05 octobre 2009
Alerte d'incendie: utilisateur-payeur
Incroyable, mais la CSDM a décidé de refiler une partie de la facture aux mauvais plaisantins qui déclenchent de fausses alertes d'incendie dans ses écoles. Incroyable parce que je ne comprends pas que ce n'était pas la pratique habituelle auparavant.
Dans certains cas, on portait plainte au service de police mais, quand on a affaire à un mineur, pensez-vous sérieusement que le jeune écopera d'une sanction criminelle?
Seul bémol: il en coûtera 250$ aux jeunes qui tireront la sonnette d'alarme alors que les coûts peuvent atteindre 2 700 $ lorsque ses pompiers doivent se déplacer. On subventionnera encore les petits connards qui décident de s'amuser à nos frais. Pourquoi ne pas les laisser seuls la facture? Tu déconnes, tu paies. C'est clair et simple, non?
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6 commentaires:
«C'est clair et simple, non?» Oui, ça l'est, mais tu sais très bien qu'il y aura toujours des parents, des intervenants et autres pour déresponsabiliser tous et chacun et, donc, faire payer le moins possible les coupables. C'est navrant et c'est une façon de faire qui est étendue à l'ensemble de la société. Je partage ton avis: tu brises, tu paies! Je me rappelle une de mes collègues qui avait eu à faire face à une plainte de parents à son égard, logée au conseil des commissaires, parce qu'elle avait demandé à un élève de rembourser un roman qu'il avait démoli. Ça illustre bien dans quelle société nous vivons: on prend, mais on ne rend pas.
Plusieurs études longitudinales récentes démontrent que les problèmes de comportement (ou troubles de conduite) chez les jeunes vont de pair avec pauvreté. Les statistisques des problèmes de comportement et de décrochage dans les quartiers défavorisés explosent exponentiellement par rapport aux quartiers mieux nantis. Ceci peut être expliqué par bien des facteurs: cadre familial quasi-absent, pauvre valorisation de l'éducation, violence, familles éclatées, dépendances, dépressions, besoin de travailler pour subvenir aux besoins de la famille, prise en charge de la famille à des âges très bas car absences parentales... La liste est longue. Devons-nous rajouter des amendes en surplus? La psychologie béhaviorale punitive a fait piètre figure partout où elle a été adoptée. Le système de faute-punition ne fait que renforcer l'écart entre jeunes ayant des troubles de comportement et l'autorité scolaire ou sociale. Je suis prêt à la payer, messieurs et mesdames, cette note, nous en avons les moyens comme société. Au lieu de continuer à enfoncer des jeunes qui, au point de départ, n'ont pas eu les mêmes chances que les autres. La discussion, le renforcement positif ainsi que l'inclusion me semblent des systèmes beaucoup plus viables pour ces jeunes souvent mis de côté.
Cher Simon,
Travaillez-vous dans une école? Moi, oui. Cela me donne une certaine expérience sur le terrain. Est-ce suffisant pour me lancer dans certaines affirmations? Parfois. Et il m'arrive de me tromper.
Que faites-vous avec un jeune qui a déclenché six fois un système d'alarme dans une école dans la même année? Six fois. Avec de belles discussions, rencontres des parents et tout le blabla.
Oui, la répression seule est insuffisante. Elle doit aller de pair avec un système de valeurs (respect des autres, de l'environnement...) et elle vient appuyer ce discours.
Mais la technique que vous suggérez est exactement ce qui se fait déjà dans nos écoles, avec le succès qu'on lui connait.
Et honnêtement, un jeune qui tire une sonnette d'alarme partout ailleurs se verra infliger des conséquences tout aussi lourdes. Préférez-vous des charges criminelles? À force de vouloir «éduquer» en jasant, l'école se met en marge de la société et finit par mettre ses jeunes en marge aussi..
On perd un temps fou à gérer des comportements de plus en plus déviants. Vous seriez surpris de voir à quel point les «petits cons» monopolisent ressources et énergie dans nos écoles. Et ce, au détriment des élèves faibles qui auraient justement besoin d'éducation pour briser le cercle de pauvreté dans lequel ils vivent.
Le dialogue dans une école de 2000 élèves est souvent illusoire. Et à vouloir sauver un «petit con», on en perd souvent deux ou trois bien plus méritants.
Quand vous dites que nous avons les moyens de payer cette note comme société, vous vivez dans une autre réalité, je crois. Mais si vous insistez, laissez-moi vos coordonnées, on vous enverra les factures se montant à des milliers de dollars par année.
Oui, je travaille dans une école.
Oui, en tant que société, je suis prêt à payer cette note. Je suis d'accord avec vous qu'après six récidives, d'autres mesures, plus drastiques, s'imposent. Mais pouvons-nous, ou devons-nous, généraliser cette façon de faire à l'ensemble du réseau scolaire? Je ne le crois pas. Les jeunes sont à l'école dans un processus d'apprentissage. Ce débat ne sera pas résolu aujourd'hui, il perdure déjà depuis bien longtemps. Mais, de grâce, ne traitez aucun élève, qu'il soit déviant, turbulent, aggressif, dérangeant, invivable, violent, de petit con.
Bien à vous.
Simon: tout d'abord, en tant que société, je ne suis plus prêt à payer pour les autres. Je ne suis plus prêt à payer pour les gens qui se blessent en autant ivres au volant et compagnie. En santé et sécurité, il y a la notion de risques raisonnables qui fait qu'on dédommage seulement ceux qui ne courent pas après le trouble. Tanné de payer pour les autres. À un moment donné, on déresponsabilise à force de vouloir comprendre.
Jusqu'à quel âge un jeune est en processus d'apprentissage au fait? Il me semble qu'à six ans, on devrait savoir que tirer une alarme de feu est un geste fortement répréhensible. Il faut encore l'expliquer?
À cet égard, vous enseignez au primaire? au secondaire? une petite ou grande école?
Désolé, mais un «petit con», c'est un élève qui sait très bien ce qu'il fait, qui en a déjà subi les conséquences et qui recommence parce qu'il trouve cela amusant. Il y a des enfants-rois qu'on peut être excédé de tolérer avec leurs coportements. Le terme est juste et mérité.
D'ailleurs, il est remarquable que vous associez comportements déviants et pauvreté. Mon école est située dans un milieu dit favorisé. Pourtant, on y retrouve plusieurs comportements déviants. La bêtise humaine est largement répandue et n'est pas l'apanage d'une classe sociale, à ce que je sache.
On peut trouver des moyens de permettre de rembourser son amende mais, à un moment donné, il faut payer.
Je n'éterniserai pas le débat, car il me semble sans fin. Par contre, j'ajouterai que le débat d'idées est sain et nécessaire au coeur d'une société. Le choix entre éducation et répression se pose depuis toujours.
Je vous dirais, pour ce qui est du lien direct existant entre pauvreté et troubles de conduite, de consulter les études longitudinales et globales (qui ne sont donc pas associés à un cas personnel ou à une seule école, mais bien à l'ensemble de la population, tout comme la loi punitive que vous défendez) qui ont été publiées depuis les vingt-cinq dernières années.
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