26 juin 2007

On écrase bien les marmottes...

Je me suis permis une petite escapade gaspésienne de quelques jours et, de retour dans une certaine civilisation, je constate que j'aurais dû me faire écraser sur la route 132 comme les 28 renards, mamottes et porcs-épics que Mme Masquée et moi avons comptés durant notre trajet. Pourquoi ce mal de l'âme?

Quand les bourreaux gèrent la réparation

Tout d'abord, le fait que les jeunes enseignants ne seront pas véritablement dédommagés à la suite du traitement discriminatoire qu'ils ont subi entre 1997 et 2000. Je suis trop en furie pour en parler calmement. J'y reviendrai lors d'un prochain billet. Et plus en longueur. Pour l'instant, je vous invite à lire ce billet d'André Chartrand à ce sujet.

Le bulletin Courchesne: certains n'en veulent pas!

Ensuite, ne voilà-t-il pas que certains pro-réformistes se plaignent de la rigidité du nouveau bulletin super amélioré refait à neuf dernier modèle avec des notes. En quoi transformer des lettres en notes avec un tableau de conversion fourni par le MELS est-il la mère à boire?

Ah oui! On brime les écoles ou les parents ont réussi à élaborer un bulletin blablabla avec la direction. Le bulletin Courchesne a les défauts d'être imposé et unique. Et les autres écoles, celles ou les commissions scolaires ont carrément imposé un modèle uniforme de bulletin, il était ou le RAEQ (réseau pour l'avancement de l'éducation du Québec) pour dénoncer cette manoeuvre? Il y a des façons de réagir et des moments qui sont très révélateurs. L'avancement, à condition qu'il soit à notre manière.

Il y a des milliers d'enseignants qui ne veulent pas de cette réforme et ils ont développé, avec le temps, une nouvelle compétence: fermer leur gueule. Certains devraient apprendre à se garder une petite gêne, il me semble. Juste comme ça. Pour éviter qu'on ait envie de rugir.

Tolérances d'enseignement

Enfin, on apprend que les tolérances d'engagement ont littéralement explosé à cause de la pénurie d'enseignants. Mais n'ayez crainte, angoissés de tout acabit: un porte-parole du MELS nous rassure. La crise devrait se résorber sous peu avec la baisse du nombre d'élèves, dit-il. Je vous prie de noter que c'est la même réponse que sous le ministre Fournier, le ministre Reid, le ministre Simard, le ministre Legault. Depuis 1997 que la situation existe et depuis 1997 qu'on nous promet qu'elle n'est que ponctuelle. À un moment donné, il va bien falloir que quelqu'un se réveille...

Et en passant, il est faux de croire qu'un ingénieur peut enseigner les maths ou un anglophone, l'anglais. Une telle idée dévalorise la profession. Ces gens, tolérés par le système, sont parfois bien gentils, mais ont tout du skieur nautique: ils sont à la remorque des autres profs qui en ont déjà beaucoup à faire.

Demain: avant-dernier jour de l'année scolaire. Réunions pédagogiques. Je devrais demeurer éveillé. Déjà, j'ai fait Québec-Montréal par l'autoroute 20 sans faiblir...

6 commentaires:

A.B. a dit…

«Le Réseau pour l'avancement de l'éducation au Québec regroupe des parents, des enseignantes
et des enseignantes, des directions d'établissements, des conseillers pédagogiques, des
universitaires et plusieurs autres professionnels et intervenants du monde de l'éducation


On peux-tu avoir des noms, s'il-vous-plaît?

Paranoïaque comme je suis, je pourrais m'imaginer que ces personnes ne sont que pure invention. Lucide comme je suis, je sais qu'elles existent et que le dialogue avec elles est la plupart du temps pénible.

Je réaffirme que la Réforme, c'est comme la religion: on y croit et on est pratiquant, point. Les enseignants qui ont des réserves - fondées ou non - concernant la Réforme sont des hérétiques pour les pro-réformistes qui sont bien souvent aveuglés par elle et ont une foi sans borne en cette doctrine de l'enseignement. Émettre des réserves, c'est comme, anciennement, oser dire qu'après huit enfants, on en a assez.

Anonyme a dit…

Cher Prof masqué,

Dans mon milieu de travail précédent, le PQ avait diminué les salaires, éliminé un an d'ancienneté (assez surréaliste, hein?) et quelques jours plus tard, voté une augmentation de salaire de l'ordre de 20 % environ (c'est loin) aux députés.

Le meilleur patron, c'est le gouvernement car il peut décréter toutes les lois qu'il veut quand ça lui tente et toujours s'en tirer. C'est parce que lui, il est intelligent et comprend bien la situation, tu vois...

En bon patron, il sait aussi comment alimenter son feu en nourrissant les idées les plus intelligentes dans sa population, à savoir que les enseignants et professeurs sont déjà bien payés, surtout avec toutes leurs vacances et compte tenu de leur horaire privilégié (sic), tout comme les fonctionnaires, qui, c'est bien connu, passent leur journées à se p... euh à jouer au solitaire sur leur ordi, mettons.

Il aurait fallu que les enseignantes soient voilées et que les enseignants portent un kirpan. Là, c'est sûr, ils auraient eu tout ce qu'ils voulaient et même bien plus. Ajoute à ça un espace de prière.

Zed :-|

A.B. a dit…

Zed:
«Il aurait fallu que les enseignantes soient voilées et que les enseignants portent un kirpan.»
Je suis plutôt d'accord. Le gouvernement québécois s'est montré faible, à mon avis, lors du traitement des accomodements raisonnables, situation qui a fini par créer une polémique.

Je crois que bon nombre de Québécois dont le gouvernement est le reflet se sentent encore nés pour un petit pain, soumis et, donc, on se retrouve avec une espèce de peur malsaine de certains groupes, extrémistes - faut-il le rappeler - qui a fait en sorte que le gouvernement et plusieurs propriétaires d'établissements ont plié devant bon nombre d'accomodements déraisonnables.

Ironiquement, les Québécois sont considérés comme racistes selon une enquête parue dans les journaux il y a quelques mois. Racistes, mais qui accomodent. Qui accomodent mais, lorsqu'on prend la peine d'avoir une conversation sur le sujet avec certains, on est surpris de constater toute la xénophobie qui en ressort.

Bref, on tourne en rond.

Anonyme a dit…

Safwan,

Oui, mais il faut voir à partir de quelle définition du racisme le sondage aété fait, l'échantillonmage et les quesions posées et l'intention de marketing et bon coup médiatique (qui a bien fonctionné) derrière ce genre de sondage, à mon avie extrêmement facile à orienter.

Les personnes les plus dures à l'égard des autres ehtnies et cultures sont, selon mon exérience, des nouveaux-arrivants ou des personnes venant elles-mêmes (ou leur parents) d'autres pays, qui ne comprennent pas comment ou pourquoi nous tolérons toutes sortes de choses, qu'ils ont souvent fui.

Je déteste toute cette mollesse, quant à moi, pour qui les droits de la personne sont non négociables et qui ne devraient jamais être outrepassés par des croyances ou religions, elles-mêmes des idéologies visant à recréer, justement, les inégalités sociales. les systèmes patriarcaux et machistes. En effet, le manque de colonne vertébrale du gouvernement comme de plusieurs resonsables d'organismes, d,institutons, etc. crée beaucoup de frustration, qui, de par la mollesse et la lâcheté d'un grand nombre, ne sera pas déclarée au grand jour.

Le gouvernement a lui-même des comportements et attitudes différents dans les milieux occupés principalement par des femmes ou des gays. Le milieu de l'enseignement primaire et secondaire en est un exemple.

Et c'est tellement décourageant de mettre tout son coeur, sa passion, ses convictons das une entreprise ou la communication est unilatérale...

Zed ;-)

Pour une négociation juste ou qui se conclut d'une manière positive, sur une base très restreinte, le gouvernement impose unilatéralement ses conditions, lorsqu'il s'agit des conditions de travail d'un groupe plus large. Il économise ainsi sur les avantages sociaux, les salaires, les améliorations réclamées et met tout le monde à sa main.

Il n'est donc pas surprenant que pour un ptit groupe, il soit davantage possible de faire reconnaitre certains points.

Le professeur masqué a dit…

Safwan: Le RAEQ regroupe des gens qui poussaient déjà pour la réforme. Y'a pas de noms très nouveau là. Par exemple' Jean-Pierre Proulx qui était président du Conseil supérieur de l'éducation.

Effectivement, le dialogue est pénible avec ceux-ci. ils croient que l"école pousse les jeunes au décrochage, ne s'intéressent à aucun facteur extérieur (pauvreté, drogue, milieu social...) et s'imagine que c'est à elle de faire tous les efforts. Disons qu'ils ont une vision «rousseauiste» des enfants.

De plus, ils vivent dans une bulle comme celle de certains conseillers pédagogiques, directeurs et autres.

Leur vision manichéenne de l'éducation frise le dogme religieux.

Zed: l'éducation a vécu une pratique semblable de la part du PQ. Les anciens m'en parlent encore. Ils en ont gros sur le coeur.

Concernant le kirpan et le voile, votre exemple me semble un peu extrême, mais je me rappelle que les commissions scolaires avaient affirmé qu'un de nos moyens de pression, il y a deux ans, soit de s'habiller en noir, perturbait les enfants...

Enfin, il est paradoxal de constater que les enseignants sont victimes de leur nombre. Au lieu d'être une force, celui-ci constitue actuellement davantage un handicap.

Anonyme a dit…

Hélas, je m'inspire du vécu de Montréal pour mes exemples et de mon milieu de travail...

Zed