21 septembre 2007

Les lois 142 et 43 toujours actives!

Si les enseignants doutaient de vivre encore longtemps avec les contraintes imposées par les lois 142 et 43 imposant leurs conditions de travail et restreignant leurs activités syndicales, qu'ils prennent connaissance de l'événement suivant tel que rapporté par Le Devoir ce matin.


Au collège Édouard-Montpetit, des modifications ont été apportées à la composition de la commission des études. Celles-ci ont soulevé la colère des professeurs et pour cause. Ainsi, ce ne serait plus l'assemblée générale du syndicat de ces derniers qui choisirait les représentants des professeurs à la commission des études. On nommerait plutôt de facto les coordonnateurs des programmes importants tandis que la directrice des études choisirait elle-même un représentant pour les programmes plus petits. Pour cette dame, l'ancien mode de fonctionnement donnait trop de pouvoir au syndicat. Sauf qu'avec cette nouvelle formule, on se retrouverait avec une situation absurde ou elle pourrait nommer des gens qui se prononceraient entre autres sur le renouvellement de son contrat, par exemple.


Bref, les professeurs ne sont pas contents. Et le plus beau de toute cette histoire est que le collège Édouard-Montpetit menace d'utiliser la Loi 43 pour les empêcher de perturber, comme ils le prévoient, la prochaine rencontre de cette instance consultative. Parmi les sanctions que pourraient subir les contestataires:
  • chaque journée d'action syndicale coûtera une journée de salaire aux participants et trois mois de salaire aux membres de l'exécutif syndical;
  • fin de la eprception automatique des cotisations syndicales pour une période de trois mois;
    amendes allant de $100 aux participants et de $100 000 au syndicat concerné.
Vous ai-je mentionné que mon syndicat négocie présentement le renouvellement de notre convention collective locale? La partie patronale adopte depuis le début une attitude instansigeante et fermée. Cela vous surprend-il quand vous venez de lire ce qui se passe au collège Édouard-Montpetit? Les patrons ont tous les pouvoirs et ils comptent bien s'en servir. Peut-on parler de négociation quand un syndicat est muselé de la sorte par une loi que le Bureau international du travail, un organisme de l'ONU, a condamné?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

J'y travaille, et je n'étais même pas au courant ...

Je dois dire que cette nouvelle façon de faire ne m'étonne pas. J'ai vu une petite nouvelle, entrée en septembre, être engagée au régulier à la session d'hiver alors qu'il y avait d'excellentes chargées de cours expérimentées (dont moi, hé hé !) qui avaient passé en entrevue au printemps d'avant.

Je dois avouer que j'ai décroché pas mal de ce qui se brasse à "mon" collège. Je me suis pourtant impliquée au niveau syndical, avec deux collègues chargées de cours. Triste, non ?

Cet automne, on a déplacé le bureau des chargés de cours vers un local plus petit qu'une chambre à coucher. C'est peu dire sur la considération qu'on a pour nous ! Le pire, c'est que ça s'est fait presqu'en cachette, "ils" n'ont averti personne, ils ont fait des tas ou des sacs avec nos objets personnels. Pff !

C"est triste, parce qu'ils vont propablement me perdre. J'ai été approchée pour travailler ailleurs, où, on semble apprécier mes talents. C'est très flateur, et j'en ai bien besoin, après 7 ans à travailler toute seule dans mon coin, sans feed-back professionnel...

La Marsouine a dit…

Cher Professeur Masqué,

je me dois ce matin de vous apprendre une vieille nouvelle capitale : la démocratie est morte. En effet, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le monde, occidental au départ, au complet de plus en plus, adopte les valeurs et façons de faire américaines. Or, il faut savoir que les États-Unis ne sont pas une démocratie. En effet, il s'agit, autant dans leur mode électoral que dans leur processus décisionnel, d'une oligarchie, où seule un petit groupe d'individus, triés sur le volet, ont leur mot à dire.

Ainsi, la démocratie est morte. Le capitalisme l'a tué. Je suis désolée d'être porteuse d'un tel message mais... attelez-vous, ça ne fait que commencer.

Hortensia a dit…

Ce qui se passe à Édouard-Montpetit est scandaleux. J'avais entendu parlé de la situation qui prévaut là-bas à ma dernière assemblée syndicale. Au cégep où j'enseigne, les professeurs sont encore majoritaires à la commission des études et les représentants des enseignants sont choisis par l'assemblée. Cette bataille a été menée et gagnée bien avant que je sois embauchée et la commission des études fonctionne très bien. Il va falloir que les enseignants d'Édouard-Montpetit se tiennent debout et mènent leur bataille. Je suis sûre qu'ils peuvent obtenir bien des appuis des autres collèges.

Je ne partage pas le pessimisme radical qui est partout dans l'air. Il est encore possible et nécessaire de lutter pour améliorer nos conditions de travail. Il ne faut pas sombrer dans le découragement et l'apathie. Des gens en ont mené des combats avant nous, il faut que nous menions les nôtres. Un des problèmes est justement que bien des syndiqués se lavent les mains de leurs responsabilités. Certains ne font même pas le minimum, c'est-à-dire assister aux assemblées et se tenir informé de ce qui se passe. Après, ces mêmes personnes sont là pour se plaindre que c'est donc terrible ce qui arrive et qu'on les traite donc mal. Je m'excuse mais ça me fâche...

p.s. prof masqué, si tu trouves mon commentaire trop cinglant, ne le publie pas, je n'en serai pas offensée.

Anonyme a dit…

Prof masqué, c'est bien ici qu'on répond à ton sondage?

Oui? Bon, ma réponse est Je vomis.

C'est une mauvaise blague redondante. Chaque négo amène sa loi anti-négo, chaque contestation sa loi anti-contestation.

Démocrassie.

Décidément, je trouve ce blogue de plus en plus intéressant et pertinent.

Zed ;-)

A.B. a dit…

Je ne savais pas que notre syndicat renégociait notre convention locale. Je vais en parler à mon délégué demain (c'est mon voisin de bureau, ce sera vite fait!).

Concernant cette situation au collège, elle démontre très bien à quel point nous nous sommes fait avoir avec ces deux lois, 142 et 43. Nos pouvoirs ont diminué énormément et, pourtant, le Québécois moyen continue de penser que nous pouvons tout faire parce que nous sommes syndiqués, que nous avons des salaires faramineux, que nous sommes trop payés. On perd mes amis, on perd gros...

A.B. a dit…

@ Hortensia:
Je suis d'accord avec toi: pour avoir la permission de chialer, il faut s'impliquer.

Le professeur masqué a dit…

Renée-Claude: bonjour à vous! Je n'écris pas beaucoup sur votre site ces temps-ci, mais je le parcours régulièrement.

Votre anecdote montre bien toute la considération qu'on a parfois pour le sprofs!

La marsouine: je partage tellement votre avis. La démocratie est vivante quand les gens y participent autrement qu'en chiâlant et en votant comme des moutons. Souvent, une élection est une illusion de faire un choix.

Hortensia: cinglant, mais non! J'y reviendrai mais, cette année, je laisse le soin aux autres d'aller au combat. Je les soutiens, sauf que je ne mets plus en première ligne pour recevoir les tirs de l'ennemi et de l'armée à laquelle j'appartiens.

Zed: merci pour ton commentaire en cette période de doute intérieur.

Safwan: et puis, ce délégué?

Anonyme a dit…

C'est vraiment ce que je crois.

;-) Zed