Questionné récemment à propos de cas où des d'élèves inscrits au programme
de Formation préparatoire au travail (FPT) ne recevraient pas un enseignant adéquat,
le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, déclarait par la voix de son attaché
de presse: «Le
ministre trouve important que chaque élève exploite son plein potentiel, il ne
veut pas que le système scolaire laisse tomber qui que ce soit et il s'attend à
ce que les commissions scolaires répondent de leurs décisions.»
S'il est sérieux dans ses intentions, j'invite le ministre à se pencher sur
les cas suivants qui poussent l'élève à ne pas donner le meilleur de lui-même
et à ainsi ne pas recevoir un enseignement qui exploite son plein potentiel
- les règles de passage d'un élève d'une année académique à une autre qui sont une véritable comédie. On assiste plus à une promotion automatique qu'à autre chose. Ainsi, au secondaire, dans certaines commissions scolaires, un élève n'a pas à réussir aucun de ses cours pour être promu jusqu'en troisième secondaire.
- les examens de fin d'année qui mesurent à peine quelques connaissances vues durant l'année pour ne s'intéresser qu'à des compétences parfois si minimales qu'un bon élève de sixième année du primaire peut réussir des épreuves de quatrième secondaire et de cinquième.
- les critères de correction des épreuves de fin d'année dont on s'assure qu'ils permettront la réussite du plus grand nombre au détriment même de ce que signifie le mot «réussite».
Voilà ce que devrait faire le ministre s’il veut que chaque jeune exploite
son plein potentiel à l'école au lieu de simplement répondre à des attentes
minimales et à se contenter de respecter la loi du moindre effort. Mais il est
fort à parier qu'on lui expliquera que tout va bien dans le meilleur des mondes
en éducation et que le grand mensonge se poursuivra.
5 commentaires:
À votre tour les gens de l'éducation de découvrir le vide sidéral du bon docteur. En santé il s'occupait personnellement des patients trop longtemps sur une liste d'attente. En éducation il s'occupera personnellement de chaque élève en difficulté. Pour le reste il faudra s'adresser à son attaché de presse ou son chef de cabinet. Ah oui, il aime beaucoup les inaugurations. N'importe quelles!
Sur la question des règles de passage, j'ai été surpris d'apprendre dernièrement que notre école devait convaincre un parent de la nécessité du redoublement d'un jeune pour que l'on puisse procéder. C'est peut-être une mauvaise interprétation de la loi, mais ça me déroute pas mal.
Ainsi ici, un élève passe année après année avec ses échecs depuis un bon trois ans...
Cet élève est malheureusement condamné à l'échec au final...
M Gillac: les mauvaises langues disent que l'Éducation a été un prix de consolation pour ce ministre écarté de la Santé...
"les examens de fin d'année qui mesurent à peine quelques connaissances vues durant l'année"
tellement d'accord! Ma belle-fille est en secondaire 1. Pour son examen de géographie je lui demande ce qu'elle a à étudier. "Rien. c'est un examen sur la Californie, le texte va être dans le document"
heu... les examens finaux ne sont pas supposés valider les connaissances acquises durant l'année? avec le résumé qu'elle m'en fait, je vois plus un examen de lecture qu'autre chose.
Jonathan: mais non, cet élève progresse...
Anouk B: effectivement, je faisais le même commentaire à une conseillère pédagogique hier. Mes examens en lecture demandent plus d'étude que ceux de la CS ou du MELS. Il ne s,agit par de par coeur mais d'application de concepts vus en classe. Actuellement, la mode est aux questions de «réaction». J'y reviendrai.
Dans les autres matières, en histoire, il est vrai qu'on dirait un examen de lecture ou même d'écriture. D'ailleurs, pour corriger les réponses longues, les profs doivent utiliser une grille de correction qui ressemble à celle en français.
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