07 septembre 2007

Journal de Mouréal: un test révélateur

Le Journal de Mouréal nous propose un ti-test pour savoir si on est aussi bons que nos enfants à l'école. Wow! Permettez-moi de critiquer un peu la chose.

Un test à choix de réponses alors qu'on vit le renouveau pédagogique dans nos écoles! Et mes compétences, moi, on en fait quoi? Surtout que mon résultat à ce test est chiffré en pourcentage...

Ensuite, le test du JdeM ne couvre pas l'ensemble des matières vues au primaire. Il ne s'intéresse qu'au français et aux maths. Tant pis pour les matières molles ou liquides...

De plus, ou je suis parfaitement incompétent ou la partie grammaticale emploie une terminologie qu'on n'utilise pas toujours dans nos écoles québécoises. Quelques exemples rapidement tirés de la question 5b) : un déterminant détermine... un adjectif est épithète.

Une question est également mal foutue: «3. Dans les phrases suivantes, trouvez les expansions du noyau. Cochez TOUS LES MOTS qui les forment» Expansion de quel noyau? Sûrement celui du GN.

De plus, l'idée de demander à la question 5b) la fonction de certains mots sans nécessairement tenir compte des groupes auxquels ils appartiennent est pour le moins discutable. Disons que cette approche ne respecte pas le modèle d'analyse de la phrase, je crois. (En fait, je m'en fous un peu parce que je déteste l'enseignement par groupe de mots).

Enfin, ce test comporte quelques erreurs mineures mais ironiques.

  • «sauf la question n° 5 qui peut être énoncée à des élèves...» (introduction) Peut-on énoncer une question à quelqu'un?
  • «Yves a été très gentil, ce cadeau je le lui donne.» (question 2e) Erreur manifeste de ponctuation. Au minimum, on aurait dû écrire: «Yves a été très gentil. Ce cadeau, je le lui donne.»
  • «Cochez TOUS LES MOTS qui les forment» (question 3) Un point à la fin de la phrase serait apprécié, comme on le suggère d'ailleurs à 8 1) : «Il ne faut pas oublier les points à la fin des phrases.»
  • «Lors d'une sortie en classe au verger Jodoin, Guillaume a cueilli 24 pommes vertes, 31 pommes rouges et 17 pommes jaunes.» (question 6) Peut-être devrait-on placer une virgule pour isoler le complément de phrase détaché? «Lors d'une sortie de classe au verger, Jodoin...» Ajout: Un commentaire de René-Claude me montre que j'étais dans les patates ici. Ah! quand on veut aller trop vite...

Rien de trop grave, comme on peut le constater. Notons finalement que Le Journal de Mouréal a le mérite de s'intéresser souvent au monde de l'éducation. Seulement, parfois, il manque quelque peu de rigueur dans son approche. C'est à la fois dommage et très révélateur.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je n'irai même pas voir ce test, j'ai horreur de la grammaire. J'écris (relativement) bien que par instinct.
Mais tu piques ma curiosité, en ce samedi matin très tôt (une activité scoute au programme)... pourquoi la virgule entre verger et Jodoin ? Je croyais que "Verger Jodoin" était le nom de l'entreprise...

Hortensia a dit…

Honte à moi, j'ai eu 91,4%. ;-)
Je suis sûre que j'ai perdu mes points à la section 3, "les expansions du noyau", j'étais vraiment pas certaine de mon coup!
Dommage qu'on ne puisse savoir où on a fait nos erreurs.

Le texte de la section 5 est tellement ennuyant et moralisateur que j'ai failli m'arrêter là. Il dit, par exemple, "[qu'i]l est naturel que nos semblables portent des jugements sur notre valeur." Ah bon?! Je croyais qu'il fallait éviter le plus possible de porter des jugements sur les autres... De plus, le texte laisse entendre que ce que pensent les autres de notre "vertu" devrait avoir une importance pour nous. On dirait qu'on a recyclé un texte des années 50. Pas parce qu'on fait de la grammaire que les textes doivent être aussi plates!

Enfin, plusieurs formulations de questions sont discutables, comme vous l'avez relevé...

Une question me chicote, quel résultat à obtenu votre amie Claudine vous pensez? ;-)

Le professeur masqué a dit…

Renée-Claude: vous aviez effectivement raison. J'ai corrigé ma correction par honnêteté intellectuelle comme vous le verrez. À minuit, la visibilité est parfois embrouillée, mais ce n'est pas une excuse.

Hortensia: effectivement, un test sans corrigé, c'est comme une journée sans fromage.

Le texte de la question 5 est très moralisateur, comme vous l'avez relevé.

Quant à celle dont-je-ne-prononce-plus-le-nom, elle traverse une mauvaise passse, semble-t-il, si l'on se fie à son blogue.

A.B. a dit…

J'ai fait le test et je relève les mêmes observations que toi. Vraiment, on aurait dit des questions provenant d'une vieille grammaire jaunie. Moi-même j'ai dû faire un effort pour me remémorer les anciens termes (que veux-tu, à mon âge, certains avaient disparu alors que j'étais encore sur les bancs d'école...lol).

Ness Eva a dit…

EXPANSION DU NOYAU???
"Kessé ça?!", me suis-je exprimée. (Et le lendemain, je suis allée m'instruire auprès de collègues qui enseignent le français et j'ai été illuminée par le Savoir.)

Étant prof d'anglais, on va dire que j'ai une bonne excuse. Je n'ai pas réussi à compléter le test...

Magrah a dit…

J'ai eu 78.64%. Et je suis très déçue de ne pas avoir accès au test corrigé... j'aimerais bien connaître mes erreurs et savoir finalement c'est quoi un maudit épithète!!! :o)

Et les deux sections sur la nature et la fonction des mots sont vraiment assomantes...

Le professeur masqué a dit…

Safwan: heureux bancs (commentaire niaiseux. On parle des épithètes qu'on ne voit même pas en classe. Disons que le JdeM aurait besoin du prof de français pour les aider...

magrah: épithète = complément du nom. À l'époque, on disait d'un adjectif qu'il était épithète d'un nom s'il tétait à côté du nom...