19 septembre 2007

Salaire des enseignants québécois et écart avec le Canada

Note: à éviter de lire si vous avez des problèmes de rage au volant et que vous restez près du domicile d'un membre du gouvernement québécois.

Tiens, question d'appuyer les propos de mon dernier commentaire, je vous invite à consulter ce document du MELS. Les tableaux de la deuxième page sont assez révélateurs.

Salaire moyen du personnel enseignant des commissions scolaires en 2003-2004 en dollars courants :
  • $49 586 au Québec
  • $56 273 aux États-Unis
Salaire moyen des éducateurs (voir la nuance dans le texte) des commissions scolaires en dollars courants en 2002-2003 :
  • $51 738 Québec
    $56 584 Provinces de l'Atlantique
  • $64 394 Ontario
  • $63 396 Provinces de l'Ouest
  • $63 235 Canada sans le Québec
  • $60 409 Canada incluant le Québec
On pourra bien sûr relever qu'il faut aussi considérer des facteurs autres que le salaire pour mieux cerner les conditions de travail d'un employé, mais il demeure que l'écart entre les salaire des enseignants québécois et ceux des autres provinces - qui ont également la sécurité d'emploi - ne cessent de se creuser. En 2003-2003, cet écart s'élevait à 18%. Avez-vous déjà entendu Mme Jérôme-Forget en parler?

Je vous rappelle: le but n'est pas de vous faire pleurer, mais de montrer en quoi le discours du gouvermement en ce qui a trait aux médecins spécialistes est quelque peu biaisé. On aurait pu trouver de meilleurs arguments pour nous convaincre que celui de l'écart salarial avec ceux des autres provinces.

Pour paraphraser le document du MELS, ce n'est pas si grave que cela si le salaire moyen des médecins spécialistes est moins élevé au Québec que dans les régions avoisinantes puisque le coût de la vie y est également plus bas.

11 commentaires:

bibconfidences a dit…

Le seul hic c'est qu'on ne vient pas encore offrir des séminaires en vue de recruter du personnel enseignant pour franchir les frontières. Quand ça arrivera j'y songerai sérieusement, pour le moment, je souffre de rage à l'écran.

Gooba a dit…

Je pense que je n'aurais pas dû lire ça... Ce qu'on ne sait pas ne fait pas mal... Crime, méchante différence!!!

Bulle a dit…

Une partie du problème viens, je crois, des enseignants eux-mêmes (on lit jusqu'à la fin et on n'oublie pas que je suis enseignant avant de me lapider).
Petite équation:
Enseignement = milieux de femmes= bitcheries = pas capable de faire un vrai front commun et de se tenir intelligemment.
Médecine = milieux d’hommes = une association = un porte-parole = actions concertées pour vrai
La minute que nous entrons en grève nous pauvres enseignants, nous commençons à questionner l’autorité et la légitimité du (ou plutôt des) porte-parole. On a un nombre tellement grand de personnes qui nous représentent que c’est la cacophonie dans les médias. Je n’écoute peut-être pas le bon poste de télé mais, j’ai entendu parler des médecins spécialistes il y a quelques mois et de nouveau quand ils ont eu ce qu’ils voulaient. Ça ne prend pas un grand stratège pour savoir que le gouvernement ne veut pas perdre la face et que les confrontations publiques, les journées de grève, les accusations de mauvaise volonté (même si elles sont parfaitement vrais) ce n’est pas vraiment aidant… Le gouvernement ne veut pas avoir l’air de céder

Magrah a dit…

Bulle, il y a aussi l'opinion publique qui compte. Quand il s'agit de la santé, toute la population gueule contre le gouvernement. La population prend toujours le bord des infirmières et des médecins.

Pour l'éducation, c'est différent. On fait une demande X, et la population nous ramène les deux mois de vacances sur le nez (comme si mon médecin n'avait pas 8 semaines de vacances payées (pour vrai!) lui...) et se met à gueuler contre nous. Aussi, il faut savoir que, lorsqu'on fait une journée de grève, tous les parents sont dans la merde avec leur ti-pit... ils ont rarement des bons mots à notre égard dans ce temps-là.

Bref, on n'a pas le gros bout du bâton quand on négocie.

Sylvain a dit…

Quand on voit les très généreuses primes de séparation d'anciens députés non réélus, ou de ministres, ou encore d'autres corps d'emploi, quand on voit bien des comptes de dépenses dans l'administration scolaire... et qu'on compare au petit 10 ou 15 $ de matériel auquel a droit un prof pour un an (alors qu'on sait très bien que la plupart investissent de leur propre argent uniquement pour le boulot (J'écris sur un portable acheté à mes frais sans déduction fiscale, alors que l'appareil sert au moins à 60-70 % pour le travail, merde !)

quand on constate tout ça, donc : on rage ! Je rage présentement ! Vous l'avais-je dit ?... Grrrr !

Le professeur masqué a dit…

Bibco: moi aussi. La Louisiane a déjà embauché au Québec en passant.

Gooba: je vais l'afficher dans le local des profs, question de partager notre bonheur.

Bulle: ou encore, des gens haut placés dans notre syndicat qui couchent avec les patrons. Regardez un peu en arrière: la plupart de nos présidents-présidentes ont fini en politique.

Magrah: nos exécutifs syndicaux n'ont jamais fait des liens avec les parents, jamais tenté de rapprochement. Pourtant, c'est ce que craint le plus le gouvernement. Je pense au manque de services dans les écoles, etc. Il me semble qu'on parle la même langue dans ce temps-là.

Sylvain: re-grrrrrr!

Martin Pelletier a dit…

J'en suis à ma 2e année d'enseignement dans une école catholique de langue française de l'Ontario située à Pembroke, sur la rive ontarienne de la rivière des Outaouais.

L'échelle salariale et les conditions de travail ont pesé lourd dans la balance pour ma prise de décision. Mais aussi venait haut dans la liste le ras-le-bol d'avoir à entendre la société se tourmenter des mêmes questions sans avoir la capacité de passer à d'autres choses, à trouver des solutions durables qui fassent consensus.

S'il y a une chose que les enseignants de l'Ontario envient grandement aux enseignants du Québec, c'est l'important nombre de journées pédagogiques. Je crois pouvoir en compter 20 au calendrier 2007-2008 en comptant les journées de reprises pour causes de tempêtes. En Ontario, ces journées sont au nombre de 6 dont la moitié ont des vocations dédiées soit par le ministère de l'éducation, soit par le conseil scolaire; de plus, les journées perdues pour causes d'annulation de transport scolaire ne sont pas reprises (car oui, l'école est ouverte malgré l'annulation du transport, c'est à l'enseignant de gérer son temps).

Mais à part de ça, coût de la vie comparable en plusieurs points hormis le logement. (mais une maison de 300 000 dollars se revend toujours bien plus cher qu'une maison de 150 000 dollars). Système de santé mieux financé, routes mieux entretenues, l'Ontario finance même l'éducation en français. Que puis-je demander de plus sinon que tous les Ontariens parlent le français, mais pour ça il vaut mieux ne pas trop y compter.

J'ai voté avec mes pieds, je suis allé m'installer en Ontario là où enseigner est aussi un engagement personnel qui dépasse l'enjeu de la rémunération mais où on ne demande pas aux enseignants de devoir faire vœu de pauvreté. D'autres que moi, l'ont fait et le feront tant que le Québec demeurera comme il est : timoré, ne sachant plus où mettre ses billes en vue d'établir une société prospère. Et ça, le capital l'a bien compris, il a bel et bien quitté Montréal pour s'établir à Toronto.

Anonyme a dit…

Enseigner c'est supposé d'être une profession, avec moins de sécurité d'emploi que chez mcdo qui peut durer des années. Salaire d'une policier après 7 années de service à Terrebonne 82 000$ . Un enseignant lui, 46 700$. Je ne critique pas les policiers ben bon pour eux. Mais dans quel sorte de société vivons-nous quand l'éducateur ( celui qui prend soin de tous les jeunes) est payé moins que celui qui le mets en prison et qui donne des tickets de vitesse. Ciboire...Posez-vous la question suivante, qui décide de rester dans de tel condition? Les meilleurs candidats possible? Le respect des autres commence avec celui de soi!

Anonyme a dit…

@ Martin: Je suis d'accord avec toi. Je suis en Ontario et jamais j'enseignerais au Quebec. La moitier du personel de mon ecole vient du Quebec, meme les concierges! En Ontario les salaire est beaucoup mieux et on est plus respecte qu'au Quebec par le public. Ici nous disons qu'enseigner au Quebec est de l'esclavage.
Aussi, nous avons une dizaines de conseils francophones partout en Ontario et ils embauchent toujours.

Anonyme a dit…

L'Ontario rural est le PIRE endroit pour un enseignant québécois. Dans les Conseils Francophones, ce n'est pas si grave, car on est dans une bulle. Et encore, les enfants, comme leurs parents, une fois hors du territoire de l'école (pour les enfants) et de l'Église (pour les parents) presque tous ne parlent jamais en public en français, ils en ont HONTE! Et c'est sans parler des Franco-Ontariens qui ne brandissent leur drapeau que pour les kodaks des médias.

Dans les conseils anglophones, c'est carrément le mépris qui règne à l'égard des francophones. Autant chez les parents, les enfants que chez le personnel. Pour les profs anglophones, les enseignants de français sont des baby-sitters et vous devriez voir le visage de certains (même si qui tolérants) lorsque je leur disais qu'ils n'avaient pas accès au labo informatique, car je l'avais réservé : ils semblaient se dire "bon y vont encore jouer à l'ordi pendant que moi, un vrai prof, je dois priver mes élèves d'un contenu vraiment important..."

N'allez pas à Pembroke ou ailleurs dans la Vallée : la plupart sont proguerre (il faut porter du rouge chaque vendredi) n'aiment pas les francophones et sont ultra-conservateurs. En plus, on doit se taper leur stupide hymne national chaque matin... J'ai osé exprimer (une seule fois) certains commentaires souverainistes et 1 mois plus tard, la superintendante était au courant de "mon" cas...

Aucun salaire ne suffirait pour me convaincre de côtoyer ces ignorants fiers de leurs bêtises.

Anonyme a dit…

Mise à jour 2011 : le gouffre se creuse davantage ! C'est tout simplement incroyable à quel point les salaires au Québec sont bas en comparaison avec le reste du Canada, où de plus, le taux d’imposition est inférieur de 10%.

Voici un classement de la BC teachers federation :

http://www.bctf.ca/uploadedFiles/Public/BargainingContracts/2011-12SalaryRankings.pdf

Un blogue avec des chiffres similaires :

http://www.nucleuslearning.com/node/3158

Taux d’imposition :
http://www.taxtips.ca/marginaltaxrates.htm