour réussir sont le rêve et l'effort soutenu. Et ça, aucun système ne l'a jamais offert et ne l'offrira jamais.
Bises, prof masqué!
Mía
Tu vois, Mia, hier, je lisais une lettre ouverte ou l'on disait qu'il fallait adapter l'école aux jeunes et blablabla... On connait la chanson. Aussi loin que me recherches m'ont mené, on tient ce genre de discours au Québec (1950...)
On ne fait que ça adapter l'école! La réforme, ce tremblement de terre pédagogique qui a coûté une fortune, devait contrer le décrochage et permettre aux jeunes de vivre l'école dans un contexte stimulant. Pas sûr...
Et on change et adapte l'école pour, et je m'excuse d'être cru, une minorité qui souvent se pogne le beigne à pleines mains.
Tu jases avec des parents d'élèves qui décrochent et souvent tu t'aperçois qu'ils sont pareils à la maison, dans leur vie personnelle: blasés. Pas moyen de rien leur demander. Couper le gazon? Faire le ménage de leur chambre? Sortir les poubelles? oublie ça! Mais pour jouer à la console vidéo, par exemple...
La vie est parfois cruelle et dure. Elle est parfois belle et gentille. Mais quand on parle de mondialisation, je doute que les Indiens, les Chinois, les Japonais s'épanchent sur leur état d'âme pendant des années.
Personnellement, j'en ai plein les oreilles de ces discours culpabilisant à l'écart de l'école. Et les jeunes, eux? Et ces parents à-plat-ventristes, eux?
De plus, tout ce discours sur le décrochage scolaire, en plus de culpabiliser l'école, risque de nous ramener à la course à la diplomation au détriment d'individus bien éduqués, compétents et connaissants.
C'est ce que je crains le plus: contrer le décrochage en diplômant à tous vents.
Il y aura toujours des décrocheurs. Faut-il baisser les bras? Non. Mais on pourrait peut-être arrêter de se faire chier un peu et leur remettre un peu de responsabilité sur les épaules.
Et de façon plus pratique, on devrait arrêter d'improviser et aller voir ce qui se fait ailleurs. Également, il faut diffuser les initiatives payantes dans le réseau et laisser chaque région les adapter à son milieu. Ce qui marche au Saguenay risque de ne pas marcher à Montréal et vice-versa.
De grands paramètres pour le Québec et des solutions locales efficaces et validées dans les régions. Pas difficile à comprendre, il me semble.
Et surtout, ne pas abaisser les standards de réussite.
"Cessons d'infantiliser les jeunes en les traitant comme des victimes ou comme des chenapans débiles et imputons leur pour une fois la responsabilité de leur échec/réussite."
Entièrement d'accord avec cela. Ça permettrait peut-être de mettre fin aux discours du genre "l'école, c'est fait pour les filles". À ce que je sache, être discipliné et capable de fournir des efforts, ça n'appartient à aucun sexe...
Le prof; C'est incroyable quand on parle de décrochage à quel point on a une vision basée sur certains préjugés. J'ai des filles qui jouent au hockey dans mes classes. Il ne leur vient jamais à l'esprit de décrocher. On tiendrait le même discours à l'égard d'adultes et on parlerait de sexisme.
"C'est ce que je crains le plus: contrer le décrochage en diplômant à tous vents."
Je crains que le pelletage en avant est bien commencé et qu'on n'est qu'à un pas du :
"À l'école au Québec, tu t'inscris, tu réussis, c'est garanti."
Missmath,
N'est-ce pas ce qu'on fait actuellement avec la forme d'évaluation faite dans nos écoles? Les élèves réussissent, garanti! À la condition qu'ils ne décrochent pas avant. Pourquoi forcer un jeune à obtenir un diplôme contre son gré? Ne voit-on pas de plus en plus d'anciens élèves retourner à l'école après avoir goûté au marché du travail?
C'est une question que je me pose.
Cendrillon, ne me fais pas peur.
Des évaluations actuelles, je m'attends au meilleur ET au pire. Nous en reparlerons l'an prochain.
Pourquoi forcer un jeune à obtenir un diplôme contre son gré ? Pour les statistiques et les apparences de performance.
Les jeunes qui reviennent à l'école après avoir goûté au marché du travail ne sont certainement pas les plus forts de la classe, mais ils sont souvent les meilleurs élèves de la classe : ils savent pourquoi ils sont là, ils n'ont pas de temps à perdre et ils sont ouverts à tout mettre en oeuvre pour réussir.
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