30 janvier 2008

Les muffins au pot resurgissent!

Voilà du moins ma première réaction quand je lis cet article publié sur Cyberpresse!

Dans le cadre d'un débat sur la démocratie scolaire qui aura lieu les 20 et 21 février, la Fédération des commissions scolaires du Québec (FSCQ), par le biais de son jovialiste président, André Caron, suggère que les CS soient plus puissantes et autonomes afin de susciter l'intérêt de la population à s'intéresser davantage à celles-ci. On se rappelera que le taux de participation aux dernières élections scolaires avait atteint un maigre 8%.

Cette proposition a de quoi faire réagir quand on sait que bien des gens proposent plutôt leur abolition pure et simple! On peut s'interroger aussi grandement sur le manque de sensibilité politique de la FCSQ. Demander plus quand le grand public considère ces institutions inefficaces et sclérosées. Il y a comme un décalage important.

Pour M. Caron, les citoyens ne s'intéresseront pas aux CS si celles-ci ne sont là que pour appliquer les décisions prises par le MELS : «Ce qu’on veut pouvoir faire, c’est, par exemple, pour un jeune qui ne peut pas faire d’éducation physique, ne pas avoir à demander la permission à la ministre de l’Éducation, mais pouvoir prendre la décision à notre niveau.» Gros enjeu qui suscitera les passions, on l'avouera.

Là ou la chose est plus croustillante, c'est lorsque la FCSQ propose de «déplafonner» le taux de la taxe scolaire (0,35$ par 100$ d'évaluation) pour permettre l'imposition d'un taux selon les services à offrir dans chaque milieu: «Les électeurs seraient alors plus nombreux à s’intéresser aux débats sur l’éducation ainsi qu’à l’administration scolaire. Les élus scolaires seraient alors davantage redevables envers les électeurs.»

Ah! la vilaine coquine! Un gouvernement provincial pourrait être intéressé par une telle mesure de taxation. Il refilerait ainsi l'odieux d'une augmentation à un autre partenaire gouvernemental et pourrait ensuite, par exemple, réduire son financement à celui-ci. Le ministre Fournier avait tenté une manoeuvre similaire quand les comptes de taxes municipales avaient connu une forte augmentation il y a deux ans, je crois.

Si l'on creuse davantage cette idée, on pourrait aussi assister, logiquement, à une baisse du taux de taxation et donc à une baisse des services offerts. Enfin, plus pernicieux encore, comme on sait que la demande de services est plus élevée dans les milieux socio-économiques défavorisé, ce sont eux qui seront nécessairement les plus taxés.

Commençons donc par placer la date des élections scolaires en même temps que celles des élections municipales. Ensuite, assurons-nous donc que les CS soient plus efficaces dans le traitement des dossiers dont elles ont déjà la responsabilité.

Un dernier commentaire en passant: les CS ont un rythme de gestion plutôt lent. Arrive u dossier et on parle en terme d'année scolaire. Arrive le mois de mai et on remet le tout en septembre. Arrive la fin novembre et on pare d'apès Noël.

Il y a des cultures d'entreprise parfois fortement enracinées.

5 commentaires:

bibconfidences a dit…

Prof masqué, je vous ai mis un petit lien sur mon blog qui devrait vous intéresser...

Sylvain a dit…

Quand on voit comment l'argent des budgets des Commissions scolaires est dépensé, on peut se poser plusieurs questions. L'administration engloutit une trop grande part de ces budgets et les services qui tentent de subsister en souffrent...

Alors tous les "plans de réussites" pondus à grand coup de réunions interminables et de grands voeux pieux sans vraie volonté de changement peuvent bien aller se faire voir sur les tables d'apparat des conseils de commissaires ou autres tables de réunions où l'épaisseur (2 sens?) de la paperasse et la beauté des tableaux sont les premiers facteurs expliquant la pâmoison des pondeurs de rapports...

J'exagère peut-être un brin, mais si peu...

Anonyme a dit…

À propos de la taxation selon les services... c'est l'idée la plus stupide que j'ai entendue depuis longtemps. Comme vous le soulignez, ce sont les commissions scolaires en milieu défavorisé qui ont le plus besoin de services appropriés. Cet argument seul devrait suffire.

bibconfidences a dit…

Je pense que j'ai du manger un muffin au pot en écrivant mon billet ce matin...le lien sur Wikipédia m'a distrait et j'ai écrit Bradbury au lieu de Truffaut...pourtant, je le savais...J'ai corrigé le tout.

A.B. a dit…

Encore ce libéralisme économique qui surgit de cette demande de la FCSQ.
Plus de pouvoirs, ça demande très probablement davantage d'encadrement administratif. Ça entraîne donc des coups, refilés au contribuable, car la FCSQ veut que l'on déplafonne le 35 cents par 100 dollars d'évaluation.