La série de reportages de La Presse suscite quelques débats sur la blogosphère et ailleurs. Bon, on me reproche gentiment de ne pas faire «dans la dentelle» (ici), mais un lecteur attentif notera que j'ai pris soin de parler de certaines écoles privées et de ne pas généraliser ma pensée à l'ensemble des établissements de ce type. «(...)je n’y ai rien vu qui assure à l’école publique une amélioration des services d’éducation», indique le blogueur Mario Asselin. Et il y a bien raison parce que ce n'était pas le but de mon billet!
Mon but était de montrer que le pseudo succès de plusieurs écoles privées s'explique souvent par des pratiques discriminatoires et sélectives, que celles-ci disposent d'«avantages» que n'a pas le public, qu'il est «purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement» et que ces derniers ne remplissaient pas véritablement leur mission éducative.
Point à la ligne. Mais là ou j'enrage un peu, c'est quand je lis les commentaires de cet internaute en réponse au billet de Louis Préfontaine:
«Pourquoi le privé est-il si populaire ? Parce qu’il offre la possibilité à un enfant d’apprendre dans un cadre respectant son potentiel. Ca, TOUT le monde le sait.
Vous nous dites que ces enfants n’ont pas droit à une éducation à la mesure de leur potentiel…
Mais jamais ne demandez-vous au public d’offrir un tel programme à ces enfants. Et la solution est pourtant la.
Si l’école publique était capable d’offrir ceci aux meilleurs enfants, le privé serait en voie extinction.»
6 commentaires:
Il serait intéressant de lire ce que ces gens pensent du programme international offert dans plusieurs écoles privés.
Désolé de vous choquer Prof mais je me permet d'en remettre...
Je suis totalement d'accord que le privé a la partie facile: sélection des meilleurs, « écrémage» au fil des ans, rejet...
Personne (d'honnête) ne mets cela en doute.
Et il n'est pas honnête effectivement de comparer ces deux systèmes sur la base des résultats...
Mais mon point reste le même.
Le privé offre une éducation plus poussée pour ceux qui sont capable de le prendre. Sur quel principe un enfant ne devrait avoir la possibilité de pousser son éducation à la limite de ce qu'il est capable ?
Il est faux de prétendre que sur ce point, le privé et le public sont égaux.
Ou je ne suis pas d'accord est sur le point que parce que le public doit tenir compte des cas problèmes ( ou même normaux en fait ), celui-ci est justifié de ne pas offrir de programme pour les enfant les plus doués.
Avec raison me dites-vous que le public offre le programme International pour de tels enfants.
Mais pourquoi ce programme n'est-il pas offert de façon plus large ?
Plusieurs parents ignorent ce programme parce qu'ils ne le connaissent pas et aussi parce que celui-ci est offert à tellement petit échelle que la sélection en est plus cruelle qu'au privé.
Je me pose la question à savoir pourquoi demander que le programme International soit offert à plus grande échelle soit une demande «enrageante» ?
La demande est là: pour preuve nous avons le nombre d'enfants qui choisissent le privé comme alternative satisfaisante...
François: si un parent ne connait pas le programme d'études international, il a un sacré problème, il veut juste flasher en envoyant ses enfants au privé ou il a du fric à perdre...
Par ailleurs, vous raisonnez à l'envers: on a commencé à offrir le PEI au public pour concurrencer le privé. Et on commence à choisir le public comme alternative au privé. Même que, dans certaines régions, le privé commence à être délaissé devant la qualité du PEI offert au public.
Quant au fait que le PEI ne soit pas offert de façon plus large, on accueille chez nous tous les élèves qui réussissent certains tests. On est en croissance et les collèges privés de la régions en subissent les contrecoups.
Le public est capable et offre souvent une éducation de qualité. Désolé de vous contredire. Je vis ce cas dans ma région.
Prof, on ne peut remettre en question ce que tu affirmes à propos du PEI offert dans certaines écoles publiques...
Malheureusement, ce type de programme n'est pas offert dans ma région: c'est plutôt le grand vide par chez nous... où les mentalités sont, semble-t-il, différentes...
Moi, je n'ai pas fait de PEI quand j'étais jeune, mais au moins je n'ai pas perdu mon temps dans des groupes avec des jeunes que l'école n'intéressait pas. Il y a 25 ans, c'était les classes «enrichies», sans les flonflons du PEI.
Combien de classes sont dérangées par des élèves peu intéressés. Trop.
Voilà où l'écrémage peut faire la différence parfois. Évidemment, j'ai vu des pestes, fils ou filles de gens importants se trouver aussi très importants au privé.
Dire que le privé faillit à sa mission éducative parce qu'il ose sélectionner et parfois renvoyer des éléments peu compatibles avec sa mission et ses objectifs me semble exagéré...
J'ai toujours trouvé qu'on y faisait plutôt de l'éducation et les gens qui y travaillent sont aussi des enseignants diplômés et bien souvent expérimentés, comme on en trouve au public.
Évidemment, j'ai vu une école privée que la récession, les nouvelles écoles privées ouvertes et quelques autres contraintes particulières propre à son histoire, tout n'est pas toujours si parfait dans ce secteur. Des jeunes y grandissent, des profs y font leur métier, souvent avec dévouement, comme au public, pour moins de salaire...
Mais bon, l'écho de parents qui ne viendraient pas faire trois jours de suppléances, en maths ou en français, au secondaire fait encore les manchettes...
Leurs petits amours ne peuvent pas être juste gâtés-pourris-tout- cuit-dans-le-bec... C'est nécessairement un système immonde qui explique tout...
On n'a pas d'autres chats à fouetter que de débattre de l'opposition publique/privée parce que les journaux veulent monter en épingle des histoires à la noix?
L'école qui fait le déni général depuis 20 ans des difficultés d'apprentissage et d'adaptation en laissant des cas lourds dans des classes régulières ben ordinaires au nom de grands principes mis dans une loi pour faire sérieux pour en fait sauver des sous en n'offrant pas les services, voilà ce qui, quant à moi, ressemble à un problème systémique d'envergure et un manquement inadmissible à la mission éducative.
Mais bon, pas de palmarès cette année pour noyer le poisson...
Jonathan Livingston
Je note qu'il manque un mot important à une de mes phrases. Je la reformule:"Évidemment, j'ai vu une école privée en difficulté. La récession, les nouvelles écoles privées ouvertes depuis quelques années et quelques autres contraintes particulières propre à son histoire mettent en péril sa survie. Tout n'est pas toujours si parfait dans ce secteur.
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