Bon, en 2010, j'ai décidé de prendre de difficiles résolutions.
La première, c'est de commencer à boire. Non, mais c'est vrai: je ne prends jamais une goutte d'alcool. Ni vin, ni bière, ni fort. Immédiatement, je deviens suspect. Serais-un alcoolique repenti? C'est incroyable comment les gens deviennent suspicieux quand vous leur dites que vous ne buvez jamais d'alcool. J'ai toujours cru qu'ils verraient plutôt le côté pratique de la chose: je fais un conducteur désigné tout désigné. Mais non: je suis tout de suite catalogué comme un weirdo! On m'a déjà même demandé si j'étais mulsulman!
J'ai déjà une excellente bouteille de champagne au frais et je planifie une prochaine visite à la SAQ. Oublions le vin et la bière (incapable de digérer ces trucs-là), mais découvrons les joies du rhum, de la vodka et du Pernod! Vos suggestions sont bienvenues!
La seconde, c'est que je vais à apprendre à cesser de me poser des barrières parce que j'ai peur. Un exemple: mes frères et soeurs ont décidé démocratiquement après un vote de six contre un que le prochain Noël serait fêté chez moi (vous vous doutez qui était contre...). Ma crainte: ne pas être à la hauteur. Fuck! Si je manque la dinde, qui la mange? Pas juste moi, il me semble. Ça les dissuadera de le proposer une autre fois!
Bon, aller de l'avant n'est pas toujours facile. Sauf qu'à un moment donné, c'est assez le niaisage, il me semble. Un jour, on finit par se rendre compte que ne rien faire est pire que de se planter.
La troisième, c'est d'apprendre à décrocher des situations que je ne peux pas contrôler. Un exemple: fille Masquée. Dix-sept d'inconscience souvent centrée sur son nombril. J'ai beau m'en faire, me ronger les sangs, ma fille est au summum de cette maladie mentale qu'on appelle l'adolescence. Même chose pour le boulot: l'école vit une situation cahotique au Québec. Et, puis après? Pourquoi devrais-je me priver d'avoir du plaisir dans mon travail parce que des connards de pédagogues ont cru qu'ils amélioreraient l'enseignement avec une pédagogie par compétence et que la ministre actuelle manque de guts pour mettre la hache dans tout ce fatras et se contente de mesures inefficaces et insuffisantes?
La quatrième, c'est d'apprendre à me faire plaisir. Ouille! Pas facile quand on a eu de mauvais modèles parentaux en la matière. Mais je suis fier de moi parce que j'ai déjà triché et commencé à mettre en oeuvre cette résolution avant le Nouvel An. Réaménagement du salon et de la cuisine. Achats de bidules électroniques et de petits accessoires pour vivre dans le confort et le pratique. Le bonheur passe-t-il par la consommation? Non, mais ça aide!
La cinquième, c'est de m'apprécier davantage. Re-ouille! Pas facile quand on a encore eu de mauvais modèles parentaux en la matière. Au fait, il doit y avoir un lien entre ne pas se faire plaisir et ne pas s'apprécier, il me semble? Qu'en penserait Freud?
Suis-je oral, mental, libidinal ou fécal?
31 décembre 2009
30 décembre 2009
Martineau et la grammaire
Je ne pouvais pas passer sous silence cette petite erreur de Martineau.
Dans un texte portant sur le fait que ce n'est pas à l'école d'élever les enfants, Martineau traite des connaissances que l'école devrait inculquer aux jeunes et se trompe quant à une notion grammaticale pourtant bien connue:
«Quelle est la capitale du Canada? Qu'est-ce que le théorème de Pythagore? Comment on accorde le complément d'objet direct?»
Pardonnons-lui l'emploi des termes complément d'objet direct. En effet, aujoud'hui, avec la nouvelle grammaire, on parle plutôt de complément direct. Mais bon, même certains de mes confrères utilisent encore cette appellation erronée...
Non, ce qui est fautif, c'est qu'on n'accorde pas le complément direct. C'est plutôt le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir (PPA) qu'on accorde avec le complément direct, si ce complément est placé avant le PPA. Nuance.
Un petit cours de grammaire, Richard?
Dans un texte portant sur le fait que ce n'est pas à l'école d'élever les enfants, Martineau traite des connaissances que l'école devrait inculquer aux jeunes et se trompe quant à une notion grammaticale pourtant bien connue:
«Quelle est la capitale du Canada? Qu'est-ce que le théorème de Pythagore? Comment on accorde le complément d'objet direct?»
Pardonnons-lui l'emploi des termes complément d'objet direct. En effet, aujoud'hui, avec la nouvelle grammaire, on parle plutôt de complément direct. Mais bon, même certains de mes confrères utilisent encore cette appellation erronée...
Non, ce qui est fautif, c'est qu'on n'accorde pas le complément direct. C'est plutôt le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir (PPA) qu'on accorde avec le complément direct, si ce complément est placé avant le PPA. Nuance.
Un petit cours de grammaire, Richard?
26 décembre 2009
Le top 10 des événements en éducation en 2010
Avec Noël qui est passé, on en est maintenant rendu à penser enterrer l'année 2009. Mais quels auront été les dix événements marquants en éducation au cours des douze derniers mois?
Je vous avoue que je cherche. J'ai deux événements en tête, pas plus. Et vous?
J'accueille vos idées pour concevoir ce Top 10 du prof masqué!
Je vous avoue que je cherche. J'ai deux événements en tête, pas plus. Et vous?
J'accueille vos idées pour concevoir ce Top 10 du prof masqué!
23 décembre 2009
Une p'tite revue d'actualité en passant
Il ne se passe pas grand-chose en éducation de ce temps-ci. Trois petites nouvelles pas si nouvelles. Il faut dire que, dans le monde scolaire, on a un potentiel incroyable pour radoter pendant des années. Et je ne parle pas des règles des participes passés!
Des profs sans permis
Le Journal de Montréal nous indique en cette fin d'année que le nombre d'enseignants sans qualifications légales pour enseigner est en hausse. Plus croustillant encore: des 900 individus ainsi embauchés, une vingtaine n'ont qu'un diplôme d'études secondaires.
Demandez-vous après pourquoi même le gouvernement ne veut pas d'ordre professionnel des enseignants! D'un autre côté, soyons positif: peut-être que cela veut dire que des finissants du secondaire sont assez compétents pour enseigner? Dire qu'il y en a qui font quatre années d'université...
Dehors les filles!
«Comment à partir d'un échantillon réduit tirer des généralités.» Voilà ce qu'on pourrait dire de cette série de textes (ici, ici et ici) portant sur deux classes constituées uniquement de garçons et équipés de d'ordinateurs portatifs.
On n'arrête pas de nous casser les oreilles depuis des années que les écoles non mixtes seraient une solution au décrochage des garçons. Je veux bien, mais tient-on en compte certains facteurs liés à cette expérience? J'en doute.
Il y a tout d'abord le prestige d'appartenir à un projet particulier. C'est motivant et bon pour l'estime de soi. Ensuite, qui dit programme particulier dit carotte et bâton. Si un jeune ne fait pas l'affaire, il sait qu'il pourrait retourner au secteur ordinaire. De la crainte nait parfois la sagesse, dit le proverbe. Également, on retrouve l'apport des TICS qui n'a rien à voir avec le genre des élèves et des enseignants. Enfin, il y a aussi le fait que les éducateurs reliés à ce projet sont plus engagés qu'au secteur ordinaire.
Et puis, pourquoi effectuer des expériences quand certains données pertinentes existent peut-être encore? J'ai fréquenté une école secondaire publique non mixte et je ne crois pas qu'on y réussissait mieux qu'ailleurs. Pourquoi ne pas mettre un ou deux fonctionnaires sur cette recherche?
En terminant à propos de ce sujet, ne va-t-on pas à contre-courant de notre société en séparant garçons et filles de la sorte? Le discours politically correct en éducation veut qu'on parle de tolérance, de compréhension, d'ouverture. Il est paradoxal qu'on impose l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires d'un côté et qu'on parle de séparer garçons et filles de l'autre
Du matériel coûteux
L'éducation n'est pas gratuite au Québec, on le sait. Le JdeM donne d'ailleurs quelques chiffres intéressants à cet effet.
Or, ne voilà-t-il pas que la faute en incomberait aux enseignants. C'est, du moins, l'avis de la présidente du Comité central de parents de la CSDM, Lynda Laurencelle. Pour réduire les frais exigés dans les écoles publiques, selon elle, il faudrait «conscientiser» les profs à «faire preuve de gros bon sens.»
Est-ce moi qui perds la mémoire, mais un intervenant sur ce blogue avait déjà souligné que bien du matériel scolaire exigé des parents au Québec est gratuit en Ontario? Il me semble qu'on devrait s'attarder à ce fait au lieu de remettre toujours en question le jugement des profs. Mais parfois, que voulez-vous? le journalisme aime radoter, lui aussi.
Des profs sans permis
Le Journal de Montréal nous indique en cette fin d'année que le nombre d'enseignants sans qualifications légales pour enseigner est en hausse. Plus croustillant encore: des 900 individus ainsi embauchés, une vingtaine n'ont qu'un diplôme d'études secondaires.
Demandez-vous après pourquoi même le gouvernement ne veut pas d'ordre professionnel des enseignants! D'un autre côté, soyons positif: peut-être que cela veut dire que des finissants du secondaire sont assez compétents pour enseigner? Dire qu'il y en a qui font quatre années d'université...
Dehors les filles!
«Comment à partir d'un échantillon réduit tirer des généralités.» Voilà ce qu'on pourrait dire de cette série de textes (ici, ici et ici) portant sur deux classes constituées uniquement de garçons et équipés de d'ordinateurs portatifs.
On n'arrête pas de nous casser les oreilles depuis des années que les écoles non mixtes seraient une solution au décrochage des garçons. Je veux bien, mais tient-on en compte certains facteurs liés à cette expérience? J'en doute.
Il y a tout d'abord le prestige d'appartenir à un projet particulier. C'est motivant et bon pour l'estime de soi. Ensuite, qui dit programme particulier dit carotte et bâton. Si un jeune ne fait pas l'affaire, il sait qu'il pourrait retourner au secteur ordinaire. De la crainte nait parfois la sagesse, dit le proverbe. Également, on retrouve l'apport des TICS qui n'a rien à voir avec le genre des élèves et des enseignants. Enfin, il y a aussi le fait que les éducateurs reliés à ce projet sont plus engagés qu'au secteur ordinaire.
Et puis, pourquoi effectuer des expériences quand certains données pertinentes existent peut-être encore? J'ai fréquenté une école secondaire publique non mixte et je ne crois pas qu'on y réussissait mieux qu'ailleurs. Pourquoi ne pas mettre un ou deux fonctionnaires sur cette recherche?
En terminant à propos de ce sujet, ne va-t-on pas à contre-courant de notre société en séparant garçons et filles de la sorte? Le discours politically correct en éducation veut qu'on parle de tolérance, de compréhension, d'ouverture. Il est paradoxal qu'on impose l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires d'un côté et qu'on parle de séparer garçons et filles de l'autre
Du matériel coûteux
L'éducation n'est pas gratuite au Québec, on le sait. Le JdeM donne d'ailleurs quelques chiffres intéressants à cet effet.
Or, ne voilà-t-il pas que la faute en incomberait aux enseignants. C'est, du moins, l'avis de la présidente du Comité central de parents de la CSDM, Lynda Laurencelle. Pour réduire les frais exigés dans les écoles publiques, selon elle, il faudrait «conscientiser» les profs à «faire preuve de gros bon sens.»
Est-ce moi qui perds la mémoire, mais un intervenant sur ce blogue avait déjà souligné que bien du matériel scolaire exigé des parents au Québec est gratuit en Ontario? Il me semble qu'on devrait s'attarder à ce fait au lieu de remettre toujours en question le jugement des profs. Mais parfois, que voulez-vous? le journalisme aime radoter, lui aussi.
21 décembre 2009
Les soirées des fêtes des profs
Je suis farouchement antisocial. Ça vous étonne? En fait, j'ai appris à ne pas aimer la société quand elle risque de me décevoir. Je pense entre autres aux fameux party des fêtes réunissant des profs.
Chaque année, c'est un peu la même routine. Mélangez des profs, de l'alcool, de la bouffe ainsi que de la danse et vous obtiendrez suffisamment de petits incidents pour être déçu de la nature humaine. Voici quelques exemples traditionnels.
Le mâle en rut
Parfois, il ne fait qu'un avec l'imbibé. Il s'agit habituellement d'un mâle - parfumé et d'un mauvais goût - à la beauté relative et qui se croit irrésistible. Il profite de la soirée pour inviter à danser des partenaires pas toujours très consentantes. Inévitablement, il répand la terreur dans son cheptel et rend la soirée désagréable. Genre de mâle alpha plutôt bêta.
La femelle en chaleur
À la fin de la soirée, si elle est célibataire, cette femme aura fourni son numéro de téléphone ou son adresse à au moins cinq ou six hommes. Sinon, elle aura eu l'occasion de suggérer des endroits discrets pour des ébats limités. Elle fait habituellement la paire avec le mâle en rut et l'imbibé.
L'agace
Généralement, il s'agit d'une femme d'une beauté certaine, mais souvent davantage d'une certaine beauté. Elle se sent l'irréstible pulsion de tester son pouvoir de séduction sur tout ce qui n'est pas de son sexe. Inévitablement, elle sera source de frustration masculine, ce qui poussera certains à devenir des imbibés, et de jalousie féminine, ce qui créera un climat idéal pour la bitch.
La flasheuse
Celle pour qui cette soirée est l'occasion annuelle de flasher davantage qu'un sapin de Noël bien qu'elle ressemble parfois à une boule dans l'arbre. S'il ne s'agissait uniquement que de ses vêtements! Mais non: elle parle en plus! Elle se vante tellement qu'on dirait une bourrasque l'hiver.
La bitch
Cette personne peut être de nature masculine ou féminine. Si certains trempent leur langue dans l'alcool, elle, la trempe dans l'acide. Elle manie les mots comme des couteaux et les veut les plus assassins possibles. S'il s'agit d'une femme, elle aura généralement beaucoup de plaisir à s'en prendre à la flasheuse et à l'agace. S'il s'agit d'un homme, il dénigrera le mâle en rut.
La frustrée
Généralement, on retrouve dans cette catégorie une femme qui ne pogne pas ou, pire, qui ne pogne plus. Elle quitte généralement la soirée si la bitch se met sur son cas. Homme, il tombera inévitablement dans l'alcool et dans le bol à punch.
L'imbibé
On pense à ce collègue qui boira un verre ou plutôt plusieurs verres de trop. Il aura alors un comportement déplacé, généralement pas avec la bonne collègue. Il aura mal au coeur et ira parfois vomir à la toilette, s'il a le temps de s'y rendre... Il est la preuve vivante que l'alcool rend l'homme semblable à Jean Lapointe. De plus, il faudra le convaincre de ne pas prendre le volant en état d'ébriété. Quel beau moment que de s'assurer qu'un père de trois enfants n'ira pas se tuer ou tuer quelqu'un d'autre sur les routes. Solution de dernier recours pour la femelle en chaleur à condition que l'alcool n'affecte pas des capacités sexuelles. Solution de dernier recours pour la frustrée à condition que l'alcool affecte son jugement
L'absent
Celui qui a toujours tort de ne pas être là. Celui à qui l'on racontera tous les potins de la soirée. Celui enfin qui écrira sur une soirée qu'il n'aura pas eu tort de manquer. Ainsi, il gardera une image fausse mais plus acceptables de ses collègues.
Du moins, il essaiera de s'en convaincre.
Chaque année, c'est un peu la même routine. Mélangez des profs, de l'alcool, de la bouffe ainsi que de la danse et vous obtiendrez suffisamment de petits incidents pour être déçu de la nature humaine. Voici quelques exemples traditionnels.
Le mâle en rut
Parfois, il ne fait qu'un avec l'imbibé. Il s'agit habituellement d'un mâle - parfumé et d'un mauvais goût - à la beauté relative et qui se croit irrésistible. Il profite de la soirée pour inviter à danser des partenaires pas toujours très consentantes. Inévitablement, il répand la terreur dans son cheptel et rend la soirée désagréable. Genre de mâle alpha plutôt bêta.
La femelle en chaleur
À la fin de la soirée, si elle est célibataire, cette femme aura fourni son numéro de téléphone ou son adresse à au moins cinq ou six hommes. Sinon, elle aura eu l'occasion de suggérer des endroits discrets pour des ébats limités. Elle fait habituellement la paire avec le mâle en rut et l'imbibé.
L'agace
Généralement, il s'agit d'une femme d'une beauté certaine, mais souvent davantage d'une certaine beauté. Elle se sent l'irréstible pulsion de tester son pouvoir de séduction sur tout ce qui n'est pas de son sexe. Inévitablement, elle sera source de frustration masculine, ce qui poussera certains à devenir des imbibés, et de jalousie féminine, ce qui créera un climat idéal pour la bitch.
La flasheuse
Celle pour qui cette soirée est l'occasion annuelle de flasher davantage qu'un sapin de Noël bien qu'elle ressemble parfois à une boule dans l'arbre. S'il ne s'agissait uniquement que de ses vêtements! Mais non: elle parle en plus! Elle se vante tellement qu'on dirait une bourrasque l'hiver.
La bitch
Cette personne peut être de nature masculine ou féminine. Si certains trempent leur langue dans l'alcool, elle, la trempe dans l'acide. Elle manie les mots comme des couteaux et les veut les plus assassins possibles. S'il s'agit d'une femme, elle aura généralement beaucoup de plaisir à s'en prendre à la flasheuse et à l'agace. S'il s'agit d'un homme, il dénigrera le mâle en rut.
La frustrée
Généralement, on retrouve dans cette catégorie une femme qui ne pogne pas ou, pire, qui ne pogne plus. Elle quitte généralement la soirée si la bitch se met sur son cas. Homme, il tombera inévitablement dans l'alcool et dans le bol à punch.
L'imbibé
On pense à ce collègue qui boira un verre ou plutôt plusieurs verres de trop. Il aura alors un comportement déplacé, généralement pas avec la bonne collègue. Il aura mal au coeur et ira parfois vomir à la toilette, s'il a le temps de s'y rendre... Il est la preuve vivante que l'alcool rend l'homme semblable à Jean Lapointe. De plus, il faudra le convaincre de ne pas prendre le volant en état d'ébriété. Quel beau moment que de s'assurer qu'un père de trois enfants n'ira pas se tuer ou tuer quelqu'un d'autre sur les routes. Solution de dernier recours pour la femelle en chaleur à condition que l'alcool n'affecte pas des capacités sexuelles. Solution de dernier recours pour la frustrée à condition que l'alcool affecte son jugement
L'absent
Celui qui a toujours tort de ne pas être là. Celui à qui l'on racontera tous les potins de la soirée. Celui enfin qui écrira sur une soirée qu'il n'aura pas eu tort de manquer. Ainsi, il gardera une image fausse mais plus acceptables de ses collègues.
Du moins, il essaiera de s'en convaincre.
18 décembre 2009
Les Ritals
Voilà comment certains de mes élèves appellent leurs confrères qui prennent cette médication bien connue qu'est le Ritalin. Ils ignorent que ce surnom a déjà servi à désigner des immigrants italiens il y a plusieurs années.
Toujours est-il que le Journal de Montréal s'attarde aujourd'hui à la consommation de méthylphénidate chez les jeunes élèves québécois. Cette année, on établira ainsi un record avec près de 29 millions de comprimés de la famille du Ritalin prescrits, une hausse de trois millions de comprimés en un an.
Il est remarquable que, dans le même texte apocalyptique, le JdeM affirme que la prise de ce médicament est en baisse en Ontario contrairement à la Stoned Province, mais ne précise qu'à la fin qu'à l'extérieur du Québec, on aurait tendance «à prescrire d'autres types de médicaments que le méthylphénidate aux enfants souffrant d'un TDAH, ce qui aurait une influence sur les données.» Branchez-vous, quelqu'un! Finalement, la situation est-elle si pire que cela au Québec?
Quoi qu'il en soit, il n'en fallait pas plus pour entendre les mêmes vieilles rengaines culpabilisantes pour les enseignants. Ainsi, selon le psychothérapeute et docteur en neurosciences Joël Monzée, les jeunes sont étiquetés trop rapidement: «Ça reflète toute la dynamique scolaire et médicale par rapport aux difficultés des enfants. «Dès qu'un enfant sort de la norme, c'est considéré pathologique. S'il y a une médication qui peut être associée à ce trouble, la machine se met en marche.» Il estime d'ailleurs que plusieurs parents se sentent obligés de consentir au fait que leur enfant soit médicamenté à la suite de pressions de la part d'enseignants et de médecins.
Pour le professeur Gérald Boutin, il serait préférable d'aller «des choses plus simples, des thérapies plus souples.»
Bref, le réseau de l'éducation dope le plus rapidement possible les jeunes pour les calmer. J'ai beaucoup de difficulté à croire à cette vision des choses quand on connait la lenteur des services scolaires et médicaux offerts aux jeunes ainsi qu'aux aux parents. Encore plus quand on connait à laquelle on dépiste les difficultés d'apprentissage dans nos écoles.
De croire que des parents soient des victimes aussi faciles à contraindre me surprend quand je pense à toutes les difficultés qu'on rencontre à faire admettre à un géniteur que le fruit de sa reproduction a le moindre défaut. J'ai connu des parents qui niaient des évidences grossières, qui cachaient des rapports médicaux pour éviter que leur enfant soit stigmatisé ou qui arrêtaient de leur propre chef la médication de ce dernier à son entrée au secondaire comme s'il s'agissait d'un nouveau départ.
J'ai vu à quoi ressemblent des enfants souffrant de troubles de concentration ou d'hyperactivité. C'est une situation déchirante pour un enseignant. On ne parle pas de jeunes qui sortent de la norme, pour reprendre les mots de Joël Mozée, mais parfois d'élèves carrément incapables de se contrôler en classe. Ils sont malheureux de se voir aussi impuissants devant les réactions qui les habitent.
Dans un cas, je suis convaincu que si j'avais attaché le gamin agité à sa chaise, il aurait trouvé le moyen de se balancer au plafond en se tenant avec sa mâchoire! Et ce qui m'a le plus attristé était de le voir démuni devant son propre comportement. Le seul mot qui m'est venu en tête pour le décrire était «possédé». Or, ce jeune avait une moyenne de 80% dans un programme performant....
J'ai enseigné à des jeunes médicamentés qui étaient des premiers de classe et ce qui les démarquait souvent était l'accompagnement de leurs parents. Ils étaient présents, ils s'assuraient du suivi de leurs apprentissages, ils veillaient à ce qu'ils aient une bonne alimentation qui soit adaptée aux difficultés de leur enfant. Ces jeunes réussissent avec une médication et un bon entourage.
Quand Gérald Boutin propose d'y aller avec «des choses plus simples, des thérapies plus souples», j'aimerais bien qu'il aille plus loin que ces généralités. J'ai peine à croire qu'il existe des solutions magiques de la sorte qu'on néglige d'exploiter.
Toujours est-il que le Journal de Montréal s'attarde aujourd'hui à la consommation de méthylphénidate chez les jeunes élèves québécois. Cette année, on établira ainsi un record avec près de 29 millions de comprimés de la famille du Ritalin prescrits, une hausse de trois millions de comprimés en un an.
Il est remarquable que, dans le même texte apocalyptique, le JdeM affirme que la prise de ce médicament est en baisse en Ontario contrairement à la Stoned Province, mais ne précise qu'à la fin qu'à l'extérieur du Québec, on aurait tendance «à prescrire d'autres types de médicaments que le méthylphénidate aux enfants souffrant d'un TDAH, ce qui aurait une influence sur les données.» Branchez-vous, quelqu'un! Finalement, la situation est-elle si pire que cela au Québec?
Quoi qu'il en soit, il n'en fallait pas plus pour entendre les mêmes vieilles rengaines culpabilisantes pour les enseignants. Ainsi, selon le psychothérapeute et docteur en neurosciences Joël Monzée, les jeunes sont étiquetés trop rapidement: «Ça reflète toute la dynamique scolaire et médicale par rapport aux difficultés des enfants. «Dès qu'un enfant sort de la norme, c'est considéré pathologique. S'il y a une médication qui peut être associée à ce trouble, la machine se met en marche.» Il estime d'ailleurs que plusieurs parents se sentent obligés de consentir au fait que leur enfant soit médicamenté à la suite de pressions de la part d'enseignants et de médecins.
Pour le professeur Gérald Boutin, il serait préférable d'aller «des choses plus simples, des thérapies plus souples.»
Bref, le réseau de l'éducation dope le plus rapidement possible les jeunes pour les calmer. J'ai beaucoup de difficulté à croire à cette vision des choses quand on connait la lenteur des services scolaires et médicaux offerts aux jeunes ainsi qu'aux aux parents. Encore plus quand on connait à laquelle on dépiste les difficultés d'apprentissage dans nos écoles.
De croire que des parents soient des victimes aussi faciles à contraindre me surprend quand je pense à toutes les difficultés qu'on rencontre à faire admettre à un géniteur que le fruit de sa reproduction a le moindre défaut. J'ai connu des parents qui niaient des évidences grossières, qui cachaient des rapports médicaux pour éviter que leur enfant soit stigmatisé ou qui arrêtaient de leur propre chef la médication de ce dernier à son entrée au secondaire comme s'il s'agissait d'un nouveau départ.
J'ai vu à quoi ressemblent des enfants souffrant de troubles de concentration ou d'hyperactivité. C'est une situation déchirante pour un enseignant. On ne parle pas de jeunes qui sortent de la norme, pour reprendre les mots de Joël Mozée, mais parfois d'élèves carrément incapables de se contrôler en classe. Ils sont malheureux de se voir aussi impuissants devant les réactions qui les habitent.
Dans un cas, je suis convaincu que si j'avais attaché le gamin agité à sa chaise, il aurait trouvé le moyen de se balancer au plafond en se tenant avec sa mâchoire! Et ce qui m'a le plus attristé était de le voir démuni devant son propre comportement. Le seul mot qui m'est venu en tête pour le décrire était «possédé». Or, ce jeune avait une moyenne de 80% dans un programme performant....
J'ai enseigné à des jeunes médicamentés qui étaient des premiers de classe et ce qui les démarquait souvent était l'accompagnement de leurs parents. Ils étaient présents, ils s'assuraient du suivi de leurs apprentissages, ils veillaient à ce qu'ils aient une bonne alimentation qui soit adaptée aux difficultés de leur enfant. Ces jeunes réussissent avec une médication et un bon entourage.
Quand Gérald Boutin propose d'y aller avec «des choses plus simples, des thérapies plus souples», j'aimerais bien qu'il aille plus loin que ces généralités. J'ai peine à croire qu'il existe des solutions magiques de la sorte qu'on néglige d'exploiter.
11 décembre 2009
Le roi de la montagne
Sortie avec les gamins aujourd'hui. Une partie de notre déplacement a consisté à marcher pendant deux heures à l'extérieur dans un endroit généralement boisé. Avec les flocons qui sont tombés cette semaine, nous avons précisé aux jeunes qu'ils devaient être vêtus pour «l'hiver». Inutile de vous dire que les jeunes ont immédiatement demandé s'ils pourraient jouer dans la neige. On est demeurés assez évasifs jusqu'au Jour J.
Donc, rendus sur place, nous avons marché et les jeunes s'amusaient un peu à se bousculer. Ce fut dans la dernière demi-heure de la journée que nous leur avons permis de jouer au Roi de la montagne. En d'autres mots, à se prendre pour des petits chiots et à se tirailler de façon loyale dans la neige.
Quelques prétendants au titre de mâle alpha de la meute ont tenté de s'en prendre au Prof cagoulé, le but étant de le rouler dans la neige. À huit contre un, il m'a bien fallu céder quelque peu... mais j'ai éprouvé une joie intense à en transformer quelques-uns en bonhommes de neige. Je pensais à PMT et je me disais qu'il aurait bien aimé ce doux sentiment de pouvoir planter quelques petis tannants dans le cadre d'une activité scolaire.
Tout cela pour en venir à trois choses:
- la première est que les gamins ont besoin de jouer. Dans certains cas, ils ont besoin de se mesurer physiquement avec leurs profs. Il y en a plusieurs dans ma classe qui n'auront jamais le plaisir de jouer avec un adulte, avec un père.
- la seconde est que je ne crois pas qu'un prof qui a une bonne relation avec ses élèves ressorte diminué de ce genre d'exercice. Son autorité fait en sorte que les élèves savent quand il faut s'amuser et quand il faut travailler.
- la troisième est que ce genre d'activité va à l'encontre de toutes les règles de prudence. Un prof pourrait se blesser et être en arrêt de travail (CSST). Ce serait bien pire s'il s'agissait d'un jeune qui se blessait: je vois d'ici la une du Journal de Montréal...
Oui, je suis délinquant. Quelques collèges de mon entourage aussi. Et je me demande si on n'a pas raison parfois de fuir cet enseignement aseptisé et règlementé pour être davantage signifiants. Sauf qu'il y a les risques et un certain manque de compréhension du système ou nous travaillons.
J'y reviendrai.
Donc, rendus sur place, nous avons marché et les jeunes s'amusaient un peu à se bousculer. Ce fut dans la dernière demi-heure de la journée que nous leur avons permis de jouer au Roi de la montagne. En d'autres mots, à se prendre pour des petits chiots et à se tirailler de façon loyale dans la neige.
Quelques prétendants au titre de mâle alpha de la meute ont tenté de s'en prendre au Prof cagoulé, le but étant de le rouler dans la neige. À huit contre un, il m'a bien fallu céder quelque peu... mais j'ai éprouvé une joie intense à en transformer quelques-uns en bonhommes de neige. Je pensais à PMT et je me disais qu'il aurait bien aimé ce doux sentiment de pouvoir planter quelques petis tannants dans le cadre d'une activité scolaire.
Tout cela pour en venir à trois choses:
- la première est que les gamins ont besoin de jouer. Dans certains cas, ils ont besoin de se mesurer physiquement avec leurs profs. Il y en a plusieurs dans ma classe qui n'auront jamais le plaisir de jouer avec un adulte, avec un père.
- la seconde est que je ne crois pas qu'un prof qui a une bonne relation avec ses élèves ressorte diminué de ce genre d'exercice. Son autorité fait en sorte que les élèves savent quand il faut s'amuser et quand il faut travailler.
- la troisième est que ce genre d'activité va à l'encontre de toutes les règles de prudence. Un prof pourrait se blesser et être en arrêt de travail (CSST). Ce serait bien pire s'il s'agissait d'un jeune qui se blessait: je vois d'ici la une du Journal de Montréal...
Oui, je suis délinquant. Quelques collèges de mon entourage aussi. Et je me demande si on n'a pas raison parfois de fuir cet enseignement aseptisé et règlementé pour être davantage signifiants. Sauf qu'il y a les risques et un certain manque de compréhension du système ou nous travaillons.
J'y reviendrai.
10 décembre 2009
Le péril blanc... ou jaune?
A-t-on sufisamment capoté avec cette première bordée de neige? Sur la Rive-Sud de montréal, on a même fermé des écoles de manière préventive!
Entre collègues, ce que l'on chuchote, c'est que c'est le transport scolaire qui décide de la fermeture ou non des écoles. La présidente de la CS des Grandes-Seigneures, Marie-Louise Kerneïs, le confirme à mots couverts: «Nous avons une réalité qui est rurale. À cause des forts vents qu'on nous annonçait, les chauffeurs nous signalaient qu'ils ne pourraient pas assurer la sécurité des élèves au retour.» Même son de cloche à la CS des Patriotes la CS des Patriotes: «Les conditions routières ne seraient pas sécuritaires pour la sortie des élèves», a indiqué la porte-parole de celle-ci, Lyne Arcand.
Cependant, faut-il signaler que tout le personnel de ces commission scolaires a dû se rendre au travail dans des conditions similaires? Décideurs scolaires frileux ou incohérents? Les deux. S'il arrivait par malheur un accident lors du transport d'un groupe d'élèves, ils seraient immédiatement blâmés. Donc, ils se protègent. Par contre, si un enseignant se tue en se rendant au travail, ils n'auraient aucune responsabilité à assumer. C'est aussi simple que cela.
Il est rigolo de constater qu'à la commission scolaire Des Laurentides, on n'exige pas le même effort devant la tempête de la part des commissaires que des enseignants et des élèves. En effet, celle-ci a été annulée la veille de la tempête alors que pas un seul flocon n'était tombé sur le sol laurentien. Les explications de cette annulation fournies par la porte-parole de cette CS sont pour le moins d'une visibilté douteuse.
Ce n'est pas parce que le risque est moins grand ou plus grand pour les commissaires que pour les élèves, assure la porte-parole de l'organisme, Marie-Josée Lorion.
«C'est à cause de l'importance des sujets à traiter et pour assurer la participation du plus grand nombre de commissaires, afin que la démocratie soit vraiment respectée», insiste- t-elle.
Marie-Josée Lorion indique que la réunion qui devait avoir lieu hier soir était «très importante.»
«La décision de fermer ou non les écoles, elle se prend très tôt le matin, dit-elle, et on est en mesure tout de suite d'aviser nos transporteurs, tandis qu'aviser les commissaires à 5h30 le matin, c'est très compliqué», estime la porte-parole.
Mme Lorion ajoute que les commissaires «ont souvent à faire un trajet plus long que les élèves, qui fréquentent des écoles de leur secteur.»
Vraiment n'importe quoi.
Entre collègues, ce que l'on chuchote, c'est que c'est le transport scolaire qui décide de la fermeture ou non des écoles. La présidente de la CS des Grandes-Seigneures, Marie-Louise Kerneïs, le confirme à mots couverts: «Nous avons une réalité qui est rurale. À cause des forts vents qu'on nous annonçait, les chauffeurs nous signalaient qu'ils ne pourraient pas assurer la sécurité des élèves au retour.» Même son de cloche à la CS des Patriotes la CS des Patriotes: «Les conditions routières ne seraient pas sécuritaires pour la sortie des élèves», a indiqué la porte-parole de celle-ci, Lyne Arcand.
Cependant, faut-il signaler que tout le personnel de ces commission scolaires a dû se rendre au travail dans des conditions similaires? Décideurs scolaires frileux ou incohérents? Les deux. S'il arrivait par malheur un accident lors du transport d'un groupe d'élèves, ils seraient immédiatement blâmés. Donc, ils se protègent. Par contre, si un enseignant se tue en se rendant au travail, ils n'auraient aucune responsabilité à assumer. C'est aussi simple que cela.
Il est rigolo de constater qu'à la commission scolaire Des Laurentides, on n'exige pas le même effort devant la tempête de la part des commissaires que des enseignants et des élèves. En effet, celle-ci a été annulée la veille de la tempête alors que pas un seul flocon n'était tombé sur le sol laurentien. Les explications de cette annulation fournies par la porte-parole de cette CS sont pour le moins d'une visibilté douteuse.
Ce n'est pas parce que le risque est moins grand ou plus grand pour les commissaires que pour les élèves, assure la porte-parole de l'organisme, Marie-Josée Lorion.
«C'est à cause de l'importance des sujets à traiter et pour assurer la participation du plus grand nombre de commissaires, afin que la démocratie soit vraiment respectée», insiste- t-elle.
Marie-Josée Lorion indique que la réunion qui devait avoir lieu hier soir était «très importante.»
«La décision de fermer ou non les écoles, elle se prend très tôt le matin, dit-elle, et on est en mesure tout de suite d'aviser nos transporteurs, tandis qu'aviser les commissaires à 5h30 le matin, c'est très compliqué», estime la porte-parole.
Mme Lorion ajoute que les commissaires «ont souvent à faire un trajet plus long que les élèves, qui fréquentent des écoles de leur secteur.»
Vraiment n'importe quoi.
08 décembre 2009
Quelle est la différence entre les pétrolières et les Hell's Angels?
Les Hell's ne peuvent pas porter leurs couleurs sans susciter le regard des policiers tandis que les pétrolières continuent à afficher les leurs sans aucun problème...
On parle beaucoup d'un cartel de l'essence qui fixerait les prix de l'or noir. Un détaillant de Sherbrooke vient d'ailleurs de reconnaitre sa culpabilité à cet égard.
La situation serait semblable ailleurs au Québec. On parle même d'intimidation à l'égard de ceux qui ne suivraient pas cette mesure
Quoi qu'il en soit, en procédant ainsi, ce détaillant de Sherbrooke évite qu'on puisse avoir accès à la preuve déposée contre lui et qu'on puisse savoir comment fonctionne ce système. Il s'agit exactement de la même tactique qu'adoptent les Hell's quand ils sont amenés devant la justice.
On parle beaucoup d'un cartel de l'essence qui fixerait les prix de l'or noir. Un détaillant de Sherbrooke vient d'ailleurs de reconnaitre sa culpabilité à cet égard.
La situation serait semblable ailleurs au Québec. On parle même d'intimidation à l'égard de ceux qui ne suivraient pas cette mesure
Quoi qu'il en soit, en procédant ainsi, ce détaillant de Sherbrooke évite qu'on puisse avoir accès à la preuve déposée contre lui et qu'on puisse savoir comment fonctionne ce système. Il s'agit exactement de la même tactique qu'adoptent les Hell's quand ils sont amenés devant la justice.
07 décembre 2009
Les métaphores malheureuses
Parfois, on veut faire du style. Mais il arrive que l'on ne réalise pas vraiment ce que l'on écrit. le Journa; de Mouréal en a fait la preuve ce matin avec ce texte:
«La communauté innue de Takuaikan Uashatmak Mani-Utenam en a marre de Terra Ventures, au point que la hache de guerre est sur le point d'être déterrée.»
Mes élèves ont, eux aussi parfois, la métaphore malheureuse lorsqu'ils écrivent. C'est non sans sourire que je repense à cette phrase: «L'avion retourna sur ses pas.»
Et dire qu'il m'a fallu expliquer ce qui clochait (Ding! Dong!) à son auteur.
«La communauté innue de Takuaikan Uashatmak Mani-Utenam en a marre de Terra Ventures, au point que la hache de guerre est sur le point d'être déterrée.»
Mes élèves ont, eux aussi parfois, la métaphore malheureuse lorsqu'ils écrivent. C'est non sans sourire que je repense à cette phrase: «L'avion retourna sur ses pas.»
Et dire qu'il m'a fallu expliquer ce qui clochait (Ding! Dong!) à son auteur.
05 décembre 2009
Les détectives de la lecture
Cette année, je me suis essayé à quelque chose de différent en lecture. J'ai décidé d'amener mes élèves à se concentrer davantage sur les mots quand ils lisent. Parce qu'ils ont beau nous dire qu'ils lisent des briques épaisses comme ça (genre Twilight), je ne suis pas convaincu que tous les jeunes comprennent les histoires qu'ils lisent.
Et la meilleure façon d'y parvenir a été de les transformer en détective. Je leur ai donc préparé quelques récits policiers dont ils doivent trouver le fin mot de l'énigme. Pour ce faire, je me suis inspiré d'un recueil d'histoires policières réelles (ce qui ajoute à l'intérêt des élèves)
Jusqu'à présent, j'ai réécrit quelque six histoires. Réécrit parce qu'il m'a fallu enlevé certains détails trop sanglants ou choquants. J'ai parfois aussi changé les lieux, l'époque, le narrateur pour pouvoir mieux explorer des notions vues en classe. Mais chaque histoire demande de résoudre une énigme et la réponse se trouve généralement dans le texte à lire. Inutile de dire que les gamins en raffolent. Ils en feraient toute l'année, m'ont confié certains. Ils aiment les défis, ils aiment jouer. Je les nourris.
Il arrive parfois que la solution fasse appel à des notions vues dans d'autres cours (science, univers social). J'en profite alors pour faire des liens, établir des parallèles.
J'appelle cela un bon coup. Sauf qu'il demande du travail et du temps. Préparer du matériel est très long et, honnêtement, c'est parce que je suis enthousiasmé par cette idée que je le fais sur «mon» temps. Il est regrettable que de telles initiatives ne soient pas prises en compte dans nos tâches. Ne me dites pas qu'on a du temps de prévu pour préparer nos cours. la correction, le suivi des élèves et les réunions grugent déjà tout notre temps. La pédagogie passe souvent en dernier.
Et la meilleure façon d'y parvenir a été de les transformer en détective. Je leur ai donc préparé quelques récits policiers dont ils doivent trouver le fin mot de l'énigme. Pour ce faire, je me suis inspiré d'un recueil d'histoires policières réelles (ce qui ajoute à l'intérêt des élèves)
Jusqu'à présent, j'ai réécrit quelque six histoires. Réécrit parce qu'il m'a fallu enlevé certains détails trop sanglants ou choquants. J'ai parfois aussi changé les lieux, l'époque, le narrateur pour pouvoir mieux explorer des notions vues en classe. Mais chaque histoire demande de résoudre une énigme et la réponse se trouve généralement dans le texte à lire. Inutile de dire que les gamins en raffolent. Ils en feraient toute l'année, m'ont confié certains. Ils aiment les défis, ils aiment jouer. Je les nourris.
Il arrive parfois que la solution fasse appel à des notions vues dans d'autres cours (science, univers social). J'en profite alors pour faire des liens, établir des parallèles.
J'appelle cela un bon coup. Sauf qu'il demande du travail et du temps. Préparer du matériel est très long et, honnêtement, c'est parce que je suis enthousiasmé par cette idée que je le fais sur «mon» temps. Il est regrettable que de telles initiatives ne soient pas prises en compte dans nos tâches. Ne me dites pas qu'on a du temps de prévu pour préparer nos cours. la correction, le suivi des élèves et les réunions grugent déjà tout notre temps. La pédagogie passe souvent en dernier.
02 décembre 2009
Le mieux est l'ennemi du bien
Quand on pousse une logique jusqu'au bout, on tombe dans l'absurde. C'est, du moins, ce dans quoi verse (ici et ici) la commission scolaire de Montréal en décidant de vérifier systématiquement les antécédants criminels des contractuels qu'elle engage.
En fait, elle ne vérifiera rien: ce sont aux candidats de fournir une preuve d eleurs antécédents judiciaires. Et la CSDM ne précise pas sur quels critères elle refusera certains de ceux-ci. Si un conférencier ne rencontre qu'un groupe, il sera dispensé de répondre à cette mesure. Mais qu'arriverait-il si on parle de plus d'une rencontre? On ne le sait pas. Clair et précis, hein? Ainsi, un conférencier qui rencontrera deux groupes pourrait devoir payer 80$ pour pouvoir s'adresser à des jeunes.
LA CSDM serait la seule commission scolaire à vérifier les antécédents des conférenciers. Dans le cas de ceux qui serait amener à entrer en contact sur une base régulière avec les jeunes, on peut comprendre et encore! En effet, va-t-on refuser la candidature d'un individu qui viendrait parler de ses démêlés avec la justice parce qu'il consommait des drogues? Et que fait-on du principe de la réhabilitation sociale?
En fait, elle ne vérifiera rien: ce sont aux candidats de fournir une preuve d eleurs antécédents judiciaires. Et la CSDM ne précise pas sur quels critères elle refusera certains de ceux-ci. Si un conférencier ne rencontre qu'un groupe, il sera dispensé de répondre à cette mesure. Mais qu'arriverait-il si on parle de plus d'une rencontre? On ne le sait pas. Clair et précis, hein? Ainsi, un conférencier qui rencontrera deux groupes pourrait devoir payer 80$ pour pouvoir s'adresser à des jeunes.
LA CSDM serait la seule commission scolaire à vérifier les antécédents des conférenciers. Dans le cas de ceux qui serait amener à entrer en contact sur une base régulière avec les jeunes, on peut comprendre et encore! En effet, va-t-on refuser la candidature d'un individu qui viendrait parler de ses démêlés avec la justice parce qu'il consommait des drogues? Et que fait-on du principe de la réhabilitation sociale?
30 novembre 2009
Écriture cursive et scripte
Le Soleil consacre deux articles intéressants sur l'écriture de nos élèves (ici et ici).
Avant d'aller plus loin, il faut savoir qu'au Québec, le programme de français indique que l'apprentissage de l'écriture scripte et cursive doit se faire entre la première et la quatrième année. Pour Lise Ouellet, reponsable du programme de français au MELS, le choix appartient aux enseignants et il importe d'avoir une position claire au sein d'une même école. C'est clair, non?
Le Soleil cite des études à l'effet que l'apprentissage de l'écriture cursive serait préférable dès la première année. On évite ainsi un double apprentissage (script et ensuite cursif). Par ailleurs, contrairement à ce qu'on affirme, loin de nuire à la lecture, les élèves écrivant en cursive seraient plus performants en lecture.
Chose certaine, enseignant en première secondaire, je peux vous indiquer trois choses.
Premièrement, j'ai des élèves dont la calligraphie est épouvantable. On dirait des textes écrits par de très jeunes enfants. Il faut de bons yeux et beaucoup d'imagination pour comprendre ce qu'ils ont gribouiller.
Deuxièmement, certains élèves ont une mobilité fine nettement déficiente. Il faut les voir s'appliquer avec difficulté à former des lettres.
Troisièmement, à cause de cette carence, ils sont d'une lenteur incroyable quand vient le temps d'écrire. Imaginez quand ils vont apprendre qu'ils auront un temps limité pour écrire certains textes!
Avant d'aller plus loin, il faut savoir qu'au Québec, le programme de français indique que l'apprentissage de l'écriture scripte et cursive doit se faire entre la première et la quatrième année. Pour Lise Ouellet, reponsable du programme de français au MELS, le choix appartient aux enseignants et il importe d'avoir une position claire au sein d'une même école. C'est clair, non?
Le Soleil cite des études à l'effet que l'apprentissage de l'écriture cursive serait préférable dès la première année. On évite ainsi un double apprentissage (script et ensuite cursif). Par ailleurs, contrairement à ce qu'on affirme, loin de nuire à la lecture, les élèves écrivant en cursive seraient plus performants en lecture.
Chose certaine, enseignant en première secondaire, je peux vous indiquer trois choses.
Premièrement, j'ai des élèves dont la calligraphie est épouvantable. On dirait des textes écrits par de très jeunes enfants. Il faut de bons yeux et beaucoup d'imagination pour comprendre ce qu'ils ont gribouiller.
Deuxièmement, certains élèves ont une mobilité fine nettement déficiente. Il faut les voir s'appliquer avec difficulté à former des lettres.
Troisièmement, à cause de cette carence, ils sont d'une lenteur incroyable quand vient le temps d'écrire. Imaginez quand ils vont apprendre qu'ils auront un temps limité pour écrire certains textes!
À propos des offres patronales (ajout)
Comprenez-vous quelque chose là-dedans: l'économie roulait à plein et le gouvernement du Québec a gelé nos salaires. Maintenant, qu'on est en récession,que croyez-vous qu'il va faire?
Déjà, on ne s'entend pas sur les premies chiffres. Québec affirme donner 7,5% d'augmentaion salariale à ses fonctionnaires alors que, dans les faits, il s'agit du total des sommes consacrées à l'ensmeble de l
la masse salariale. La nuance: cet argent peut servir à bien des choses que des augmentations.
Hier, le Conseil du patronat expliquait que le gouvernement ne pouvait consentir d'augmentation à ses employés.
Mais il n'y a pas que les salaires. Déjà, le gouvernement annonce ses couleurs: en éducation, il veut « chercher des façons d'améliorer la réussite scolaire des jeunes et de mieux répondre aux nouveaux besoins de souplesse, d'adaptabilité et de stabilité qui s'expriment ».
Quant à moi, au-delà des salaires, le véritable débat se situe dans le manque d'imagination et de rigueur de nos gestionnaires québécois. Leur seule façon de contrer un déficit est de couper dans les salaires des employés.
Manque d'imagination parce qu'on ne travaille pas vraiment à créer de la richesse au Québec. Notre territoire contient de multiples richesses naturelles et on les vend pour une bouchée de pain à des firmes étrangères. Les Québécois sont des employés bilingues, bien formés, souvent performants. On a souvent développé des domaines de compétences intéressants (électricité, aéronautique, ingénérie, pharmacologie, etc.). Pourtant, on est devenu une des provinces les plus pauvres du Canada et une de celles que ne peuvent vivre sans la péréquation. Même Terre-Neuve s'en tire mieux que nous!
Manque de rigueur parce qu'on ne s'occupe pas d'attraper les gros fraudeurs, les contracteurs de la construction qui arnaquent le monde de la construction. On ne se penche pas non plus sur la façon dont les budgets sont gérés.
Non, on va couper dans les salaires des employés. regardez la partie de bras de fer s'amorcer. Les négociations s'annoncent longues.
Déjà, on ne s'entend pas sur les premies chiffres. Québec affirme donner 7,5% d'augmentaion salariale à ses fonctionnaires alors que, dans les faits, il s'agit du total des sommes consacrées à l'ensmeble de l
la masse salariale. La nuance: cet argent peut servir à bien des choses que des augmentations.
Hier, le Conseil du patronat expliquait que le gouvernement ne pouvait consentir d'augmentation à ses employés.
Mais il n'y a pas que les salaires. Déjà, le gouvernement annonce ses couleurs: en éducation, il veut « chercher des façons d'améliorer la réussite scolaire des jeunes et de mieux répondre aux nouveaux besoins de souplesse, d'adaptabilité et de stabilité qui s'expriment ».
Quant à moi, au-delà des salaires, le véritable débat se situe dans le manque d'imagination et de rigueur de nos gestionnaires québécois. Leur seule façon de contrer un déficit est de couper dans les salaires des employés.
Manque d'imagination parce qu'on ne travaille pas vraiment à créer de la richesse au Québec. Notre territoire contient de multiples richesses naturelles et on les vend pour une bouchée de pain à des firmes étrangères. Les Québécois sont des employés bilingues, bien formés, souvent performants. On a souvent développé des domaines de compétences intéressants (électricité, aéronautique, ingénérie, pharmacologie, etc.). Pourtant, on est devenu une des provinces les plus pauvres du Canada et une de celles que ne peuvent vivre sans la péréquation. Même Terre-Neuve s'en tire mieux que nous!
Manque de rigueur parce qu'on ne s'occupe pas d'attraper les gros fraudeurs, les contracteurs de la construction qui arnaquent le monde de la construction. On ne se penche pas non plus sur la façon dont les budgets sont gérés.
Non, on va couper dans les salaires des employés. regardez la partie de bras de fer s'amorcer. Les négociations s'annoncent longues.
29 novembre 2009
Latendresse: la suite
Je ne connais pas ce blogue mais, comme c'est Rue Frontenac qui le met en lien, il doit avoir une certaine crédibilité.
Toujours est-il qu'on apprend comment se sent l'ex-madame Latendresse à la suite du départ de Guigui au Minnesota. Ouf! toute une mise en échec! Et la belle et fine et jolie Annie Villeneuve reçoit une taloche en passant. reste à voir sa performance à Tout le monde en parle.
Bonne lecture!
Toujours est-il qu'on apprend comment se sent l'ex-madame Latendresse à la suite du départ de Guigui au Minnesota. Ouf! toute une mise en échec! Et la belle et fine et jolie Annie Villeneuve reçoit une taloche en passant. reste à voir sa performance à Tout le monde en parle.
Bonne lecture!
Formation à gogo
Le Journal de Montréal publiait cette semaine un texte sur les formations que le MELS octroie à certains fonctionnaires. Il lui a été assez facile de sombrer dans ce qui pourrait être de l'exagération, sauf que j'ai suivi un des ateliers qu'on mentionne dans ce texte de Martineau.
L'ensemble du personnel était réuni et la conférencière (?) tentait de nous vanter les vertus du rire dans une équipe de travail. La pauvre: savait-elle que les profs de mon école étaient en conflit ouvert avec la direction? Personne n'avait envie de rigoler. Encore plus devant ses pitreries et son argumentation digne d'un travail de cégep.
Tout le monde était embarrassé, elle la première. Ce fut un flop complet. Pas seulement à cause du contexte, mais aussi du contenu de l'atelier.
Un grand moment de ma vie d'enseignant dont je ris aujourd'hui. Mais «Ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle...»
L'ensemble du personnel était réuni et la conférencière (?) tentait de nous vanter les vertus du rire dans une équipe de travail. La pauvre: savait-elle que les profs de mon école étaient en conflit ouvert avec la direction? Personne n'avait envie de rigoler. Encore plus devant ses pitreries et son argumentation digne d'un travail de cégep.
Tout le monde était embarrassé, elle la première. Ce fut un flop complet. Pas seulement à cause du contexte, mais aussi du contenu de l'atelier.
Un grand moment de ma vie d'enseignant dont je ris aujourd'hui. Mais «Ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle...»
27 novembre 2009
Vaccination: la fin
Nos élèves sont vaccinés. Du moins, ceux qui le voulaient. Le tout s'est déroulé à l'école. Pas d'autobus ou de transport à droite ou à gauche. Il fallait environ une demi-heure par élève pour être vacciné et retourné en classe.
Et, en bonus, quelques heureux élus ont été vaccinés avec les doses restantes. Je ne peux pas vous dire qui, mais j'ai une belle débarbouillette froide sur mon épaule gauche.
Et, en bonus, quelques heureux élus ont été vaccinés avec les doses restantes. Je ne peux pas vous dire qui, mais j'ai une belle débarbouillette froide sur mon épaule gauche.
24 novembre 2009
Bye bye Guillaume...
Ceci est un commentaire méchant. Je l'assume.
Bon, le hockey occupe beaucoup de place au Québec. Et ne voilà-t-il pas que Guillaume Latendresse a été échangé au Wild du Minnesota. Bof, je n'aimais pas ce gros joueur qui manquait de chien et d'engagement au cours du jeu. Pour tout dire, la seule personne qu'il a plaqué dans sa vie est son ex-blonde...
Bon, le hockey occupe beaucoup de place au Québec. Et ne voilà-t-il pas que Guillaume Latendresse a été échangé au Wild du Minnesota. Bof, je n'aimais pas ce gros joueur qui manquait de chien et d'engagement au cours du jeu. Pour tout dire, la seule personne qu'il a plaqué dans sa vie est son ex-blonde...
23 novembre 2009
Un nouveau sondage (ajout)
Bon, je suis en crise existentielle. Je m'interroge sur mon moi-même blogueur. À voix haute, je me pose les traditionnelles questions des angoissés poétiques:
- ou cours-je?
- dans quel état j'erre?
- dans le Nord vais-je?
Bref, remise en question. Et comme je suis influençable parfois (en fait, seulement quand je le décide), je vous interroge par le biais d'un sondage tout nouveau.
Sur le blogue du Prof masqué, j'aimerais retrouver:
- des textes sur sa vie de prof;
- des textes sur sa vie tout court;
- des commentaires et de l'actualité;
- autre.
Vous pouvez choisir plus d'une réponse. Et les ceuses qui répondent «autre», pourriez-vous préciser ce que vous voulez dire par là?
- ou cours-je?
- dans quel état j'erre?
- dans le Nord vais-je?
Bref, remise en question. Et comme je suis influençable parfois (en fait, seulement quand je le décide), je vous interroge par le biais d'un sondage tout nouveau.
Sur le blogue du Prof masqué, j'aimerais retrouver:
- des textes sur sa vie de prof;
- des textes sur sa vie tout court;
- des commentaires et de l'actualité;
- autre.
Vous pouvez choisir plus d'une réponse. Et les ceuses qui répondent «autre», pourriez-vous préciser ce que vous voulez dire par là?
Journal de l'année de la Peste - jour 64: l'aiguille s'en vient!
Ça y est: les autorités sanitaires de la région vont venir piquer nos jeunes. Pas les euthanasier, les piquer...
Dans certains cas, quelques collègues et moi sommes prêts à verser une prime aux infirmières qui auront la délicatesse de ne pas en avoir avec certains élèves et d'en faire souffert quelqu'uns.
Contrairement à d'autres régions, les élèves d'ici seront vaccinés à l'école. Pas de transport par autobus et autre connerie du genre. Parce que c'est une grosse connerie, quant à moi, que de les faire voyager de la sorte. Surtout après avoir été vaccinés. Et je ne parle pas du temps perdu en classe.
Ici , la vaccination sera rapide et efficace. Enfin, on va dire efficace... Euh, rapide... Euh, faite.
Personnellement, si on affrontait une vraie épidémie de quelque chose de plus mortel, je crois qu'on serait tous morts. Rien que chez nous, les autorités sanitaires ont changé trois fois d'idée dans la même journée dans le cas de notre école. Et pour ce qui est de la rapidité, bof! Un sondage éclair en classe m'a permis de constater que la moitié de mes jeunes ont déjà été vaccinés ailleurs. En fait, environ 60% se seraient fait vacciner dans d'autres écoles de ma CS. J'aurais crû que la vaccination scolaire aurait été une priorité.
L'équipe de vaccination prévoit amener des doses supérieures pour tout ce monde, au cas ou. Mais finalement, pas question de vacciner le personnel des écoles avec les restants, quitte à en perdre. On nage dans la soupe microbienne, sauf qu'il faudra attendre notre tour. Ce qui aurait été si simple et si pratique deviendra un contretemps à la con.
Dans une semaine ou deux, on va annoncer que ce sera à mon tour de me faire vacciner. Comme si j'avais envie d'aller attendre en ligne comme un connard... D'autant plus qu'on aurait pu faire simple. Mais justement, c'est trop simple. Parlez-en aux gens de la Beauce.
Constatant avoir atteint tous ses objectifs prioritaires, la régie de la santé du coin a annoncé sur les ondes radiophoniques aux groupes non prioritaires que le vaccin leur était disponible, puis elle a dû se rétracter parce qu'elle ne respectait pas LE plan.
Merci de vos réponses à mon sondage qui a connu un beau succès:
Je suis vacciné 9%
Je ne me ferai pas vacciné 12%
Je veux être vacciné 23%
On capote pour rien 33%
Je vais mettre un nouveau sondage en ligne sous peu.
Dans certains cas, quelques collègues et moi sommes prêts à verser une prime aux infirmières qui auront la délicatesse de ne pas en avoir avec certains élèves et d'en faire souffert quelqu'uns.
Contrairement à d'autres régions, les élèves d'ici seront vaccinés à l'école. Pas de transport par autobus et autre connerie du genre. Parce que c'est une grosse connerie, quant à moi, que de les faire voyager de la sorte. Surtout après avoir été vaccinés. Et je ne parle pas du temps perdu en classe.
Ici , la vaccination sera rapide et efficace. Enfin, on va dire efficace... Euh, rapide... Euh, faite.
Personnellement, si on affrontait une vraie épidémie de quelque chose de plus mortel, je crois qu'on serait tous morts. Rien que chez nous, les autorités sanitaires ont changé trois fois d'idée dans la même journée dans le cas de notre école. Et pour ce qui est de la rapidité, bof! Un sondage éclair en classe m'a permis de constater que la moitié de mes jeunes ont déjà été vaccinés ailleurs. En fait, environ 60% se seraient fait vacciner dans d'autres écoles de ma CS. J'aurais crû que la vaccination scolaire aurait été une priorité.
L'équipe de vaccination prévoit amener des doses supérieures pour tout ce monde, au cas ou. Mais finalement, pas question de vacciner le personnel des écoles avec les restants, quitte à en perdre. On nage dans la soupe microbienne, sauf qu'il faudra attendre notre tour. Ce qui aurait été si simple et si pratique deviendra un contretemps à la con.
Dans une semaine ou deux, on va annoncer que ce sera à mon tour de me faire vacciner. Comme si j'avais envie d'aller attendre en ligne comme un connard... D'autant plus qu'on aurait pu faire simple. Mais justement, c'est trop simple. Parlez-en aux gens de la Beauce.
Constatant avoir atteint tous ses objectifs prioritaires, la régie de la santé du coin a annoncé sur les ondes radiophoniques aux groupes non prioritaires que le vaccin leur était disponible, puis elle a dû se rétracter parce qu'elle ne respectait pas LE plan.
Merci de vos réponses à mon sondage qui a connu un beau succès:
Je suis vacciné 9%
Je ne me ferai pas vacciné 12%
Je veux être vacciné 23%
On capote pour rien 33%
Je vais mettre un nouveau sondage en ligne sous peu.
21 novembre 2009
Le retour des connaissances à la CSDM
Le balancier commence à bouger de l'autre côté. Prévisible.
Ainsi, Radio-Canada a appris que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) veut «revenir à une mùnière «plus traditionnelle d'enseigner et d'évaluer le français. (...) Ils (les direction et les enseignants) envisagent de redonner plus de place à l'acquisition des connaissances, par opposition à l'apprentissage des compétences.»
Pour le lecteur moyen, je tiens à rappeler comment la réforme a été vécue dans mon école. «On» nous a tout d'abord expliqué aux enseignants que l'enseignement magistral était dépassé, que l'évaluation des connaissances de façon décontextualisée (des examens avec du par coeur et exercices) était antipédagogique et que je n'avais pas à coeur mes élèves parce que je faisais des dictées au lieu de faire des projets. Qui est ce «on» dont je parle? Des conseillers pédagogiques et des décideurs scolaires qui ont suivi des formations sur la réforme afin de pouvoir l'implanter dans mon milieu.
Pour ce faire, «on» s'est assuré de me couper tous les moyens de mantenir mon enseignement. «On» a aboli les sessesions d'examens pour s'assurer que je n'évaluerai que des projets, «on» a foutu à la casse les lecteurs optiques pour m'empêcher de tenir des examens à choix de réponse, «on» a modifié les logiciels d'entrée des notes pour m'empêcher de faire une note à partir de multiples évaluations, «on» m'a imposé des échelles de compétences en évaluation pour baliser les résultats que je donnais aux élèves. Et, après, «on» m'a affirmé sans rire que la réforme me donnait plus de liberté dans mon évaluation ainsi que dans mon enseignement et que, si j'étais vraiment un professionnel je saurais en profiter!
J'ai donc lutté, écrit, parlé, dénoncé ces dérives. À l'école et en classe, j'ai dû travaillé plus fort contre ce système pour maintenir un enseignement auquel je croyais et qui fonctionne. Cet enseignement est simple: les connaissances précèdent les compétences. Et avant de vouloir apprendre à un élève à développer certaines compétences, on doit tout d'abord s'assurer qu'il possèdent de solides connaissances. Je ne dis pas que le système qui précèdait celui qu'on m'a imposé était meilleur; il n'était pas mieux pas pire pour bien des raisons.
J'enseigne le français depuis 16 ans. J'enseigne des compétences depuis 16 ans: savoir écrire, savoir lire, savoir parler et savoir écouter. Le programme de français est tout ce qu'il y a de plus réforme en ce qui concerne les évaluations finales. Pendant 15 ans, en cinquième secondaire, j'ai travaillé avec des élèves souvent très faibles en écriture et je les ai amenés à mieux maitriser ce mode de communication.
Au-delà des excellents résultats de ceux-ci aux différents examens ministériels, j'ai surtout vu qu'ils commençaient à comprendre les mécanismes de la langue française et à apprendre par eux-mêmes. Ce qui manquait à ces jeunes? Des bases, des bases solides sur lesquelles construire. Connaitre les classes et les rôles des mots, par exemple. Et des méthodes: méthode pour étudier, méthode pour écrire, méthode pour corriger... Comment peut-on écrire correctement un texte quand on s'imagine que le nom «pied» est un verbe parce qu'il se termine par le son «é»?
L'utilme compliment m'est d'ailleurs venu cette semaine quand ma collègue de deuxième secondaire, qui n'est pas reconnue pour sa complaisance et qui a accueilli mes élèves de l'an dernier, m'a dit: «Je ne sais pas si c'est un hasard, si c'est que tu as fait à tes élèves, mais ils sont bien plus forts qu'à l'habitude.»
Pendant les années ou on a voulu me réformer, ce qui m'a étonné dans mes formation, c'est à quel point j'étais «réforme» dans mes évaluations finales en écriture, à quel point j'étais «réforme» dans les méthodes et moyens que je donnais à mes jeunes.
Récemment, j'ai suivi une formation sur le profil du scripteur. Des conseillers pédagogiques, des profs qui expérimentent depuis trois ans un nouveau projet pour améliorer les capacités d'écriture des jeunes. Tout au long de cet atelier, j'ai regardé une collègue. Dans nos yeux, une seule phrase: «Mais on fait déjà cela depuis dix ans dans nos classes!»
Voilà qu'on ramène maintenant véritablement l'enseignement des connaissances dans les écoles. Bravo! Mais ce ne doit pas être que cela. Les connaissances ne s'opposent pas aux compétences; elles les précèdent. Et la réforme, par son enseignement par projet par exemple, a souvent fait table rase de cette idée.
Ainsi, Radio-Canada a appris que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) veut «revenir à une mùnière «plus traditionnelle d'enseigner et d'évaluer le français. (...) Ils (les direction et les enseignants) envisagent de redonner plus de place à l'acquisition des connaissances, par opposition à l'apprentissage des compétences.»
Pour le lecteur moyen, je tiens à rappeler comment la réforme a été vécue dans mon école. «On» nous a tout d'abord expliqué aux enseignants que l'enseignement magistral était dépassé, que l'évaluation des connaissances de façon décontextualisée (des examens avec du par coeur et exercices) était antipédagogique et que je n'avais pas à coeur mes élèves parce que je faisais des dictées au lieu de faire des projets. Qui est ce «on» dont je parle? Des conseillers pédagogiques et des décideurs scolaires qui ont suivi des formations sur la réforme afin de pouvoir l'implanter dans mon milieu.
Pour ce faire, «on» s'est assuré de me couper tous les moyens de mantenir mon enseignement. «On» a aboli les sessesions d'examens pour s'assurer que je n'évaluerai que des projets, «on» a foutu à la casse les lecteurs optiques pour m'empêcher de tenir des examens à choix de réponse, «on» a modifié les logiciels d'entrée des notes pour m'empêcher de faire une note à partir de multiples évaluations, «on» m'a imposé des échelles de compétences en évaluation pour baliser les résultats que je donnais aux élèves. Et, après, «on» m'a affirmé sans rire que la réforme me donnait plus de liberté dans mon évaluation ainsi que dans mon enseignement et que, si j'étais vraiment un professionnel je saurais en profiter!
J'ai donc lutté, écrit, parlé, dénoncé ces dérives. À l'école et en classe, j'ai dû travaillé plus fort contre ce système pour maintenir un enseignement auquel je croyais et qui fonctionne. Cet enseignement est simple: les connaissances précèdent les compétences. Et avant de vouloir apprendre à un élève à développer certaines compétences, on doit tout d'abord s'assurer qu'il possèdent de solides connaissances. Je ne dis pas que le système qui précèdait celui qu'on m'a imposé était meilleur; il n'était pas mieux pas pire pour bien des raisons.
J'enseigne le français depuis 16 ans. J'enseigne des compétences depuis 16 ans: savoir écrire, savoir lire, savoir parler et savoir écouter. Le programme de français est tout ce qu'il y a de plus réforme en ce qui concerne les évaluations finales. Pendant 15 ans, en cinquième secondaire, j'ai travaillé avec des élèves souvent très faibles en écriture et je les ai amenés à mieux maitriser ce mode de communication.
Au-delà des excellents résultats de ceux-ci aux différents examens ministériels, j'ai surtout vu qu'ils commençaient à comprendre les mécanismes de la langue française et à apprendre par eux-mêmes. Ce qui manquait à ces jeunes? Des bases, des bases solides sur lesquelles construire. Connaitre les classes et les rôles des mots, par exemple. Et des méthodes: méthode pour étudier, méthode pour écrire, méthode pour corriger... Comment peut-on écrire correctement un texte quand on s'imagine que le nom «pied» est un verbe parce qu'il se termine par le son «é»?
L'utilme compliment m'est d'ailleurs venu cette semaine quand ma collègue de deuxième secondaire, qui n'est pas reconnue pour sa complaisance et qui a accueilli mes élèves de l'an dernier, m'a dit: «Je ne sais pas si c'est un hasard, si c'est que tu as fait à tes élèves, mais ils sont bien plus forts qu'à l'habitude.»
Pendant les années ou on a voulu me réformer, ce qui m'a étonné dans mes formation, c'est à quel point j'étais «réforme» dans mes évaluations finales en écriture, à quel point j'étais «réforme» dans les méthodes et moyens que je donnais à mes jeunes.
Récemment, j'ai suivi une formation sur le profil du scripteur. Des conseillers pédagogiques, des profs qui expérimentent depuis trois ans un nouveau projet pour améliorer les capacités d'écriture des jeunes. Tout au long de cet atelier, j'ai regardé une collègue. Dans nos yeux, une seule phrase: «Mais on fait déjà cela depuis dix ans dans nos classes!»
Voilà qu'on ramène maintenant véritablement l'enseignement des connaissances dans les écoles. Bravo! Mais ce ne doit pas être que cela. Les connaissances ne s'opposent pas aux compétences; elles les précèdent. Et la réforme, par son enseignement par projet par exemple, a souvent fait table rase de cette idée.
19 novembre 2009
Les nouvelles ruptures amoureuses
Bon, un peu de nouvelles de moi.
Je suis tombé amoureux cet été. Du moins, je me le suis avoué pleinement pour la première fois depuis une grosse et douloureuse rupture survenue il y a longtemps de cela. Vous vous rappelez peut-être, cette fois ou la copine avec qui j'ai partagé sept années de vie m'a plaqué au téléphone un dimanche matin?
Je suis tombé amoureux cet été, donc. Cela a duré presque trois mois. J'ai appris plusieurs choses de cette expérience.
- que je pouvais retomber amoureux;
- que la vie continuait après une rupture;
- que je pouvais cuisiner seul (vive les courgettes etl'huile d'olive!);
- que les lampes solaires extérieures renfermaient une pile rechargeable;
- que les gens ne sont pas nécessairement serrés dans leur budget, mais qu'ils établissent souvent des priorités financières qui font qu'ils n'ont pas d'argent à dépenser pour les mêmes choses que moi;
- que sexualité et amour sont indisociables;
- que, malgré une rupture, je sais encore reconnaitre ce que l'autre a de bon et de beau.
Malheureusement, j'ai encore appris à quel point - étrange paradoxe - certains sont individualistes en amour. Et si la façon dont ils nous aiment nous amène à rechercher leur compagnie, la façon dont ils romprent nous montre à quel point on fait bien de s'éloigner d'eux.
Je vous raconte: j'ai été flushé par Internet. Remarquez, il y a une certaine logique: j'ai connu la personne en question par Internet...
Mais ce qui m'interpelle, c'est la façon dont on ne sait plus rompre de nos jours. On évite, on emploie des moyens détournés. Et celle à qui j'avais donné une clé de chez moi me la renverra par la poste. Les objets qu'elle laisse chez moi, elle me demande d'en disposer à ma guise. Moyennement ordinaire. Pour ne pas dire plus.
Mais à quoi s'attendre d'autre quand on vit dans un monde ou on a peur d'affronter, de confronter, de voir et de se voir? La facilité. L'échappatoire. La fuite. Impossible de grandir émotivement en agissant de la sorte.
J'ai eu mes torts. Elle a eu les siens. Mais cette façon de rompre la révèle entièrement.
Life goes on!
Un dernier point: cet épisode amoureux n'aurait jamais été possible si je n'avais pas côtoyé auparavant une femme pendant d'agréables mois, une femme qui a su me redonner confiance et en moi comme homme et en la vie comme être humain. Tous les deux, nous ne savions plus ce qu'était l'amour. Nous l'avons réappris ensemble sans le reconnaitre. Nous sommes aujourd'hui de bons amis et son plus grand regret a été de n'avoir jamais eu le titre de madame Masquée.
Aussi, je me permets aujourd'hui de lui donner le titre d'Ex masquée .
Et pour ceux qui voudraient savoir de qui il s'agit, potin ultime, c'est La Peste.
Je suis tombé amoureux cet été. Du moins, je me le suis avoué pleinement pour la première fois depuis une grosse et douloureuse rupture survenue il y a longtemps de cela. Vous vous rappelez peut-être, cette fois ou la copine avec qui j'ai partagé sept années de vie m'a plaqué au téléphone un dimanche matin?
Je suis tombé amoureux cet été, donc. Cela a duré presque trois mois. J'ai appris plusieurs choses de cette expérience.
- que je pouvais retomber amoureux;
- que la vie continuait après une rupture;
- que je pouvais cuisiner seul (vive les courgettes etl'huile d'olive!);
- que les lampes solaires extérieures renfermaient une pile rechargeable;
- que les gens ne sont pas nécessairement serrés dans leur budget, mais qu'ils établissent souvent des priorités financières qui font qu'ils n'ont pas d'argent à dépenser pour les mêmes choses que moi;
- que sexualité et amour sont indisociables;
- que, malgré une rupture, je sais encore reconnaitre ce que l'autre a de bon et de beau.
Malheureusement, j'ai encore appris à quel point - étrange paradoxe - certains sont individualistes en amour. Et si la façon dont ils nous aiment nous amène à rechercher leur compagnie, la façon dont ils romprent nous montre à quel point on fait bien de s'éloigner d'eux.
Je vous raconte: j'ai été flushé par Internet. Remarquez, il y a une certaine logique: j'ai connu la personne en question par Internet...
Mais ce qui m'interpelle, c'est la façon dont on ne sait plus rompre de nos jours. On évite, on emploie des moyens détournés. Et celle à qui j'avais donné une clé de chez moi me la renverra par la poste. Les objets qu'elle laisse chez moi, elle me demande d'en disposer à ma guise. Moyennement ordinaire. Pour ne pas dire plus.
Mais à quoi s'attendre d'autre quand on vit dans un monde ou on a peur d'affronter, de confronter, de voir et de se voir? La facilité. L'échappatoire. La fuite. Impossible de grandir émotivement en agissant de la sorte.
J'ai eu mes torts. Elle a eu les siens. Mais cette façon de rompre la révèle entièrement.
Life goes on!
Un dernier point: cet épisode amoureux n'aurait jamais été possible si je n'avais pas côtoyé auparavant une femme pendant d'agréables mois, une femme qui a su me redonner confiance et en moi comme homme et en la vie comme être humain. Tous les deux, nous ne savions plus ce qu'était l'amour. Nous l'avons réappris ensemble sans le reconnaitre. Nous sommes aujourd'hui de bons amis et son plus grand regret a été de n'avoir jamais eu le titre de madame Masquée.
Aussi, je me permets aujourd'hui de lui donner le titre d'Ex masquée .
Et pour ceux qui voudraient savoir de qui il s'agit, potin ultime, c'est La Peste.
18 novembre 2009
La nouvelle orthographe
Branle-bas de combat au Journal de Montréal! On fait la une avec une nouvelle à l'effet que le MELS accepte maintenant la nouvelle orthographe dans la correction des examens de fin d'année en cinquième secondaire et que, conséquemment, il demande aux enseignants d'en tenir compte quant aux élèves qui utiliseraient celle-ci en classe (ici et ici). Même qu'on utilise trompeusement l'adjectif exclusif pour parler de cette information.
De mémoire, vous avez appris cette nouvelle ici en primeur sur le blogue du Prof masqué il y a un sacré bout de temps. Même Jean-Luc Mongrain en a parlé en octobre dernier... Il faudrait peut-être inviter nos amis du JdeM à aller voir la définition du mot exclusif au dictionnaire.
Alors, continuons dans le déterrage de scoops antiques pour vous dire qu'en fait, le MELS accepte la nouvelle orthographe dans les examens de fin d'année de cinquième secondaire depuis au moins deux ans. Il n'avait d'ailleurs pas vraiment le choix puisque des ouvrages de référence reconnus intégraient les nouvelles graphies. Le ministère suit le courant, simplement. Alors, le JdeM est franchement dans l'erreur quand il écrit: «À compter de juin 2010, les élèves qui écriront «renouvèlement», «ognon», «bruler» ou «iglou» dans les examens du Ministère ne seront plus pénalisés.»
Quant aux textes du Journal de Montréal, précisons un point important, quant à moi.
«En tolérant la nouvelle orthographe dans les examens de fin d'année, le ministère de l'Éducation pourrait se trouver à faire réussir des élèves qui n'écrivent pas comme cela leur a été enseigné», affirme le JdeM. Relativisons un peu. La nouvelle orthographe touchera un ou deux mots au maximum dans un texte à l'examen final. Il n'y a pas de quoi à fouetter un chat quand on sait que les élèves qui échouent le critère langue le font avec un nombre de fautes beaucoup plus considérable et que ce sont généralement des fautes d'accord et non d'orthographe.
Finalement, ne capotons pas trop avec la nouvelle orthographe. Pour l'enseigner dans nos classes, il nous faudrait avoir des dictionnaires récents. Or, pour l'instant, dans certains cas, certains datent des années 1980.
De mémoire, vous avez appris cette nouvelle ici en primeur sur le blogue du Prof masqué il y a un sacré bout de temps. Même Jean-Luc Mongrain en a parlé en octobre dernier... Il faudrait peut-être inviter nos amis du JdeM à aller voir la définition du mot exclusif au dictionnaire.
Alors, continuons dans le déterrage de scoops antiques pour vous dire qu'en fait, le MELS accepte la nouvelle orthographe dans les examens de fin d'année de cinquième secondaire depuis au moins deux ans. Il n'avait d'ailleurs pas vraiment le choix puisque des ouvrages de référence reconnus intégraient les nouvelles graphies. Le ministère suit le courant, simplement. Alors, le JdeM est franchement dans l'erreur quand il écrit: «À compter de juin 2010, les élèves qui écriront «renouvèlement», «ognon», «bruler» ou «iglou» dans les examens du Ministère ne seront plus pénalisés.»
Quant aux textes du Journal de Montréal, précisons un point important, quant à moi.
«En tolérant la nouvelle orthographe dans les examens de fin d'année, le ministère de l'Éducation pourrait se trouver à faire réussir des élèves qui n'écrivent pas comme cela leur a été enseigné», affirme le JdeM. Relativisons un peu. La nouvelle orthographe touchera un ou deux mots au maximum dans un texte à l'examen final. Il n'y a pas de quoi à fouetter un chat quand on sait que les élèves qui échouent le critère langue le font avec un nombre de fautes beaucoup plus considérable et que ce sont généralement des fautes d'accord et non d'orthographe.
Finalement, ne capotons pas trop avec la nouvelle orthographe. Pour l'enseigner dans nos classes, il nous faudrait avoir des dictionnaires récents. Or, pour l'instant, dans certains cas, certains datent des années 1980.
15 novembre 2009
Rencontre des parents: un ti-truc de prof masqué
La première rencontre de parents s'en vient et je voudrais partager avec vous un truc génial qui vient d'un collègue génial afin d'économiser un peu de salive et de mots.
Il s'agit simplement de produire un document d'une page sur lequel vous résumer les évaluations de votre étape et indiquer ce qui s'en vient pour la deuxième. Vous en laissez une pile dans la classe ou vous accueillez les parents et le tour est joué. Ceux-ci prennent connaissance d'une foule d'informations que vous n'aurez pas à répéter par la suite et ils trouvent l'attente moins longue puis qu'ils sont occupés.
Je fais ce truc depuis un an et c'est tràs aidant, comme disent nos conseillers pédagogiques. J'y indique également les connaissances vues durant l'étape, les difficultés générales rencontrées par les élèves, les moments ou j'offre de la récupération, quelques conseils aux parents pour aider leur jeunes, etc. Mais le tout est de tenir en une page recto-verso et d'utiliser un vocabulaire simple.
Essayez. Je vous le dis. Votre vie en sera changée.
Il s'agit simplement de produire un document d'une page sur lequel vous résumer les évaluations de votre étape et indiquer ce qui s'en vient pour la deuxième. Vous en laissez une pile dans la classe ou vous accueillez les parents et le tour est joué. Ceux-ci prennent connaissance d'une foule d'informations que vous n'aurez pas à répéter par la suite et ils trouvent l'attente moins longue puis qu'ils sont occupés.
Je fais ce truc depuis un an et c'est tràs aidant, comme disent nos conseillers pédagogiques. J'y indique également les connaissances vues durant l'étape, les difficultés générales rencontrées par les élèves, les moments ou j'offre de la récupération, quelques conseils aux parents pour aider leur jeunes, etc. Mais le tout est de tenir en une page recto-verso et d'utiliser un vocabulaire simple.
Essayez. Je vous le dis. Votre vie en sera changée.
12 novembre 2009
La réforme au quotidien...
J'enseigne en première secondaire. Aujour'hui, c'était la remise des notes pour le bulletin de la première étape. Il me fallait donc attribuer un résultat à chaque élève quant à deux compétences.
Avec la réforme, l'enseignant doit porter un jugement global. Celui-ci ne doit pas être un simple cumul de notes et de travaux.
Mise en situation: Vous avez évalué cinq ou six travaux. Vous les regardez, vous pensez à votre élève et vous émettez un jugement. C'est assez simple.
Et question de s'assurer que les enseignants ne fassent pas un cumul des notes, le sévice informatique de ma CS a retiré cette année la possibilité, dans le logiciel de notes, de calculer un résultat sur 100 à partir de plusieurs travaux.
Peu importe, que vos évaluations soient graduées et suivent une progression logique. Peu importe que vous les ayez ordonnées et conçues de façon à refléter la valeur de l'élève. Bref, vous êtes assez professionnel pour émettre un jugement sur un élève, mais pas assez organiser votre évaluation.
Résultat: certains collègues entrent les travaux sur un tableau Excel, calculent le résultat sur 100 et mettent une note au bulletin. À un adjoint, je disais à quel point cette situation était frustrante et hypocrite. À la blague, je lui ai dit que je ferais une moyenne des travaux au pif et la mettrais comme note à l'élève. «En autant qu'il y ait une note, tu sais...», m'a-t-il répondu, mi-blagueur.
Ouins, en autant qu'il y a des notes, on se fout de ce que les élèves apprennent.
Avec la réforme, l'enseignant doit porter un jugement global. Celui-ci ne doit pas être un simple cumul de notes et de travaux.
Mise en situation: Vous avez évalué cinq ou six travaux. Vous les regardez, vous pensez à votre élève et vous émettez un jugement. C'est assez simple.
Et question de s'assurer que les enseignants ne fassent pas un cumul des notes, le sévice informatique de ma CS a retiré cette année la possibilité, dans le logiciel de notes, de calculer un résultat sur 100 à partir de plusieurs travaux.
Peu importe, que vos évaluations soient graduées et suivent une progression logique. Peu importe que vous les ayez ordonnées et conçues de façon à refléter la valeur de l'élève. Bref, vous êtes assez professionnel pour émettre un jugement sur un élève, mais pas assez organiser votre évaluation.
Résultat: certains collègues entrent les travaux sur un tableau Excel, calculent le résultat sur 100 et mettent une note au bulletin. À un adjoint, je disais à quel point cette situation était frustrante et hypocrite. À la blague, je lui ai dit que je ferais une moyenne des travaux au pif et la mettrais comme note à l'élève. «En autant qu'il y ait une note, tu sais...», m'a-t-il répondu, mi-blagueur.
Ouins, en autant qu'il y a des notes, on se fout de ce que les élèves apprennent.
10 novembre 2009
Journal de l'année de la Peste - jour 9: un peu de littérature
Sur le front scolaire, rien de nouveau. À part le fait que tous les élèves malades de la grippe sont revenus, les vrais comme les faux.
Le plaisir est davantage dans l'actualité et dans la littérature.
Il y a tout d'abord Jean de Lafontaine qui revient dans l'actualité avec sa fable Les animaux malades de peste. Il suffit de penser à tous ces membres de conseil d'administration des hôpitaux, ces donateurs généreux qui ont pu se faire vacciner alors que ce n'était pas à leur tour.
Ce matin, c'est le sympathique Claude Dubois qui a doublé la ligne d'attente pour recevoir sa dose (désolé, mais cette vacherie, il la mérite). M. Dubois a tenté de couvrir sa conduite en mentant de façon éhontée en prétextant qu'il avait déjà un rendez-vous pour un vaccin relié à un voyage. Or, on ne donne pas ce type de vaccin à l'établissement ou il s'est présenté.
Comme un million de gens, mon Claude? Désolé, mais un trou du cul demeure un trou du cul.
Le plaisir est davantage dans l'actualité et dans la littérature.
Il y a tout d'abord Jean de Lafontaine qui revient dans l'actualité avec sa fable Les animaux malades de peste. Il suffit de penser à tous ces membres de conseil d'administration des hôpitaux, ces donateurs généreux qui ont pu se faire vacciner alors que ce n'était pas à leur tour.
Ce matin, c'est le sympathique Claude Dubois qui a doublé la ligne d'attente pour recevoir sa dose (désolé, mais cette vacherie, il la mérite). M. Dubois a tenté de couvrir sa conduite en mentant de façon éhontée en prétextant qu'il avait déjà un rendez-vous pour un vaccin relié à un voyage. Or, on ne donne pas ce type de vaccin à l'établissement ou il s'est présenté.
Comme un million de gens, mon Claude? Désolé, mais un trou du cul demeure un trou du cul.
07 novembre 2009
L'amour au temps du choléra
Je m'excuse pour le titre: j'ai des lettres malgré moi (et même des mots...). Donc, toujours est-il: l'amour de votre vie se met à tousser. Rien de grave. Sauf qu'on ne peut jurer de rien (encore un titre!) en ces temps incertains.
Faque, que faites-vous?
- vous le mettez en quarantaine?
- vous le frenchez pour lui donner vos anticorps?
- rien, les toussotements font partie de votre vie de couple.
En passant, j'ai décidé de faire un sondage A-H1N1. Si vous avez la piqûre.
Faque, que faites-vous?
- vous le mettez en quarantaine?
- vous le frenchez pour lui donner vos anticorps?
- rien, les toussotements font partie de votre vie de couple.
En passant, j'ai décidé de faire un sondage A-H1N1. Si vous avez la piqûre.
06 novembre 2009
Journal de l'année de la Peste - jour 5: à la maison!
Ça y est: je suis contaminé! Je suis atteint. Je souffre...
Grosse toux grasse. La tête dans un aquarium. Je n'entends rien. J'ai de la difficulté à respirer. Mais pas de fièvre. Donc, ce n'est qu'un rhume d'homme. Mais un vrai.
Et il y a de la correction qui m'attend sur mon bureau. Ça me tente, c'est incroyable.
Des volontaires pour m'aider?
Grosse toux grasse. La tête dans un aquarium. Je n'entends rien. J'ai de la difficulté à respirer. Mais pas de fièvre. Donc, ce n'est qu'un rhume d'homme. Mais un vrai.
Et il y a de la correction qui m'attend sur mon bureau. Ça me tente, c'est incroyable.
Des volontaires pour m'aider?
04 novembre 2009
Journal de l'année de la Peste - jour 3: relève ta manche!
On a appris aujourd'hui que les services de la santé de ma région offriront aux jeunes d'être vaccinés dans leur école. Je souris un peu quand on nous écrit que «Une priorité leur est ainsi accordée.» Cette vaccination prioritaire commencera le 17 novembre et se terminera pour certains ... le 3 décembre.
Honnêtement, on ne peut pas dire que le système de santé réagit très rapidement à cette «crise» pourtant prévisible et attendue. Il faudra plus d'un mois pour vacciner des jeunes en priorité. Et cela est encore plus enrageant quand on sait que, dans ma région, deux centres de vaccination de masse seront ouverts du lundi 9 novembre jusqu’au samedi 5 décembre. Heureusement que le virus n'a pas muté et ne s'est pas transformé en bébitte plus dangereuse.
Un des risques de cette lenteur, en plus du fait que certains jeunes ne soient pas vaccinés à temps, est que certains élèves, croyant à tort avoir eu le A-H1N1, ne se fassent plus vacciner et l'attrapent par la suite!
Ah oui: gros privilège relié à ma fonction: «Le personnel et la direction des écoles où se tiendront les cliniques de vaccination pourront être vaccinés en fin de journée seulement dans la disponibilité des vaccins restants.»
Je vous rappelle qu'à mon école, on nage toujours autour de 25% d'absents. Mes collègues - parfois à tort parfois à juste titre - prennent leur température et guettent les signes de la grippe.
Honnêtement, on ne peut pas dire que le système de santé réagit très rapidement à cette «crise» pourtant prévisible et attendue. Il faudra plus d'un mois pour vacciner des jeunes en priorité. Et cela est encore plus enrageant quand on sait que, dans ma région, deux centres de vaccination de masse seront ouverts du lundi 9 novembre jusqu’au samedi 5 décembre. Heureusement que le virus n'a pas muté et ne s'est pas transformé en bébitte plus dangereuse.
Un des risques de cette lenteur, en plus du fait que certains jeunes ne soient pas vaccinés à temps, est que certains élèves, croyant à tort avoir eu le A-H1N1, ne se fassent plus vacciner et l'attrapent par la suite!
Ah oui: gros privilège relié à ma fonction: «Le personnel et la direction des écoles où se tiendront les cliniques de vaccination pourront être vaccinés en fin de journée seulement dans la disponibilité des vaccins restants.»
Je vous rappelle qu'à mon école, on nage toujours autour de 25% d'absents. Mes collègues - parfois à tort parfois à juste titre - prennent leur température et guettent les signes de la grippe.
03 novembre 2009
Journal de la Peste - jour 2: les simulateurs
C'est officiel: il y a 25% d'absents dans mon école. On retardera même la remise des notes au bulletin afin de permettre la reprise de certains travaux ou examens.
Ce qui est frustrant, c'est de voir certains élèves qui en profitent un peu pour se voter quelques jours de congé. On n'exige pas de papier médical pour justifier leur absence en classe ou à un examen. Les cliniques médicales et les urgences sont débordées. Ils toussent, se plaignent de douleur aux muscles, disent qu'ils font de la fièvre. On leur a expliqué tous les symptômes de la grippe: ils les connaissent bien. Leur dossier disciplinaire est sûrement plus épais que leur dossier médical, mais bon. On doit faire confiance.
On appelle alors les parents des jeunes et on les retourne à la maison pour une dizaine de journées. Espérons que l'école les obligera à rester à la maison. À la fois pour faire suer leurs parents et pour ne pas prendre de chance au cas où.
Personne n'évoque cependant la fermeture de l'école. Celle-ci doit être décidée par les autorités de santé publique et il n'est pas sûr qu'il soit plus efficace de laisser tous ces jeunes passer leur temps ensemble au centre d'achats ou dans les arcades. En fait, on fermera seulement si on manque de profs.
Ce qui est frustrant, c'est de voir certains élèves qui en profitent un peu pour se voter quelques jours de congé. On n'exige pas de papier médical pour justifier leur absence en classe ou à un examen. Les cliniques médicales et les urgences sont débordées. Ils toussent, se plaignent de douleur aux muscles, disent qu'ils font de la fièvre. On leur a expliqué tous les symptômes de la grippe: ils les connaissent bien. Leur dossier disciplinaire est sûrement plus épais que leur dossier médical, mais bon. On doit faire confiance.
On appelle alors les parents des jeunes et on les retourne à la maison pour une dizaine de journées. Espérons que l'école les obligera à rester à la maison. À la fois pour faire suer leurs parents et pour ne pas prendre de chance au cas où.
Personne n'évoque cependant la fermeture de l'école. Celle-ci doit être décidée par les autorités de santé publique et il n'est pas sûr qu'il soit plus efficace de laisser tous ces jeunes passer leur temps ensemble au centre d'achats ou dans les arcades. En fait, on fermera seulement si on manque de profs.
02 novembre 2009
Journal de l'année de la Peste - jour 1
Ce titre fait référence à une oeuvre de DeFoe que j'avais bien aimé. Elle traitait de la Grande Peste de Londres. Loin de partir en peur cependant, je l'ai choisie comme titre de ce qui sera mes chroniques A-H1N1.
Aujourd'hui donc, il manque le quart des élèves dans ma classe. C'est le nombre le plus élevé d'absents jusqu'à présent. Les parents les ont retenus à la maison. Quatre facteurs peuvent expliquer ces absences.
1- Ces élèves ont contracté la grippe A-H1N1 ou, du moins, le supposent.
2- L'envoi d'une lettre par l'école aux parents quant aux symptômes et la conduite à adopter quant au A-H1N1 a soulevé des inquiètudes ou conscientisé des parents.
3- La tenue de la fête de l'Halloween à notre école a répandu le microbe, ce dont je doute. Quel est le temps d'incubation de la «bébite» au fait?
4- Les élèves ont passé l'Halloween sous la pluie, se sont gavés de bonbons et sont en mauvais état ce matin.
L'un dans l'autre, on ne saura jamais laquelle ou lesquelles de ces raisons sont les plus justes. On est dans le domaine de l'hypothèse.
Cela étant dit, les adjoints sont passés dans les classes évaluer le nombre d'absences. Ils décideront de la marche à suivre par la suite.
Pour ma part, j'ai discuté avec mes élèves de la grippe. Ils semblent penser que leurs parents capotent un peu. Je leur ai aussi expliqué la nuance entre une saine vigilance et la panique. Se laver les mains, éviter de porter celles-ci à sa bouche ou près des yeux. On verra pour la suite des choses.
Par ailleurs, je ne vois beaucoup de ménage hors de l'ordinaire dans l'école. Pas de lavage de poignées de porte, etc. De plus, le Purell est disponible seulement dans les espaces du personnel.
Aujourd'hui donc, il manque le quart des élèves dans ma classe. C'est le nombre le plus élevé d'absents jusqu'à présent. Les parents les ont retenus à la maison. Quatre facteurs peuvent expliquer ces absences.
1- Ces élèves ont contracté la grippe A-H1N1 ou, du moins, le supposent.
2- L'envoi d'une lettre par l'école aux parents quant aux symptômes et la conduite à adopter quant au A-H1N1 a soulevé des inquiètudes ou conscientisé des parents.
3- La tenue de la fête de l'Halloween à notre école a répandu le microbe, ce dont je doute. Quel est le temps d'incubation de la «bébite» au fait?
4- Les élèves ont passé l'Halloween sous la pluie, se sont gavés de bonbons et sont en mauvais état ce matin.
L'un dans l'autre, on ne saura jamais laquelle ou lesquelles de ces raisons sont les plus justes. On est dans le domaine de l'hypothèse.
Cela étant dit, les adjoints sont passés dans les classes évaluer le nombre d'absences. Ils décideront de la marche à suivre par la suite.
Pour ma part, j'ai discuté avec mes élèves de la grippe. Ils semblent penser que leurs parents capotent un peu. Je leur ai aussi expliqué la nuance entre une saine vigilance et la panique. Se laver les mains, éviter de porter celles-ci à sa bouche ou près des yeux. On verra pour la suite des choses.
Par ailleurs, je ne vois beaucoup de ménage hors de l'ordinaire dans l'école. Pas de lavage de poignées de porte, etc. De plus, le Purell est disponible seulement dans les espaces du personnel.
01 novembre 2009
Des directeurs trop stressés (ajout)
Voilà le titre d'un article du Journal de Montréal. On dirait que ce dernier semble avoir adopté leur cause. On compatit, mais on dirait vraiment qu'on joue «Je fais pitié!»
En plus de les empêcher de faire leur travail adéquatement, la bureaucratie dénoncée par les directeurs d'école du Québec depuis une semaine est une «importante source de stress» qui pourrait nuire à leur santé, prévient un chercheur de l'Université de Montréal.
Une recherche effectuée au printemps dernier par Emmanuel Poirel dans le cadre de son doctorat en psychopédagogie conclut que les «contraintes administratives» imposées aux directions d'école du Québec constituent leur «principale catégorie de stress.»
«Il semble que le poids des responsabilités soit moins dérangeant que les tracas de type administratif auxquels les directions doivent faire face dans leur quotidien», analyse le chercheur, dans son rapport.
«Ce qui les dérange, c'est d'être constamment empêchés de faire leur travail par des réunions, qui sont principalement commandées par la commission scolaire, ou par des rapports à produire», explique M. Poirel, en entrevue au Journal.
En passant, ce chercheur dit cette bureaucratie pourrait nuire à leur santé, sauf qu'il ajoute que «Je n'ai pas pu en faire la démonstration dans ma recherche, mais tout porte à croire que ça accentue les risques.»
Personnellement, ce qui m'horripile, c'est toute la bureaucratie imposée par le MELS, les CS et les directions d'école. J'aimerais bien faire mon travail, mais il y a toujours quelqu'un au-dessus de moi pour me dire quoi faire, comment enseigner, etc.
Et vous savez quoi? Mon syndicat n'a pas fait d'étude là-dessus. De plus, côté santé, allez vous renseigner sur les avantages sociaux des directions d'école quant au volet santé. Elles sont plus avantageuses que celles des profs.
(AJOUT) En passant, comme c'est étrange, mais je n'ai jamais entendu une direction se plaindre des rencontres au Château Bromont ou encore les dénoncer...
En plus de les empêcher de faire leur travail adéquatement, la bureaucratie dénoncée par les directeurs d'école du Québec depuis une semaine est une «importante source de stress» qui pourrait nuire à leur santé, prévient un chercheur de l'Université de Montréal.
Une recherche effectuée au printemps dernier par Emmanuel Poirel dans le cadre de son doctorat en psychopédagogie conclut que les «contraintes administratives» imposées aux directions d'école du Québec constituent leur «principale catégorie de stress.»
«Il semble que le poids des responsabilités soit moins dérangeant que les tracas de type administratif auxquels les directions doivent faire face dans leur quotidien», analyse le chercheur, dans son rapport.
«Ce qui les dérange, c'est d'être constamment empêchés de faire leur travail par des réunions, qui sont principalement commandées par la commission scolaire, ou par des rapports à produire», explique M. Poirel, en entrevue au Journal.
En passant, ce chercheur dit cette bureaucratie pourrait nuire à leur santé, sauf qu'il ajoute que «Je n'ai pas pu en faire la démonstration dans ma recherche, mais tout porte à croire que ça accentue les risques.»
Personnellement, ce qui m'horripile, c'est toute la bureaucratie imposée par le MELS, les CS et les directions d'école. J'aimerais bien faire mon travail, mais il y a toujours quelqu'un au-dessus de moi pour me dire quoi faire, comment enseigner, etc.
Et vous savez quoi? Mon syndicat n'a pas fait d'étude là-dessus. De plus, côté santé, allez vous renseigner sur les avantages sociaux des directions d'école quant au volet santé. Elles sont plus avantageuses que celles des profs.
(AJOUT) En passant, comme c'est étrange, mais je n'ai jamais entendu une direction se plaindre des rencontres au Château Bromont ou encore les dénoncer...
30 octobre 2009
Tout un titre!
Voici comment le Journal de Montréal annonce la venue du prince Charles au Québec: «Le public pourra voir le prince Charles au Biodôme».
Je savais qu'il était laid mais de là à ce qu'il soit exposé au Biodome.
29 octobre 2009
Grippe: on capote!
On ne parle que de la grippe A-H1N1. Un jeune hockeyeur meurt en Ontario et voilà qu'on se bouscule dans les centres de vaccination au Québec. Un détail: on ne sait pas encore si le jeune en question est mort des suites de cette grippe. On évoque aussi une possible méningite. Ailleurs, au Québec et aux États-Unis, des écoles seraient infectées, mais on ne déplore aucun décès. Mais ça, on l'oublie...
Cela étant écrit, une personne très près de moi a possiblement contracté la grippe A-H1N1. Je dis possiblement parce qu'on ne saura pas si elle l'a effectivement eue: il était inutile de la tester. Elle présentait des symptômes clairs de la maladie: son médecin, qu'elle devait voir la semaine dernière pour d'autres raisons, lui a dit de demeurer à la maison et d'attendre que les choses se tassent. Elle faisait de la fièvre et avait des douleurs musculaires intenses. Athlète reconnue, elle se sentait comme si un train lui avait passé dessus.
À mon école, on a assisté possiblement au premier cas d'élève grippé aujourd'hui. Il a été placé en retrait. On lui a donné un masque pour éviter que ses expectorations contaminent d'autres personnes et on a tenté de rejoindre ses parents. Il a fallu une heure avant d'y arriver.
Un détail: toute la direction de mon école était en réunion à l'extérieur et c'est une secrétaire qui a dû gérer le cas durant son heure de diner. Efficacité administrative.
Tout cela pour dire qu'il ne faut pas exagérer les choses et paniquer. On n'est plus au temps de la grippe espagnole. Les conditions de vie et les conditions sanitaires dans lesquelles on vit se sont améliorées. Et puis, il suffit de porter attention à quelques règles d'hygiène assez simples. Pour le reste, on attend de se faire vacciner.
Cela étant écrit, une personne très près de moi a possiblement contracté la grippe A-H1N1. Je dis possiblement parce qu'on ne saura pas si elle l'a effectivement eue: il était inutile de la tester. Elle présentait des symptômes clairs de la maladie: son médecin, qu'elle devait voir la semaine dernière pour d'autres raisons, lui a dit de demeurer à la maison et d'attendre que les choses se tassent. Elle faisait de la fièvre et avait des douleurs musculaires intenses. Athlète reconnue, elle se sentait comme si un train lui avait passé dessus.
À mon école, on a assisté possiblement au premier cas d'élève grippé aujourd'hui. Il a été placé en retrait. On lui a donné un masque pour éviter que ses expectorations contaminent d'autres personnes et on a tenté de rejoindre ses parents. Il a fallu une heure avant d'y arriver.
Un détail: toute la direction de mon école était en réunion à l'extérieur et c'est une secrétaire qui a dû gérer le cas durant son heure de diner. Efficacité administrative.
Tout cela pour dire qu'il ne faut pas exagérer les choses et paniquer. On n'est plus au temps de la grippe espagnole. Les conditions de vie et les conditions sanitaires dans lesquelles on vit se sont améliorées. Et puis, il suffit de porter attention à quelques règles d'hygiène assez simples. Pour le reste, on attend de se faire vacciner.
27 octobre 2009
Un Halloween sans bonbon (ajout)
Tiens! Voilà la commission scolaire des Patriotes interdira les bonbons à l'école pour l'Halloween. Chez nous, c'est tout à fait l'inverse. Vive la cohérence!
À la place, on offrira aux élèves «du popcorn ou des croustilles de maïs, des jujubes à base de jus de fruit ou des muffins maison.»
Du pop corn, c'est santé? Des jujubes à base de jus de fruit, ce n'est pas bourré de sucre? Des muffins maison, quand on utilise des préparations commerciales, ce n'est pas bourré de gras?
PS Il y a toujours les muffins au «pot» qui pourraient mettre de la joie dans le coeur des enfants...
À la place, on offrira aux élèves «du popcorn ou des croustilles de maïs, des jujubes à base de jus de fruit ou des muffins maison.»
Du pop corn, c'est santé? Des jujubes à base de jus de fruit, ce n'est pas bourré de sucre? Des muffins maison, quand on utilise des préparations commerciales, ce n'est pas bourré de gras?
PS Il y a toujours les muffins au «pot» qui pourraient mettre de la joie dans le coeur des enfants...
22 octobre 2009
Quand la chicane est pognée...
L'étude des directions d'école à l'effet qu'elles crouleraient sous la paperasse a eu des échos dans les médias aujourd'hui. Et certains mots employés sont très durs.
1- La ministre de l'Éducation s'engage à réduire le problème. Les directions devraient être rassurées...
2- La présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, a accusé la représentante des directeurs d'école, Chantal Longpré, de nuire à l'image de l'école publique. «J'ai été renversée [par son] attitude, dit-elle. Ma confiance est très ébranlée.» Elle qualifie de «ridicule» le décompte du nombre de formulaires qui a été effectué dans le cadre de cette enquête. «Si [Mme Longpré] veut moins de papier, c'est parce qu'elle veut rendre moins de comptes à la population», tranche-t-elle.
3- L'Association des cadres scolaires, qui regroupe 2100 fonctionnaires oeuvrant surtout dans les centres administratifs, est aussi abasourdie par le discours des directeurs d'école. «C'est vrai que, depuis un certain temps, il y a plus de rapports à faire, dit le président de l'organisme, Michel Simard. Mais, en même temps, c'est la responsabilité des directions d'école [de faire ce travail]».
Mais la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, Chantal Longpré, maintient le cap: «Pour valoriser l'école publique, il faut avoir le courage d'évaluer nos façons de faire et de les changer si nécessaire.»
Est-ce que cela veut dire qu'elles vont se remettre en question?
Quoi qu'il en soit, la chicane est bien vive dans les sphères au-dessus de nos modestes têtes d'enseignants.
1- La ministre de l'Éducation s'engage à réduire le problème. Les directions devraient être rassurées...
2- La présidente de la Fédération des commissions scolaires, Josée Bouchard, a accusé la représentante des directeurs d'école, Chantal Longpré, de nuire à l'image de l'école publique. «J'ai été renversée [par son] attitude, dit-elle. Ma confiance est très ébranlée.» Elle qualifie de «ridicule» le décompte du nombre de formulaires qui a été effectué dans le cadre de cette enquête. «Si [Mme Longpré] veut moins de papier, c'est parce qu'elle veut rendre moins de comptes à la population», tranche-t-elle.
3- L'Association des cadres scolaires, qui regroupe 2100 fonctionnaires oeuvrant surtout dans les centres administratifs, est aussi abasourdie par le discours des directeurs d'école. «C'est vrai que, depuis un certain temps, il y a plus de rapports à faire, dit le président de l'organisme, Michel Simard. Mais, en même temps, c'est la responsabilité des directions d'école [de faire ce travail]».
Mais la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, Chantal Longpré, maintient le cap: «Pour valoriser l'école publique, il faut avoir le courage d'évaluer nos façons de faire et de les changer si nécessaire.»
Est-ce que cela veut dire qu'elles vont se remettre en question?
Quoi qu'il en soit, la chicane est bien vive dans les sphères au-dessus de nos modestes têtes d'enseignants.
21 octobre 2009
Des directions étouffées?
On apprend aujourd'hui que les directeurs d'école seraient étouffés par la paperasse et n'auraient pas le temps de lutter contre le décrochage scolaire. Des collègues sont partis à rigoler en lisant cette nouvelle. Pour ma part, j'ai tout de suite versé une larme. Oui, quand je ris, il m'arrive parfois d'avoir les yeux larmoyants.
Une études partiale et peut-être invalide
Ainsi, sur LCN, on nous apprend: Une enquête de la Fédération québécoise des directeurs et directrices d'établissement d'enseignement révèle qu'ils passent trois mois et demi par année à remplir des formulaires et à assister à des réunions. Les données de l'enquête indiquent que les patrons d'écoles rempliraient 3,7 millions de pages de formulaires chaque année. Les directeurs passent annuellement environ 2,7 millions d'heures à s'occuper d'autre chose que de l'éducation des élèves.
On semble présenter cette «étude» comme une vérité alors que les directeurs d'école ont tout intérêt à ce que les chiffres soient le plus spectaculaires possible. De plus, on remarquera qu'on est parvenu en ces chiffres en extrapolant. En effet, on a projeté pour un an les données compilées par une centaine de directeurs pendant une période de deux semaines alors que le Québec compte près de 3 700 directeurs d'établissement scolaire. Est-ce assez pour être méthodologiquement acceptable? J'ai des doutes.
L'art de s'occuper soi-même
Je sourcille aussi quand on parle de la paperasse que doit remplir un directeur. Une partie de cette paperasse est créée et administrée par les directions d'école elles-mêmes. Ou encore, celle-ci est créée par des responsables de commission scolaire qui sont généralement d'anciens directeurs!
Voici des exemples de formulaire que doit signer un enseignant et que contresigne ensuite une direction:
- un formulaire de réquisition pour une boite de craies;
- un formulaire pour organiser un voyage à Montréal;
- un formulaire pour envoyer un élève au local de retrait;
- un formulaire pour faire acheter trois romans manquants en classe;
- un formulaire pour participer à un congrès;
- un formulaire pour...
Je ne dis pas que ceux-ci soient inutiles mais, parfois, on ne simplifie vraiment pas la procédure administrative. Un seul exemple:
- il manquait trois romans dans ma classe. J'ai proposé d'aller les acheter rapidement et de ramener une facture prouvant le montant que j'aurais dépensé. Trop simple! J'ai dû remplir un formulaire de réquisition. Celui-ci a été signé par le directeur responsable du français qui a officialisé ma demande et qui l'a ensuite transmise à l'adjointe-administrative. La demande a été discutée en réunion de gestion de la direction une semaine plus tard. L'adjointe-administrative a ensuite effectué une demande d'achat à une librairie. Les livres sont arrivés une semaine plus tard. Il a fallu signer des papiers de réception des livres et m'envoyer un avis m'expliquant que les livres étaient enfin arrivés... Ouf!
Et la paperasserie imposée aux profs, bordel!
Vous seriez étonné de la paperasserie qui est imposée aux profs. Les exemples ci-dessus le montrent bien, mais il y en a quelques-uns encore tout aussi intéressants.
J'expulse un élève de ma classe: un formulaire bleu. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci.
Je donne une retenue à un élève: un formulaire jaune. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci. Ensuite, je dois vérifier que l'élève a bien effectué sa retenue.
Si on élève oublie son matériel, qu'il parle trop en classe, qu'il est lent à se mettre au travail, etc., je dois le noter dans son dossier parce que ma direction veut conserver des traces de son comportement au cas ou un parent contesterait une éventuelle sanction attribuée à son enfant. «On veut des traces», nous répète-t-on. Traces, paperasse...
Résultat: certains collègues ont cessé d'intervenir disciplinairement en suivant la voie officilelle. Trop lourd, trop long. Ils avaient l'impression de se pénaliser eux-mêmes.
Un raisonnement fallacieux
«Pendant qu'on complète des formulaires, on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies pour faire en sorte qu'on puisse contrer le décrochage», affirme Chantal Longpré, de Fédération québécois des directions d'établissement d'enseignement (FQDE).
Faut-il comprendre que, si les directions d'école ne consacraient pas autant de temps à remplir des formulaires, elles se consacreraient davantage au décrochage scolaire? Mais est-ce que les choses iraient mieux?
À ce que je me rappelle, le décrochage se portait tout aussi bien il y a 15 ans et on ne parlait pas de directeurs étouffés par la paperasse. Cette façon de lier ces deux éléments est purement raccoleur et exploite un thème à la mode. Rien ne prouve que les choses iraient mieux en matière de persistance scolaire.
Tiens, si les directions d'école avaient moins de paperasse, peut-être qu'il y aurait moins de dépressions et de stress chez les enseignants parce qu'elles auraient le temps de mieux les accompagner. Qui sait?
Et cette expression «on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies» m'effraie. Veut-on que les directeurs élaborent des stratégies? Ne devraient-ils pas le faire avec les enseignants? Et «élaborer des stratégies»? En est-on encore rendu à l'étape d'élaborer? On dirait qu'on ne fait rien que ça, élaborer?
Depuis quelque temps, on remarque que les directions d'école veulent avoir leur mot à dire en matière d'éducation. Cette attitude est plus que louable. Je connais d'excellents directeurs dont les propos apporteraient beaucoup de choses intéressantes dans certains débats. Il est simplement regrettable qu'elles utilisent des stratégies aussi syndicales et qu'elles oublient de se remettre en question dans certains cas.
Je veux bien écouter un directeur d'école jouer à la victime, bien assis dans son bureau climatisé avec sa nouvelle chaise en cuir (oui, oui: vous remarquerez: le bureau d'un directeur est souvent cent fois mieux que celui d'un prof), mais il ne devrait pas oublier qu'il n'aura aucune crédibilité auprès de son personnel s'il joue à Aurore l'enfant martyr d'un côté et qu'il continue à jouer un ti-boss de l'autre. Et des ti-boss, nos écoles en ont plusieurs.
Une études partiale et peut-être invalide
Ainsi, sur LCN, on nous apprend: Une enquête de la Fédération québécoise des directeurs et directrices d'établissement d'enseignement révèle qu'ils passent trois mois et demi par année à remplir des formulaires et à assister à des réunions. Les données de l'enquête indiquent que les patrons d'écoles rempliraient 3,7 millions de pages de formulaires chaque année. Les directeurs passent annuellement environ 2,7 millions d'heures à s'occuper d'autre chose que de l'éducation des élèves.
On semble présenter cette «étude» comme une vérité alors que les directeurs d'école ont tout intérêt à ce que les chiffres soient le plus spectaculaires possible. De plus, on remarquera qu'on est parvenu en ces chiffres en extrapolant. En effet, on a projeté pour un an les données compilées par une centaine de directeurs pendant une période de deux semaines alors que le Québec compte près de 3 700 directeurs d'établissement scolaire. Est-ce assez pour être méthodologiquement acceptable? J'ai des doutes.
L'art de s'occuper soi-même
Je sourcille aussi quand on parle de la paperasse que doit remplir un directeur. Une partie de cette paperasse est créée et administrée par les directions d'école elles-mêmes. Ou encore, celle-ci est créée par des responsables de commission scolaire qui sont généralement d'anciens directeurs!
Voici des exemples de formulaire que doit signer un enseignant et que contresigne ensuite une direction:
- un formulaire de réquisition pour une boite de craies;
- un formulaire pour organiser un voyage à Montréal;
- un formulaire pour envoyer un élève au local de retrait;
- un formulaire pour faire acheter trois romans manquants en classe;
- un formulaire pour participer à un congrès;
- un formulaire pour...
Je ne dis pas que ceux-ci soient inutiles mais, parfois, on ne simplifie vraiment pas la procédure administrative. Un seul exemple:
- il manquait trois romans dans ma classe. J'ai proposé d'aller les acheter rapidement et de ramener une facture prouvant le montant que j'aurais dépensé. Trop simple! J'ai dû remplir un formulaire de réquisition. Celui-ci a été signé par le directeur responsable du français qui a officialisé ma demande et qui l'a ensuite transmise à l'adjointe-administrative. La demande a été discutée en réunion de gestion de la direction une semaine plus tard. L'adjointe-administrative a ensuite effectué une demande d'achat à une librairie. Les livres sont arrivés une semaine plus tard. Il a fallu signer des papiers de réception des livres et m'envoyer un avis m'expliquant que les livres étaient enfin arrivés... Ouf!
Et la paperasserie imposée aux profs, bordel!
Vous seriez étonné de la paperasserie qui est imposée aux profs. Les exemples ci-dessus le montrent bien, mais il y en a quelques-uns encore tout aussi intéressants.
J'expulse un élève de ma classe: un formulaire bleu. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci.
Je donne une retenue à un élève: un formulaire jaune. Je dois aussi appeler les parents et indiquer dans le dossier de l'élève que j'ai fait cet appel et résumer celui-ci. Ensuite, je dois vérifier que l'élève a bien effectué sa retenue.
Si on élève oublie son matériel, qu'il parle trop en classe, qu'il est lent à se mettre au travail, etc., je dois le noter dans son dossier parce que ma direction veut conserver des traces de son comportement au cas ou un parent contesterait une éventuelle sanction attribuée à son enfant. «On veut des traces», nous répète-t-on. Traces, paperasse...
Résultat: certains collègues ont cessé d'intervenir disciplinairement en suivant la voie officilelle. Trop lourd, trop long. Ils avaient l'impression de se pénaliser eux-mêmes.
Un raisonnement fallacieux
«Pendant qu'on complète des formulaires, on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies pour faire en sorte qu'on puisse contrer le décrochage», affirme Chantal Longpré, de Fédération québécois des directions d'établissement d'enseignement (FQDE).
Faut-il comprendre que, si les directions d'école ne consacraient pas autant de temps à remplir des formulaires, elles se consacreraient davantage au décrochage scolaire? Mais est-ce que les choses iraient mieux?
À ce que je me rappelle, le décrochage se portait tout aussi bien il y a 15 ans et on ne parlait pas de directeurs étouffés par la paperasse. Cette façon de lier ces deux éléments est purement raccoleur et exploite un thème à la mode. Rien ne prouve que les choses iraient mieux en matière de persistance scolaire.
Tiens, si les directions d'école avaient moins de paperasse, peut-être qu'il y aurait moins de dépressions et de stress chez les enseignants parce qu'elles auraient le temps de mieux les accompagner. Qui sait?
Et cette expression «on n'est pas dans l'école à élaborer des stratégies» m'effraie. Veut-on que les directeurs élaborent des stratégies? Ne devraient-ils pas le faire avec les enseignants? Et «élaborer des stratégies»? En est-on encore rendu à l'étape d'élaborer? On dirait qu'on ne fait rien que ça, élaborer?
Depuis quelque temps, on remarque que les directions d'école veulent avoir leur mot à dire en matière d'éducation. Cette attitude est plus que louable. Je connais d'excellents directeurs dont les propos apporteraient beaucoup de choses intéressantes dans certains débats. Il est simplement regrettable qu'elles utilisent des stratégies aussi syndicales et qu'elles oublient de se remettre en question dans certains cas.
Je veux bien écouter un directeur d'école jouer à la victime, bien assis dans son bureau climatisé avec sa nouvelle chaise en cuir (oui, oui: vous remarquerez: le bureau d'un directeur est souvent cent fois mieux que celui d'un prof), mais il ne devrait pas oublier qu'il n'aura aucune crédibilité auprès de son personnel s'il joue à Aurore l'enfant martyr d'un côté et qu'il continue à jouer un ti-boss de l'autre. Et des ti-boss, nos écoles en ont plusieurs.
20 octobre 2009
Le privé: prochain épisode
Il paraitrait que je n'aime pas l'école privée, ce qui est tout à fait faux. Je déteste cependant une école qui se dit privée alors que, dans les faits, elle est financée à plus de 60% par le gouvernement et qu'elle manque parfois aux responsabilités sociales reliées à sa mission éducative. Si on l'appelait «école privée-publique», je ne dis pas.
D'ailleurs, au secteur public, je le souligne, on a déjà des écoles «publiques-privees». Oh! on prend bien soin de ne pas le dire comme ça, mais un chat est un chat. Je pense à ces écoles qui offrent des programmes particuliers avec les frais qui s'y rattachent. Elles aussi me posent des questionnements.
Certains disent que l'école privée est un droit et qu'il est normal qu'elle soit subventionnée par le gouvernement. Là, j'ai un problème avec cet argument. L'éducation est un droit, pas l'école privée. Sinon, il faudrait alors s'interroger sur les régions du Québec ou les citoyens ne pourraient exercer ce droit parce qu'il n'y a pas de marché assez grand pour ouvrir un tel type d'école. Vite un recours à la cour Suprême!
Pourquoi ces réflexions sur l'école privée? Parce que Le Devoir a publié une sympathique lettre à ce sujet. Celle-ci contient tellement d'inexactitudes et de raisonnements fallacieux qu'elle en est enrageante.
Louis-Antoine Mullie, un cégépien du collège Jean-Eudes, explique que les écoles privées sont nécessaires parce que le secteur public propose des classes hétérogènes qui nuisent aux élèves performants tandis que le privé propose des classes homogènes d'élèves sélectionnés. «Il faut voir que la sélection scolaire, dans son apparente injustice, est le sine qua non d'une classe fonctionnelle», écrit-il.
Traduction: les classes hétérogènes du secteur public ne sont pas fonctionnelles.
Or, dans les faits, une classe peut être fonctionnelle sans être constituée d'éléments d'identique valeur. De plus, il existe des classes homogènes fortes au secteur public, tout comme il y existe des classes spéciales pour les élèves éprouvant des difficultés scolaires. Le secteur privé n'a donc pas le monopole de l'excellence. Par contre, il lui manque parfois un peu de compassion.
L'auteur poursuit plus loin en écrivant avec de beaux mots une réalité très crue: «L'école privée a choisi de créer de telles classes, maintenant une égalité des chances au niveau de ses étudiants, tout en sacrifiant l'égalité d'opportunité à l'échelle de tous les candidats.»
Traduction: Les étudiants que nous acceptons ont droit à l'égalité des chances. Ce sont ceux qu'on n'accepte pas qui n'ont pas l'opportunité d'avoir de la chance...» Appelle-t-on cela un clivage? Vive les élus! Et tant pis pour les autres...
M. Mullie continue en expliquant que, si on peut soulever le fait que l'école privée est subventionnée à 60% par des deniers publics, il ne faut pas oublier que les parents qui envoient leur enfant au privé paient des impôts pour un service qu'ils n'utilisent pas.
Traduction: promotion du principe de l'utilisateur-payeur. Pourquoi paierais-je pour une éducation publique mal en point quand j'envoie mes enfants au privé? Ouins... Comme le soulignait Marie-France Bazzo ce matin, à 98,5 MF, dans la même veine, pourquoi cotiser à l'assaurance-chômage si j'ai toujours un travail? pourquoi payer pour les hôpitaux si je ne suis pas malade? pourquoi payer pour les autoroutes si je suis cycliste? C'est de la sorte qu'on construit des sociétés individualistes et basées sur la loi du plus fort.
Notre cégépien, qui est en verve, continue en écrivant: «Qui plus est, définancer le privé ne ferait qu'accroître la sélection économique qui a déjà lieu et créerait une plus grande ségrégation entre les deux systèmes. Soyons conscients que l'augmentation des droits de scolarité pénaliserait ces mêmes jeunes dont les parents se serrent la ceinture pour leur payer le privé!»
Traduction: de par sa nature, l'école privée exerce une ségrégation basée sur une sélection économique. N'aggravons pas celle-ci en augmentant les frais exigés aux moins pauvres des pauvres! Tiens, tout à coup, alors qu'auparavant, on consacrait le principe de «chacun pour soi», voilà une pensée charitable.
Soyons quand même juste, M. Mullie a le mérite, quant à moi, de poser une réflexion intéressante et intelligente à la fin de son texte:
«À la première du documentaire Les Enfants du palmarès, j'ai demandé quel modèle pédagogique serait à préconiser si le public recevait plus de fonds -- plus classique ou plus progressif? La réalisatrice m'a répondu: «Quand nous aurons les fonds, nous aurons le luxe de nous poser ces questions.» Donnez-nous l'argent, et nous trouverons des solutions: voilà l'attitude bornée qui emprisonne le débat sur l'éducation au Québec. »
Par contre, il tombe dans une très mauvaise appréciation de la position de certains en concluant: « Pourquoi toujours nous assujettir au faux choix entre subventionner le privé et faire fonctionner le public?»
Quand je m'interroge sur le financement public des écoles privées, je me fous de savoir si l'école publique va bien ou pas. C'est sur un principe que je m'interroge - celui que l'État finance une certaine inégalité des chances et une inégalité des systèmes scolaires.
Devant l'éducation, non seulement nous ne sommes pas tous égaux à la naissance pour des raisons physiques, nous le sommes encore moins de par notre milieu familial, le milieu socio-économique de nos parents mais aussi la capacité de ces derniers à avoir un revenu suffisant pour leur permettre d'envoyer leur enfant au secteur privé subventionné par tous, incluant les pauvres qui paient en partie des taxes à la consommation.
Pourquoi le p'tit-pit d'Hochelaga-Maisonneuve n'a-t-il pas droit à la même chance? Parce que ses parents ne sont pas assez riches pour bénéficier de la subvention à la ségrégation qu'octroie le gouvernement à l'école privée.
Heureusement, comme ils touchent du BS, il a droit à plein d'autres avantages que n'a pas la classe moyenne.
D'ailleurs, au secteur public, je le souligne, on a déjà des écoles «publiques-privees». Oh! on prend bien soin de ne pas le dire comme ça, mais un chat est un chat. Je pense à ces écoles qui offrent des programmes particuliers avec les frais qui s'y rattachent. Elles aussi me posent des questionnements.
Certains disent que l'école privée est un droit et qu'il est normal qu'elle soit subventionnée par le gouvernement. Là, j'ai un problème avec cet argument. L'éducation est un droit, pas l'école privée. Sinon, il faudrait alors s'interroger sur les régions du Québec ou les citoyens ne pourraient exercer ce droit parce qu'il n'y a pas de marché assez grand pour ouvrir un tel type d'école. Vite un recours à la cour Suprême!
Pourquoi ces réflexions sur l'école privée? Parce que Le Devoir a publié une sympathique lettre à ce sujet. Celle-ci contient tellement d'inexactitudes et de raisonnements fallacieux qu'elle en est enrageante.
Louis-Antoine Mullie, un cégépien du collège Jean-Eudes, explique que les écoles privées sont nécessaires parce que le secteur public propose des classes hétérogènes qui nuisent aux élèves performants tandis que le privé propose des classes homogènes d'élèves sélectionnés. «Il faut voir que la sélection scolaire, dans son apparente injustice, est le sine qua non d'une classe fonctionnelle», écrit-il.
Traduction: les classes hétérogènes du secteur public ne sont pas fonctionnelles.
Or, dans les faits, une classe peut être fonctionnelle sans être constituée d'éléments d'identique valeur. De plus, il existe des classes homogènes fortes au secteur public, tout comme il y existe des classes spéciales pour les élèves éprouvant des difficultés scolaires. Le secteur privé n'a donc pas le monopole de l'excellence. Par contre, il lui manque parfois un peu de compassion.
L'auteur poursuit plus loin en écrivant avec de beaux mots une réalité très crue: «L'école privée a choisi de créer de telles classes, maintenant une égalité des chances au niveau de ses étudiants, tout en sacrifiant l'égalité d'opportunité à l'échelle de tous les candidats.»
Traduction: Les étudiants que nous acceptons ont droit à l'égalité des chances. Ce sont ceux qu'on n'accepte pas qui n'ont pas l'opportunité d'avoir de la chance...» Appelle-t-on cela un clivage? Vive les élus! Et tant pis pour les autres...
M. Mullie continue en expliquant que, si on peut soulever le fait que l'école privée est subventionnée à 60% par des deniers publics, il ne faut pas oublier que les parents qui envoient leur enfant au privé paient des impôts pour un service qu'ils n'utilisent pas.
Traduction: promotion du principe de l'utilisateur-payeur. Pourquoi paierais-je pour une éducation publique mal en point quand j'envoie mes enfants au privé? Ouins... Comme le soulignait Marie-France Bazzo ce matin, à 98,5 MF, dans la même veine, pourquoi cotiser à l'assaurance-chômage si j'ai toujours un travail? pourquoi payer pour les hôpitaux si je ne suis pas malade? pourquoi payer pour les autoroutes si je suis cycliste? C'est de la sorte qu'on construit des sociétés individualistes et basées sur la loi du plus fort.
Notre cégépien, qui est en verve, continue en écrivant: «Qui plus est, définancer le privé ne ferait qu'accroître la sélection économique qui a déjà lieu et créerait une plus grande ségrégation entre les deux systèmes. Soyons conscients que l'augmentation des droits de scolarité pénaliserait ces mêmes jeunes dont les parents se serrent la ceinture pour leur payer le privé!»
Traduction: de par sa nature, l'école privée exerce une ségrégation basée sur une sélection économique. N'aggravons pas celle-ci en augmentant les frais exigés aux moins pauvres des pauvres! Tiens, tout à coup, alors qu'auparavant, on consacrait le principe de «chacun pour soi», voilà une pensée charitable.
Soyons quand même juste, M. Mullie a le mérite, quant à moi, de poser une réflexion intéressante et intelligente à la fin de son texte:
«À la première du documentaire Les Enfants du palmarès, j'ai demandé quel modèle pédagogique serait à préconiser si le public recevait plus de fonds -- plus classique ou plus progressif? La réalisatrice m'a répondu: «Quand nous aurons les fonds, nous aurons le luxe de nous poser ces questions.» Donnez-nous l'argent, et nous trouverons des solutions: voilà l'attitude bornée qui emprisonne le débat sur l'éducation au Québec. »
Par contre, il tombe dans une très mauvaise appréciation de la position de certains en concluant: « Pourquoi toujours nous assujettir au faux choix entre subventionner le privé et faire fonctionner le public?»
Quand je m'interroge sur le financement public des écoles privées, je me fous de savoir si l'école publique va bien ou pas. C'est sur un principe que je m'interroge - celui que l'État finance une certaine inégalité des chances et une inégalité des systèmes scolaires.
Devant l'éducation, non seulement nous ne sommes pas tous égaux à la naissance pour des raisons physiques, nous le sommes encore moins de par notre milieu familial, le milieu socio-économique de nos parents mais aussi la capacité de ces derniers à avoir un revenu suffisant pour leur permettre d'envoyer leur enfant au secteur privé subventionné par tous, incluant les pauvres qui paient en partie des taxes à la consommation.
Pourquoi le p'tit-pit d'Hochelaga-Maisonneuve n'a-t-il pas droit à la même chance? Parce que ses parents ne sont pas assez riches pour bénéficier de la subvention à la ségrégation qu'octroie le gouvernement à l'école privée.
Heureusement, comme ils touchent du BS, il a droit à plein d'autres avantages que n'a pas la classe moyenne.
18 octobre 2009
Formation des futurs enseignants: Oui à des parcours universitaires différents!
Dans une lettre intitulée «La fausse pénurie d’enseignants», Maurice Tardif, professeur à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, blâme les médias de se faire les porte-paroles de candidats mécontents de la durée de la formation pédagogique obligatoire d’une durée de quatre ans imposée aux futurs enseignants. Il affirme que ceux-ci, désireux d’obtenir rapidement un poste, invoquent une pseudo pénurie dans le monde de l’éducation et préfèrent apprendre leur métier sur le tas plutôt que de suivre une «véritable formation» en pédagogie.
Bien que cela ne soit pas clair dans ses propos, j’imagine que M. Tardif se plaint des individus qui détiennent un bacalauréat dans une matière connexe à celles enseignées dans nos écoles et qui peuvent bénéficier de nouveau depuis 2008 d’une formation universitaire d’un an – appelées «passerelles» dans le milieu scolaire - leur permettant de devenir des enseignants légalement qualifiés.
Une «pénurie» causée par une mauvaise gestion universitaire
Pour M. Tardif, le Québec ne connait pas une pénurie d’enseignants depuis 1980. Tous les directeurs des ressources humaines des commissions scolaires seront heureux de l’apprendre, eux qui cherchent inlassablement des candidats pour combler de nombreux postes vacants. Cet universitaire sait-il que l’on décerne comme jamais auparavant des tolérances d’engagement dans nos écoles, faute de personnel légalement qualifié dans certaines matières?
D’ailleurs, s’il existe une précarité chez les enseignants, comme il le montre avec raison, elle est entre autres causée par les universités qui ont formé jusqu’à la dernière minute des étudiants dans des matières qui allaient être retirées du cursus du secondaire ou qui étaient déjà en situation de surplus de candidats.
Au lieu de parler de «fausse pénurie», M. Tardif aurait dû se rendre compte que nos institutions universitaires ont mal géré le nombre d’étudiants qu’on a formés dans nos facultés des sciences de l’éducation. Et on peut se questionner sur les motivations de celles-ci quand on sait qu’elles verraient leur budget et le nombre de leurs professeurs diminuer si elles réduisaient le nombre de candidats qu’elles admettent.
Les enseignants non permanents, dont parle M. Tardif, sont souvent limités dans leur mobilité professionnelle et ne pourront venir rapidement résoudre le manque de profs dans certaines matières, contrairement à ce que celui-ci affirme.
Ceux-ci rêvent d’un poste dans une autre champ d’enseignement, mais souvent ne peuvent pas y avoir accès parce qu’ils ne sont pas légalement qualifiés. Ils ont généralement une bonne expérience de l’enseignement, mais ils ne peuvent que vivoter d’un contrat à l’autre, à moins bien sûr de retourner s’asseoir sur les bancs de l’université pendant quatre ans parce que cette dernière ne leur reconnait aucune équivalence, même pas un stage d’observation!
Voilà qui est bien plus odieux que la situation que soulève M. Tardif!
Une revendication légitime et reconnue depuis longtemps
M. Tardif affirme que la revendication de ceux qui détiennent un bacalauréat dans une matière connexe et qui veulent raccourcir leur formation pédagogique est profondément injuste. Il faut voir à quel point il les méprise en affirmant que ceux-ci «se sont sont subitement découvert une passion pour l’enseignement tout en refusant de se former pour ce travail».
Dans les faits, plusieurs des candidats se prévalant de ce raccourci enseignent déjà dans nos écoles par le biais de tolérances d’engagement et ils détiennent généralement un bac dans une discipline connexe à celle qu’ils enseignent.
Il y a quelques années, ils n’avaient qu’à compléter un simple certificat universitaire en pédagogie d’un an pour devenir légalement qualifiés. Puis, on a restreint l’accès à la profession d’enseignant en abolissant ce dernier et en exigeant l’obtention d’un bacalauréat de quatre ans.
Le retour d’une mesure permettant à ceux qui détiennent un bac dans une matière connexe de devenir légalement qualifiés sans avoir à suivre obligatoirement une formation d’une durée de quatre ans n’est que bon sens et logique. Ce qui serait injuste, c’est qu’en suivant le raisonnement de M. Tardif, on demanderait à quelqu’un de retourner quatre ans à l’université alors qu’il a déjà une meilleure connaissance du milieu scolaire ou de la matière à enseigner que bien des étudiants en enseignement !
Les exemples seraient nombreux, mais je songe immédiatement à cette collègue remplaçante qui a un bac en psychologie et qui pourra bientôt enseigner en adaptation scolaire. Elle sera tout aussi qualifiée que bien de ses collègues. Je songe aussi à ce suppléant qui a un bac en littérature et qui fera un enseignant de français ayant de solides connaissances en lettres. Et puis, quand j’y réfléchis, cela m’embête de penser qu’après un an de pédagogie, Einstein lui-même ne serait pas assez qualifié aux yeux de certains bien-pensants pour enseigner la physique au secondaire.
Une formation pédagogique et disciplinaire discutable
M. Tardif estime finalement que ceux qui refusent de suivre quatre années de formation en pédagogie à l’université veulent réduire les exigences quant à la formation des maitres et que cela ne contribue en rien à revaloriser la profession enseignante.
Aussi bien lui dire pour qu’il ne se fasse pas d’illusions: s’il veut revaloriser cette profession, qu’il veille plutôt à améliorer la formation des futurs profs dans nos universités. Certains refusent plutôt de suivre cette formation parce qu’ils estiment qu’elle est totalement inutile. Comme bien des collègues, jeunes et moins jeunes, j’estime que mon bac en enseignement du français langue maternelle a été la plus grande perte de temps de ma vie. Je dois davantage mes qualités d’enseignant de français à mon bac en communication et mon DEC en lettres. Comme bien des collègues également, ma formation universitaire a été totalement déconnectée de la réalité de nos écoles et incomplète quant à la matière disciplinaire que j’ai eue à enseigner par la suite. J’ai davantage appris sur le tas dans des stages (souvent mal encadrés par mon université), par le biais de lectures personnelles et lors de mes premières années d’enseignement grâce à des collègues plus âgés qui m’ont pris sous leur aile.
Enfin, je suis plus qu’heureux de voir des candidats d’autres facultés que celle de l’éducation «arriver» dans nos écoles. Tout d’abord, il faut savoir que les différentes formations en éducation attirent généralement les cégépiens ayant la cote R parmi les plus faibles. Ensuite, s’il existe d’excellents jeunes enseignants, je suis las de côtoyer des finissants en enseignement du français qui – après quatre années de formation universitaire - ne savent pas qui est Albert Camus ou encore que «demeurer» peut être un verbe attributif…
La pédagogie, je veux bien. Mais un peu de contenu et de connaissances ne fera pas tort à notre réseau scolaire.
12 octobre 2009
On débat du privé...
La série de reportages de La Presse suscite quelques débats sur la blogosphère et ailleurs. Bon, on me reproche gentiment de ne pas faire «dans la dentelle» (ici), mais un lecteur attentif notera que j'ai pris soin de parler de certaines écoles privées et de ne pas généraliser ma pensée à l'ensemble des établissements de ce type. «(...)je n’y ai rien vu qui assure à l’école publique une amélioration des services d’éducation», indique le blogueur Mario Asselin. Et il y a bien raison parce que ce n'était pas le but de mon billet!
Mon but était de montrer que le pseudo succès de plusieurs écoles privées s'explique souvent par des pratiques discriminatoires et sélectives, que celles-ci disposent d'«avantages» que n'a pas le public, qu'il est «purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement» et que ces derniers ne remplissaient pas véritablement leur mission éducative.
Point à la ligne. Mais là ou j'enrage un peu, c'est quand je lis les commentaires de cet internaute en réponse au billet de Louis Préfontaine:
«Pourquoi le privé est-il si populaire ? Parce qu’il offre la possibilité à un enfant d’apprendre dans un cadre respectant son potentiel. Ca, TOUT le monde le sait.
Vous nous dites que ces enfants n’ont pas droit à une éducation à la mesure de leur potentiel…
Mais jamais ne demandez-vous au public d’offrir un tel programme à ces enfants. Et la solution est pourtant la.
Si l’école publique était capable d’offrir ceci aux meilleurs enfants, le privé serait en voie extinction.»
Mon but était de montrer que le pseudo succès de plusieurs écoles privées s'explique souvent par des pratiques discriminatoires et sélectives, que celles-ci disposent d'«avantages» que n'a pas le public, qu'il est «purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement» et que ces derniers ne remplissaient pas véritablement leur mission éducative.
Point à la ligne. Mais là ou j'enrage un peu, c'est quand je lis les commentaires de cet internaute en réponse au billet de Louis Préfontaine:
«Pourquoi le privé est-il si populaire ? Parce qu’il offre la possibilité à un enfant d’apprendre dans un cadre respectant son potentiel. Ca, TOUT le monde le sait.
Vous nous dites que ces enfants n’ont pas droit à une éducation à la mesure de leur potentiel…
Mais jamais ne demandez-vous au public d’offrir un tel programme à ces enfants. Et la solution est pourtant la.
Si l’école publique était capable d’offrir ceci aux meilleurs enfants, le privé serait en voie extinction.»
10 octobre 2009
Écoles privées: une série de reportages intéressants
Il y a longtemps que le Prof masqué ne s'est pas livré à une petite lecture critique de l'actualité en éducation. En voici une que je vous suggère de ne pas manquer.
La Presse publie aujourd'hui une série de reportages très intéressants sur les collèges privés. On comprend mieux le succès de certains établissements scolaires quand on voit comment ils fonctionnent.
Un premier bémol: la série de La Presse contient une information majeure qui est profondément inexacte, comme on le verra.
Par ailleurs, il faudrait éviter de généraliser: ce ne sont pas tous les collèges privés qui fonctionnent de la même façon. Ceux des grands centres sont nettement plus avantagés puisqu'ils disposent d'un bassin de clientèle plus important alors qu'en région, le choix est parfois plus limité. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que, même en régions, ces établissements d'enseignement jouissent d'avantages importants sur ceux du réseau public.
Un taux de rétention inexact
On parle beaucoup du nombre d'élèves qui décrochent au Québec. Avec un pourcentage variant entre 30 et 40%, on estime que le secteur public faillit à la tâche. Mais quel est le taux de décrochage au privé? La Presse indique que le taux de rétention serait de 71% au secteur privé. Donc, un taux de décrochage de 29%! On parle ici généralement d'élèves sélectionnés par des tests d'adminission.
Mais, dans les faits, ce taux serait inexact et plus élevé encore. En effet, il faut savoir que ce chiffre pourrait être plus important puisqu'il compare seulement le nombre d'élèves inscrits en première secondaire et avec ceux inscrits en cinquième. On ne sait donc pas véritablement combien d'élèves quittent le privé ou sont mis à la porte parce qu'avec une telle façon de calculer les choses, les collèges privés ont la possibilité de remplacer les élèves qui partent comme le reconnait le directeur général de l'école Regina Assumpta.
Après la sélection au début du processus d'admission, il ne fait aucun doute que l'écrèmage lors du parcours scolaire est donc sûrement encore plus important que ne le mentionne La Presse.
Une raison qui explique ce faible taux de rétention est le fait que les écoles privées veulent bien paraitre comme l'explique le directeur de l'une de celles-ci sous couvert de l'anonymat: «Avec le foutu palmarès, la pression est énorme. En quatrième et cinquième secondaire, ça prend absolument de bons résultats aux évaluations ministérielles. La compétition entre les écoles est de plus en plus présente.»
Ce taux de rétention serait cependant à la hausse. Une raison expliquant ce changement est monétaire si l'on en croit M.Sasseville, directeur du service de l'organisation scolaire à la commission scolaire des Patriotes : «Il y a une limite à ce que tu peux aller chercher comme élèves dans la région, soutient-il. Pour faire de l'argent, les collèges les gardent tout simplement plus longtemps.»
Est-ce aussi pour des raisons autres que monétaires, mais certains établissement privés fonctionnent maintenant autrement. La Presse cite le cas du collège Mont-Saint-Louis et celui du Séminaire de Sherbrooke.
«Chez nous, ce n'est pas pyramidal, il n'y a pas d'écrémage au fur et à mesure que le secondaire se déroule, explique André Métras, directeur général du Séminaire de Sherbrooke, qui vient au 73e rang en matière de taux de rétention. Quand on dit oui à un élève, on veut le garder pour cinq ans.» .
Performe ou prends la porte!
Lorsqu'on regarde le fonctionnement de certains collèges privés, on remarque qu'un élève doit réussir s'il ne veut pas être mis à la porte. Ainsi, il arrive qu'on exige des jeunes qu'ils respectent une moyenne cumulative et on ne tolère aucun échec: Brébeuf, 65 %; Sainte-Anne, 67 %, Saint-Sacrement, 68 %. Et ce pourcentage peut monter à 70 % ou 80 % dans les programmes spécialisés en sport, musique ou études internationales. Imaginez-vous combien d'élèves seraient à la rue si on faisait de même dans le réseau public?
La Presse mentionne le cas de cet élève qui n'avait que 64,5%. Le directeur du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi, affirme que ce cas est exceptionnel: «Sur 1650 élèves, seulement quatre ou cinq n'ont pas répondu aux critères de réadmission l'an dernier. Il n'y a pas si longtemps, on pouvait perdre entre 20 et 30 élèves par année.» Mais il précise que l'établissement travaille fort pour conserver ses élèves le plus longtemps possible et a même embauché deux travailleuses sociales à temps plein cette année. Deux! Il faut croire que le privé n'a pas les même besoin que le public puisqu'à mon école nous en avons deux par cycle du secondaire et que cela est nettement insuffisant!
Quand certains affirment que les collèges privés ne forment pas une élite, prenez connaissance des propos de Mario Vachon, directeur général du collège Saint-Alexandre: «Parfois, les gens nous disent : «Vos élèves faibles, vous les renvoyez dans d'autres écoles. Sauf que nos élèves faibles ne le sont pas vraiment. Peut-être que le rythme qu'on impose ici est trop rapide pour eux mais, une fois à la polyvalente, c'est fréquent qu'ils aient une moyenne de 80 %.» Alors pourquoi ne pas les garder ? Parce que Saint-Alexandre est réservé aux élèves capables de suivre un programme enrichi.»
Une discipline stricte
Par ailleurs, les collèges privés ont tout le loisir d'imposer des règlements stricts comme le montre ce texte, ayant peu de chances de se voir trainer devant les tribunaux. Dans certains cas, la drogue ou d'alcool mène à l'exclusion.
D'autres raisons entrainent également un renvoi : «vol, harcèlement, taxage, bagarre, déclenchement injustifié du système d'alarme, piratage informatique, plagiat, etc.» Mais que penser des libellés flous comme «comportement jugé contraire aux valeurs préconisées par le Collège» (à Jean-Eudes), une «mauvaise conduite» (à Regina Assumpta) ou «lorsqu'un élève exerce sur le milieu une influence nocive» (à Brébeuf)?
Au secteur public, si un élève est renvoyé pour trafic de drogues, il est généralement envoyé dans une autre école. On n'exclut pas le problème: on le déplace. Il faut alors prévoir des modes de réinsertion pour l'enfant, des rencontres avec des professionnels en désintoxication ou avec des policiers, etc. Tout cela prend du temps et coûte cher. Le privé, lui, n'a à affronter ces problèmes.
Le cas de Louis n'est peut-être représentatif de tous les renvois au privé, mais il serait tout bonnement impensable au public. Notons qu'il existe des établissements avec peut-être un peu plus de jugeotte.
Et il faut voir comment ces élèves atterrissent au secteur public! Souvent, on ignore tout des motifs de leur renvoi: «Parfois, le collège privé n'envoie pas le dossier de l'élève avec les notes sur son comportement. Si j'ai un jeune violent, je ne le sais pas. C'est dangereux!», explique un enseignant. Et ce n'est pas le jeune ou ses parents qui vont expliquer à la nouvelle direction qu'il a été renvoyé pour possession de drogue. On découvre alors le problème sur le tard, sur le trop tard même, alors qu'il aurait fallu intervenir immédiatement à l'arrivée du jeune.
D'autres règlements soulèveraient tout bonnement une révolte des jeunes dans les écoles publiques si on les imposait:
- interdiction de chaussettes à motifs;
- interdiction de circuler à gauche dans les corridors;
- interdiction de toue manifestation sentimentale de nature amoureuse;
- les cheveux doivent être propres, peignés, être coupés de façon à faire preuve de distinction ou encore «le décorum qui sied à un milieu d'études sérieux».
Vous comprenez alors à quel point la discipline d'une école publique ne peut absolument pas être comparée avec celle d'une école privée. Et une de ces raisons qui explique cet écart, ce sont souvent les parents des jeunes contrevenants qui contestent la moindre sanction disciplinaire.
Je me souviens de ce jeune, surpris à vendre des stupéfiants en deuxième secondaire. Ses parents contestaient son renvoi parce qu'ils n'avaient pas le temps de le reconduire pendant une semaine à sa nouvelle école: «Vous me pénalisez et je n'ai pas à payer pour les erreurs de mon fils!»
Ou encore de ce père qui était allé chercher un avis juridique interdisant la saisie du téléphone cellulaire de sa fille. Ce n'est pas compliqué: pour rédiger un code de vie au public, il faut se mettre en mode «paranoïa» et toujous s'assurer que celui-ci résistera à un procès.
Une petite conclusion
Personnellement, à la lumière de ces faits, il est facile d'expliquer le pseudo succès de plusieurs écoles privées: épreuves de sélection à l'entrée, obligation de performance de la part de l'élève, écrèmage lors du parcours scolaire, discipline de fer qui encadre encore plus l'obligation de réussite... J'écris pseudo succès parce que le taux de rétention présumé des élèves au secteur privé est purement indécent, quant à moi. Il le serait encore plus si on disposait des vrais chiffres concernant cette réalité.
Il est purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement.Et il est encore plus indécent d'entendre des dirigeants de ces écoles demander qu'on augmente la subvention que le gouvernement du Québec leur verse. (Dans les faits, on l'a vu dans un billet précédent, ces établissements privés sont largement financés par le gouvernement québécois et dans un pourcentage bien supérieur au fameux 60% que certains affirment sur les tribunes publiques.)
On voit aussi à quel point plusieurs de ces établissements ont des pratiques axées sur la performance et non sur le bien-être ds jeunes qui leur sont confiés.
Si on donnait à l'école publique les avantages du privé, combien de gens s'insurgeraient à l'effet qu'elle ne remplit pas sa mission éducative? Et pourtant, c'est ce qui se produit chaque dans bien des écoles privées du Québec.
«Moralement, on n'assume pas notre rôle d'éducateurs», reconnait la direction d'une école privée ayant requis l'anonymat.
La Presse publie aujourd'hui une série de reportages très intéressants sur les collèges privés. On comprend mieux le succès de certains établissements scolaires quand on voit comment ils fonctionnent.
Un premier bémol: la série de La Presse contient une information majeure qui est profondément inexacte, comme on le verra.
Par ailleurs, il faudrait éviter de généraliser: ce ne sont pas tous les collèges privés qui fonctionnent de la même façon. Ceux des grands centres sont nettement plus avantagés puisqu'ils disposent d'un bassin de clientèle plus important alors qu'en région, le choix est parfois plus limité. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que, même en régions, ces établissements d'enseignement jouissent d'avantages importants sur ceux du réseau public.
Un taux de rétention inexact
On parle beaucoup du nombre d'élèves qui décrochent au Québec. Avec un pourcentage variant entre 30 et 40%, on estime que le secteur public faillit à la tâche. Mais quel est le taux de décrochage au privé? La Presse indique que le taux de rétention serait de 71% au secteur privé. Donc, un taux de décrochage de 29%! On parle ici généralement d'élèves sélectionnés par des tests d'adminission.
Mais, dans les faits, ce taux serait inexact et plus élevé encore. En effet, il faut savoir que ce chiffre pourrait être plus important puisqu'il compare seulement le nombre d'élèves inscrits en première secondaire et avec ceux inscrits en cinquième. On ne sait donc pas véritablement combien d'élèves quittent le privé ou sont mis à la porte parce qu'avec une telle façon de calculer les choses, les collèges privés ont la possibilité de remplacer les élèves qui partent comme le reconnait le directeur général de l'école Regina Assumpta.
Après la sélection au début du processus d'admission, il ne fait aucun doute que l'écrèmage lors du parcours scolaire est donc sûrement encore plus important que ne le mentionne La Presse.
Une raison qui explique ce faible taux de rétention est le fait que les écoles privées veulent bien paraitre comme l'explique le directeur de l'une de celles-ci sous couvert de l'anonymat: «Avec le foutu palmarès, la pression est énorme. En quatrième et cinquième secondaire, ça prend absolument de bons résultats aux évaluations ministérielles. La compétition entre les écoles est de plus en plus présente.»
Ce taux de rétention serait cependant à la hausse. Une raison expliquant ce changement est monétaire si l'on en croit M.Sasseville, directeur du service de l'organisation scolaire à la commission scolaire des Patriotes : «Il y a une limite à ce que tu peux aller chercher comme élèves dans la région, soutient-il. Pour faire de l'argent, les collèges les gardent tout simplement plus longtemps.»
Est-ce aussi pour des raisons autres que monétaires, mais certains établissement privés fonctionnent maintenant autrement. La Presse cite le cas du collège Mont-Saint-Louis et celui du Séminaire de Sherbrooke.
«Chez nous, ce n'est pas pyramidal, il n'y a pas d'écrémage au fur et à mesure que le secondaire se déroule, explique André Métras, directeur général du Séminaire de Sherbrooke, qui vient au 73e rang en matière de taux de rétention. Quand on dit oui à un élève, on veut le garder pour cinq ans.» .
Performe ou prends la porte!
Lorsqu'on regarde le fonctionnement de certains collèges privés, on remarque qu'un élève doit réussir s'il ne veut pas être mis à la porte. Ainsi, il arrive qu'on exige des jeunes qu'ils respectent une moyenne cumulative et on ne tolère aucun échec: Brébeuf, 65 %; Sainte-Anne, 67 %, Saint-Sacrement, 68 %. Et ce pourcentage peut monter à 70 % ou 80 % dans les programmes spécialisés en sport, musique ou études internationales. Imaginez-vous combien d'élèves seraient à la rue si on faisait de même dans le réseau public?
La Presse mentionne le cas de cet élève qui n'avait que 64,5%. Le directeur du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi, affirme que ce cas est exceptionnel: «Sur 1650 élèves, seulement quatre ou cinq n'ont pas répondu aux critères de réadmission l'an dernier. Il n'y a pas si longtemps, on pouvait perdre entre 20 et 30 élèves par année.» Mais il précise que l'établissement travaille fort pour conserver ses élèves le plus longtemps possible et a même embauché deux travailleuses sociales à temps plein cette année. Deux! Il faut croire que le privé n'a pas les même besoin que le public puisqu'à mon école nous en avons deux par cycle du secondaire et que cela est nettement insuffisant!
Quand certains affirment que les collèges privés ne forment pas une élite, prenez connaissance des propos de Mario Vachon, directeur général du collège Saint-Alexandre: «Parfois, les gens nous disent : «Vos élèves faibles, vous les renvoyez dans d'autres écoles. Sauf que nos élèves faibles ne le sont pas vraiment. Peut-être que le rythme qu'on impose ici est trop rapide pour eux mais, une fois à la polyvalente, c'est fréquent qu'ils aient une moyenne de 80 %.» Alors pourquoi ne pas les garder ? Parce que Saint-Alexandre est réservé aux élèves capables de suivre un programme enrichi.»
Une discipline stricte
Par ailleurs, les collèges privés ont tout le loisir d'imposer des règlements stricts comme le montre ce texte, ayant peu de chances de se voir trainer devant les tribunaux. Dans certains cas, la drogue ou d'alcool mène à l'exclusion.
D'autres raisons entrainent également un renvoi : «vol, harcèlement, taxage, bagarre, déclenchement injustifié du système d'alarme, piratage informatique, plagiat, etc.» Mais que penser des libellés flous comme «comportement jugé contraire aux valeurs préconisées par le Collège» (à Jean-Eudes), une «mauvaise conduite» (à Regina Assumpta) ou «lorsqu'un élève exerce sur le milieu une influence nocive» (à Brébeuf)?
Au secteur public, si un élève est renvoyé pour trafic de drogues, il est généralement envoyé dans une autre école. On n'exclut pas le problème: on le déplace. Il faut alors prévoir des modes de réinsertion pour l'enfant, des rencontres avec des professionnels en désintoxication ou avec des policiers, etc. Tout cela prend du temps et coûte cher. Le privé, lui, n'a à affronter ces problèmes.
Le cas de Louis n'est peut-être représentatif de tous les renvois au privé, mais il serait tout bonnement impensable au public. Notons qu'il existe des établissements avec peut-être un peu plus de jugeotte.
Et il faut voir comment ces élèves atterrissent au secteur public! Souvent, on ignore tout des motifs de leur renvoi: «Parfois, le collège privé n'envoie pas le dossier de l'élève avec les notes sur son comportement. Si j'ai un jeune violent, je ne le sais pas. C'est dangereux!», explique un enseignant. Et ce n'est pas le jeune ou ses parents qui vont expliquer à la nouvelle direction qu'il a été renvoyé pour possession de drogue. On découvre alors le problème sur le tard, sur le trop tard même, alors qu'il aurait fallu intervenir immédiatement à l'arrivée du jeune.
D'autres règlements soulèveraient tout bonnement une révolte des jeunes dans les écoles publiques si on les imposait:
- interdiction de chaussettes à motifs;
- interdiction de circuler à gauche dans les corridors;
- interdiction de toue manifestation sentimentale de nature amoureuse;
- les cheveux doivent être propres, peignés, être coupés de façon à faire preuve de distinction ou encore «le décorum qui sied à un milieu d'études sérieux».
Vous comprenez alors à quel point la discipline d'une école publique ne peut absolument pas être comparée avec celle d'une école privée. Et une de ces raisons qui explique cet écart, ce sont souvent les parents des jeunes contrevenants qui contestent la moindre sanction disciplinaire.
Je me souviens de ce jeune, surpris à vendre des stupéfiants en deuxième secondaire. Ses parents contestaient son renvoi parce qu'ils n'avaient pas le temps de le reconduire pendant une semaine à sa nouvelle école: «Vous me pénalisez et je n'ai pas à payer pour les erreurs de mon fils!»
Ou encore de ce père qui était allé chercher un avis juridique interdisant la saisie du téléphone cellulaire de sa fille. Ce n'est pas compliqué: pour rédiger un code de vie au public, il faut se mettre en mode «paranoïa» et toujous s'assurer que celui-ci résistera à un procès.
Une petite conclusion
Personnellement, à la lumière de ces faits, il est facile d'expliquer le pseudo succès de plusieurs écoles privées: épreuves de sélection à l'entrée, obligation de performance de la part de l'élève, écrèmage lors du parcours scolaire, discipline de fer qui encadre encore plus l'obligation de réussite... J'écris pseudo succès parce que le taux de rétention présumé des élèves au secteur privé est purement indécent, quant à moi. Il le serait encore plus si on disposait des vrais chiffres concernant cette réalité.
Il est purement injuste de comparer l'école publique avec ces établissements d'enseignement.Et il est encore plus indécent d'entendre des dirigeants de ces écoles demander qu'on augmente la subvention que le gouvernement du Québec leur verse. (Dans les faits, on l'a vu dans un billet précédent, ces établissements privés sont largement financés par le gouvernement québécois et dans un pourcentage bien supérieur au fameux 60% que certains affirment sur les tribunes publiques.)
On voit aussi à quel point plusieurs de ces établissements ont des pratiques axées sur la performance et non sur le bien-être ds jeunes qui leur sont confiés.
Si on donnait à l'école publique les avantages du privé, combien de gens s'insurgeraient à l'effet qu'elle ne remplit pas sa mission éducative? Et pourtant, c'est ce qui se produit chaque dans bien des écoles privées du Québec.
«Moralement, on n'assume pas notre rôle d'éducateurs», reconnait la direction d'une école privée ayant requis l'anonymat.
07 octobre 2009
La clarté d'une directive
On a reçu cette directive du MELS.
OBJET : LES RECTIFICATIONS ORTHOGRAPHIQUES ET L’ÉVALUATION DES APPRENTISSAGES AUX FINS DE LA SANCTION DES ÉTUDES SECONDAIRES
MESSAGE
La Direction de la sanction des études est régulièrement interpellée sur la question des rectifications orthographiques dans le contexte de l’évaluation des apprentissages du domaine des langues, aux fins de la sanction des études. Je vous rappelle que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport n’entend pas imposer l’apprentissage des rectifications orthographiques dans ses programmes d’études. Par contre, depuis 2006, dans le contexte de la correction des épreuves ministérielles, les nouvelles graphies intégrées aux dictionnaires usuels étaient acceptées.
Veuillez prendre note qu’à la suite d’une décision des autorités ministérielles, les élèves qui utilisent les graphies traditionnelles ou les nouvelles graphies ne seront pas pénalisés dans le contexte des corrections effectuées par le Ministère.
Nous encourageons donc les directions d’écoles et de centres à prendre en considération cette orientation lors de l’approbation des normes et des modalités d’évaluation des apprentissages de l’élève.
Bref, on ne l'enseigne pas, mais on nous encourage à ne pas le pénaliser.C'est clair.
Mais, au fait, on n'a jamais suivi de formation sur ces modifications. Comment accepter ce qu'on ne connait pas? Voilà la question.
OBJET : LES RECTIFICATIONS ORTHOGRAPHIQUES ET L’ÉVALUATION DES APPRENTISSAGES AUX FINS DE LA SANCTION DES ÉTUDES SECONDAIRES
MESSAGE
La Direction de la sanction des études est régulièrement interpellée sur la question des rectifications orthographiques dans le contexte de l’évaluation des apprentissages du domaine des langues, aux fins de la sanction des études. Je vous rappelle que le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport n’entend pas imposer l’apprentissage des rectifications orthographiques dans ses programmes d’études. Par contre, depuis 2006, dans le contexte de la correction des épreuves ministérielles, les nouvelles graphies intégrées aux dictionnaires usuels étaient acceptées.
Veuillez prendre note qu’à la suite d’une décision des autorités ministérielles, les élèves qui utilisent les graphies traditionnelles ou les nouvelles graphies ne seront pas pénalisés dans le contexte des corrections effectuées par le Ministère.
Nous encourageons donc les directions d’écoles et de centres à prendre en considération cette orientation lors de l’approbation des normes et des modalités d’évaluation des apprentissages de l’élève.
Bref, on ne l'enseigne pas, mais on nous encourage à ne pas le pénaliser.C'est clair.
Mais, au fait, on n'a jamais suivi de formation sur ces modifications. Comment accepter ce qu'on ne connait pas? Voilà la question.
Inscription à :
Articles (Atom)