16 septembre 2007

Les grandes légendes pédagogiques

Il existe des légendes dont on ignore parfois l'origine: le diable beau danseur, le loup-garou et les nombreuses coupes Stanley des Canadiens de Montréal n'en sont que quelques-unes. Actuellement, l'une d'entre elles, à caractère pédagogique, sévit chez les enseignants. Laissez-moi vous raconter comment j'ai été confronté à cette dernière aujourd'hui..

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Prof masqué, toujours aussi inconscient de l'importance de la vitalité économique rurale, faisait des achats au WalMart quand, tout à coup, il croisa une ancienne collègue travaillant maintenant dans une école voisine et qu'il n'avait pas vu depuis quelques années.

(En passant, le métier d'enseignant est incroyable pour cela: on passe 180 jours par année avec une personne, on la connaît mieux que son conjoint et paf! elle disparaît dans une autre école. Ce genre de situation, à moins que je ne me trompe, est fréquent en éducation.)

  • Prof masqué: Et puis, en quel secondaire enseignes-tu cette année?
  • Ex-collègue maintenant dans une école voisine: en troisième.
  • PM: Ouins, la réforme.
  • ECMDUÉV: je ne m'en fais pas avec cela. Je vais continuer à donner des tests et à enseigner la grammaire.
Voilà! La légende a frappé encore! D'ou vient cette idée que la réforme interdisait l'enseignement de la grammaire et l'imposition de tests de connaissances aux élèves? Il doit bien y avoir une raison pour qu'autant d'enseignants aient l'impression d'être des résistants pédagogiques et des délinquants scolaires.

J'écoute les conseillers pédagogiques, je lis les documents du MELS et c'est pourtant évident selon eux: jamais la réforme n'a interdit de telles pratiques. J'en conclus donc que l'enseignement rend cinglé et cause des hallucinations pédagogiques collectives. Vite, un psychologue!

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Surtout que les programmes de premier et de deuxième cycle consacrent de nombreuses pages aux notions et concepts de grammaire...

Et qu'il est écrit noir sur blanc dans celui du deuxième cycle que l'enseignant doit varier ses pratiques pédagogiques et utiliser à l'occasion l'enseignement magistral. Alléluia!

bobbiwatson a dit…

Pas besoin de psy, seulement besoin d'une mise à jour dans la communication MELS/CS. Tout est dans la communication. On sait que chaque personne interprète à sa façon les données qui lui sont transmises. Quand elles le sont du MELS .... c'est sujet à interrogation. Le MELS n'étant pas le meilleur communicateur.

Réglons le problème de communication à la base (cela semble être un problème très présent en 2007 et ce, à plusieurs niveaux), i.e. au niveau du MELS et peut-être que l'ensemble de nos profs "réforme" arriveront-ils à comprendre uniformément "sans utiliser leurs compétences transversales".

Tout est dans la communication !!!

Magrah a dit…

Je ne vous apprendrez rien en vous disant qu'il n'y a personne de plus sourd que celui qui ne veut pas entendre...

Je considère les examens de connaissance nécessaire dans la mesure où ils ne sont pas conçus de façon à ce que l'élève n'ait qu'à revomir une certaine quantité d'info reçu. Ce genre que test ne vaut pas plus que le vomit métaphorique dans lequel il beigne.

Le test de connaissance, lorsqu'il sert à préparer l'élève à passer à un niveau supérieur et qu'il est utilisé par l'enseignant pour prendre le pouls de sa classe est un outil pédagogique très utile. Il n'est donc pas une fin en soi, mais un pivot vers la mise en oeuvre.

Anonyme a dit…

C'est peut-être un coup de soleil collectif sur la tête? Une légende s(c)olaire?

Moi, je serais pour que les enseignants lèvent la main, dorénavant, avant de déranger les élèves, qui ont autre chose à faire, franchement, que d'écouter un/e abruti/e parler.

Et n'oublions pas le mot magique! S'il te plait. Si cela ne te plait pas, te heurte, t'incommode, te rend inconfortable, te remet un tantinet en question, te fait peur, t'insécurise, te demande un effort (oh le vilain mot), oublions ça. Mot magique numéro deux : Excuse-moi.

Ceci dit, PM, toi qui es au secondaire, il parait qu'il y a des tests intéressants dans les revues qui s'adressent aux filles stéréotypées. Ce serait à envisager pour faire remonter tes notes et ta cote, au besoin.

En comptant ses points, la personne fait aussi de l'arithmétique et ça donne aussi quelques notions sur le sexe opposé, (en effet : stéréotypes. En stéréophonie, il y a deux haut-parleurs. Un droit, un gauche, à ne pas confondre).

Vérifiez s'il n'y a pas des tests équivalents dans les revues « masculines ».

Il est temps que la CSDM se mette à jour.(Hihihi!)

Zed ;-)

Anonyme a dit…

PM,

Je constate que tu as des liens à droite concernant la langue françoise.

J'aime beaucoup Cyberprof. Tu connais? Bien oui, en tant que malade intello, j'aime m'amuser à faire des exercices de françois. Appele pas le psy, s'il te plait. Je n'ai plus de sous.

Zed :)

Le professeur masqué a dit…

Un dernier mot pour dire que je n'ai pas rêvé et, pendant un bout, on a présenté le renouveau en indiquant que le par-coeur, les exercices, les examens, l'enseignement magistral, c'était fini. Ces avis venaient des conseillers pédagogiques, des directions d'école qui disaient eux-mêmes les avoir eus du MELS.

On a corrigé le tir depuis, mais, quant à moi, le mal est fait.

A.B. a dit…

J'ai eu une conversation du genre avec un collègue d'un autre département de mon école, aussi en troisième secondaire (anglais). Lui aussi s'était fait embarquer non pas par la légende mais, comme ton dernier commentaire l'indique, par «l'ancien-renouveau». Ce qu'on ne sait pas, ce n'est pas d'où provient la légende mais, plutôt, qui a fait le malin au jeu du téléphone pendant que les conseillers pédagogiques tentaient de «rétablir» la vérité pour que, malgré leurs précisions, la légende persiste.